Visites Privées
Suivez le Guide : Tranquille comme un duplex adossé à la butte
D’un côté, Paris, ses passants, ses commerces, sa gouaille, son agitation. De l’autre, la quiétude du maquis de Montmartre...
Flashback. Il y a un peu plus de quatre ans, Laure, consultante en communication digitale, et Laurent, architecte décorateur, vivent dans le studio de Laurent, dans le XXe arrondissement. Ils décident alors de trouver leur nid commun. S’ensuit le parcours classique du locataire en herbe : annonces, visites, « presque un job à plein temps », s’amuse Laurent. Quelques photos suffiront pourtant au couple pour s’amouracher de ce duplex de la butte Montmartre, aussitôt accolé de la mention « coup de cœur ». Il y a bien sûr le charme des poutres et de la pierre. Il y a aussi la profondeur innée d’un espace qui fut, il y a des années, un atelier d’artiste dans un quartier creuset de création depuis des décennies. Mais l’essentiel est ailleurs. Coupé de la fureur de la ville, on dirait que l’appartement s’est fait la malle pour prendre la clé des champs. De l’autre côté de la baie vitrée, le vert prédomine. Une petite terrasse accompagne les soirées d’été. Ici, tout est tranquille.
Coup d’œil
Qui habite ici : Laure et Laurent, parents du petit Victor, trois ans
Emplacement : butte Montmartre, à Paris
Superficie : 45 m² en duplex (prix évalué aujourd’hui à 9 500 euros le mètre carré)
Photos : Meero © 2015 Houzz
Coup d’œil
Qui habite ici : Laure et Laurent, parents du petit Victor, trois ans
Emplacement : butte Montmartre, à Paris
Superficie : 45 m² en duplex (prix évalué aujourd’hui à 9 500 euros le mètre carré)
Photos : Meero © 2015 Houzz
Bienvenue chez Laure, Laurent et Victor, trois ans. L’originalité commence dès la cage d’escalier. Car pour accéder à l’appartement, il ne faut pas monter mais bien… descendre, voisinage de la butte oblige.
La petite famille s’est installée et n’a quasiment rien transformé dans l’appartement. « Il n’y avait rien à changer, il était déjà propre », raconte Laurent. « On l’a laissé tel qu’il était. On a simplement un peu optimisé les choses. »
L’ancien atelier est orienté plein nord avec pour conséquence une lumière qui ne bouge pas, d’où l’intérêt pour les artistes. La grande baie vitrée ouvre l’espace sur le maquis de Montmartre. « Nos voisins ont créé une ouverture pour y descendre », explique Laurent. « On a une sorte de dalle de 1,5 m de large. Cela fait comme un coin terrasse qui donne sur le maquis. C’est un espace en plus dans l’appart. Le soir, de temps en temps, on invite des copains et on prend un verre. » Derrière l’escalier, le bar abrite l’espace cuisine.
C’est l’un des meubles de l’appartement qui racontent une petite histoire. Laure et Laurent ont acheté leur table basse lors d’une brocante sur la fameuse place des Abbesses, voisine du Sacré-Cœur. Une table années 60 qui possède la particularité de se transformer en table haute, chinée au prix tout à fait raisonnable d’une soixantaine d’euros.
Cette traditionnelle chaise à bascule Charles Eames, Laurent l’a dégottée dans une véritable caverne d’Ali Baba de la déco située à Romainville, en Seine-Saint-Denis. « Je l’ai trouvée chez XXO », raconte Laurent. « Ils ont un hangar incroyable avec uniquement du mobilier vintage. »
Le grand cadre à motifs géométriques au-dessus du canapé ? « Je l’ai acheté dans une vente aux enchères », raconte Laurent. « C’était juste une affiche sérigraphiée numérotée pour un événement d’archi. Ça me plaisait bien. Je l’ai achetée pour pas grand-chose et je l’aime beaucoup. Je vais le garder. »
Malgré les propositions de la ministre de l’écologie Ségolène Royal, faire du feu dans une cheminée à Paris est toujours légal. Une loi d’interdiction devait entrer en vigueur le 1er janvier, mais n’a finalement pas été promulguée. S’il ne s’agit pas du chauffage principal de l’appartement, la famille sait profiter de la douceur des flammes lors des longues soirées d’hiver.
