Architecture
Architecture : 6 techniques ancestrales pour une maison fraîche en été
Pendant des siècles, les hommes ont lutté contre la chaleur sans avoir recours à l’électricité. Et si on s'en inspirait ?
« Seuls les primitifs et les barbares ignorent qu’il faut orienter les maisons vers le soleil d’hiver. » Cette citation du dramaturge grec Eschyle, datant d’il y a environ 2 500 ans, fait référence à cette évidence architecturale qui veut qu’une maison doive faire face à l’équateur pour profiter de la chaleur du soleil en hiver et échapper à ses rayons brûlants en été.
Depuis cette époque, et même avant, les hommes ont mis au point et perfectionnés d’astucieux moyens de construction qui permettent à une maison de rester fraîche en été et de conserver sa chaleur en hiver. Voici un petit tour du monde des régions les plus chaudes de la planète et des maisons naturellement conçues pour rester fraîches.
Depuis cette époque, et même avant, les hommes ont mis au point et perfectionnés d’astucieux moyens de construction qui permettent à une maison de rester fraîche en été et de conserver sa chaleur en hiver. Voici un petit tour du monde des régions les plus chaudes de la planète et des maisons naturellement conçues pour rester fraîches.
Application moderne : Pour utiliser cette technique ancestrale, on peut orienter une maison vers l’équateur, la construire sur une pente et l’équiper d’auvents, de stores et de volets de manière à ce que le soleil d’été ne puisse pas atteindre les fenêtres.
Par exemple, cette maison située en Virginie est nichée au cœur des collines et s’adapte totalement aux contours du terrain. Un toit végétalisé, des auvents et des systèmes de protection rétractables ont été intégrés à son architecture spécialement étudiée pour conserver une température constante en hiver et en été. Cette maison « zéro-énergie » est certifiée comme une maison passive correspondant au label écologique LEED* « platine ».
* LEED : certification environnementale, équivalent nord-américain d’une certification H.Q.E. (Haute Qualité Environnementale)
Visiter l’ensemble de la maison
Par exemple, cette maison située en Virginie est nichée au cœur des collines et s’adapte totalement aux contours du terrain. Un toit végétalisé, des auvents et des systèmes de protection rétractables ont été intégrés à son architecture spécialement étudiée pour conserver une température constante en hiver et en été. Cette maison « zéro-énergie » est certifiée comme une maison passive correspondant au label écologique LEED* « platine ».
* LEED : certification environnementale, équivalent nord-américain d’une certification H.Q.E. (Haute Qualité Environnementale)
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2. Les huttes de terre traditionnelles dans la savane africaine
Origine historique : Dans la savane africaine, on a toujours utilisé, et on utilise toujours aujourd’hui, des huttes traditionnelles de forme circulaire, construites en terre et couvertes d’un toit de paille. (On voit ici une hutte ashanti au Ghana, de nos jours.)
Climat : Savane tropicale.
Technique : Les matériaux de construction des huttes en terre à toit de chaume servent de « tampon » entre l’intérieur de la maison et les températures extrêmes de l’extérieur. La masse thermique de la pierre, de la terre et de l’adobe (sorte d’argile) permet de conserver une température intérieure fraîche en été. La forte inclinaison du toit de forme conique assure, quant à elle, un ruissellement rapide des pluies torrentielles.
Origine historique : Dans la savane africaine, on a toujours utilisé, et on utilise toujours aujourd’hui, des huttes traditionnelles de forme circulaire, construites en terre et couvertes d’un toit de paille. (On voit ici une hutte ashanti au Ghana, de nos jours.)
Climat : Savane tropicale.
Technique : Les matériaux de construction des huttes en terre à toit de chaume servent de « tampon » entre l’intérieur de la maison et les températures extrêmes de l’extérieur. La masse thermique de la pierre, de la terre et de l’adobe (sorte d’argile) permet de conserver une température intérieure fraîche en été. La forte inclinaison du toit de forme conique assure, quant à elle, un ruissellement rapide des pluies torrentielles.
Application moderne : La construction en terre, l’une des plus anciennes techniques qui soit, est une manière aussi belle qu’intemporelle de construire sa maison. Que ce soit les maisons d’argile du sud-ouest des États-Unis ou les constructions en pisé typiques d’Australie, la poussière et la terre utilisées pour construire les murs peuvent tout à fait adopter une esthétique moderne et contemporaine, tout en offrant les avantages de thermorégulation que l’on connaît depuis des milliers d’années.
