Visite Privée : Une ancienne chaudronnerie transformée en loft
Le bâtiment industriel qui constituait le lieu de travail d'un couple abrite désormais leur maison familiale
Les propriétaires de cette ancienne chaudronnerie avaient le projet un peu fou de transformer leur lieu de travail en loft familial. « Après avoir délocalisé son activité dans un atelier plus grand, le couple souhaitait habiter dans l’ancien avec ses deux enfants », raconte Alban Martin, en charge de la conception des nouveaux lieux. Pour aménager les trois chambres, deux salons et deux salles de bains souhaités par la famille, l’architecte est parti d’un grand rectangle de près de 300 m², dont la hauteur sous plafond atteint les 7,20 mètres aux endroits les plus élevés. « Tout était resté dans son jus, à l’état brut, avec quatre murs et une passerelle pour seuls aménagements. »
Coup d’œil
Qui habite ici : une famille avec deux enfants
Emplacement : Lyon
Superficie : près de 300 m² ; trois chambres, deux salles de bains, une cuisine, deux salons
Architecte : Alban Martin, Martin & Martin
Constructeur : Société VDH
Photos : Alexandre Montagne
Coup d’œil
Qui habite ici : une famille avec deux enfants
Emplacement : Lyon
Superficie : près de 300 m² ; trois chambres, deux salles de bains, une cuisine, deux salons
Architecte : Alban Martin, Martin & Martin
Constructeur : Société VDH
Photos : Alexandre Montagne
La démolition de la moitié de l’atelier a également permis de revoir l’orientation et la luminosité des intérieurs, grâce à l’installation d’une grande verrière. « La chaudronnerie ne disposait que de peu d’ouvertures et l’espace était sombre. Seules des fenêtres en bandeaux, que l’on aperçoit encore dans le jardin, étaient présentes en hauteur pour laisser entrer un peu de clarté », se souvient l’architecte.
Orientée plein sud, la verrière inonde le loft de lumière naturelle et apporte de la chaleur en hiver, sans pour autant créer de surchauffe aux beaux jours. « En été, le soleil est très haut et ses rayons ne rentrent que très peu dans la pièce. Ils ne dépassent pas les fauteuils. À l’inverse, en hiver, le soleil tape jusque sur les murs du fond de la pièce et la verrière fait l’effet d’un immense radiateur. »
Orientée plein sud, la verrière inonde le loft de lumière naturelle et apporte de la chaleur en hiver, sans pour autant créer de surchauffe aux beaux jours. « En été, le soleil est très haut et ses rayons ne rentrent que très peu dans la pièce. Ils ne dépassent pas les fauteuils. À l’inverse, en hiver, le soleil tape jusque sur les murs du fond de la pièce et la verrière fait l’effet d’un immense radiateur. »
Avec 7,20 mètres aux endroits les plus élevés, la hauteur sous plafond de l’ancien atelier est impressionnante. Si une partie de ce volume a été traitée en mezzanine pour créer un second niveau à l’habitation, il a été conservé dans son intégralité au-dessus du salon. Pour isoler le bâtiment industriel, la charpente métallique du plafond est camouflée sous un faux plafond d’une épaisseur comprise entre 20 et 25 centimètres. Seules les poutres principales sont encore visibles. « La structure inclinée du toit a été préservée autant que possible, même si le rampant empêche d’y intégrer un éclairage. La lumière artificielle des lieux a donc été travaillée de manière indirecte », précise Alban.
Pour mettre en valeur cette grande hauteur sous plafond et faire un clin d’œil à l’ancienne fonction du bâtiment, le pont élévateur d’origine a été transformé en suspension. Il permettait aux ouvriers de la chaudronnerie de déplacer les lourdes pièces métalliques dans l’atelier.
Pour mettre en valeur cette grande hauteur sous plafond et faire un clin d’œil à l’ancienne fonction du bâtiment, le pont élévateur d’origine a été transformé en suspension. Il permettait aux ouvriers de la chaudronnerie de déplacer les lourdes pièces métalliques dans l’atelier.
Au sol, un béton ciré recouvre le plancher chauffant sur toute la surface du rez-de-chaussée pour rester dans une ambiance industrielle. « La construction est située en zone inondable. Nous avons donc profité des travaux de rénovation pour relever tous les niveaux et surélever le sol. Cela permet de laisser l’eau s’écouler en dessous en cas d’inondation », précise l’architecte.
En ce qui concerne les autres matériaux utilisés, le métal est à l’honneur pour rester dans un esprit loft cohérent avec la précédente vie du bâtiment. Il est notamment présent sur les coffrages en tôle ondulée du plafond, volontairement laissés apparents depuis le rez-de-chaussée.