Le joujou extra qui fait crac boum hue de cet appartement ? Un peu de tout ce qui fait son charme, évoqué plus haut. Mais surtout, sa tranquillité. « Je bouge beaucoup dans Paris, je suis en scooter, il y a la circulation, du bruit. Quand je rentre chez moi, on est coupé de Paris », décrit Laurent. « On n’entend quasiment rien à part les oiseaux. On a vue sur cette petite verdure. On est coupé de Paris alors qu’on y est. On sort, on a une super rue avec des super commerçants. C’est plutôt pas mal. »
L’escalier, objet de cloisonnement des espaces avec des parties « jour » et « nuit » bien distinctes. « On ne monte que pour dormir », souligne Laurent. « Le lieu de vie est en bas. Par exemple, Victor joue principalement ici. »
Pour sa déco, le couple a principalement choisi de mettre en avant des réalisations d’amis artistes. La brillobox en version japonaise qui se trouve au-dessus de la cheminée est une sérigraphie du collectif Elshopo.
Pour sa déco, le couple a principalement choisi de mettre en avant des réalisations d’amis artistes. La brillobox en version japonaise qui se trouve au-dessus de la cheminée est une sérigraphie du collectif Elshopo.
Le hublot, poste de vigie de Victor. D’ici, il voit tout ! « Il monte sur son lit et il peut voir ce qui se passe dans le salon », sourit Laurent. « Il peut également voir ce qui se passe dans notre chambre grâce au L qui lui permet de regarder à travers la fenêtre de la chambre. »
Faute de place, il fallait trouver une solution pour le vélo de Laurent. Dans la rue ? On n’est jamais à l’abri d’un emprunt définitif… L’entrée de l’immeuble ? L’espace est réservé aux poussettes. Il y avait bien un petit box dans l’escalier, mais les outils de bricolage, les pots de peinture et… les deux autres vélos du couple squattent déjà l’espace. La solution est venue d’un mur et d’une belle hauteur sous plafond. « Je m’en sers rarement, j’ai un autre vélo de papa avec le siège arrière et tout ça », s’amuse Laurent. « Mais quand je veux aller faire une balade, je prends un tabouret du bar que je mets sous le vélo et j’arrive à le décrocher. Contre le manque de place, on trouve des solutions. Beaucoup de gens intègrent leur vélo dans leur déco. C’est devenu une pièce assez esthétique que l’on met volontiers dans son salon, avec les superficies qu’on a à Paris. »
À l’étage, la pièce en forme de L abrite la partie nuit ainsi que la salle de bains. Pour séparer l’espace des parents et du coin chambre de Victor, la famille a installé une étagère. Si cette configuration nuit forcément à l’intimité du couple, la famille a noué des liens très forts. « On est très lié à notre fils », confie Laurent. « Les matins, quand il se lève, il sait exactement où nous sommes. On est juste à côté, il arrive directement dans notre lit. Le week-end, il sait quand c’est l’heure de se réveiller, il ne se prive pas de venir nous le dire. » Une cohabitation qui n’a cependant pas vocation à perdurer. « On aimerait qu’il ait son espace », poursuit Laurent. « C’est un appartement idéal pour un couple, mais avec un enfant, ça devient un peu plus compliqué. »
Située à l’étage, la salle de bains est éclairée par une grande baie vitrée en verre martelé afin de protéger les sorties de douche en tenue d’Ève de la vue des voisins. Un gage de lumière agréable. Si comme dans nombre d’appartements parisiens l’espace est compté, Victor dispose de sa petite baignoire pliable en plastique et en est très content !
La suite ? La petite famille souhaite agrandir son espace. Et devrait pour cela changer très prochainement d’univers en déménageant dans un nouvel appartement… dans le même immeuble. « Au lieu d’être au rez-de-chaussée à côté des arbres, on passerait au dernier étage avec vue dégagée sur Saint-Ouen », confie Laurent. « L’appartement a un style très simple, avec une grosse hauteur sous plafond. » Ne reste plus qu’à attendre la fin des travaux avant de s’engager dans cette nouvelle aventure. Bon vent !
La rubrique Suivez le Guide est composée de reportages photos organisés par Houzz dans les intérieurs de houzzers décorés avec goût. Vous aussi, vous êtes fiers de votre foyer et voulez le partager avec nous ? Envoyez-nous quelques photos à redaction@houzz.com !
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