Visite Privée : Un chalet en bois dans la nature finlandaise
La construction de cette petite maison en bois a été entièrement prise en charge par deux étudiants, pour 12 000 euros
Catherine Hug
22 octobre 2018
En vacances au cœur de la nature finlandaise, Timm Bergmann, étudiant en architecture, et Jonas Becker, étudiant en urbanisme, ont eu un déclic : pourquoi ne pas y construire un petit chalet ? Animés d’une énergie folle et armés de leurs connaissances théoriques, les deux amis ont donné vie à ce projet de lieu paisible loin de la ville. Ils ont tout réalisé eux-mêmes, depuis l’aménagement du sentier d’acheminement des matériaux jusqu’aux moindres détails de construction. Ils ont acquis grâce à cela une inestimable expérience en la matière, de quoi bien démarrer leur future carrière.
Photos : Andre Boettcher Photography
Coup d’œil :
Qui habite ici : Timm Bergmann et Jonas Becker, du Studio Politaire
Superficie : 26 m², avec une petite cabane extérieure
Emplacement : Lavia, dans le sud-ouest de la Finlande
Budget : 12 000 euros
Timm Bergmann et Jonas Becker ont construit cette petite maison légèrement en retrait du lac, dans une zone de forêt vierge de toute construction. La région est l’une des moins peuplée de Finlande. « Il n’y avait ni eau ni électricité, ni chemin d’accès à cette parcelle de forêt », raconte Timm. « Nous avons effectué une analyse du sol et esquissé nos premiers plans en conséquence, sous le regard avisé de l’architecte Jan Kampshoff. »
Coup d’œil :
Qui habite ici : Timm Bergmann et Jonas Becker, du Studio Politaire
Superficie : 26 m², avec une petite cabane extérieure
Emplacement : Lavia, dans le sud-ouest de la Finlande
Budget : 12 000 euros
Timm Bergmann et Jonas Becker ont construit cette petite maison légèrement en retrait du lac, dans une zone de forêt vierge de toute construction. La région est l’une des moins peuplée de Finlande. « Il n’y avait ni eau ni électricité, ni chemin d’accès à cette parcelle de forêt », raconte Timm. « Nous avons effectué une analyse du sol et esquissé nos premiers plans en conséquence, sous le regard avisé de l’architecte Jan Kampshoff. »
Les deux étudiants se sont lancés tête la première dans leur projet, passant de la théorie à la pratique. Ils y ont gagné en connaissances, à la fois sur la construction et sur les permis de construire en Finlande. « Ma mère est propriétaire d’un terrain pas très loin d’ici », explique Timm. « Nous avons eu la possibilité de louer cette parcelle qui nous intéressait pour une somme symbolique. Il nous a bien entendu fallu déposer une demande de permis de construire. »
Timm et Jonas ont rassemblé toutes leurs économies pour réaliser ce projet, qui a été le sujet de leur mémoire de fin d’études.
Timm et Jonas ont rassemblé toutes leurs économies pour réaliser ce projet, qui a été le sujet de leur mémoire de fin d’études.
« Nous étions tous deux à mi-parcours de nos cursus universitaires, avec le désir de tester tout ce que nous avions appris jusque-là. Nous voulions éprouver sur le terrain ce que l’on nous apprend sur les bancs de la fac », confie Timm.
Pour ne pas dépasser leur enveloppe budgétaire très serrée (12 000 euros), mais aussi pour apprendre le plus possible, les deux étudiants ont ébauché les plans et construit à peu près tout eux-mêmes. « Grimper sur le toit, glisser le tuyau du poêle par le plafond puis étanchéifier la toiture… Cela fait toute la différence. Il était primordial pour nous de faire l’expérience de tous ces gestes plutôt que de simplement les prévoir sur papier », poursuit le futur architecte.
Pour ne pas dépasser leur enveloppe budgétaire très serrée (12 000 euros), mais aussi pour apprendre le plus possible, les deux étudiants ont ébauché les plans et construit à peu près tout eux-mêmes. « Grimper sur le toit, glisser le tuyau du poêle par le plafond puis étanchéifier la toiture… Cela fait toute la différence. Il était primordial pour nous de faire l’expérience de tous ces gestes plutôt que de simplement les prévoir sur papier », poursuit le futur architecte.
La conception de la maison est plus complexe que son apparence minimaliste ne le laisse penser. « La maison n’est pas rectiligne : chaque fenêtre offre une vue différente. » commente Jonas Becker. Les quatre pièces légèrement en quinconce n’occupent que 26 m² au sol. La nature sauvage environnante offre un cadre saisissant.
Les pièces sont disposées de manière à faciliter leur utilisation. La cuisine donne sur un petit salon. Suivent ensuite la chambre et le sauna. Toutes quatre sont identiques, mais orientées pour mieux s’imbriquer.
