Comment combattre l'humidité de façon efficace et durable ?
Un expert fait le point sur les techniques qui fonctionnent vraiment pour combattre l'humidité dans le logement
Comme nous l’avons évoqué sur notre précédent dossier abordant les manifestations de l’humidité dans le logement, une pièce est dite humide lorsque s’affiche sur l’hygromètre un taux supérieur à 55 % d’humidité. Pour mémoire, il existe quatre causes principales à l’humidité dans la maison : la condensation, les remontées capillaires, les dégâts des eaux et les infiltrations. Pour savoir comment traiter ces quatre méfaits de l’humidité de façon efficace, nous avons fait appel à William Coignard, expert en humidité dans les bâtiments. Bonne nouvelle : « Il existe de vraies solutions. Comme dans de nombreux autres secteurs, le traitement de l’humidité a connu des avancées techniques importantes. » Explications.
Les puissants déshumidificateurs électriques professionnels (comme sur la photo ci-contre) visent à rétablir une hygrométrie normale dans la pièce après un dégât des eaux. « Ce sont des solutions particulièrement recommandées quand les pièces atteintes sont difficiles ou impossibles à ventiler, comme les caves ou les buanderies. Attention : ces appareils ne visent qu’à traiter les conséquences de l’humidité et non les causes », affirme William Coignard.
En grande distribution, il existe également des déshumidificateurs électriques ou des absorbeurs chimiques à cassettes. Ces derniers s’adressent aux petits problèmes d’humidité et, là encore, n’agissent que sur les conséquences sans régler le problème.
En grande distribution, il existe également des déshumidificateurs électriques ou des absorbeurs chimiques à cassettes. Ces derniers s’adressent aux petits problèmes d’humidité et, là encore, n’agissent que sur les conséquences sans régler le problème.
2. Traiter les problèmes de condensation
Les problèmes de condensation (buée, air ambiant humide, moisissures, acariens) apparaissent souvent suite à une isolation récente du logement (isolation des combles, changement de fenêtres). « Une isolation trop parfaite transforme le logement en Tupperware. Pour la contrer, il faut ventiler, ou mettre un système de ventilation adaptée si ce n’est pas suffisant », explique William Coignard.
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Les problèmes de condensation (buée, air ambiant humide, moisissures, acariens) apparaissent souvent suite à une isolation récente du logement (isolation des combles, changement de fenêtres). « Une isolation trop parfaite transforme le logement en Tupperware. Pour la contrer, il faut ventiler, ou mettre un système de ventilation adaptée si ce n’est pas suffisant », explique William Coignard.
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Dans ce cas, il existe de bonnes pratiques : aérez bien vos pièces en ouvrant la fenêtre une dizaine de minutes par jour. Évitez de faire sécher votre lessive en intérieur et d’accumuler les plantes vertes. Allumez la hotte de la cuisine lorsque vous cuisinez.
Vérifiez également que vous êtes aux normes en matière de ventilation : les fenêtres des pièces sèches doivent être équipées d’aérateurs non bouchés. Les portes intérieures doivent être détalonnées, c’est-à-dire décollées du sol de 1,5 centimètre dans les pièces sèches et 2 centimètres dans les pièces humides afin de permettre à l’air de passer. Les pièces d’eau (cuisine, salles de bains, toilettes) doivent être équipées quant à elles d’une VMC (ventilation mécanique contrôlée), qui permet d’extraire l’air humide et de l’envoyer à l’extérieur du logement.
Vérifiez également que vous êtes aux normes en matière de ventilation : les fenêtres des pièces sèches doivent être équipées d’aérateurs non bouchés. Les portes intérieures doivent être détalonnées, c’est-à-dire décollées du sol de 1,5 centimètre dans les pièces sèches et 2 centimètres dans les pièces humides afin de permettre à l’air de passer. Les pièces d’eau (cuisine, salles de bains, toilettes) doivent être équipées quant à elles d’une VMC (ventilation mécanique contrôlée), qui permet d’extraire l’air humide et de l’envoyer à l’extérieur du logement.
Parfois, en dépit de ces règles aérauliques et de ces bonnes pratiques, l’humidité persiste. Si elles ne sont pas suffisantes, il faut avoir recours à des technologies plus poussées.
