Suivez le Guide : Un patrimoine familial qui traverse les siècles
Chaque objet, chaque pièce de mobilier raconte ici une histoire unique, renforçant encore davantage le bonheur de vivre
Valérie Carreno & Frédéric Sautai
18 octobre 2019
Photographes.
Forts de notre expérience dans le monde de l'édition et du cinéma, nous réalisons des projets sur mesure, reportage et rédactionnel.
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Au cœur du Lauragais, dans un paysage vallonné qu’un peintre choisirait volontiers comme modèle, la ferme de Catherine et René campe ses belles proportions dans un parc de 55 hectares arboré, entretenu par le couple attentif au moindre détail. Au loin, par temps dégagé, on contemple même la chaîne des Pyrénées en arrière-plan du lac sur la propriété. Catherine nous invite timidement, peu habituée à ce qu’autant d’attention se porte sur eux. Agriculteurs de génération en génération, René et Catherine ont le sens du courage et de la persévérance. C’est ainsi qu’ils sont parvenus à faire revivre cette superbe demeure de caractère qui a su traverser les époques. « La Borie, c’est “La Borio” en occitan, c’est-à-dire la grande ferme… du château de Loubens-Lauragais. Cette bâtisse était autrefois une pastellière du XVIe siècle. Puis elle a hébergé des métayers et des fermiers, jusqu’à notre famille. »
Les deux façades de la propriété sont aussi belles l’une que l’autre. Construite en pierres du pays enrichies de briques foraines, les briques en terre cuite typique de la région toulousaine. Sous une glycine au feuillage touffu, devant une jolie allée de buis, Catherine nous ouvre les portes de sa maison : « Nous nous sommes mariés en 1987 et cette maison était la ferme de la propriété. Nous nous y sommes installés et au fur et à mesure de la naissance des enfants, nous l’avons rénovée selon les moyens et le temps dont nous disposions. »
Coup d’œil
Qui vit ici : Catherine, 56 ans et René, 59 ans, agriculteurs depuis toujours
Superficie : 300 m² au sol, 650 m² avec les étables et les greniers, sur des terres de 200 hectares
Emplacement : Loubens-Lauragais, Haute-Garonne, en région Occitanie
Photos : Jours & Nuits © 2019 Houzz
Qui vit ici : Catherine, 56 ans et René, 59 ans, agriculteurs depuis toujours
Superficie : 300 m² au sol, 650 m² avec les étables et les greniers, sur des terres de 200 hectares
Emplacement : Loubens-Lauragais, Haute-Garonne, en région Occitanie
Photos : Jours & Nuits © 2019 Houzz
L’ambiance est campagnarde dès l’entrée pour cette famille de cavaliers. Catherine en profite pour nous expliquer qu’elle a restauré elle-même tous les murs intérieurs selon ses envies. « Depuis vingt-cinq ans, je travaille à la chaux pour restaurer les murs. Je me suis formée au badigeon à la chaux et je prends quelques chantiers en hiver. Ici, j’ai composé ma couleur avec des pigments naturels, et j’ai teinté les soubassements de la pièce dont les murs ont été passés à la chaux. »
Mention spéciale pour la lampe posée sur le magnifique pétrin offert par René que Catherine a créée avec un crochet de camion trouvé dans le garage.
Trouvez un professionnel pour la finition de murs
Mention spéciale pour la lampe posée sur le magnifique pétrin offert par René que Catherine a créée avec un crochet de camion trouvé dans le garage.
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Dès l’entrée dans la cuisine, c’est l’émerveillement, comme si le temps s’était arrêté à une certaine époque que nous n’avons pas connue. Meubles chinés ou offerts, vaisselle récupérée de famille en famille, on s’attable un instant pour déguster une tasse de café chaud pendant la pause de René, à peine descendu de son tracteur. « Le plafond en bois de la cuisine est bourré de trappes qui à l’origine servaient à charger les remorques de blé et d’orge qui rentraient directement sous le grenier, l’actuelle cuisine où nous nous trouvons. »
Les portes en peuplier ont simplement été sablées et les autres chinées dans des brocantes. La cuisine hume bon le pain frais confectionné par Catherine qui nous sert une assiette de flan fraîchement préparé pour notre arrivée.
Plus de photos de cuisines rustiques sur Houzz
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Jouxtant le corps de ferme, l’écurie se prolonge sur un vaste garage où René fabrique et répare en permanence. La paille, les plaques de concours passés, on aurait presque envie de se poser quelques minutes pour une petite sieste tranquille. C’est que les deux chevaux de la famille n’y sont pas souvent, à l’écurie. Car en fait, Rockstar et Navajo, un pur-sang arabe et un selle français, ont la chance de se promener en toute liberté sur les terres, s’abreuvant au lac à volonté. Curieux, ils sont venus nous saluer, pendant que René est reparti passer le chisel, attentif à travailler le sol sans retournement tout au long de l’année.