« Nous avons systématiquement monté un mur du côté le plus haut et deux fenêtres doubles en face. En Finlande, on les appelle “fenêtres de maison d’été”. Leur double vitrage aide à garder la chaleur à l’intérieur et elles sont faciles à manipuler grâce à leur châssis en bois », détaille Jonas.
« Nous avons systématiquement monté un mur du côté le plus haut et deux fenêtres doubles en face. En Finlande, on les appelle “fenêtres de maison d’été”. Leur double vitrage aide à garder la chaleur à l’intérieur et elles sont faciles à manipuler grâce à leur châssis en bois », détaille Jonas.
Durant la phase de construction, les deux étudiants ont revu leurs plans plusieurs fois. « Il arrive que les idées et modifications ne viennent qu’une fois le travail lancé », admet Jonas.
« Construire le chalet nous-mêmes a permis non seulement de baisser les coûts, mais également de pouvoir changer les choses à notre guise. Nous avons par exemple agrandi la terrasse, monté la toiture seuls, finalement, et fabriqué les tuyaux de poêle », se félicite Tim.
« Construire le chalet nous-mêmes a permis non seulement de baisser les coûts, mais également de pouvoir changer les choses à notre guise. Nous avons par exemple agrandi la terrasse, monté la toiture seuls, finalement, et fabriqué les tuyaux de poêle », se félicite Tim.
Les deux amis ont établi leur « camp de base » dans la maison qu'occupaient autrefois les grands-parents de Timm. Raccordée à l'eau et à l'électricité, elle leur a offert les bonnes conditions pour réaliser en amont autant de parties de la maison que possible, indépendamment de la météo.
« L’ossature de la maison est modulable. En tout, nous avons posé 17 cadres carrés en bois. Nous les avons ensuite consolidés grâce à des panneaux de contreplaqué épais de 18 millimètres. Les cadres et panneaux sont reliés par du bois également », relève Timm.
Les deux étudiants avaient besoin d’un passage pour acheminer matériel et matériaux sur le site vierge avant de commencer à construire. « Il nous fallait un passage un peu comme un dock, pour tout transporter depuis la maison jusqu’au terrain, dont le sol est plutôt marécageux. »
Ils ont donc passé les quatre premières semaines de leur projet à aménager un chemin en bois de 200 mètres de long. Tout a été transporté en tracteur depuis le camp de base par un sentier forestier de 3 km, avant que Timm et Jonas ne prennent le relais à pied sur les 200 derniers mètres.
Les deux étudiants avaient besoin d’un passage pour acheminer matériel et matériaux sur le site vierge avant de commencer à construire. « Il nous fallait un passage un peu comme un dock, pour tout transporter depuis la maison jusqu’au terrain, dont le sol est plutôt marécageux. »
Ils ont donc passé les quatre premières semaines de leur projet à aménager un chemin en bois de 200 mètres de long. Tout a été transporté en tracteur depuis le camp de base par un sentier forestier de 3 km, avant que Timm et Jonas ne prennent le relais à pied sur les 200 derniers mètres.
Cette tâche chronophage et fatigante a ensuite laissé place au chantier. Les deux étudiants y ont presque tout fabriqué de leurs mains. « Nous avons à peu de chose près tout fait nous-mêmes. Des amis nous ont rejoints depuis l’Allemagne de temps à autre pour nous prêter main-forte », se souvient Timm. En échange, les aimables volontaires ont un droit de séjour illimité dans le chalet.
La petite maison repose sur des conduits d’eau galvanisés. « Un constructeur de la région les a soudées pour nous », explique Timm. « Pour le reste, nous avons veillé à utiliser le plus de matériaux naturels possible. Ce qui n’était pas essentiel, nous l’avons généralement laissé de côté. »
La petite maison repose sur des conduits d’eau galvanisés. « Un constructeur de la région les a soudées pour nous », explique Timm. « Pour le reste, nous avons veillé à utiliser le plus de matériaux naturels possible. Ce qui n’était pas essentiel, nous l’avons généralement laissé de côté. »
Aucune électricité dans le chalet, mais un petit poêle à bois en métal et un poêle de sauna.
Pas d’eau non plus : « Nous travaillons en ce moment à la création de notre propre système de filtration. L’eau du lac est potable », précise Timm. Elle est toutefois riche en sédiments. « Bientôt, nous la ferons passer par un simple filtre à sédiments avant de la chauffer dans un réservoir de 30 litres intégré au poêle du sauna. » En attendant, les deux étudiants ont recours à de l’eau en bouteille.
Des toilettes à compost ont été installées dans une petite cabane adjacente.