En matière de ventilation du logement, seules deux technologies permettent d’agir sur toutes les pièces à la fois et non sur les seules pièces d’eau, comme la VMC ou la VMC hygroréglable :
En matière de ventilation du logement, seules deux technologies permettent d’agir sur toutes les pièces à la fois et non sur les seules pièces d’eau, comme la VMC ou la VMC hygroréglable :
- « La VMC double flux extrait l’air chaud et humide dans les pièces d’eau et le renouvelle par moitié toutes les heures avec de l’air extérieur, comme une VMC classique. L’air extrait est récupéré et injecté dans les pièces sèches », explique William Coignard.
- La ventilation positive par insufflation (photo ci-dessus) est plus évoluée. Elle permet en plus de filtrer l’air venant de l’extérieur. « Cette ventilation n’extrait pas l’air de la maison comme une VMC. Au lieu de créer une dépression, elle fait l’inverse : l’air de l’extérieur est insufflé dans la maison, ce qui la met en surpression, et sous la pression de l’air injecté, l’air humide vicié est chassé à l’extérieur. L’air injecté est filtré et chauffé, il est donc pur et ne génère pas de frais de chauffage supplémentaires », explique notre expert.
3. Traiter les remontées capillaires
Les remontées capillaires sont un phénomène physique naturel. Quand un bâtiment n’a pas été construit sur vide sanitaire et avec un hérisson (c’est-à-dire un tapis de graviers), comme cela est obligatoire depuis 1959, les murs ont tendance à pomper l’humidité du sol et à l’attirer vers le haut. Le mur l’absorbe, parfois jusqu’à 1,5 mètre de hauteur, se transformant alors en éponge.
« Ces problèmes sont accrus dès mars-avril, lorsque la chaleur de l’air augmente, car l’eau du sol s’évaporant, elle remonte encore plus facilement dans les murs. Les remontées capillaires sont les plus difficiles à traiter. Il faut souvent deux ans avant que les traces de l’humidité ne disparaissent complètement », affirme William Coignard.
Les remontées capillaires sont un phénomène physique naturel. Quand un bâtiment n’a pas été construit sur vide sanitaire et avec un hérisson (c’est-à-dire un tapis de graviers), comme cela est obligatoire depuis 1959, les murs ont tendance à pomper l’humidité du sol et à l’attirer vers le haut. Le mur l’absorbe, parfois jusqu’à 1,5 mètre de hauteur, se transformant alors en éponge.
« Ces problèmes sont accrus dès mars-avril, lorsque la chaleur de l’air augmente, car l’eau du sol s’évaporant, elle remonte encore plus facilement dans les murs. Les remontées capillaires sont les plus difficiles à traiter. Il faut souvent deux ans avant que les traces de l’humidité ne disparaissent complètement », affirme William Coignard.
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- Une technique consiste à injecter de la résine tous les 10 centimètres dans le bas des murs de la maison. « Je n’aime pas beaucoup cette option, car comment voir à l’intérieur des murs si la solution que l’on a injectée a véritablement bouché tous les interstices, en particulier quand il s’agit de bâtis anciens hétérogènes ? Je ne fais appel à cette technique que pour traiter une infiltration très localisée, par exemple quand un parpaing a été mal posé », affirme notre expert.
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Deux autres procédés existent depuis une trentaine d’années et ont fait leurs preuves sur de nombreux bâtiments publics. « Ils traitent réellement les causes et non les conséquences, si bien que les phénomènes sont complètement éradiqués », affirme-t-il.
- Le boîtier géomagnétique est un dispositif à placer sur l’un des murs de la maison. Autonome, il ne nécessite pas de courant car il fonctionne en captant le champ magnétique terrestre et le renvoie en opposition sur le mur. Nous avons mentionné que l’humidité remontait dans le mur. Les molécules d’eau étant polarisées, le mur réagit comme une pile, se chargeant négativement en bas et positivement en haut. Le boîtier géomagnétique annule la polarité des molécules d’eau qui se chargent toutes négativement. En coupant le chemin aux molécules d’eau, le mur s’assèche automatiquement.
