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Architecture
Architecture : Odyssée, la tiny house de Sabrina et Alexandre
Vivre au quotidien dans une maison de 20 m², c'est le choix raisonné qu'ont fait Alexandre et Sabrina. Découverte
Alexandre et Sabrina n’ont pas encore 25 ans, mais font déjà preuve d’une maturité impressionnante quant à la façon dont ils entendent vivre sur la planète : « En améliorant notre autonomie et notre proximité avec la nature », résument-ils. Ce pompier de Paris et cette vendeuse en bijouterie n’ont rien de marginaux, mais, animés par une forte conscience éthique et écologique, ils décident en 2014 de quitter leur appartement de Caen pour installer leur foyer dans une tiny house. Ces micromaisons mobiles, apparues aux États-Unis il y a une vingtaine d’années, ont été promues par le Small House Movement et propagées par le designer Jay Shafer. Elles véhiculent une vraie philosophie de retour à l’essentiel, de vie plus écologique, moins coûteuse et de solidarité dans laquelle Alexandre et Sabrina se sont pleinement reconnus. Mais à qui faire appel pour construire le nid roulant de leurs rêves ? En effet, en France, le secteur est tout juste balbutiant… En faisant des recherches sur Internet, ils se passionnent pour l’expérience de Laëtitia Dupé, une jeune femme qui a réalisé sa tiny house en autoconstruction près de Nantes et qui raconte son aventure sur un blog. Laëtitia de son côté vient de faire une rencontre déterminante avec Vincent Bouhours, un jeune Mayennais ayant entrepris la même démarche qu’elle. Ensemble, ils créent en 2015 en Loire-Atlantique la société Baluchon, spécialisée dans la construction de tiny houses et d’aide à l’autoconstruction. Sabrina et Alexandre décident de leur rendre visite alors que Baluchon construit sa seconde micromaison et celle-ci leur plaît tellement qu’ils l’acquièrent après l’avoir fait adapter à leurs besoins. Laëtitia Dupé, la constructrice, a accepté de nous faire une visite guidée de la petite Odyssée et d’en retracer pour nous la grande aventure.
Coup d’œil
Qui vit ici : un jeune couple, Alexandre et Sabrina, et leur chien Ryuk, un akita
Emplacement : près de Caen
Livraison du projet : été 2016
Durée des travaux : 2 mois
Superficie : 20 m² mezzanines comprises
Constructeurs : société Baluchon (Laëtitia Dupé, designer conceptrice ; Vincent Bouhours ; technicien en écoconstruction ; Charles, charpentier ; Olivia et Yohann, menuisiers)
Budget : de 55 000 à 65 000 euros pour une tiny house tout équipée (et environ 20 000 euros de matériaux pour de l’autoconstruction)
Anecdote : Chaque tiny construite par la société Baluchon porte un nom : « Nous avons appelé celle-ci Odyssée car elle représente une vraie aventure », explique Laëtitia.
Crédit photos : Vincent Bouhours
Coup d’œil
Qui vit ici : un jeune couple, Alexandre et Sabrina, et leur chien Ryuk, un akita
Emplacement : près de Caen
Livraison du projet : été 2016
Durée des travaux : 2 mois
Superficie : 20 m² mezzanines comprises
Constructeurs : société Baluchon (Laëtitia Dupé, designer conceptrice ; Vincent Bouhours ; technicien en écoconstruction ; Charles, charpentier ; Olivia et Yohann, menuisiers)
Budget : de 55 000 à 65 000 euros pour une tiny house tout équipée (et environ 20 000 euros de matériaux pour de l’autoconstruction)
Anecdote : Chaque tiny construite par la société Baluchon porte un nom : « Nous avons appelé celle-ci Odyssée car elle représente une vraie aventure », explique Laëtitia.
Crédit photos : Vincent Bouhours
La construction d’Odyssée a pris deux mois à la société Baluchon. « C’est beaucoup plus long en autoconstruction. Il faut investir, comme je l’ai fait, environ un an de sa vie », explique Laëtitia Dupé, jeune designer qui a plaqué sa vie parisienne et sa place confortable dans une société pour bâtir sa propre tiny house et mettre désormais son expérience aux services de ceux qui sont séduits par ce concept.
