Avant/Après
Avant/Après : Bouffée de verdure sur une terrasse au cœur de Paris
Une terrasse de 25 m² laissée à l'abandon au cœur de Paris a été repensée tel un jardin sauvage
À Paris, les immeubles ne dépassent généralement pas sept étages. Cette terrasse de 25 m², perchée au huitième étage d’un immeuble des années 70 en plein VIIᵉ arrondissement, offrait donc une vue magnifique sur les toits avec la tour Montparnasse en point de mire. C’est d’ailleurs cet extérieur, orienté plein sud et baigné de lumière du matin au soir, qui a conquis la propriétaire lorsqu’elle a acheté l’appartement penthouse qui la prolonge. Pleine de promesses d’une vie dedans/dehors qui lui faisait tant envie, cette terrasse était néanmoins à l’abandon. Quand l’architecte qui rénovait son appartement lui parle du paysagiste Kevin Clare, la propriétaire le contacte sur-le-champ afin qu’il concrétise son rêve d’un jardin coloré et sauvage en plein Paris.
Coup d’œil
Qui habite ici : une ancienne comédienne, professeur de théâtre, quinquagénaire
Emplacement : rue de Sèvres, Paris VII
Superficie de la terrasse : environ 25 m²
Date : livraison printemps 2015 après une semaine d’installation
Budget : 9 000 euros
Paysagiste : Kevin Clare
Anecdote : « On ne se rend pas compte du volume d’aménagements et de plantes qu’il faut pour une terrasse comme celle-ci. Quand nous avons ouvert notre camion, la propriétaire était stupéfaite. Elle a plaisanté en me disant qu’elle aurait mieux fait de me commander un jardin japonais. En réalité, une fois qu’elle a vu le résultat final, elle était totalement conquise et quand elle parle maintenant de sa terrasse, elle l’appelle sa “jungle” », nous a confié Kevin Clare.
Coup d’œil
Qui habite ici : une ancienne comédienne, professeur de théâtre, quinquagénaire
Emplacement : rue de Sèvres, Paris VII
Superficie de la terrasse : environ 25 m²
Date : livraison printemps 2015 après une semaine d’installation
Budget : 9 000 euros
Paysagiste : Kevin Clare
Anecdote : « On ne se rend pas compte du volume d’aménagements et de plantes qu’il faut pour une terrasse comme celle-ci. Quand nous avons ouvert notre camion, la propriétaire était stupéfaite. Elle a plaisanté en me disant qu’elle aurait mieux fait de me commander un jardin japonais. En réalité, une fois qu’elle a vu le résultat final, elle était totalement conquise et quand elle parle maintenant de sa terrasse, elle l’appelle sa “jungle” », nous a confié Kevin Clare.
APRÈS
« La propriétaire est née à Alger et a des racines familiales italiennes et espagnoles. Elle m’a tout de suite parlé de ses souvenirs d’enfance, de végétation colorée et foisonnante. Elle rêvait d’un jardin champêtre et non d’une terrasse classique, de végétation luxuriante et folle dans laquelle elle pourrait enfouir ses mains, de plantes exubérantes qui lui caresseraient les jambes. L’orientation plein sud était facile pour des plantes méditerranéennes. J’ai pu lui offrir le cocon végétal avec la palette variée dont elle rêvait », explique Kevin.
« La propriétaire est née à Alger et a des racines familiales italiennes et espagnoles. Elle m’a tout de suite parlé de ses souvenirs d’enfance, de végétation colorée et foisonnante. Elle rêvait d’un jardin champêtre et non d’une terrasse classique, de végétation luxuriante et folle dans laquelle elle pourrait enfouir ses mains, de plantes exubérantes qui lui caresseraient les jambes. L’orientation plein sud était facile pour des plantes méditerranéennes. J’ai pu lui offrir le cocon végétal avec la palette variée dont elle rêvait », explique Kevin.
Paysagiste, Kevin a aussi la passion du dessin. Pour ses clients, il met son talent à l’épreuve et leur fournit des esquisses propres à matérialiser leurs aspirations avant la réalisation. Voici le projet qu’il a proposé à la propriétaire. En dépit de quelques modifications, il est resté le même dans les grandes lignes : « J’ai créé un parcours à la végétation luxuriante dans lequel la propriétaire peut déambuler. Afin de réduire l’effet couloir de la terrasse, j’ai dessiné deux espaces plus intimistes grâce à des îlots plantés. À gauche, du côté de la cuisine, une pergola en bois offre une ombre légère pour les repas. À l’autre bout, côté pièce de vie, un portique ouvre sur un “coin lecture”. »
Dans cet autre dessin de Kevin, détail du coin lecture, nous distinguons la structure de la terrasse. Les aménagements sont architecturés autour de gros bacs en bois sur lesquels viennent se fixer les deux structures autoportantes, pergola et portique. « Nous n’avons pas eu à faire de déclaration en mairie car aucune des structures n’a de toit plein », explique Kevin. « En revanche, nous avons dû faire des démarches auprès de la copropriété. Ayant rencontré quelques réticences, nous avons décidé de ne rien fixer à l’immeuble lui-même. Toutes les structures sont donc autoportantes. »
Afin de créer une continuité dedans/dehors, Kevin a commencé par changer le sol : « Les dalles gravillonnées bas de gamme, en plus d’être inesthétiques, sont désagréables sous les pieds. Il fallait absolument couvrir la terrasse avec des lames de bois. C’est très agréable de pouvoir sortir de la pièce de vie et y marcher pieds nus. »
Les dalles ont donc été démontées et des lambourdes posées sur les plots existants. Les lames de finition sont en robinier, une essence française imputrescible et très dense. « À la pose, le robinier est brun, mais il grise en trois ou quatre ans. Pour garder sa teinte d’origine, il est nécessaire de le lasurer tous les deux ou trois ans », conseille Kevin.