- Le dispositif électromagnétique (qu’on peut voir sur la photo ci-dessus) est une autre sorte de boîtier posé sur l’un des murs porteurs et branché sur le courant. Il inverse la polarité générée dans le mur par l’eau et fait retomber l’humidité au pied du mur, stoppant les remontées capillaires. « Ce procédé consiste à créer et diffuser dans les murs structurels un champ électromagnétique à très basse fréquence qui s’oppose à l’orientation des dipôles des molécules d’eau pour les désordonner. L’orientation des molécules est alors modifiée. Celles-ci retombent par gravité dans les fondations, entraînant avec elles une partie des sels à l’origine des efflorescences, et ne peuvent plus remonter dans les murs », détaille le professionnel.
Outre la simplicité de leur pose, notez que ces boîtiers anti-humidité ont apporté une solution de traitement beaucoup moins coûteuse que les injections de résine. « Comptez environ 3000 euros pour traiter à vie une maison de 100 m² contre 10 000 euros environ pour un traitement à la résine », précise William Coignard.
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4. Traiter les infiltrations d’eau
La pression hydrostatique est un autre phénomène naturel d’humidité qui porte atteinte au bâtiment à partir du sol. Lorsque l’eau est mal drainée au pied d’une bâtisse, une pression latérale s’exerce sur les fondations et peut entraîner des infiltrations dans les murs.
« Ce phénomène peut s’aggraver en automne. Si la maison a des murs enterrés dans la terre et qu’il se met à fortement pleuvoir, les infiltrations commencent », témoigne notre expert.
« Il n’est souvent pas facile de distinguer des problèmes d’humidité liés à des remontées capillaires de ceux liés à des infiltrations. Or le traitement à choisir n’est pas le même ! », affirme William Coignard. En effet, on éradique les infiltrations par drainage, pose d’une membrane étanche ou encore d’un enduit de cuvelage.
La pression hydrostatique est un autre phénomène naturel d’humidité qui porte atteinte au bâtiment à partir du sol. Lorsque l’eau est mal drainée au pied d’une bâtisse, une pression latérale s’exerce sur les fondations et peut entraîner des infiltrations dans les murs.
« Ce phénomène peut s’aggraver en automne. Si la maison a des murs enterrés dans la terre et qu’il se met à fortement pleuvoir, les infiltrations commencent », témoigne notre expert.
« Il n’est souvent pas facile de distinguer des problèmes d’humidité liés à des remontées capillaires de ceux liés à des infiltrations. Or le traitement à choisir n’est pas le même ! », affirme William Coignard. En effet, on éradique les infiltrations par drainage, pose d’une membrane étanche ou encore d’un enduit de cuvelage.
En matière d’humidité, il est donc facile de se tromper sur le diagnostic. Plutôt que de risquer d’aggraver le problème, faites réaliser un diagnostic technique du logement complet par un professionnel spécialisé. Il sera apte à vous conseiller sur la solution adaptée à votre problème d’humidité.
ET VOUS ?
Avez-vous eu des problèmes d’humidité ? Pour quelle solution avez-vous opté ? Partagez votre témoignage dans les commentaires ci-dessous.
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Si l’eau s’est infiltrée brutalement dans votre habitation, n’attendez surtout pas que les murs moisissent pour régler le problème. Il faut immédiatement faire appel à votre assureur qui va dépêcher un expert pour estimer la prise en charge possible par votre compagnie d’assurances. Dans le même temps, il est nécessaire de faire réparer la fuite d’eau, en appelant un plombier si une canalisation a rompu, ou un couvreur si le problème se situe au niveau de la toiture.
Sans traitement de déshumidification, les assureurs estiment que le mur perd environ 10 % d’humidité par mois en misant sur la ventilation naturelle. S’il contenait 80 % d’humidité après avoir été largement arrosé par le dégât des eaux, il vous faudra donc attendre six à huit mois pour faire réparer votre mur. « Avec la pose d’un déshumidificateur professionnel dans la pièce atteinte par le dégât des eaux, en trois semaines, le mur sera sec et vous pourrez entamer les travaux de rénovation », rassure William Coignard.