En ce qui concerne les autres matériaux utilisés, le métal est à l’honneur pour rester dans un esprit loft cohérent avec la précédente vie du bâtiment. Il est notamment présent sur les coffrages en tôle ondulée du plafond, volontairement laissés apparents depuis le rez-de-chaussée.
Au-delà des coffrages, c’est toute la structure sur laquelle repose le premier étage qui est métallique. « Le niveau supérieur est soutenu par une ossature en poteaux poutres métalliques », explique Alban. La poutraison industrielle du bâtiment a laissé une grande liberté pour concevoir et aménager le nouvel espace, qu’aucune structure porteuse n’entravait.
L’espace séjour a été traité dans son jus pour conserver l’ambiance industrielle des lieux. Il s’ouvre désormais directement sur l’extérieur et est baigné de lumière naturelle par la grande verrière. Les éléments métalliques de la charpente sont rappelés à plusieurs endroits, comme sur le garde-corps de la mezzanine dont les lignes sont prononcées pour bien marquer sa présence.
Le style atelier se retrouve aussi dans la verrière qui sépare le salon de la cuisine. Elle ouvre la vue d’un espace à l’autre et apporte une touche esthétique à l’ensemble de la pièce à vivre.
Aménagée dernière la verrière, l’espace cuisine et salle à manger a été imaginé avec un îlot central pour le côté pratique et convivial. « Plus on a des grandes pièces, plus il est commode d’installer un tel aménagement. Ici, nous aurions eu tort de nous en priver », souligne Alban.
La porte située au fond de la zone cuisine s’ouvre sur une pièce technique et le local de chaufferie. Ces derniers ont été aménagés sur la façade nord du loft pour ne pas perdre une miette des avantages de l’exposition plein sud.
Également installé au nord de la maison, le second salon faisait partie des demandes des propriétaires : « Ils voulaient une pièce télé masculine, dans un esprit un peu fumoir », se rappelle l’architecte. Plus bas de plafond, l’espace est délimité par des murs recouverts de lambris. Toujours associé à des éléments métalliques, le bois apporte de la chaleur tout en restant en accord avec l’esprit général du projet.
De retour dans la pièce principale, la cheminée fait office de cloison pour cacher l’escalier qui mène à l’étage. Son mur est recouvert d’un habillage imitation pierre naturelle et se prolonge en bibliothèque au niveau de la mezzanine. Cette dernière sert également de garde-corps pour sécuriser la montée d’escalier et entoure le large conduit en Inox qui rejoint le plafond.
Inexistant dans l’ancienne chaudronnerie, l’étage a été créé de toutes pièces. Il s’étend aujourd’hui sur une superficie de 110 m² et accueille les trois chambres et deux salles de bains souhaitées par les propriétaires. Ces pièces sont reliées par un espace commun, conçu pour être cohérent avec le reste des lieux. Il est doté d’un parquet en bois pour réchauffer l’atmosphère.
Les fenêtres en bandeaux dont était déjà dotée la construction avant sa transformation laissent désormais entrer la lumière dans les chambres. Dans la suite parentale, une ouverture supplémentaire, reprenant les mêmes dimensions, a été créée en face du lit, sur le mur qui correspond à la nouvelle façade du bâtiment.
La salle de bains attenante a été aménagée en prenant en compte la contrainte du rampant, notamment pour encastrer la robinetterie. La douche à l’italienne est séparée des vasques par une cloison qui s’arrête à mi-hauteur. « Cela évite de réduire visuellement le volume de la pièce », explique Alban.
Les deux chambres des enfants de la famille ont été conçues en binôme car les deux frères qui les occupent sont très complices. Installées en face-à-face, elles sont séparées par une salle de bains commune, au-dessus de laquelle une mezzanine leur permet de communiquer. Cette dernière fait un peu office de passage secret pour les deux garçons.
La salle de bains des enfants est également dotée d’une douche à l’italienne. Deux grandes vasques rappellent le côté industriel du loft.
Si les propriétaires n’avaient pas imaginé avoir à démolir une partie de leur bien, le résultat les a rapidement séduits. « Ils se sont montrés un peu déroutés lorsque je leur ai proposé de réduire la surface du bâtiment pour dégager un extérieur, mais ont assez vite été conquis par l’idée d’un jardin et d’une grande verrière pour ouvrir le loft au sud », conclut Alban.
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Le loft est aujourd’hui doté d’une agréable terrasse de 170 m². Une piscine surélevée y a été aménagée pour ne pas avoir à creuser dans la dalle de béton de l’ancienne construction. L’ensemble est cloisonné par les murs d’origine de la chaudronnerie, dont les grandes portes d’accès font désormais office de portail et séparent le jardin du garage.