Les dalles ont donc été démontées et des lambourdes posées sur les plots existants. Les lames de finition sont en robinier, une essence française imputrescible et très dense. « À la pose, le robinier est brun, mais il grise en trois ou quatre ans. Pour garder sa teinte d’origine, il est nécessaire de le lasurer tous les deux ou trois ans », conseille Kevin.
Zoom sur la porte-fenêtre, frontière entre le salon et la terrasse de la propriétaire. Elle est encadrée par deux arbustes. Dans un pot rouge, s’épanouit un Magnolia x soulangeana, un arbre aux grosses fleurs roses et blanches odorantes de début de printemps. De l’autre côté, le figuier hâtif a déjà produit deux belles figues blanches en juillet dernier pour le plus grand plaisir de l’habitante des lieux.
Entre les deux portes-fenêtres de la pièce de vie, le paysagiste a installé un portique en châtaignier – autre essence française imputrescible – qui sert d’entrée à l’espace lecture. Accrochée à celui-ci, une glycine se couvre de grappes mauves en avril.
Aux pieds du portique, dans les grands bacs, des plantations basses et vaporeuses se courbent au gré du vent et caressent les jambes au passage. L’érigéron, aux fleurs blanches et roses, et la stipa, graminée aux « cheveux d’ange », ont aussi la qualité de résister à la sécheresse et à l’ensoleillement.
L’érigéron qui fleurit en touffe vaporeuse d’avril à octobre aime les sols pauvres et drainés et l’exposition plein soleil.
À un bout de la terrasse se dévoile le coin lecture dont la végétation a été choisie pour faire écho aux origines espagnoles de la propriétaire. Bien que les plantations soient méditerranéennes et supportent l’ensoleillement continu et la sécheresse, Kevin a néanmoins installé un arrosage automatique. À la belle saison, une telle végétation nécessiterait une heure d’arrosage tous les deux jours avec un arrosoir ! « Un tuyau passe sous la terrasse et sort sous chaque plan. L’eau est diffusée en goutte à goutte au plus proche de la motte. C’est très efficace. Un cycle de 15 minutes matin et soir est prévu de mai à octobre. La propriétaire peut partir en vacances sans crainte ! »
Côté rambarde, Kevin a privilégié des plantations basses afin de ne pas empiéter sur la vue magnifique. La terrasse étant plus haute que les toits environnants, elle ne nécessitait pas de brise-vue et les treillages qui barraient anciennement le garde-corps ont été ôtés.
Le coin de lecture, avec sa table et son fauteuil ronds, a été imaginé comme une bulle de nature, un cocon dans lequel on oublie le temps au son du bruissement des feuilles.
Dans ce bac s’épanouit un palmier Trachycarpus, ou palmier chanvre, qui résiste bien au froid.
En face, à gauche du fauteuil rouge, on distingue un autre palmier, le Chamaerops. Ces essences persistantes permettent d’avoir de la verdure toute l’année avec de belles feuilles graphiques.
Un rosier Mutabilis, une variété ancienne, fleurit toute l’année et se développe rapidement sous les feuilles du figuier. La propriétaire, très sensible aux couleurs vives de son enfance, a vivement souhaité la présence de plantes florifères.
Le coin lecture de la propriétaire est également l’endroit préféré de ses petits-enfants. Ils y ont installé leur tipi (à gauche sur la photo) au milieu de la végétation. Au premier plan, deux sauges fleurissent d’avril aux gelées en mauve pâle (sauge d’Afghanistan) et rouge vif (sauge de Graham). À l’arrière-plan, un gaura aux fleurs roses tient compagnie à une verveine de Buenos Aires aux pompons violets.
De l’autre côté de la terrasse, on aperçoit le second îlot, le coin déjeuner. Celui-ci a été inspiré par les origines italiennes de la propriétaire, auxquelles Kevin a voulu faire honneur avec « un fouillis végétal baroque et des floraisons blanches ».
Une valériane ‘Alba’ fleurit ici au premier plan.
Une valériane ‘Alba’ fleurit ici au premier plan.
Le point d’orgue de ce second îlot est constitué par la pergola qui abrite le coin repas. Elle a été fabriquée par le paysagiste au moyen de branches de châtaignier écorcées. Le toit est recouvert de canisses d’osier, qui doivent être remplacées tous les trois ou quatre ans : « C’est très simple : on déroule un rouleau et on l’accroche avec du fil de fer », explique Kevin.
Le fond de la pergola est réalisé tel un « plessis », soit un enchevêtrement de branchages, ici du noisetier. La végétation est composée d’un laurier-rose à fleurs blanches (à gauche) et d’une aralia du Japon, arbuste qui se couvre de fleurs blanches à l’automne.
Zoom sur le plessis en noisetier constituant le fond de la pergola. S’y accroche un jasmin étoilé, plante grimpante aux floraisons très odorantes en mai-juin. À droite, on distingue les grandes feuilles graphiques et persistantes de l’aralia.
« Grâce à une palette végétale luxuriante et variée, cette terrasse sans âme s’est transformée en véritable jardin suspendu », conclut Kevin. « Ma cliente, qui n’avait jamais eu de jardin auparavant, y a vraiment pris goût et ne le trouve pas compliqué à entretenir. Elle a très envie de le faire évoluer, et cette année, je rajouterai un petit coin pour des plantes aromatiques. »
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette terrasse à la végétation luxuriante ?
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La terrasse de 2,5 x 9,5 mètres, exposée plein sud, s’ouvre sur les toits de Paris et longe l’appartement au niveau de la cuisine et de la pièce de vie. Mais l’espace est à l’abandon, morne et froid avec ses dalles de béton gravillonnées et ses treillages nus.