Architecture
Archi Houzz
Architecture : Une extension en verre pour une maison de granit
Unir granit et verre tient de l'oxymore. Ce beau projet d'extension signé par l'Atelier 48.2 réussit pourtant à les marier à la perfection
Ce n’est pas si courant en France de contacter un architecte pour lui demander de réaliser une glass house. Encore moins quand le projet est envisagé dans un petit hameau breton préservé, où l’architecture traditionnelle se campe uniformément en blocs de granit et toitures d’ardoise. C’est pourtant la demande qui est arrivée sur la table de travail de l’Atelier 48.2, un jeune duo d’architectes de Saint-Briac-sur-Mer. Les commanditaires : une famille vivant à Londres et désireuse d’augmenter la superficie de sa maison de vacances située dans ce hameau. Des travaux titanesques, émaillés de plusieurs embûches, ont bien failli avoir raison du projet mais c’était compter sans la détermination de la famille et de nos deux architectes. Retour sur la naissance épique d’une extension de verre au pays des puissantes façades de granit.
Coup d’œil
Qui habite ici : un couple et leurs enfants habitant Londres. Ils viennent ici pendant leurs week-ends ou vacances
Emplacement : dans un hameau proche de Saint-Briac-sur-Mer
Dimensions de l’extension : 30 m² au sol, 60 m² en tout, 6,20 m de hauteur au faîte
Date du chantier : 2011-2012
Budget : 131 000 euros HT
Architectes : Isabelle Cerez et Guillaume Dubois de l’Atelier 48.2 à Saint-Briac. Leur vision de l’architecture ? « Un geste fort et non résigné, une recherche qui ne s’efface pas devant l’inertie ambiante. »
Anecdote : Ils n’avaient jamais travaillé les pieds dans l’eau. C’était avant qu’ils ne découvrent qu’une source surgissait à l’endroit même où devait s’élever l’extension !
Photos : Paul Kozlowski
Coup d’œil
Qui habite ici : un couple et leurs enfants habitant Londres. Ils viennent ici pendant leurs week-ends ou vacances
Emplacement : dans un hameau proche de Saint-Briac-sur-Mer
Dimensions de l’extension : 30 m² au sol, 60 m² en tout, 6,20 m de hauteur au faîte
Date du chantier : 2011-2012
Budget : 131 000 euros HT
Architectes : Isabelle Cerez et Guillaume Dubois de l’Atelier 48.2 à Saint-Briac. Leur vision de l’architecture ? « Un geste fort et non résigné, une recherche qui ne s’efface pas devant l’inertie ambiante. »
Anecdote : Ils n’avaient jamais travaillé les pieds dans l’eau. C’était avant qu’ils ne découvrent qu’une source surgissait à l’endroit même où devait s’élever l’extension !
Photos : Paul Kozlowski
Les propriétaires de cette longère de granit du XIXe siècle, qui adorent y venir pendant les congés et week-ends, ont fait appel aux architectes de l’Atelier 48.2 après qu’un de leurs parents leur recommande l’agence. Les architectes Isabelle Cerez et Guillaume Dubois, pour lesquels une extension de verre était une première, ont répondu présents. « Une fois la machine lancée, c’est avec persévérance qu’ils parviennent à gravir les étapes sans jamais lâcher prise, sans perdre leur énergie », lit-on sur leur profil professionnel Houzz. En effet, il en a fallu, de l’énergie, et de la patience aussi, presque deux ans en tout, pour arriver au bout de ce projet et pour que s’élève enfin cette céleste extension.
Six mois d’étude ont été nécessaires pour implanter la glass house rêvée dans le prolongement exact de la longère existante. Puis il a fallu batailler six autres mois avec la mairie pour l’acceptation du permis de construire car la demeure est classée Bâtiment de France. Les élus refusaient que la façade ci-dessus, le pignon, ne soit vitrée. Ils ont imposé que ce dernier soit caché par un mur de pierres avant de délivrer le précieux sésame. « Nous ne l’avons jamais fait réaliser au final car c’était hors de prix », explique Isabelle, « mais maintenant tout le monde trouve cela esthétique dans la commune, y compris les riverains qui au départ voyaient cette originalité d’un mauvais œil. Nous les avons même invités pendant les travaux pour leur expliquer le projet, les rassurer et les convaincre qu’une architecture contemporaine dans un hameau ancien avait toute sa place. »
Les soucis humains n’ont pas été les seuls… Les éléments s’en sont mêlés. L’extension à l’origine était prévue à cet endroit car une cave de béton y avait été enterrée (voir bâche bleue sur la photo qui en couvre l’ouverture). Les propriétaires souhaitaient logiquement un accès intérieur à cette cave. Mais la cave se remplissait régulièrement d’eau… Ils ont donc fait couler une chape de béton de 15 cm au sol pour l’étancher, mais l’eau s’est à nouveau infiltrée et a fini par l’immerger complètement. Il a donc fallu tout détruire pour étudier le terrain et découvrir… une source juste sur l’emplacement de la future extension.