La tiny se présente comme une douillette petite maison bois de 6 mètres de long, 3,50 mètres de haut (hors remorque) et 2,54 mètres de large, avec une ossature d’épicéa et des murs de 16 centimètres. Elle a été isolée et insonorisée grâce à des matériaux les plus respectueux possible de l’environnement, ce qui rompt avec le confort aléatoire des caravanes dotées de 5 centimètres d’isolant polystyrène. « Entre le lambris intérieur en pin et le bardage extérieur en red cedar, nous avons inclus des panneaux de coton, laine et chanvre. Le plancher de chêne est isolé avec de la laine de mouton. Nous avons glissé de la laine de bois sous le toit en Bacacier, l’isolant le plus dense, afin de réduire l’accumulation de chaleur en été », détaille Laëtitia. Quant aux fenêtres, elles ont été fabriquées sur mesure en bois et doubles vitrages.
La tiny se présente comme une douillette petite maison bois de 6 mètres de long, 3,50 mètres de haut (hors remorque) et 2,54 mètres de large, avec une ossature d’épicéa et des murs de 16 centimètres. Elle a été isolée et insonorisée grâce à des matériaux les plus respectueux possible de l’environnement, ce qui rompt avec le confort aléatoire des caravanes dotées de 5 centimètres d’isolant polystyrène. « Entre le lambris intérieur en pin et le bardage extérieur en red cedar, nous avons inclus des panneaux de coton, laine et chanvre. Le plancher de chêne est isolé avec de la laine de mouton. Nous avons glissé de la laine de bois sous le toit en Bacacier, l’isolant le plus dense, afin de réduire l’accumulation de chaleur en été », détaille Laëtitia. Quant aux fenêtres, elles ont été fabriquées sur mesure en bois et doubles vitrages.
Généralement, avant que Laëtitia ne dessine un projet de tiny et que son collègue Vincent n’en élabore les plans techniques, ils ne manquent pas de faire en amont « la liste d’ingrédients », comme ils l’appellent, en interrogeant longuement le(s) futurs(s) propriétaire(s) sur leur mode de vie et leurs besoins. En effet, pour vivre au quotidien dans une maison de 10 à 20 m², le moindre détail compte et l’optimisation de l’espace est le maître mot. « Une tiny house est plus qu’une maison, c’est un autoportrait », résume Laëtitia.
Mais en ce qui concerne l’Odyssée, cela ne s’est pas tout à fait passé de cette façon. Pour roder leur jeune entreprise et se créer une expérience, Laëtitia et Vincent ont d’abord construit deux premières micromaisons et celle-ci est la seconde. Elle a néanmoins été complètement adaptée à la façon dont Alexandre et Sabrina comptaient vivre dedans. Tous deux vegans, ils ont exclu de leur alimentation les produits d’origine animale et ont demandé aux constructeurs de renoncer au réfrigérateur au profit d’un autre mode de conservation des aliments, moins énergivore et plus cohérent avec leur démarche. Par ailleurs, Alexandre est pompier de Paris et, pour entretenir la condition physique indispensable à son emploi, il désirait disposer d’une barre de tractions et d’un espace suffisant pour faire 200 pompes développées par jour. Enfin, le jeune couple, ayant des désirs d’enfant dans un futur proche, voulait que leur tiny dispose d’une petite chambre pour un bébé.
Mais en ce qui concerne l’Odyssée, cela ne s’est pas tout à fait passé de cette façon. Pour roder leur jeune entreprise et se créer une expérience, Laëtitia et Vincent ont d’abord construit deux premières micromaisons et celle-ci est la seconde. Elle a néanmoins été complètement adaptée à la façon dont Alexandre et Sabrina comptaient vivre dedans. Tous deux vegans, ils ont exclu de leur alimentation les produits d’origine animale et ont demandé aux constructeurs de renoncer au réfrigérateur au profit d’un autre mode de conservation des aliments, moins énergivore et plus cohérent avec leur démarche. Par ailleurs, Alexandre est pompier de Paris et, pour entretenir la condition physique indispensable à son emploi, il désirait disposer d’une barre de tractions et d’un espace suffisant pour faire 200 pompes développées par jour. Enfin, le jeune couple, ayant des désirs d’enfant dans un futur proche, voulait que leur tiny dispose d’une petite chambre pour un bébé.
