Visites Privées
Visite Privée : Une ancienne maison de maraîchers entièrement rénovée
Près de Paris, cette maison du XIXᵉ siècle a été métamorphosée en une demeure contemporaine en perpétuel dialogue entre présent et passé
Direction Saint-Ouen, où cette maison du XIXᵉ siècle, en très mauvais état, était divisée en plusieurs appartements et abritait quatre générations d’une même famille avant le lancement des travaux. « Les pièces étaient étroites et ne profitaient pas de la vue sur la cour bordée par des ateliers en contrebas », témoigne l’architecte d’intérieur Mélanie Lallemand Flucher, en charge de la rénovation complète des lieux. « L’originalité du projet a été de retourner la maison sur la cour intérieure transformée en jardin en inversant les pièces de vie, et de créer une perspective verticale dès l’entrée, pour “plonger” dans l’espace de verdure. Les ouvertures extérieures ont été épurées au maximum, avec des menuiseries en aluminium conçues en ouvrant caché. » Voilà pour le projet architectural. Mais Mélanie Lallemand Flucher est allée plus loin en inventant une demeure sur mesure lumineuse, confortable et truffée d’astuces facilitant la vie de la famille, avec une décoration mêlant objets chinés et meubles contemporains. Visite.
Coup d’œil
Qui habite ici : un couple avec deux enfants de 8 ans et 5 ans
Emplacement : à Saint-Ouen, entre le centre-ville et les Puces, Île-de-France
Superficie : 180 m² habitables et 120 m² de dépendances (2 ateliers)
Architecture, architecture intérieure, décoration et plan paysager : Mélanie Lallemand Flucher, du studio Mélanie Lallemand Architectures
Anecdote : « La maison date de 1872. Elle est restée dans la même famille de cette date à un peu moins de trente ans », raconte Mélanie Lallemand Flucher. « J’ai invité la descendance de cette famille à me raconter l’histoire de la maison. Ils m’ont expliqué que cette maison était au départ une maison de maraîchers en pierre bâtie sur un niveau mais qu’elle avait été ensuite surélevée avec des briques. L’étage avait été transformé en deux appartements et les dépendances louées à des artisans. »
Photos : Mélanie Robin, Hélène Hilaire, Hervé Mainaud
Coup d’œil
Qui habite ici : un couple avec deux enfants de 8 ans et 5 ans
Emplacement : à Saint-Ouen, entre le centre-ville et les Puces, Île-de-France
Superficie : 180 m² habitables et 120 m² de dépendances (2 ateliers)
Architecture, architecture intérieure, décoration et plan paysager : Mélanie Lallemand Flucher, du studio Mélanie Lallemand Architectures
Anecdote : « La maison date de 1872. Elle est restée dans la même famille de cette date à un peu moins de trente ans », raconte Mélanie Lallemand Flucher. « J’ai invité la descendance de cette famille à me raconter l’histoire de la maison. Ils m’ont expliqué que cette maison était au départ une maison de maraîchers en pierre bâtie sur un niveau mais qu’elle avait été ensuite surélevée avec des briques. L’étage avait été transformé en deux appartements et les dépendances louées à des artisans. »
Photos : Mélanie Robin, Hélène Hilaire, Hervé Mainaud
Côté déco, un meuble Boulle et des objets chinés aux Puces magnifient l’entrée. On aperçoit aussi la trémie créée par l’architecte d’intérieur : une ouverture de 9 m² pour plonger visuellement vers le salon et le jardin un brin champêtre en contrebas. Les différentes hauteurs des plafonds permettent également de distinguer les espaces sans les dissocier.
La cuisine dégage beaucoup de style. L’architecte d’intérieur a choisi des caissons Ikea qu’elle a habillés de façades en merisier pour réchauffer la pièce et faire écho au parquet. À gauche, les meubles suspendus ont volontairement été choisis en blanc pour former une unité avec les meubles de la salle à manger, voisine. Au-dessus du four, les étagères sont peu profondes pour garder à portée de main les verres qui y sont rangés. Les murs et le plafond, eux, sont teintés d’un gris clair pour marquer un esprit alcôve.
Les plinthes des meubles de la cuisine sont en réalité des tiroirs très pratiques pour ranger ustensiles, réserves de lait et autres équipements.
Les lampes Jieldé vert métallisé, icônes de l’art industriel français, éclairent l’ensemble du plan de travail grâce à leurs bras articulés.
Les plinthes des meubles de la cuisine sont en réalité des tiroirs très pratiques pour ranger ustensiles, réserves de lait et autres équipements.
Les lampes Jieldé vert métallisé, icônes de l’art industriel français, éclairent l’ensemble du plan de travail grâce à leurs bras articulés.
Difficile de ne pas remarquer cet audacieux placard « Mondrian », dont les couleurs primaires égayent la pièce. Chaque teinte permet d’identifier les portes des placards réservés aux produits alimentaires. Peu profonds eux aussi, ils permettent de voir tout ce dont on dispose et de ne pas laisser traîner de vieilles boîtes de conserve au fond !
Dans le prolongement de la cuisine, la salle à manger baignée par la lumière naturelle mêle joyeusement les époques.
Installés le long du mur, des meubles modernes sur mesure côtoient ainsi, au centre, de vrais meubles de famille des propriétaires datant des années 1960 et restés dans leur jus !
