Portrait : Marcel Breuer ou l'art de faire simple
L'architecte et designer hongrois Marcel Breuer a compté parmi les pères fondateurs du modernisme dans les années 20
Sorti du Bauhaus de Weimar à seulement 22 ans, Marcel Lajos Breuer (1902-1981) fut l’un des membres les plus actifs et les plus emblématiques de sa génération. À la fois architecte, designer et enseignant, il passe un an dans un cabinet parisien puis commence réellement sa carrière en Allemagne, en s’intéressant très tôt à un nouveau genre de fabrication pour le mobilier, par éléments et en série. Contraint de fuir face à la montée du nazisme, il passe deux ans à Londres avant de s’exiler aux États-Unis où il monte finalement sa propre agence d’architecture et design en 1941.
Son audace et son ingéniosité, le designer les a toujours mises au service d’une extrême simplicité formelle, en travaillant des matériaux innovants pour l’époque, tels que l’acier chromé poli, l’aluminium, le contreplaqué, etc. « Mes recherches sur la fabrication en série et la standardisation », déclara-t-il, « m’ont rapidement conduit à adopter le métal poli, les lignes lumineuses et la pureté spatiale comme nouveaux éléments de construction de nos meubles. Dans ces courbes lumineuses, j’ai vu les symboles non seulement de la technique moderne, mais de la technique en général. »
Son audace et son ingéniosité, le designer les a toujours mises au service d’une extrême simplicité formelle, en travaillant des matériaux innovants pour l’époque, tels que l’acier chromé poli, l’aluminium, le contreplaqué, etc. « Mes recherches sur la fabrication en série et la standardisation », déclara-t-il, « m’ont rapidement conduit à adopter le métal poli, les lignes lumineuses et la pureté spatiale comme nouveaux éléments de construction de nos meubles. Dans ces courbes lumineuses, j’ai vu les symboles non seulement de la technique moderne, mais de la technique en général. »
Pour l’anecdote, ce modèle, aujourd’hui unanimement considéré comme l’archétype du fauteuil tubulaire moderniste, était destiné à l’appartement du peintre Vassily Kandinsky. Et c’est ce qui justifie qu’il réponde au doux nom de Wassily.
Après un passage par Gavina en 1962, le fauteuil Wassily a été récupéré par la maison de Florence Knoll en 1968, pour être édité parmi les modèles emblématiques de la collection Knoll International. Et comme la plupart des meubles phares des grands du modernisme, il reste un fauteuil intemporel et facile à vivre, susceptible de pénétrer n’importe quel style d’intérieur dans l’une ou l’autre de ses déclinaisons en couleur.
Après un passage par Gavina en 1962, le fauteuil Wassily a été récupéré par la maison de Florence Knoll en 1968, pour être édité parmi les modèles emblématiques de la collection Knoll International. Et comme la plupart des meubles phares des grands du modernisme, il reste un fauteuil intemporel et facile à vivre, susceptible de pénétrer n’importe quel style d’intérieur dans l’une ou l’autre de ses déclinaisons en couleur.
1925 : Table Laccio
C’est également en 1925 que le designer hongrois conçoit les tables basses Laccio, qui associent un plateau en laminé satiné – décliné en plusieurs coloris au choix – à un châssis tubulaire, en acier chromé et poli. Conçue dans l’atelier du Bauhaus, à la tête duquel il était, la Laccio est faite pour aller avec le fauteuil Wassily.
Stable, linéaire, modulable et multifonction, la Laccio illustre à la perfection l’esthétique puriste, rationaliste et fonctionnaliste de son auteur. Et montre encore combien le métal a été l’origine du déploiement de nouvelles formes créatrices, pour les modernistes des années 20 et 30.
C’est également en 1925 que le designer hongrois conçoit les tables basses Laccio, qui associent un plateau en laminé satiné – décliné en plusieurs coloris au choix – à un châssis tubulaire, en acier chromé et poli. Conçue dans l’atelier du Bauhaus, à la tête duquel il était, la Laccio est faite pour aller avec le fauteuil Wassily.
Stable, linéaire, modulable et multifonction, la Laccio illustre à la perfection l’esthétique puriste, rationaliste et fonctionnaliste de son auteur. Et montre encore combien le métal a été l’origine du déploiement de nouvelles formes créatrices, pour les modernistes des années 20 et 30.
1928 : La Cesca ou chaise B32
Trois ans plus tard, Marcel Breuer signe encore cette chaise d’une apparente simplicité. Un modèle que l’on est tellement habitué à voir que l’on ne cherche même plus à savoir d’où il vient et par quel miracle il tient debout.
Trois ans plus tard, Marcel Breuer signe encore cette chaise d’une apparente simplicité. Un modèle que l’on est tellement habitué à voir que l’on ne cherche même plus à savoir d’où il vient et par quel miracle il tient debout.
Pourtant, cette chaise mérite bien un arrêt sur image, car elle est l’une des premières à avoir été en porte-à-faux, permettant de s’asseoir en quasi-suspension, puisqu’elle ne possède pas de pieds à l’arrière. Mais ce qui séduit sans doute encore aujourd’hui dans cette pièce, c’est qu’elle joue la carte d’un fort contraste entre tradition et modernité, entre son ossature en acier tubulaire innovante mais froide et le cannage chaleureux et rétro de son assise.
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Ce modèle est sans conteste le plus célèbre de toutes les pièces qu’a pu réaliser Marcel Breuer. Il se compose d’un châssis de cuir tendu, sur lequel on peut confortablement s’asseoir, comme suspendu à l’intérieur d’un autre châssis, cette fois-ci en acier tubulaire.
Résolument moderne, léger et résistant, ce fauteuil est né de la volonté de son auteur d’apporter du confort tout en s’éloignant des matériaux plus traditionnels que l’on retrouvait sur la plupart des sièges de l’époque. En cela, le Wassily est pour Breuer le point de départ de toute une série de meubles réalisés en utilisant des tubes d’acier.