Question aménagements intérieurs, on retrouve en petit toutes les fonctions d’une maison beaucoup plus grande. Passé un mini-porche qui occupe toute la largeur de la tiny et ayant poussé la porte sur mesure de 1,90 de haut et 70 centimètres de large, nous découvrons un intérieur cosy, tout en bois, aménagé dans un style contemporain aux accents scandinaves.
Immédiatement sur la gauche apparaît une colonne dressing suivie des éléments de cuisine. Sur la droite, une « pièce » fermée de 2 m² accueille la salle d’eau et les toilettes. Au fond, nous distinguons le salon en mezzanine sous lequel a été aménagée la chambre d’enfant. La « chambre parentale » se situe quant à elle sur une seconde mezzanine, au-dessus de l’entrée.
Immédiatement sur la gauche apparaît une colonne dressing suivie des éléments de cuisine. Sur la droite, une « pièce » fermée de 2 m² accueille la salle d’eau et les toilettes. Au fond, nous distinguons le salon en mezzanine sous lequel a été aménagée la chambre d’enfant. La « chambre parentale » se situe quant à elle sur une seconde mezzanine, au-dessus de l’entrée.
La cuisine a été scindée en deux modules. D’un côté, les plaques de cuisson et le plan de travail en chêne pour la préparation des repas. La bouteille de gaz alimentant les feux est dissimulée dans un placard.
Sous les plaques de cuisson aurait dû se trouver le réfrigérateur, mais Sabrina et Alexandre y ont renoncé. Ils ont préféré disposer d’un bac à sable car « les légumes racines se conservent dans le sable légèrement humide de la même façon que dans un réfrigérateur sans dépenser d’énergie », explique Laëtitia.
Sous les plaques de cuisson aurait dû se trouver le réfrigérateur, mais Sabrina et Alexandre y ont renoncé. Ils ont préféré disposer d’un bac à sable car « les légumes racines se conservent dans le sable légèrement humide de la même façon que dans un réfrigérateur sans dépenser d’énergie », explique Laëtitia.
Dans la même veine écologique, six boîtes en argile empilées, chacune de 13 x 13 x 40 centimètres, servent de stockage pour les bouteilles : « On utilise ici les propriétés de l’argile crue qui retient la chaleur naturellement pour garder les boissons fraîches », ajoute Laëtitia.
Au centre de la petite maison se trouve le second module cuisine avec son petit évier, son égouttoir et des placards accueillant la vaisselle et les ustensiles. Seul l’indispensable trouve sa place dans une tiny house et Laëtitia commente d’ailleurs ses aménagements avec les mots d’Antoine de Saint-Exupéry : « La perfection est atteinte, non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à retirer. »
Une tablette escamotable en chêne, placée sous l’égouttoir de la cuisine, permet d’accueillir les jeunes à l’heure des repas ou tient le rôle de bureau d’appoint. Cette table a été placée judicieusement au centre de la tiny, là où le faîtage est à 3,50 mètres, ce qui crée un sentiment d’espace lors des moments de convivialité.
La minuscule salle d’eau de 2 m² comporte d’un côté la douche et de l’autre les toilettes sèches. Le chauffe-eau nécessaire à la douche a été dissimulé au-dessus des toilettes.
Constantes dans les tiny houses construites par la société Baluchon, les toilettes sèches se présentent comme une cuvette classique flanquée d’un coffre contenant des copeaux de bois. Les déjections ne sont pas mélangées avec l’eau de la chasse mais recouvertes. C’est un moyen bien connu des écologistes pour créer du compost qui servira à enrichir la terre et les cultures plutôt que de gaspiller et polluer l’eau de la planète. Et pour tordre le cou aux idées reçues, les toilettes sèches n’ont pas d’odeur, « néanmoins pour cela il est indispensable d’avoir un seau en Inox », précise Laëtitia.