Par exemple, cette maison de Palo Alto, en Californie, possède des murs en pisé magnifiquement striés (dans le fond et à gauche de la photo) complétés par des cloisons en bois à panneaux horizontaux (sur le mur de droite).
Par exemple, cette maison de Palo Alto, en Californie, possède des murs en pisé magnifiquement striés (dans le fond et à gauche de la photo) complétés par des cloisons en bois à panneaux horizontaux (sur le mur de droite).
3. Les péristyles de la Rome antique
Origine historique : Les péristyles (ou colonnades) étaient une construction très prisée pour entourer les demeures romaines de l’Antiquité. On en trouve encore aujourd’hui dans les régions méditerranéennes. (Nous nous trouvons ici sur le site d’une reconstitution historique, datant de 2007, de la Casa dei Vettii de Pompéi dans les jardins de Boboli, à Florence, en Italie.)
Climat : Méditerranéen.
Technique : Un péristyle est une colonnade ouverte entourant une cour intérieure. Les parois intérieures ombragées sont généralement décorées, et on trouve souvent au centre de la cour un plan d’eau qui contribue à rafraîchir l’espace. Cet aménagement, utilisé comme une oasis de tranquillité après la vie trépidante dans les rues de la Rome antique, ne se trouvait que dans les maisons (appelées domus) des gens aisés. Les membres de la société moins favorisés vivaient dans de grands immeubles (appelées insulae) dotés de cours intérieures.
Origine historique : Les péristyles (ou colonnades) étaient une construction très prisée pour entourer les demeures romaines de l’Antiquité. On en trouve encore aujourd’hui dans les régions méditerranéennes. (Nous nous trouvons ici sur le site d’une reconstitution historique, datant de 2007, de la Casa dei Vettii de Pompéi dans les jardins de Boboli, à Florence, en Italie.)
Climat : Méditerranéen.
Technique : Un péristyle est une colonnade ouverte entourant une cour intérieure. Les parois intérieures ombragées sont généralement décorées, et on trouve souvent au centre de la cour un plan d’eau qui contribue à rafraîchir l’espace. Cet aménagement, utilisé comme une oasis de tranquillité après la vie trépidante dans les rues de la Rome antique, ne se trouvait que dans les maisons (appelées domus) des gens aisés. Les membres de la société moins favorisés vivaient dans de grands immeubles (appelées insulae) dotés de cours intérieures.
Application moderne : La cour intérieure est un élément architectural universel que l’on retrouve encore aujourd’hui dans le design contemporain. On l’utilise souvent pour répondre à un besoin d’intimité ou pour faciliter l’accès aux différentes parties d’une demeure, mais quiconque a vécu sous un climat chaud vous dira qu’une cour intérieure est aussi l’endroit idéal pour se mettre à l’abri de la chaleur.
Ajouter un plan d’eau, comme une fontaine ou une piscine, accélère le rafraîchissement de l’air et fournit un repère visuel frais qui aide à mieux supporter psychologiquement la chaleur.
Ajouter un plan d’eau, comme une fontaine ou une piscine, accélère le rafraîchissement de l’air et fournit un repère visuel frais qui aide à mieux supporter psychologiquement la chaleur.
4. Les moucharabiehs du Machrek (région de l’Orient arabe qui comprend entre autres l’Irak, la Syrie, le Liban, la Jordanie et la Palestine)
Origine historique : Depuis le Moyen Âge, les bâtisseurs arabes des régions orientales ont équipé leurs demeures de moucharabiehs. On les trouve essentiellement en Irak, au Proche-Orient, au Hedjaz et en Égypte. (Ici, on voit un balcon à moucharabiehs de style égyptien.)
Climat : Chaud et aride.
Technique : Un moucharabieh (que l’on appelle aussi shanasheel) est une sorte de baie vitrée en saillie, à la manière d’un bow-window, cloisonnée par un treillis de bois complexe parfois associé à du verre teinté. On trouve ce type d’installations essentiellement en zone urbaine, sur les façades des maisons qui donnent sur la rue. La structure légère en bois apporte de l’ombre et laisse passer l’air frais à travers les petits trous du treillis. Les petites ouvertures situées en bas, et d’autres plus larges situées en partie supérieure, permettent d’augmenter la vitesse du flux du courant d’air sur trois des côtés du balcon. Un moucharabieh fournit également de l’ombre aux fenêtres et aux espaces situés en contrebas. À l’origine, on plaçait des vases en argile remplis d’eau dans cet espace, ainsi l’air qui passait à travers l’écran du moucharabieh était rafraîchi avant de pénétrer dans la maison.
