Cuisine de la Semaine : À la recherche de la perfection
Quand ces propriétaires réceptionnent la maison qu'ils ont fait construire, leur cuisine ne leur plaît pas. Ils décident de tout changer...
Les grands architectes ont l’habitude de dire que les choses les plus simples nécessitent en réalité le plus de réflexion. Voici une cuisine qui ne les contredira pas. Simple, évidente, presque impersonnelle, elle a fait plancher l’architecte Benjamin Exbrayat pendant une année complète. Le projet était peu commun car Benjamin n’a pas eu de limite de budget. Mais à ce prix, les attentes du propriétaire, banquier d’affaires quadragénaire, étaient également extraordinaires : Benjamin devait concevoir une nouvelle cuisine dans une maison à peine terminée, redistribuer complètement l’espace, restituer une ambiance épurée sans manquer de chaleur avec une ergonomie sans faille et employer des matériaux et un électroménager les plus résistants que l’on puisse trouver…
Coup d’œil
Qui habite ici : un couple de quadragénaires avec 3 enfants de 17 à 26 ans, discrets et exigeants
Emplacement : Paris XIᵉ
Superficie : 170 m² en triplex ; cuisine de 50 m²
Durée des travaux : dessins et études : 1 an ; réalisation : 1 mois et demi ; livraison février 2016
Budget : 250 000 euros dont 80 000 pour la cuisine (dont la moitié pour l’électroménager)
Architecte : Cube Architectes : Benjamin Exbrayat / Assistante projet : Claire Parrotin
Anecdote : « Le propriétaire a souhaité que tout l’aménagement vienne de France, d’Allemagne et à la rigueur d’Espagne », nous a confié Benjamin.
Photos : Roberta Donatini
Coup d’œil
Qui habite ici : un couple de quadragénaires avec 3 enfants de 17 à 26 ans, discrets et exigeants
Emplacement : Paris XIᵉ
Superficie : 170 m² en triplex ; cuisine de 50 m²
Durée des travaux : dessins et études : 1 an ; réalisation : 1 mois et demi ; livraison février 2016
Budget : 250 000 euros dont 80 000 pour la cuisine (dont la moitié pour l’électroménager)
Architecte : Cube Architectes : Benjamin Exbrayat / Assistante projet : Claire Parrotin
Anecdote : « Le propriétaire a souhaité que tout l’aménagement vienne de France, d’Allemagne et à la rigueur d’Espagne », nous a confié Benjamin.
Photos : Roberta Donatini
Le plan de la cuisine, d’apparence si simple, a été un vrai casse-tête. L’ergonomie a fait l’objet d’une étude stricte pour que la table de cuisson, l’évier et le réfrigérateur, caché juste à gauche du four, s’organisent selon un triangle idéal. Le fameux « triangle d’activité » appliqué à la lettre par tout bon cuisiniste.
Mieux encore, tous les alignements ont fait l’objet d’innombrables dessins. Ainsi, le bloc d’aspiration encastrable de 17 centimètres de haut a requis l’abaissement du plafond de 20 centimètres. Ces 20 centimètres sont répercutés en haut du grand panneau de placards blancs pour un alignement parfait.
Autre casse-tête, l’emplacement des éclairages : « Nous avons carrément fait faire une étude lumineuse par l’éclairagiste Modular. Le calepinage des lampes a été pensé par rapport à l’entraxe des éléments, pour tomber pile au centre. Nous avons usé de LED chaudes en applique dans les parties “ambiance” et de LED froides encastrées au-dessus des espaces pour cuisiner. »
Nouveau détail emblématique de la recherche de perfection, la symétrie parfaite du bloc d’aspiration au plafond et du plan de cuisson gaz sur l’îlot.
Mieux encore, tous les alignements ont fait l’objet d’innombrables dessins. Ainsi, le bloc d’aspiration encastrable de 17 centimètres de haut a requis l’abaissement du plafond de 20 centimètres. Ces 20 centimètres sont répercutés en haut du grand panneau de placards blancs pour un alignement parfait.
Autre casse-tête, l’emplacement des éclairages : « Nous avons carrément fait faire une étude lumineuse par l’éclairagiste Modular. Le calepinage des lampes a été pensé par rapport à l’entraxe des éléments, pour tomber pile au centre. Nous avons usé de LED chaudes en applique dans les parties “ambiance” et de LED froides encastrées au-dessus des espaces pour cuisiner. »
Nouveau détail emblématique de la recherche de perfection, la symétrie parfaite du bloc d’aspiration au plafond et du plan de cuisson gaz sur l’îlot.
Les propriétaires désiraient les matériaux les plus résistants du marché. « Ils m’ont demandé que la casserole la plus chaude possible puisse être posée sans dommage sur le plan de travail. il n’y a que la céramique qui puisse résister à ça, c’est pourquoi nous en avons recouvert l’îlot », explique Benjamin.