Pas question d’abandonner le projet ! Nos deux architectes ont préféré dévier la source plutôt que de renoncer. Une partie de l’eau a donc été drainée vers le chemin et une autre vers le fond du terrain. Place ensuite à l’installation de fondations spéciales sur un terrain gorgé d’eau : quatre gros plots de béton ont été coulés aux angles de la construction sur lesquels repose, comme sur pilotis, une structure de poutres en béton appelées longrines. À partir de là, l’élévation de l’extension a pu réellement débuter.
L’extension devait être totalement vitrée mais des parties bétonnées ont dû être envisagées afin de solidifier la structure installée sur un terrain meuble. Une charpente en acier supporte l’ensemble tandis que la toiture est en ossature bois. Une isolation de laine de verre (PSX 20 mm) double la partie bétonnée et le pan de toiture non vitré.
Des profilés acier à rupture de ponts thermiques (types warm edge) retiennent le vitrage choisi pour sa faible émissivité (isolant avec une face feuilletée, contrôle solaire Sun activ 40/22 et gaz argon). Le propriétaire, dont le rêve était d’installer son bureau sur l’étage de la véranda, a également demandé que le verre de la toiture bloque les UV en raison de son intolérance au soleil.
Voici la pièce bureau terminée. L’étage a été monté sur un plancher de métal sur lequel a été coulée une chape de béton couverte d’un parquet flottant. La fenêtre sur le mur de pierre préexistait et n’a pas été touchée. Elle fait communiquer le bureau avec une des chambres de la longère.
Le vitrage est tellement performant que, pour éviter la condensation et la buée sur le verre, les architectes ont prévu une VMC et également deux Velux. Cela permet aussi de tempérer la pièce en été en créant un courant d’air.
Le plancher de l’étage ne va pas jusqu’au vitrage de la façade. Un caillebotis métallique la longe. « Nous ne voulions pas mettre de garde-corps et garder l’impression d’une double hauteur. C’est une solution aérienne et économique, en accord avec nos matériaux de prédilection », explique Isabelle.
Voici la vue du rez-de-chaussée de l’extension qui sert aujourd’hui d’atelier aux enfants des propriétaires. On distingue l’architecture métallique qui supporte l’étage à 2,40 m de haut et l’escalier, sans contremarches, raccord avec la légèreté de l’ensemble. Les matériaux choisis – acier, verre et béton ciré au sol – ont un côté brut qui s’accorde à merveille avec le granit de la façade qui a été laissée telle quelle.
L’extension est orientée plein sud côté jardin et à l’est sur le pignon. Dès le moindre rayon de soleil, la température monte rapidement si bien que le chauffage a été limité à deux radiateurs électriques Acova, un en haut, un en bas. Les propriétaires désiraient un poêle à bois mais les architectes les en ont dissuadés. « Dans une maison de week-end, il nous paraissait assez fastidieux de devoir gérer l’approvisionnement de bois et attendre que le feu prenne pour avoir chaud. Nous sommes pour les énergies renouvelables mais il faut parfois rester pratique. »
Voici la maison telle qu’elle apparaît aujourd’hui. La partie gauche correspond à la maison originelle. La partie centrale est une première extension réalisée en granit il y a une quinzaine d’années. À droite, la nouvelle extension de verre s’intègre parfaitement dans l’ensemble et permet à toute la famille de profiter du jardin, y compris en hiver. En été, une baie vitrée coulissante ouvre la face sud de l’extension sur la terrasse qui la jouxte.
Le soir venu, la maison s’illumine dévoilant la structure aérienne de l’ouvrage. Il se dégage toujours un effet magique d’une glass house éclairée.
Même les voisins circonspects au départ s’accordent à dire que la façade de verre rehausse sans conteste l’esthétique du lieu.
ET VOUS ?
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