Suspension : Blanco White D2, Santa & Cole, de Antoni Arola
Installés le long du mur, des meubles modernes sur mesure côtoient ainsi, au centre, de vrais meubles de famille des propriétaires datant des années 1960 et restés dans leur jus !
Suspension : Blanco White D2, Santa & Cole, de Antoni Arola
Dessiné par Mélanie, l’escalier se veut très aérien. Il combine un garde-corps en acier laqué gris conçu de façon à ce que les enfants puissent descendre facilement grâce à une main courante à leur hauteur, et des marches en chêne vernis mat et sans contremarches pour laisser passer la lumière.
À l’étage inférieur, le salon est entièrement ouvert sur le jardin grâce à d’immenses menuiseries en aluminium dont les ouvrants sont dissimulés dans les cloisons pour bénéficier de la totalité de la lumière du jour. Un brin plus moderne encore, le salon dévoile un sol en béton ciré – rappelant la couleur des fenêtres –, surmonté de suspensions chinées très sixties, et du mobilier contemporain de belle facture signé, entre autres, Eames, Noguchi et Jasper Morrison…
Au fond et derrière l’escalier, Mélanie a exposé l’une de ses créations : un canapé modulable sur roulettes – faisant office d’assise ou de lit d’appoint – muni de coussins imitant des galets pouvant se « scratcher » les uns sur les autres pour épouser différentes formes.
Au fond et derrière l’escalier, Mélanie a exposé l’une de ses créations : un canapé modulable sur roulettes – faisant office d’assise ou de lit d’appoint – muni de coussins imitant des galets pouvant se « scratcher » les uns sur les autres pour épouser différentes formes.
Depuis le salon, on accède au jardin, peuplé de fleurs presque toute l’année. Il traduit bien le sens du projet, entre présent et traces du passé car la façade contemporaine voisine avec une terrasse en pin grisant avec le temps et un atelier à l’allure surannée.
« Ce jardin est une réelle surprise pour le visiteur », s’enthousiasme l’architecte d’intérieur, « car il est totalement caché de la vue depuis la rue. Il dévoile également un ancien atelier en bois qui rappelle l’authenticité du quartier tout en apportant le charme d’un esprit “maison de campagne”. »
« Ce jardin est une réelle surprise pour le visiteur », s’enthousiasme l’architecte d’intérieur, « car il est totalement caché de la vue depuis la rue. Il dévoile également un ancien atelier en bois qui rappelle l’authenticité du quartier tout en apportant le charme d’un esprit “maison de campagne”. »
Dans la chambre parentale, le parquet d’origine a été conservé et rénové. Un jeu de gris et de vert sublime aussi la pièce, animée de tableaux chinés aux Puces. Côté fonctionnalité, la chambre – comme les autres espaces de la maison – jouit d’une domotique autorisant de nombreux éclairages, de plus ou moins ouvrir les rideaux…
Un chemin lumineux avec des diodes bleues passe sous le lit et mène aux toilettes. Histoire de se lever la nuit en toute discrétion et de ne pas réveiller son conjoint !
Un chemin lumineux avec des diodes bleues passe sous le lit et mène aux toilettes. Histoire de se lever la nuit en toute discrétion et de ne pas réveiller son conjoint !
Autres astuces très pratiques : le meuble vestiaire sur mesure installé à l’entrée de la chambre, et que la porte dissimule au besoin, et ce vide-linge ultrafonctionnel, dans lequel la famille dépose son linge sale pour qu’il arrive directement dans la buanderie. Finis les allers-retours dans les escaliers les bras chargés !
Dans la salle de bains familiale, le tablier de la baignoire en merbau cache une trappe quasi invisible que l’on ouvre avec un lien en cuir. Masqués, les produits d’entretien restent ainsi à portée de main.
Et pour concevoir le meuble vasque, l’architecte d’intérieur a tout simplement customisé un meuble hi-fi en le surmontant et en lui ajoutant deux vasques !
Et pour concevoir le meuble vasque, l’architecte d’intérieur a tout simplement customisé un meuble hi-fi en le surmontant et en lui ajoutant deux vasques !
« Les deux chambres des enfants sont reliées à une mezzanine communicante qui constitue “une maison dans la maison” », témoigne l’architecte d’intérieur. Pour sortir du rose pour les filles et du bleu pour les garçons et égayer les coins jeu et nuit des enfants, elle a recouvert les poutres et les plinthes d’orange. Ainsi, les chambres demeurent relativement sobres et les petits occupants peuvent personnaliser leur propre espace en laissant libre cours à leur imagination. Cette harmonie permet aussi facilement d’« interchanger » les chambres si besoin !
Les propriétaires apprécient vraiment la métamorphose de leur maison, « agréable à vivre, fonctionnelle, lumineuse, avec une harmonie très réussie entre l’ancien et le contemporain », selon leurs propres dires ! Et le couple de conclure : « Elle ressemble aussi à un loft toujours bien ordonné grâce à tous les rangements qui ont été prévus. »
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette maison familiale ?
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Entièrement pensé par Mélanie, le placard de l’entrée est logé dans une cloison profonde qui dissocie cet espace de celui de la cuisine de l’autre côté. « Cette cloison contient les grands rangements du vestibule, ainsi qu’une niche vestiaire d’un côté et un placard de cuisine de l’autre dont la façade s’inspire des tableaux de Mondrian. »