L’intérieur des pièces aux murs de contreplaqué est volontairement simple. « La table, le fauteuil, le canapé et la commode ont déjà eu une première vie », raconte Timm. En effet, ils viennent tous de la maison de ses grands-parents. Ils apportent chaleur et confort à ce petit chalet.
« Pour tout dire, nous avons adapté les dimensions des modules à celles des meubles », indique Timm. « Les espaces ont été construits pour que tout s’y insère parfaitement. Par exemple, le placard de la chambre mesure exactement 2,02 mètres. Il laisse ainsi juste ce qu’il faut de place pour le matelas. Nous avons également mesuré la commode avant de déterminer la superficie finale de la chambre. »
Pas d’eau non plus : « Nous travaillons en ce moment à la création de notre propre système de filtration. L’eau du lac est potable », précise Timm. Elle est toutefois riche en sédiments. « Bientôt, nous la ferons passer par un simple filtre à sédiments avant de la chauffer dans un réservoir de 30 litres intégré au poêle du sauna. » En attendant, les deux étudiants ont recours à de l’eau en bouteille.
Des toilettes à compost ont été installées dans une petite cabane adjacente.
L’intérieur des pièces aux murs de contreplaqué est volontairement simple. « La table, le fauteuil, le canapé et la commode ont déjà eu une première vie », raconte Timm. En effet, ils viennent tous de la maison de ses grands-parents. Ils apportent chaleur et confort à ce petit chalet.
« Pour tout dire, nous avons adapté les dimensions des modules à celles des meubles », indique Timm. « Les espaces ont été construits pour que tout s’y insère parfaitement. Par exemple, le placard de la chambre mesure exactement 2,02 mètres. Il laisse ainsi juste ce qu’il faut de place pour le matelas. Nous avons également mesuré la commode avant de déterminer la superficie finale de la chambre. »
Les pièces de mobilier sur mesure — le banc de la cuisine et le placard dans la chambre — ont également été réalisées par les deux étudiants.
« Nous tenions à démontrer qu’une maison ne doit pas nécessairement être grande », affirme Timm. « Et que construire quelque chose de beau n’est pas systématiquement coûteux. » renchérit Jonas.
Tous deux ont souhaité que ce projet incarne leurs propres valeurs. Ils ont aussi voulu montrer qu’il est possible de bâtir une maison sans grande expérience préalable.
« Nous tenions à démontrer qu’une maison ne doit pas nécessairement être grande », affirme Timm. « Et que construire quelque chose de beau n’est pas systématiquement coûteux. » renchérit Jonas.
Tous deux ont souhaité que ce projet incarne leurs propres valeurs. Ils ont aussi voulu montrer qu’il est possible de bâtir une maison sans grande expérience préalable.
Il a fallu trois étés de labeur avant que la construction ne soit validée par les autorités finlandaises à l’automne 2017. « Le temps s’est avéré un facteur décisif », observe Timm. « Au bout du premier été, la maison était prête pour traverser l’hiver. Mais l’isolation intérieure et au plafond manquait. »
Le duo planche déjà à ses prochains projets, accompagnés de camarades de promo. Cette fois-ci, ils travailleront pour des clients : une dépendance avec sauna en Finlande, et une maison de vacances un peu plus grande à Potsdam, en Allemagne. Ils seront bientôt diplômés, avec leur carrière devant eux. Leur chalet en bord de lac reste leur havre secret, idéal pour « pêcher, lire et aller à la chasse aux fruits rouges », se réjouit Timm.
Le duo planche déjà à ses prochains projets, accompagnés de camarades de promo. Cette fois-ci, ils travailleront pour des clients : une dépendance avec sauna en Finlande, et une maison de vacances un peu plus grande à Potsdam, en Allemagne. Ils seront bientôt diplômés, avec leur carrière devant eux. Leur chalet en bord de lac reste leur havre secret, idéal pour « pêcher, lire et aller à la chasse aux fruits rouges », se réjouit Timm.
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Superbe ! C'est très poétique et même romantique à mon que ce ne soit nostalgique. Qui n'a pas rêvé de construire sa cabane au fond des bois et d'y vivre paisiblement. Belle réalisation, belle leçon ! Ca donne envie de s'y mettre sérieusement.
Bonjour,
Belle réussite qui me rappelle mon séjour dans le nord de la Finlande. Beaux matériaux, luminosité, sobriété, économie circulaire, respect de la nature...Un grand bravo!
Belle réalisation au calme. Deux questions: vous écrivez que c'est sur un terrain loué pour une somme symbolique: peut-on construire sur un terrain loué? A qui appartient la maisonnette?
Deuxième question: où se trouvent les toilettes et salle d'eau? Juste un plongeon dans le lac? Un peu frisquet ....