Visite Privée : L'esprit Mad Men s'invite rue des Martyrs
Le classicisme de l’haussmannien modernisé à la sauce fifties
Il est des changements de peau plus ou moins radicaux. Avant l’arrivée des nouveaux propriétaires, cet appartement haussmannien de la fameuse rue des Martyrs, dans le IXᵉ arrondissement, avait été occupé pendant plus de vingt ans par les mêmes personnes, réfractaires au changement. Il y régnait une ambiance moquettes et tapisseries (anciennes) dont il a fallu faire table rase. Si le plan d’origine n’a subi qu’un léger lifting, tout a été rénové, des lattes du parquet, cirées une à une, au plafond, en passant par l’électricité et la plomberie. Après huit mois de travaux, le résultat est probant avec ce vaste espace réorganisé de 180 m² habité par un couple de jeunes quadras et leur petite fille. Un appartement truffé de touches rétro qui lui donnent son atmosphère très fifties. Ici, on ne s’étonnerait pas de croiser le héros de la série Mad Men, Don Draper, installé dans un fauteuil club en pleine lecture d’un exemplaire du magazine Life.
Coup d’œil
Qui vit ici : un couple et sa petite fille
Emplacement : rue des Martyrs, à Paris, dans le IXᵉ arrondissement
Superficie : 180 m²
Architecte d’intérieur : Marion Alberge
Durée des travaux : huit mois
Photos : Cyrille Robin
Coup d’œil
Qui vit ici : un couple et sa petite fille
Emplacement : rue des Martyrs, à Paris, dans le IXᵉ arrondissement
Superficie : 180 m²
Architecte d’intérieur : Marion Alberge
Durée des travaux : huit mois
Photos : Cyrille Robin
La porte s’ouvre et… Nous voilà plongés dans un long couloir rétro aux murs blancs et au parquet en bois brun. Originellement, cet espace n’était bien sûr pas aussi aéré. La cuisine, par exemple, était située au même endroit, mais fermée par un mur qui courrait tout le long. On y accédait par une porte au niveau du bar. En face, le placard blanc sur mesure sert de penderie.
Situé juste avant la cuisine, ce vestibule a été ajouté lors de la rénovation de l’appartement. Un aménagement très commun dans les habitations japonaises (appelé genkan) où l’on enlève ses chaussures à l’entrée. Il trouve ici sa version haussmannienne.
Avec son sol (refait) en carreaux de ciment, son évier intégré, son plan de travail en quartz et sa crédence en feuille de verre, la cuisine a suscité des interrogations chez les propriétaires. « Au départ, il y a eu des hésitations et pas mal d’allers-retours concernant la pose d’une verrière », explique Marion Alberge. « C’était un coup oui, un coup non, ils n’arrivaient pas à se décider. Finalement, ils ont décidé de garder un espace vraiment ouvert, pour conserver de la luminosité. La cuisine n’est pas non plus surdimensionnée. Ils se disaient qu’en cloisonnant, même par le biais d’une verrière, ça perdrait de l’espace et qu’ils auraient l’impression d’être trop enfermés. »
Adossée au mur de couleur « orange bleue » de Sarah Lavoine, elle donne à la pièce son esprit vintage et nous transporte immédiatement à la table des brasseries cossues du quartier, un plat du jour sous le nez. « C’est une vraie banquette de bar que j’ai chinée avec le propriétaire dans un endroit où il n’y a que ça », explique l’architecte d’intérieur. C’est ici que la famille prend tous ses repas.
Dans la lignée de la cuisine, les propriétaires ont décidé d’utiliser à nouveau des carreaux ciment pour le sol des commodités. Avec cette fois une touche de gaieté grâce au choix de ces motifs multicolores. L’espace au-dessus des toilettes a été rentabilisé avec des étagères qui accueillent des livres.
Ce fut l’une des découvertes de l’appartement lors de sa rénovation. Au moment du ponçage, les ouvriers ont révélé ces magnifiques portes en bois. « On s’est posé des questions là-dessus », confie Marion. « Fallait-il les garder comme ça et mettre en valeur leur côté brut ? C’est finalement ce que nous avons décidé. On les a patinées, puis revernies. »
Les fameuses portes avant ponçage… Saisissante transformation.
Grand appartement haussmannien 180m2
Ce qui à l’origine était une chambre est devenu une salle à manger d’une vingtaine de mètres carrés. La pièce joue néanmoins différents rôles. On y accueille bien sûr les amis pour dîner, mais on vient également s’y poser pour se plonger dans un livre, accueilli par les rondeurs du fauteuil club. S’il dispose d’un bureau, le propriétaire aime néanmoins travailler ici.
