Architecture
Archi Houzz
Architecture : Une extension en bois dans un village médiéval du Cantal
Une extension se pare de bardage ajouré en mélèze pour dialoguer avec son habitation médiévale, une belle leçon constructive !
Comment insérer une extension de notre temps au cœur d’un village préservé tel que Laroquebrou ? Les architectes de l’agence Teyssou & Associés répondent par une incision tout en finesse laissant place à un écrin en bois de toute beauté ! Au milieu d’un quartier lourd d’histoire, une opération réussie dont nous allons vous narrer les menus détails…
Coup d’œil
Qui habite ici : un couple avec deux enfants
Emplacement : Cantal, France
Surface : 19 m² SHON
Architecte : Atelier Teyssou et associés
Anecdote : En bardage, le mélèze non traité est appelé à griser sous l’action des UV et de la pluie. Cette patine gris argenté s’accorde avec les dominantes grise et jaune des granits des habitations du bourg de Laroquebrou.
Coup d’œil
Qui habite ici : un couple avec deux enfants
Emplacement : Cantal, France
Surface : 19 m² SHON
Architecte : Atelier Teyssou et associés
Anecdote : En bardage, le mélèze non traité est appelé à griser sous l’action des UV et de la pluie. Cette patine gris argenté s’accorde avec les dominantes grise et jaune des granits des habitations du bourg de Laroquebrou.
Si le site est à couper le souffle, au pied du château de Messac, dominant la vallée de la Cère, la parcelle recèle aussi les contraintes liées à cette densité du tissu médiéval… L’enchevêtrement des maisons à encorbellement ne laisse pas de place pour les véhicules modernes. Qu’à cela ne tienne, « tous les matériaux sont transportés à dos d’homme, ou acheminés depuis le jardin en contrebas », nous expliquent les architectes, avant d’ajouter : « Il s’agit d’un ouvrage de petite taille, qui ne nécessitait pas de faire intervenir de gros engins ou grues de chantier. » Il n’empêche, courage et débrouille semblent être les maîtres mots de telles constructions !
La maison existante est adossée à la pente et en partie enterrée. L’extension se situe à l’emplacement d’une ancienne terrasse, le long du chemin piéton. Faisant partie du quartier du Merle, le plus ancien du village, l’appui de l’architecte des Bâtiments de France était indispensable.
Le projet a donc été élaboré en collaboration avec ce dernier : « M. Motin et sa collaboratrice Mme Chevron ont toujours soutenu l’écriture contemporaine du projet », nous confient les architectes. D’autant plus que le choix du bois comme matériau de construction a permis de faciliter le chantier sur ce site difficile. « Le bois est plus approprié à une préfabrication en atelier et plus léger que la plupart des matériaux traditionnels, optimisant le transport. » Argument de poids !
« Nous avons pensé cette extension comme un objet fait d’un seul matériau, le bois, comme peut l’être un meuble. » Les architectes précisent aussi que la plupart du bois employé pour ce projet provient de la région (Massif central).
La nouvelle construction prend appui sur le mur de soutènement existant. Ce dernier supporte un mur à ossature bois et une charpente mêlant du sapin lamellé-collé (pour les poteaux et arbalétriers), la sapin massif (pour les pannes et chevrons) surmontée d’une toiture terrasse. Si l’habillage en liteaux en mélèze laisse place à un volume uni, c’est parce qu’il camoufle judicieusement les lambourdes supports, la pente nécessaire à l’écoulement des eaux de pluie et l’étanchéité de l’ouvrage.
Une structure poteau-poutre et solives en chêne massif ancrée dans le mur de soutènement permet de tenir la terrasse extérieure composée de lames de mélèze. A l’intérieur, c’est un parquet en châtaignier qui prend le relais.
L’agence Teyssou et Associés nous raconte que ses clients, un couple avec deux enfants, avaient un double objectif : « Bénéficier d’un coin repas dans le prolongement de leur cuisine (jusque-là, ils prenaient leurs repas dans leur séjour), et une terrasse extérieure à l’abri des regards. » Si ce n’est celui bienveillant et haut perché de la Vierge du village…difficile à éviter !
Ce projet ne répond pas à des normes écologiques spécifiques, mais les architectes ont recherché un apport solaire passif maximal pour cette extension. Un bain de lumière apprécié par la petite famille !
Entre la cuisine existante et la nouvelle salle à manger, le mur (anciennement extérieur) a été largement ouvert. On devine encore la porte d’origine devenue passage. Les architectes ont agrandi l’échancrure pour créer une cuisine à l’américaine. Le large mur de pierre prend l’aspect d’un bar moderne et chaleureux. Comme quoi, malgré les siècles de distance… la modernité sied fort bien au moyenâgeux !
Coupe sur la maison
Plan de la maison
Plan de situation