Bien que la tiny house soit reliée à l’eau et à l’électricité comme une maison classique, les propriétaires souhaitaient avoir une dépense la plus raisonnée possible des ressources de la Terre. Ainsi, les éclairages intégrés sont des spots LED peu énergivores. En prime, la micromaison est percée de fenêtres sur chacune de ses faces, ce qui lui permet d’être lumineuse quelle que soit l’heure de la journée. On peut voir aussi que le lambris des murs a été blanchi pour accroître la luminosité intérieure.
La chambre parentale est constituée d’une grande mezzanine construite au-dessus de la salle de bains et d’une partie de la cuisine. Elle laisse 1,10 mètre de hauteur au faîtage, de quoi se tenir assis sur le lit. Ce dernier repose sur un sommier à lattes posé sur le sol de la mezzanine, ce qui permet de le ventiler.
La fenêtre triangulaire crée une jolie tête de lit, à la fois graphique et avec vue !
Pour atteindre la mezzanine, on emprunte une échelle placée sur l’un des flancs de la tiny. L’échelle est bloquée par une barre qui n’est autre que celle sur laquelle Alexandre fait ses tractions. « Dans un petit espace, nous travaillons toujours en vue de rendre les aménagements multifonctions », explique Laëtitia. Les tractions développées d’Alexandre lui demandent beaucoup de place, vers le haut et vers l’avant. Placée ainsi, la barre lui permet de se mouvoir vers le faîte de la tiny et d’envoyer ses grandes jambes vers le dessous de la mezzanine.
À l’opposé de la plateforme qui sert de chambre parentale, une autre mezzanine fait pendant et sert de petit salon : « Les jeunes voulaient disposer d’une chambre pour un bébé. Mais impossible d’envisager de mettre un bébé en hauteur, si bien que nous avons fait une petite chambre au sol et avons placé le salon au-dessus. Dans un souci graphique, nous avons étudié les dimensions en symétrie inversée avec l’autre côté de la tiny », décrypte la professionnelle.
En effet, la chambre du bébé fait 1,10 mètre de haut et comprend un lit et deux placards pour les habits. Elle est éclairée par une petite fenêtre. Il est donc possible de se tenir debout sur le petit salon placé au-dessus, même si la plupart du temps le couple s’installe dans le canapé.
Après dix mois de vie dans leur tiny house de 20 m² mezzanines comprises, les propriétaires s’y sentent-ils à l’étroit ? « Il faudrait le leur demander, mais je pense que l’impression d’espace est tout aussi vitale que l’espace lui-même », explique Laëtitia qui vit elle-même dans une tiny de 14 m². Les ouvertures sur chaque côté, qui libèrent les vues et les 3,50 mètres de haut au centre de la tiny – soit 1 mètre de plus que dans une maison classique –, y sont pour beaucoup selon elle.
Après dix mois de vie dans leur tiny house de 20 m² mezzanines comprises, les propriétaires s’y sentent-ils à l’étroit ? « Il faudrait le leur demander, mais je pense que l’impression d’espace est tout aussi vitale que l’espace lui-même », explique Laëtitia qui vit elle-même dans une tiny de 14 m². Les ouvertures sur chaque côté, qui libèrent les vues et les 3,50 mètres de haut au centre de la tiny – soit 1 mètre de plus que dans une maison classique –, y sont pour beaucoup selon elle.
Les tourtereaux doivent quand même se sentir à l’aise pour avoir remplacé récemment leur canapé par un grand piano en merisier et casé en outre leurs deux guitares sur cette mezzanine. Mais évidemment, la question de l’espace n’est pas importante au regard de l’engagement éthique de ce jeune couple et de leur conviction affichée sur le mur de leur cuisine : « Home is where love is. »
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette tiny house écologique ?
Lire aussi :
Architecture : Les tiny houses, une tendance qui roule !
Visite Privée : La belle vie dans une tiny house de 10 m² en Australie
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Pour le moment, Alexandre et Sabrina ont fait installer leur tiny près de Caen, sur un terrain équipé de l’eau et de l’électricité qu’ils ont trouvé en postant une annonce sur le site jepartagemonjardin.fr. Pour avoir l’autorisation de s’y parquer plus de trois mois, ils ont dû faire une demande à la municipalité. Mais le potentiel mobile de leur maison leur a plu d’emblée car, dans l’avenir, ils aimeraient voir du pays et ils ont trouvé fantastique la possibilité de faire suivre leur home sweet home.