Avant/Après : Fluidité en noir et blanc dans 140 m2 à Paris
Un plateau de 140 m2 dans le 7e arrondissement, métamorphosé pour un couple épris de design italien
Dans une promotion immobilière de prestige, nichée au cœur du 7e arrondissement de Paris, un couple vient d’acquérir l’un des plus beaux appartements, un quatre-pièces avec patio et balcon. Pour l’adapter à ses besoins et le personnaliser, il fait appel à l’agence PPil-Demont Reynaud, repérée grâce à une parution presse. Pour ces clients amoureux de design et d’épure, l’agence propose un aménagement tout en contrastes et en courbes organiques, sublimé par un conseil mobilier haut de gamme.
Avant. Le plateau de 140 m² présentait un cloisonnement qui ne correspondait pas aux besoins de ce couple. Celui-ci désirait un remodelage en fonction de ses besoins, enrichi d’une personnalisation haut de gamme. Aussi a-t-il fait appel à l’agence PPil - Demont Reynaud dont ils avaient repéré les précédentes réalisations.
Après. En ce qui concerne la distribution, le cahier des charges des propriétaires était le suivant : « une pièce de vie ouverte avec cuisine et coin bureau, deux chambres et une salle de bains », précise Hortense Reynaud, architecte DPLG, avec laquelle nous avons fait la visite.
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Après. Côté enveloppe, les architectes se sont attachés à gommer les circulations et à proposer un aménagement qui fait la part belle à la fluidité. La pièce de vie a ainsi été parée de rangements dissimulés dans de discrets meubles serpentant le long des parois.
Côté décor, le désir des propriétaires s’est porté sur une ambiance contemporaine et épurée, fortement contrastée en noir et blanc. Même le parquet a été changé avec une essence de chêne plus claire.
Côté décor, le désir des propriétaires s’est porté sur une ambiance contemporaine et épurée, fortement contrastée en noir et blanc. Même le parquet a été changé avec une essence de chêne plus claire.
Après. Au bout de la pièce de vie, la cuisine, dessinée sur mesure par l’agence Ppil, a été travaillée comme un fond de scène sur la base de blocs bicolores, derrières lesquels se dissimule l’électroménager.
L’îlot en granit noir du Zimbabwe finition cuir, se prolonge en un bar immaculé réalisé en Silestone Blanco Zeus. « Nous avons plaqué une partie des meubles avec une finition mate et certains avec une finition brillante afin que la lumière s’y accroche et vibre par endroits », explique la pro. Depuis le bar, se dévoile un fusain doré à la feuille d’or d’Hortense Reynaud.
L’îlot en granit noir du Zimbabwe finition cuir, se prolonge en un bar immaculé réalisé en Silestone Blanco Zeus. « Nous avons plaqué une partie des meubles avec une finition mate et certains avec une finition brillante afin que la lumière s’y accroche et vibre par endroits », explique la pro. Depuis le bar, se dévoile un fusain doré à la feuille d’or d’Hortense Reynaud.
Question électroménager, le couple a choisi de s’équiper avec deux fours Gagguenau dont un four chaleur tournante et l’autre à vapeur. Sur le plan de travail une plaque à induction Gagguenau « full zone » de 90 cm est complétée par un tepan yaki et une hotte de plan de travail, ce qui évite la pose d’une hotte suspendue.
À l’arrière, des meubles cintrés, que ne renierait pas le célèbre cuisiniste italien Pedini, reprennent le thème majeur de l’aménagement, « tout en courbes tendues » comme le définit Hortense Reynaud.
« Sur une étagère sont disposés une série de dessins réalisés au Bic quatre couleurs par l’artiste Jacques Floret, un tirage original du photographe Grégoire Eloy issu de la série “The fault” et des assiettes Lina de Fornassetti », détaille-t-elle.
« Sur une étagère sont disposés une série de dessins réalisés au Bic quatre couleurs par l’artiste Jacques Floret, un tirage original du photographe Grégoire Eloy issu de la série “The fault” et des assiettes Lina de Fornassetti », détaille-t-elle.
Le bijou de la pièce de vie se veut le meuble aux formes organiques qui, tel un ruban, le traverse depuis l’entrée et file vers l’espace nuit. Est-ce parce qu’Hortense est d’origine bretonne et peint également à ses heures de délicats paysages maritimes, qu’elle a proposé cette menuiserie blanche et noire qui ondule telle une vague ?
« Les courbes tendues sont l’une des signatures de notre agence. Ici, elles viennent rythmer et dynamiser la géométrie orthogonale du lieu. Avec mon associé Sébastien Demont, notre premier projet il y a 11 ans tournait autour d’un meuble bibliothèque cintré et nous en avons refait plusieurs depuis », explique-t-elle.