La banquette en velours vert diffuse un esprit chaleureux et ordonne également l’agencement de la pièce. « Elle court tout le long de la table. Ils souhaitaient vraiment cet esprit banquette, familial, plutôt que d’avoir des chaises autour », indique Marion. « Le fait qu’elle soit adossée au mur concentre l’espace table sur un côté. Il libère l’espace pour mettre un buffet de l’autre côté. » Dans cette pièce, tout a été chiné, hormis la table sur mesure en marbre et chêne, conçue par la marque belge Heerenhuis Manufaktur.
La banquette en velours vert diffuse un esprit chaleureux et ordonne également l’agencement de la pièce. « Elle court tout le long de la table. Ils souhaitaient vraiment cet esprit banquette, familial, plutôt que d’avoir des chaises autour », indique Marion. « Le fait qu’elle soit adossée au mur concentre l’espace table sur un côté. Il libère l’espace pour mettre un buffet de l’autre côté. » Dans cette pièce, tout a été chiné, hormis la table sur mesure en marbre et chêne, conçue par la marque belge Heerenhuis Manufaktur.
D’une surface de 35 m², le salon communique par de larges ouvertures avec la salle à manger et le bureau. Vers la salle à manger, les portes ont été enlevées pour davantage de fluidité. Situé au quatrième étage, l’appartement profite d’une belle lumière. Avec son tapis berbère, sa cheminée haussmannienne ornée d’un miroir soleil, son fauteuil fifties et son canapé en cuir, le salon mêle savamment les ambiances et invite au relâchement. Ne reste plus qu’à lancer un disque de Nina Simone…
La particularité du salon se lit sur les murs. « On a opté pour un aspect bicolore », explique Marion. « On a donc décidé de mettre du blanc en soubassement, du gris les murs et blanc au plafond. Cela met en valeur les différentes moulures. »
Canapé : Duvivier
La particularité du salon se lit sur les murs. « On a opté pour un aspect bicolore », explique Marion. « On a donc décidé de mettre du blanc en soubassement, du gris les murs et blanc au plafond. Cela met en valeur les différentes moulures. »
Canapé : Duvivier
Comme celle des toilettes, le bois de la porte menant au bureau a été conservé brut.
La volonté dans le bureau a été d’apporter de la couleur. L’espace a été optimisé avec des rangements sur mesure. Le bureau scandinave et la lampe ont été chinés par la décoratrice et l’homme de la maison. « J’ai vraiment tout fait avec lui », confie Marion. « Avant d’emménager, le couple n’avait pas grand-chose. On est par exemple allé plusieurs fois aux Puces ensemble. »
Peinture au mur : Dix Blue, Farrow & Ball
Peinture au mur : Dix Blue, Farrow & Ball
L’ouverture qui semble sourire à la suspension ? Tout simplement un moyen d’apporter un peu de lumière naturelle à la salle de bains, située de l’autre côté du mur. Avant la rénovation, le bureau était une chambre de 15 m². La pièce a été réduite à 10 m², ce qui a permis la création d’un espace dressing côté salle de bains.
Suspension : Spoutnik, Nuevo Living
Suspension : Spoutnik, Nuevo Living
Dans la salle de bains parentale, outre l’ouverture qui donne sur le bureau et capte un peu de lumière naturelle, le miroir qui s’étire tout le long de la baignoire et du plan vasque approfondit l’espace. On aperçoit en face la douche.
Le couple ne souhaitait pas de mobilier de salle de bains classique. Le plan vasque en Corian, d’un seul bloc, a été fait sur mesure.
À gauche de la salle à manger, cette pièce officie en tant que chambre d’ami. Une thématique rouge se prolonge dans la salle de bains attenante.
La mosaïque et ses carrés aux couleurs chaudes répondent au rouge de la chambre d’ami. Cet espace douche est utilisé régulièrement par le propriétaire. À noter, le plan vasque en Corian sur mesure.
L’antre de la plus jeune habitante de l’appartement. « C’est une chambre assez grande, de 14 m² », précise Marion. « On souhaitait quelque chose d’assez gai. J’ai opté pour un mur de papier peint. Concernant le mobilier, ils avaient déjà pas mal de choses. J’ai juste choisi le tapis, les bacs à jouets, la suspension, les appliques. »
Plus en détail, il s’agit d’un papier peint losange Ferm Living. Les appliques proviennent de chez Fabulous Factory, la suspension du Studio Snowpuppe. En écho au salon, on trouve ici un autre tapis berbère.
Le plan initial de l’appartement.
Le plan projeté après rénovation.
En couleur et en 3D.
ET VOUS ?
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