Visites Privées
Maisons de campagne
Visite Privée : Réhabilitation en blanc d'une ancienne métairie
Ce projet, d'ampleur et de longue haleine, est le fruit d'une étroite collaboration entre un architecte et un propriétaire inspirés
Cette grande maison familiale a pris corps dans une ancienne métairie, idéalement située à quelques pas du Prado, à Marseille. C’est une maison qui mélange les styles années 50, industriel et contemporain, sur fond de blanc immaculé et en exploitant des matériaux naturels ou simples.
Ce projet de longue haleine a été mené par l’architecte Maurice Padovani, sur presque quinze ans et en trois temps. Après une première phase de travaux lourds à l’étage, il a fallu investir une extension que la famille venait d’acquérir. La difficulté étant, dans ces cas-là, de rester en cohérence avec ce qui a déjà été fait quelques années plus tôt. Enfin, l’étage a été repensé une seconde fois, parce qu’entre le début et la fin du chantier, les deux enfants des propriétaires sont devenus des adolescents, avec de nouveaux besoins.
La particularité et la réussite de ce projet tiennent à l’investissement rare du maître des lieux. Si sa femme, avocate, ne s’est pas du tout souciée du chantier, ce féru de design et de déco a bien au contraire formé une équipe avec son architecte. Sans doute parce qu’il voulait que ce dernier puise dans sa connaissance du traitement des volumes et des matières pour exaucer ses vœux, un à un. Et lui livrer au final la maison à laquelle il aspirait pour lui et sa famille. Tout en haut de la liste de ces attentes, l’idée d’utiliser le blanc comme fil conducteur.
Ce projet de longue haleine a été mené par l’architecte Maurice Padovani, sur presque quinze ans et en trois temps. Après une première phase de travaux lourds à l’étage, il a fallu investir une extension que la famille venait d’acquérir. La difficulté étant, dans ces cas-là, de rester en cohérence avec ce qui a déjà été fait quelques années plus tôt. Enfin, l’étage a été repensé une seconde fois, parce qu’entre le début et la fin du chantier, les deux enfants des propriétaires sont devenus des adolescents, avec de nouveaux besoins.
La particularité et la réussite de ce projet tiennent à l’investissement rare du maître des lieux. Si sa femme, avocate, ne s’est pas du tout souciée du chantier, ce féru de design et de déco a bien au contraire formé une équipe avec son architecte. Sans doute parce qu’il voulait que ce dernier puise dans sa connaissance du traitement des volumes et des matières pour exaucer ses vœux, un à un. Et lui livrer au final la maison à laquelle il aspirait pour lui et sa famille. Tout en haut de la liste de ces attentes, l’idée d’utiliser le blanc comme fil conducteur.
Le salon s’organise autour d’antiques palettes de transport reconverties en tables basses, qui lui confèrent un esprit résolument industriel. Lequel est renforcé par la présence de deux lampes d’atelier Jielde. De part et d’autre de ces tables atypiques – que le propriétaire a chinées –, on trouve un confortable canapé ainsi que deux rocking-chairs, emblématiques des productions Eames. Enfin, le lustre Zettel’z d’Ingo Maurer domine l’espace en même temps qu’il l’envahit par le haut, de manière sculpturale. Conjointement imaginé par Marc Padovani et le maître des lieux, ce salon mélange les styles industriel et moderniste.
Rocking-chair : RAR d’Eames, Vitra ; Canapé : Greg, Zanotta ; Lampes : Jielde
Rocking-chair : RAR d’Eames, Vitra ; Canapé : Greg, Zanotta ; Lampes : Jielde
Aménagée pendant la même campagne de travaux, la terrasse est recouverte de larges lames d’ipé. Des lames que l’on retrouve comme revêtement au sol sur la totalité du premier étage. Ce qui permet d’assurer une continuité de lecture et de sensation entre l’intérieur et l’extérieur.
Attenante à la cuisine et au petit salon, la salle à manger, très familiale, permet d’accueillir de grandes tablées au coin du feu. Notamment grâce à un élégant plateau à rallonge en chêne naturel.
Pour des dîners éclairés et chaleureux, cette même table est illuminée avec le lampadaire Twiggy, designé par Marc Sadler pour Foscarini. Quant à la cheminée, elle se compose de trois importantes plaques en fonte, moulées sur mesure. En noir, elle se détache franchement du fond blanc qu’elle habite.
Voici le salon de l’étage, conçu comme espace de vie et de transition vers les chambres. Les deux chambres des enfants sont nichées sous la mezzanine tandis que la chambre parentale est aménagée dessus. Meublé avec un très grand canapé, des poufs et des chaises, ce séjour peut accueillir un grand nombre de personnes. Pour les quatre membres de cette famille, il fonctionne comme une invitation à se retrouver, matin et/ou soir, pour partager de beaux moments de détente et de complicité.