« Les courbes tendues sont l’une des signatures de notre agence. Ici, elles viennent rythmer et dynamiser la géométrie orthogonale du lieu. Avec mon associé Sébastien Demont, notre premier projet il y a 11 ans tournait autour d’un meuble bibliothèque cintré et nous en avons refait plusieurs depuis », explique-t-elle.
Après. Au centre de cette pièce de réception, la salle à manger s’architecture autour d’une table sculpturale de chez Poltrona Frau. Le veinage de son fin plateau de marbre cognac Emperador resplendit lorsqu’il est éclairé par la sculpturale suspension de huit LED, dont les fils de métal surgissent d’un plafond en lévitation.
« Le plafond suspendu dont le dessin reprend celui du meuble est quelque chose que nous pratiquons souvent. Il nous permet de faire passer des câbles et de l’éclairage. Il a aussi l’intérêt de souligner les espaces. Il s’élargit au-dessus de la table à manger pour dessiner virtuellement cette zone », partage Hortense.
« Le plafond suspendu dont le dessin reprend celui du meuble est quelque chose que nous pratiquons souvent. Il nous permet de faire passer des câbles et de l’éclairage. Il a aussi l’intérêt de souligner les espaces. Il s’élargit au-dessus de la table à manger pour dessiner virtuellement cette zone », partage Hortense.
Épris de design italien haut de gamme, les clients ont fait appel à l’expertise de l’agence d’architecture pour sélectionner des meubles et luminaires selon leurs goûts. « Nous avons entièrement réalisé la “shopping-list”, puis mis nos clients en rapport avec les fabricants », confirme Hortense Reynaud.
Les pièces d’art ont également fait partie de l’accompagnement conseil fourni par les professionnels. Les propriétaires ont notamment retenu l’œuvre de l’artiste Marion Decoster, la sculpture en bronze Le temps qui passe, inspirée par l’homme qui marche de Giacometti (en fond de pièce).
Chaises : Montera ; table : Jane de Jean-Marie Massaud chez Poltrona Frau ; suspension Match chez Vibia ; assiettes anciennes : Haviland de Limoges ; verres : Baccarat ; bouquet de pivoines Sunsetcoral par Aoyama Flowers market
Les pièces d’art ont également fait partie de l’accompagnement conseil fourni par les professionnels. Les propriétaires ont notamment retenu l’œuvre de l’artiste Marion Decoster, la sculpture en bronze Le temps qui passe, inspirée par l’homme qui marche de Giacometti (en fond de pièce).
Chaises : Montera ; table : Jane de Jean-Marie Massaud chez Poltrona Frau ; suspension Match chez Vibia ; assiettes anciennes : Haviland de Limoges ; verres : Baccarat ; bouquet de pivoines Sunsetcoral par Aoyama Flowers market
À l’angle de la pièce de vie, le salon profite de la pleine lumière dans une zone largement vitrée. Un tapis rond, tufté de fils d’or, délimite et ensoleille l’espace lounge. Deux assises en fourrure de mouton et piétement en placage laiton poli empruntent leur style au style Art déco. « Le but de notre mission était d’amener nos clients vers du mobilier confidentiel. Nous avons même rencontré Thierry Lemaire, l’architecte d’intérieur qui les édite. Ce fut un chantier vraiment riche en échanges », affirme Hortense Reynaud.
Tapis : fabriqué par la manufacture de Bourgogne et signé Damien Langlois-Meurine.
Fauteuils Koumac : Thierry Lemaire
Tapis : fabriqué par la manufacture de Bourgogne et signé Damien Langlois-Meurine.
Fauteuils Koumac : Thierry Lemaire
La table monolithique en noyer gougé qui émane de l’artiste Louise Liljencrantz n’est pas moins curieuse. Elle reprend les méandres du meuble filant, offrant un piédestal à l’iconique bougeoir Nagel de Werner Stoff.
Le meuble sur mesure qui parcourt la pièce a, quant à lui, été réalisé au Portugal à partir des dessins de l’agence Ppil, en contreplaqué triplis cintré puis plaqué d’une finition bois de chez Marotte. Le soir venu, ce ruban ondoyant, qui dissimule moult rangements, prend une dimension sculpturale lorsque les corniches équipées de LED, soulignent ses contours un éclairage indirect.
Au détour d’une de ses façades se dévoile un vitrail qui décore la salle à manger de son graphisme abstrait en noir et blanc, éclairant en second jour la salle de bains placée derrière. « C’était un désir des propriétaires que d’avoir un vitrail dans leur espace de vie. Ils nous ont présenté la vitrailliste Caroline Prégermain, meilleur artisan de France. Nous lui avons proposé ce graphisme d’inspiration Art déco qui rappelle les compositions du sculpteur et graveur basque espagnol Eduardo Chillida », affirme l’architecte.