Au passage, nous nous arrêtons devant un bel espace entièrement construit cet été par René qui s’est amusé. René nous explique : « En fait nous avons des amis qui ont démoli une grange et nous avons récupéré les poutres pour structurer cet appentis qui servait jusqu’alors à ranger les outils. Dernièrement, Catherine est tombée sur un stock de voliges restées à l’extérieur dans une scierie, avec lesquelles nous avons bardé les intérieurs et créé le coin bar. Pour l’ambiance, nous avons chiné des objets et des meubles anciens un peu pittoresques. »
Côté jardin, de l’autre côté de la maison, le parc a été aménagé par le couple qui a également créé une entreprise d’entretien d’espaces verts. Leur expérience et le matériel ont ainsi profité à l’aménagement du parc. « Nous avons rapporté des agapanthes de Bretagne, et j’aime beaucoup les rosiers. Les arbres d’origine sont des frênes, mais il y a aussi des acacias et le grand chêne vert sous lequel nous avons installé un salon pour les soirées d’été. J’adore ce gros buisson jaune qu’est le cornouiller qui change de couleur à toutes les saisons », nous explique avec enthousiasme Catherine qui nous guide déjà vers son espace préféré.
Nous voici sous la treille, ce charmant lieu où le couple invite à souhait, sous la glycine et la clématite, amis et famille pour des déjeuners ou des dîners à n’en plus finir, autour de la grande table que Catherine a achetée chez un drapier avant de la faire recouvrir de plaques de zinc soudées.
Face au parc arboré, une vue sur la colline qui descend jusqu’au lac en contrebas. Le lac n’est autre qu’une retenue collinaire servant de réserve d’eau pour l’agriculture. Le couple ne l’utilisant pas pour cet usage, ils l’ont aménagé pour s’y baigner ou y pêcher.
Catherine aime y passer ses soirées d’été depuis que son fils Axel a construit un grand ponton abrité du vent : « Mon rêve, c’est d’y construire un petit habitat avec seulement une chambre et une petite terrasse flottant sur l’eau. »
De retour pour une visite des intérieurs, nous ne résistons pas à l’envie de photographier ce petit coin de paradis, sous une enfilade de vigne suspendue au-dessus d’une table. Catherine nous raconte : « Je l’ai planté il y a quatre ans, et elle a l’air heureuse ici. J’y ai installé des tréteaux en métal que j’ai trouvés chez un garagiste, sur lequel j’ai posé une plaque de bois épaisse. J’ai simplement installé de la ganivelle en châtaignier rapportée de Bordeaux pour habiller le mur de façade. »
Les grandes baies vitrées s’ouvrant sur le jardin nous invitent à pénétrer à l’intérieur de la bâtisse, dans une vaste pièce à vivre. Catherine nous explique : « Avant c’était une cave en terre battue. Nous avons posé un carrelage traditionnel en terre cuite avec des cabochons en bois. La table a été fabriquée par mon beau-père en chêne pour le plateau, posé sur des pieds fabriqués avec des poteaux de stalles d’écuries tournées. » Ici, le mobilier est essentiellement composé de meubles de famille ou chinés, à l’instar du piano pour Maxime, un des fils de la famille.
Catherine a ici teinté les murs en rouge grâce à une méthode unique et très personnelle : « Au début des travaux, nous avions peu de moyens et j’avais posé un tissu mural orangé sur toute la surface de la pièce. Et puis j’ai fini par m’en lasser, et comme j’étais en formation pour travailler la chaux et que l’idée de décoller tout le tissu ne me disait rien de bon quant à l’état des murs, j’ai décidé, contre l’avis de tous, de passer de la chaux directement sur le tissu. Il y a tellement de gens qui m’ont découragé de le faire, que j’ai osé l’appliquer sur tous les murs ! Et depuis plus de dix ans, cette toile à la couleur rouge chaud et vif ravit tous les visiteurs. »
Catherine a ici teinté les murs en rouge grâce à une méthode unique et très personnelle : « Au début des travaux, nous avions peu de moyens et j’avais posé un tissu mural orangé sur toute la surface de la pièce. Et puis j’ai fini par m’en lasser, et comme j’étais en formation pour travailler la chaux et que l’idée de décoller tout le tissu ne me disait rien de bon quant à l’état des murs, j’ai décidé, contre l’avis de tous, de passer de la chaux directement sur le tissu. Il y a tellement de gens qui m’ont découragé de le faire, que j’ai osé l’appliquer sur tous les murs ! Et depuis plus de dix ans, cette toile à la couleur rouge chaud et vif ravit tous les visiteurs. »
À l’origine, la cheminée était encastrée dans le plafond du premier étage. « Nous avons décidé d’ouvrir la pièce pour la dégager jusqu’en haut et de retirer le crépi qui la recouvrait afin de retrouver les belles briques. C’est comme ça que je suis tombée sur une meurtrière qui avait été murée. Nous avons fermé la mezzanine à mi-longueur de pièce avec des râteliers récupérés dans l’étable. » Le couple met en effet un point d’honneur à recycler les matériaux trouvés sur place. Hormis peut-être dans le cas de cette jante de 2 CV rouillée trouvée lors d’une balade en montagne, immédiatement installée en suspension par Catherine pour le petit salon.