Quant aux joues de ce meuble de 1,20 x 1,80 mètre qui trône au centre de la pièce, elles ont été réalisées en aluminium anodisé, « un matériau professionnel qui évite les traces de doigts et qui offre une couleur très douce, vibrante selon les heures de la journée ». Coût de l’îlot seul : 8 000 euros.
Le sol de la pièce a été couvert de chêne blanc huilé, excepté la partie entre les blocs cuisson et lavage recouverte de résine époxy blanche, à l’épreuve de toutes les taches. « Monsieur est technophile », ajoute Benjamin. « Il a choisi le dernier cri en matière d’électroménager, le tout de marque Gaggenau. Il y en a eu pour la moitié du budget. La hotte s’active avec une télécommande. Le combiné réfrigérateur congélateur a un intérieur tout en Inox et on module ses clayettes en appuyant sur un bouton. Le lave-vaisselle s’ouvre d’un glissement de doigt, ce qui le dispense d’avoir une poignée et le four est un combiné vapeur, à la fois chaleur tournante et cuisson diététique ! »
Quant aux joues de ce meuble de 1,20 x 1,80 mètre qui trône au centre de la pièce, elles ont été réalisées en aluminium anodisé, « un matériau professionnel qui évite les traces de doigts et qui offre une couleur très douce, vibrante selon les heures de la journée ». Coût de l’îlot seul : 8 000 euros.
Le sol de la pièce a été couvert de chêne blanc huilé, excepté la partie entre les blocs cuisson et lavage recouverte de résine époxy blanche, à l’épreuve de toutes les taches. « Monsieur est technophile », ajoute Benjamin. « Il a choisi le dernier cri en matière d’électroménager, le tout de marque Gaggenau. Il y en a eu pour la moitié du budget. La hotte s’active avec une télécommande. Le combiné réfrigérateur congélateur a un intérieur tout en Inox et on module ses clayettes en appuyant sur un bouton. Le lave-vaisselle s’ouvre d’un glissement de doigt, ce qui le dispense d’avoir une poignée et le four est un combiné vapeur, à la fois chaleur tournante et cuisson diététique ! »
La famille était attachée à une ambiance aseptisée mais à la fois chaleureuse… Benjamin a proposé de mixer le stratifié HLP (haute densité) teinté dans la masse des façades de cuisine à du chêne massif teinté wengé, pour sa classe et sa chaleur. Le chêne habille la table à manger aux pieds de métal, flanquée de chaises confortables aux teintes en camaïeu. Il forme également un fond derrière le linéaire comportant l’évier. Benjamin explique : « Le chêne est venu à la fois apporter du contraste et segmenter les espaces à l’intérieur de la cuisine-salle à manger. Nous avons été obligés de travailler par grands panneaux, car aucun des murs n’était droit. Le panneau de chêne répond aux deux autres murs de linéaires blancs. La confrontation des matières est l’un de mes dadas, cela apporte beaucoup de richesse aux projets. »
Quant aux façades blanches, elles vous paraîtront peut-être banales, mais leur choix a également été une longue histoire. Madame a choisi le four Gaggenau qui y est intégré en blanc. Les façades en stratifié ont été choisies pour s’accorder exactement au blanc du four, ce qui a nécessité plusieurs essais de couleur pour obtenir le blanc parfait !
Chaises : Bourroulec ; Table : Prouvé
Quant aux façades blanches, elles vous paraîtront peut-être banales, mais leur choix a également été une longue histoire. Madame a choisi le four Gaggenau qui y est intégré en blanc. Les façades en stratifié ont été choisies pour s’accorder exactement au blanc du four, ce qui a nécessité plusieurs essais de couleur pour obtenir le blanc parfait !
Chaises : Bourroulec ; Table : Prouvé
Le linéaire blanc en fond de pièce a trouvé sa forme définitive en raison de la poignée existante du combiné réfrigérateur congélateur, dissimulé entre le four et la niche. Dans une démarche graphique parfaite, Benjamin a fait ajouter les mêmes poignées en alignement sur chacun des placards. Poignées qui se situent elles-mêmes à la hauteur de l’îlot (90 centimètres). Pour plus de légèreté et une meilleure circulation, les portes s’escamotent dans les joues des placards. Les deux modules de gauche renferment la chaudière à condensation et une colonne d’évacuation. Le placard central, qui n’est pas sans rappeler les « larder » anglais, a été conçu comme une niche très chic en noyer et éclairage LED. Madame, qui affectionne le thé, a tout sous la main pour s’adonner à son cérémonial préféré.
Tabourets de bar : Calligaris
Tabourets de bar : Calligaris
Les circulations, évidentes, ont été réfléchies soigneusement pour que l’utilisation de cette cuisine soit aussi efficace qu’une cuisine professionnelle. L’îlot et le linéaire comportant l’évier, conçus comme un même bloc, sont scindés par un passage d’un mètre. À gauche de l’îlot, une autre circulation d’un mètre de large a été ménagée.