En longeant le meuble vers le fond de l’appartement et la suite parentale, celle-ci souligne le travail consacré au confort de nuit, grâce en particulier, à un jeu de doubles rideaux occultants Nobilis, réalisés sur mesure par la société Mc Pherson’s Colours
à Versailles.
Fauteuil Lounge et repose-pieds Charles Eames par Vitra
à Versailles.
Fauteuil Lounge et repose-pieds Charles Eames par Vitra
Au détour de la pièce, le meuble cintré noircit et nous dévoile une nouvelle surprise. Comme par enchantement surgit de ce placard le coin bureau désiré par les propriétaires, tandis que ses portes cintrées forment paravent.
À l’intérieur du module, le plateau du bureau en noyer tranche avec chaleur et élégance sur le fond noir. Le dessin en angle des plateaux bureau et des étagères suspendues reprend en négatif les courbes tendues du meuble.
On accède à la suite parentale en traversant la menuiserie ondulante entre sa partie blanche et noire.
Dans leur chambre, les propriétaires ont eu envie de réchauffer la base noir et blanc de touches de couleurs. Un autre vitrail de Caroline Prégermain a été installé dans la cloison entre séjour et suite parentale, créant une transparence délicate. La vitrailliste s’est inspirée cette fois d’un tableau de František Kupka, père de l’abstraction moderne.
En tête de lit, deux toiles monumentales de l’artiste Daniela Busarello répondent aux teintes douces des verres colorés du vitrail.
En tête de lit, deux toiles monumentales de l’artiste Daniela Busarello répondent aux teintes douces des verres colorés du vitrail.
Après. Les propriétaires avaient envie quant à eux d’un confortable salon de bains où ils pourraient profiter à la fois d’une baignoire et d’une grande douche.
Une baignoire îlot en fonte minérale de chez Badeloft a été posée sur un parterre imitation marbre. Des plaquettes de carrelage de chez Surface rehaussent les murs de leur graphisme délicat.
Pour séparer la douche du reste de la salle de bains, les architectes ont imaginé une semi-cloison qui supporte le meuble double vasque. Afin de diffuser un maximum de lumière naturelle dans la douche, une verrière a été remplie de briques de verre à l’ancienne, dont le motif en pointe de diamant des cannelures rappelle celui des colonnes doriques de la Grèce ancienne. « C’est un prototype de l’agence. Ce type de matériau ne s’utilise pas dans cet usage classiquement », souligne la professionnelle.
Désireux d’étonner leurs clients, ils ont de même fait suspendre au plafond les deux miroirs ovales qui surplombent les vasques, réalisés eux aussi sur mesure par l’agence.
Au fond de la très grande douche walk-in nous distinguons l’autre vitrail, déjà aperçu côté séjour.
Au fond de la très grande douche walk-in nous distinguons l’autre vitrail, déjà aperçu côté séjour.
Pour la rénovation intégrale de cet appartement situé au cœur d’un patrimoine architectural et culturel remarquable, le parti pris était radicalement artistique.
« Entre 90 et 2000, l’architecture a fait la part belle à l’industrialisation. Mais le tout standardisé a atteint ses limites. Ces clients, comme nous, plébiscitent l’artisanat d’art et les pièces de petite série, les circuits cours et sur mesure. Nous avons eu la chance qu’ils nous donnent carte blanche et ce projet a été fort en échanges et rencontres dans lesquels on a beaucoup appris », conclut Hortense Reynaud qui brûle de se confronter à un nouveau projet de ce type.
ET VOUS ?
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« Entre 90 et 2000, l’architecture a fait la part belle à l’industrialisation. Mais le tout standardisé a atteint ses limites. Ces clients, comme nous, plébiscitent l’artisanat d’art et les pièces de petite série, les circuits cours et sur mesure. Nous avons eu la chance qu’ils nous donnent carte blanche et ce projet a été fort en échanges et rencontres dans lesquels on a beaucoup appris », conclut Hortense Reynaud qui brûle de se confronter à un nouveau projet de ce type.
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Qui vit ici : C’est l’appartement d’un couple
Emplacement : à Paris 7e dans un immeuble neuf
Superficie : 140 m²
Livraison : été 2020
Durée des travaux : 8 mois
Architectes : Hortense Reynaud et Sébastien Demont, Agence PPil - Demont Reynaud
Budget : 2600 euros/m²
Photos : Grégoire Eloy - Collectif Tendance Floue