Elle en profite pour nous raconter l’histoire de sa dernière trouvaille : « Ce meuble en pichepin est une merveille que j’ai achetée à une amie qui voulait s’en débarrasser. À l’origine, il était dans une chapelle et devait servir de bureau. Ici, il rentre parfaitement en hauteur et sa silhouette majestueuse confère à la pièce une tout autre dimension. »
À l’étage, le décor se poursuit en mezzanine avec un bureau ouvert sur le grand salon. Catherine s’installe devant son bureau d’écolier repeint, tandis que le coin détente reste disponible pour les enfants, devenus grands, lorsqu’ils sont à la maison. Des corbeilles en osier font office d’abat-jour délicats dès la nuit tombée.
Le couloir qui relie les anciens appartements de métayers est doté d’un beau parquet en pin. Les briques encore apparentes en encadrement de porte soulignent le caractère de la maison. Une double porte vitrée a été posée à l’endroit de la pièce où séchaient autrefois les pastels.
Le séchoir à pastels s’est ainsi transformé en salle de bains où trône la baignoire en fonte émaillée à pieds de lion des grands-parents de Catherine. Ornée de carrelage en terre cuite, l’ambiance chaleureuse s’affirme avec des volets installés en placards sous les vasques.
À l’étage les chambres des enfants ont été réaménagées pour accueillir amis et hôtes de passage. Ici, la chambre blanche était celle de Maxime, passionné de bateaux et de mer. Jouxtant le grenier, il s’agit d’une pièce sous pente, ancienne chambre des ouvriers de la ferme que Catherine a entièrement passée à la chaux. Une porte patinée et peinte fait office de tête de lit originale.
Plus loin, dans les anciens greniers, des chambres cosy à souhait donnent envie de rêver à des siècles plus sereins dans une atmosphère romantique servie par des poutres et des lambris vernis.
La chambre sous les toits qui appartenait à Marine, la grande fille du couple, a été entièrement repeinte à la chaux blanche, tandis que les lambris au fond de la pièce ont été peints dans une délicate teinte rouge brique.
La petite salle de bains reste le caprice absolu de Catherine qui s’est amusée à recréer un style rétro vintage. Elle a ainsi restauré un vieux meuble afin d’héberger un évier de porcelaine directement posé sur le plateau. Sur un coup de tête, elle a décidé de repeindre le carrelage pour créer un damier noir graphique.
La petite salle de bains reste le caprice absolu de Catherine qui s’est amusée à recréer un style rétro vintage. Elle a ainsi restauré un vieux meuble afin d’héberger un évier de porcelaine directement posé sur le plateau. Sur un coup de tête, elle a décidé de repeindre le carrelage pour créer un damier noir graphique.
Nous ne résistons pas à l’envie de rentrer dans le grenier, malgré les réticences de Catherine qui hésite à nous ouvrir les portes de son coin couture. Il est troué de part et d’autre de trappes au sol : le foin était autrefois lancé directement en bas dans les tracteurs tout au long de l’année. Cet espace doté d’une charpente spectaculaire, dont René pourrait nous parler des heures durant, représente encore un formidable potentiel d’agrandissement de la maison.
En partant, nous croisons cette jolie poule rousse, rebaptisée Coco par la petite fille de Catherine, qui passe tous les matins dans la propriété par une porte à volets récupérée récemment par Catherine, au grand dam de René qui ne sait plus où mettre toutes les trouvailles de sa chère épouse.
La rubrique Suivez le Guide est composée de reportages photos organisés par Houzz dans les intérieurs de houzzers décorés avec goût. Vous aussi, vous êtes fiers de votre foyer et voulez le partager avec nous ? Envoyez-nous quelques photos en commentaires !
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Superbe, cela change de tout ce que l'on peut voir et qui parfois se ressemble un peu trop, mais pourtant, je ne sais pas si je pourrais y vivre à longueur de temps.
Je dis quand même ... Bravo pour le travail effectué.
Simplement magique.
J'ajoute un commentaire sur les trappes à foin. Il y en avait chez mes grands parents mais elles ne servaient pas à faire tomber le foin dans les tracteurs (quelle en aurait été l'utilité du reste ?) mais directement dans les mangeoires des vaches !