Le bloc-évier avec sa crédence de verre a été commandé chez Bulthaup, l’une des marques de cuisines les plus prestigieuses. Une planche à découper s’adapte sur l’évier afin de le transformer en grand plan de travail. La crédence brillante du bloc vient s’encastrer dans le panneau de chêne mat, créant un jeu de matières qu’affectionne tout particulièrement Benjamin.
Le bloc-évier avec sa crédence de verre a été commandé chez Bulthaup, l’une des marques de cuisines les plus prestigieuses. Une planche à découper s’adapte sur l’évier afin de le transformer en grand plan de travail. La crédence brillante du bloc vient s’encastrer dans le panneau de chêne mat, créant un jeu de matières qu’affectionne tout particulièrement Benjamin.
Cette crédence est très maligne. Dans sa casquette sont intégrées des LED pour bénéficier d’un éclairage idéal lorsque l’on cuisine. Chaque petit module de la crédence, à l’instar de celui qui dissimule la seconde planche à découper, est un rangement secret. On y cache les épices, les éponges, le produit vaisselle… La planche n’a pas été placée au hasard, mais intégrée dans un cheminement précis de la préparation culinaire : on sort les légumes du frigo à gauche, on les lave dans l’évier, on les découpe sur la planche et la poubelle est placée juste en dessous pour faire glisser les épluchures. On se retourne, on saisit une casserole sous l’îlot et il suffit de les faire cuire sur le gaz. Simple et imparable.
De l’autre côté de la cuisine se dessine la salle à manger en prolongement. Imaginée comme un coin convivial où s’attablent famille et amis, elle a été travaillée avec davantage de chaleur. Benjamin l’a illuminée avec les célèbres suspensions de Tom Dixon, dont la finition intérieure dorée rehausse cet univers épuré. Par originalité, il en a choisi quatre au lieu de la sempiternelle trilogie. Les propriétaires ont personnalisé le décor avec une peinture africaine aux dimensions adaptées à la table et des coussins jaunes qui ensoleillent ce coin repas.
Un autre linéaire de placards blancs toute hauteur fait pendant à ceux de la cuisine. Les placards centraux, dans l’alignement de la « niche à thé », contiennent tout le nécessaire utile pour recevoir : vaisselle, micro-ondes, cafetière, etc. Le dernier placard sur la droite est accessible par l’entrée de la maison que l’on voit en arrière-plan. Il a été aménagé en vestiaire.
Chaises : Bourroulec ; Table : Prouvé
Un autre linéaire de placards blancs toute hauteur fait pendant à ceux de la cuisine. Les placards centraux, dans l’alignement de la « niche à thé », contiennent tout le nécessaire utile pour recevoir : vaisselle, micro-ondes, cafetière, etc. Le dernier placard sur la droite est accessible par l’entrée de la maison que l’on voit en arrière-plan. Il a été aménagé en vestiaire.
Chaises : Bourroulec ; Table : Prouvé
Zoom sur l’entrée de la maison et sur le dressing constitué par le retour du linéaire de placards de la salle à manger.
À tout juste trente ans, Benjamin Exbrayat, jeune homme modeste et réservé, est adepte d’un style où le luxe réside dans ce qui se voit le moins. Celui qui a fait ses armes dans des cabinets d’architecture de renom a déjà l’étoffe des grands : « Même si j’essaie toujours de résoudre les problèmes précis de mes clients, ma vision de l’architecture d’intérieur est d’avoir un style et que mes clients viennent me voir pour celui-ci », affirme-t-il. Benjamin connaît certes ses classiques, mais on gage que c’est pour son perfectionnisme peu commun qu’il se fera rapidement un nom parmi la clientèle la plus pointilleuse.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette cuisine ?
Lire aussi :
Envie d’élégance : 15 cuisines en noir et blanc
Découvrez d’autres cuisines de la semaine
À tout juste trente ans, Benjamin Exbrayat, jeune homme modeste et réservé, est adepte d’un style où le luxe réside dans ce qui se voit le moins. Celui qui a fait ses armes dans des cabinets d’architecture de renom a déjà l’étoffe des grands : « Même si j’essaie toujours de résoudre les problèmes précis de mes clients, ma vision de l’architecture d’intérieur est d’avoir un style et que mes clients viennent me voir pour celui-ci », affirme-t-il. Benjamin connaît certes ses classiques, mais on gage que c’est pour son perfectionnisme peu commun qu’il se fera rapidement un nom parmi la clientèle la plus pointilleuse.
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En prime, il faut monter à l’étage pour accéder au salon-salle à manger et donc pouvoir déjeuner. Une hérésie ! Suite à un appel d’offres lancé sur un site d’architecture, le couple confie à l’architecte Benjamin Exbrayat la mission de modifier le plan de la maison et de concevoir au rez-de-chaussée une vaste cuisine familiale de 50 m², dans laquelle il soit possible de déjeuner et de recevoir. Cette nouvelle pièce, devenue le « poumon de la maison », s’ouvre à présent sur une grande terrasse pour permettre en prime à la famille de vivre dans un esprit dedans/dehors dès l’arrivée des beaux jours.