Pourquoi le blanc prédomine, ici comme dans la plupart des pièces de cette maison ? L’architecte nous répond : « Moi, j’aime plutôt la couleur, mais le blanc était un impératif pour le propriétaire. Quand il était plus jeune, c’était d’ailleurs quasiment une position de principe, dans la mesure où tout, absolument tout, devait être blanc. Aujourd’hui, c’est un peu plus nuancé, bien que l’on reste sur une gamme de coloris très étroite : noir, fauve, blanc. » Dans cette maison, Maurice a trouvé que cela fonctionnait bien, notamment pour pallier le manque de luminosité. Mais encore parce que l’espace est rempli de nombreux éléments structurels, dont le blanc gomme un peu la présence. Juste assez pour que la maison reste habitée sans que cela soit pesant.
À la différence du premier niveau, le sol de l’étage est recouvert de merbau. ll s’agit d’une essence de bois exotique, plus raffinée que l’ipé et vernie en usine. Quant aux menuiseries, elles sont toutes en acier galvanisé. « Car je trouve que cela crée un effet intéressant, en imitant l’aspect de paillettes métalliques de grandes dimensions, » précise l’architecte.
L’escalier d’accès à la mezzanine est l’une des composantes majeures de cette pièce de vie. Il semble flotter dans le vide mais s’impose comme une signature pour l’ensemble de la maison. Il se compose d’une simple feuille pliée, en acier brut. Il a été déplacé sur la cloison de la nouvelle chambre et solidement mais discrètement fixé à une structure invisible, intégrée à la paroi.
Cette nouvelle cloison est constituée de panneaux de particules poncés, en OSB. S’ils sont aujourd’hui régulièrement utilisés dans l’aménagement d’intérieur, ils ont ici la particularité d’avoir été blanchis, pour coller à la volonté du maître des lieux.
Cette nouvelle cloison est constituée de panneaux de particules poncés, en OSB. S’ils sont aujourd’hui régulièrement utilisés dans l’aménagement d’intérieur, ils ont ici la particularité d’avoir été blanchis, pour coller à la volonté du maître des lieux.
Ce séjour abrite encore une grande bibliothèque encastrée que l’architecte a réalisée sur mesure. Des rangements pour les livres ont été créés çà et là dans toute l’habitation. Car « il fallait pouvoir loger tous les livres d’une famille de lecteurs ! », s’amuse l’architecte.
Vue de la chambre des parents, aménagée sur la mezzanine. Là encore, tous les meubles réalisés sur mesure sont en OSB. Évidemment blanchi.
Bien que située sous un rampant, cette chambre abrite un dressing, un coin télé et un espace bureau, où l’on peut travailler dans l’intimité.
Bien que située sous un rampant, cette chambre abrite un dressing, un coin télé et un espace bureau, où l’on peut travailler dans l’intimité.
Un sas distribue la salle de douche des parents et la salle de bains des enfants, appréhendées de la même manière. L’architecte a choisi un revêtement en mosaïque, gris, noir et blanc pour les murs, et des dalles de galet pour le sol. « J’ai aussi dessiné le meuble vasque, en MDF noir verni. Ce n’est pas la peinture qui est noire mais le matériau. » Il reste qu’ici, il a pu utiliser du noir et cela a même été bien vécu par le propriétaire et sa famille. Comme quoi, quand chacune des deux parties est à l’écoute de l’autre, tout est envisageable.
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Qui habite ici : un couple et ses deux enfants, devenus adolescents entre le début et la fin des travaux.
Emplacement : dans une ancienne métairie et à proximité des plages du Prado, à Marseille
Superficie : 135 m²
Date de livraison : C’est un projet de longue haleine, commencé à la fin des années 1990 et terminé en 2011.
Architecte : Maurice Padovani
Budget : « Je ne le connais pas parce que ça s’est étalé sur presque quinze ans ! », s’amuse l’architecte.
Anecdote : La maison telle qu’elle est aujourd’hui est le résultat d’une rénovation en trois temps, dont les objectifs ont varié à mesure que les besoins, envies et possibilités des propriétaires ont évolué.
Photos : Paul Ladouce
Composée de deux blocs parallèles – laqués en blanc –, la cuisine est ouverte sur un petit salon confortable, où famille et amis peuvent se retrouver pour partager un apéritif dînatoire. Ou peut-être une tisane, en jouant aux cartes après avoir dégusté un bon dîner. « Comme la lumière n’arrivait que d’un côté de la pièce et que l’on voulait que le salon donne sur l’extérieur, on a aménagé la cuisine dans le fond. » Ainsi peut-elle bénéficier de la lumière naturelle de la pièce sans empiéter sur l’espace de vie. Côté pratique, le meuble arrière est essentiellement dédié au rangement de la vaisselle et au stockage des provisions, tandis que l’îlot bas, beaucoup moins imposant, sert de plan de travail. Ce dernier a la particularité d’accueillir une simple feuille de zinc sertie d’une cornière d’aluminium, en lieu et place d’un plan de travail ordinaire. Parce qu’elle est ouverte, la cuisine offre enfin de profiter de sa famille ou de ses amis à celui qui s’affaire derrière les fourneaux.
Suspension : Rock de Diesel pour Foscarini ; Hotte : Twin, Elica