Origine historique : Depuis le Moyen Âge, les bâtisseurs arabes des régions orientales ont équipé leurs demeures de moucharabiehs. On les trouve essentiellement en Irak, au Proche-Orient, au Hedjaz et en Égypte. (Ici, on voit un balcon à moucharabiehs de style égyptien.)
Climat : Chaud et aride.
Technique : Un moucharabieh (que l’on appelle aussi shanasheel) est une sorte de baie vitrée en saillie, à la manière d’un bow-window, cloisonnée par un treillis de bois complexe parfois associé à du verre teinté. On trouve ce type d’installations essentiellement en zone urbaine, sur les façades des maisons qui donnent sur la rue. La structure légère en bois apporte de l’ombre et laisse passer l’air frais à travers les petits trous du treillis. Les petites ouvertures situées en bas, et d’autres plus larges situées en partie supérieure, permettent d’augmenter la vitesse du flux du courant d’air sur trois des côtés du balcon. Un moucharabieh fournit également de l’ombre aux fenêtres et aux espaces situés en contrebas. À l’origine, on plaçait des vases en argile remplis d’eau dans cet espace, ainsi l’air qui passait à travers l’écran du moucharabieh était rafraîchi avant de pénétrer dans la maison.
Application moderne : Ces ornements architecturaux sont encore utilisés aujourd’hui dans la plupart des régions arides qui les ont vus naître. En Occident, on pourrait comparer les moucharabiehs aux balcons fermés par des persiennes.
Dans cet exemple, les persiennes agissent de la même manière que le treillis d’un moucharabieh traditionnel : elles empêchent les rayons du soleil de pénétrer à l’intérieur de la maison, mais laissent entrer l’air frais. Les courants d’air génèrent une différence de température significative, cette méthode de ventilation naturelle est donc plus adaptée aux climats arides, et de préférence aux régions qui bénéficient d’une amplitude thermique importante entre le jour et la nuit.
Dans cet exemple, les persiennes agissent de la même manière que le treillis d’un moucharabieh traditionnel : elles empêchent les rayons du soleil de pénétrer à l’intérieur de la maison, mais laissent entrer l’air frais. Les courants d’air génèrent une différence de température significative, cette méthode de ventilation naturelle est donc plus adaptée aux climats arides, et de préférence aux régions qui bénéficient d’une amplitude thermique importante entre le jour et la nuit.
5. Les maisons sur pilotis d’Indonésie
Origine historique : Les maisons sur pilotis sont utilisées depuis des siècles dans toute l’Asie du Sud-Est. Ici, il s’agit d’une maison typique de l’architecture du peuple batak, originaire du nord de Sumatra, en Indonésie.
Climat : Tropical.
Technique : Les maisons sur pilotis permettent non seulement d’éviter les inondations et de lutter contre les nuisibles, mais elles offrent également une bien meilleure ventilation et leur structure sèche plus vite que celle d’une maison traditionnelle – un vrai plus sous un climat humide. Ces maisons sur pilotis peuvent être construites en bambou ou en bois, au-dessus du sol ou d’un plan d’eau.
Origine historique : Les maisons sur pilotis sont utilisées depuis des siècles dans toute l’Asie du Sud-Est. Ici, il s’agit d’une maison typique de l’architecture du peuple batak, originaire du nord de Sumatra, en Indonésie.
Climat : Tropical.
Technique : Les maisons sur pilotis permettent non seulement d’éviter les inondations et de lutter contre les nuisibles, mais elles offrent également une bien meilleure ventilation et leur structure sèche plus vite que celle d’une maison traditionnelle – un vrai plus sous un climat humide. Ces maisons sur pilotis peuvent être construites en bambou ou en bois, au-dessus du sol ou d’un plan d’eau.
Application moderne : De plus en plus de zones côtières des États-Unis, régulièrement touchées par des ouragans, ont décidé de se tourner vers la construction de maisons sur pilotis pour résister aux tempêtes de plus en plus fréquentes. La hauteur de la structure permet une ventilation transversale qui génère un courant d’air plus important.
6. Les tours à vent de l’Égypte antique et de la Perse
Origine historique : Appelées malqaf dans l’Égypte antique et bâdgir en Perse, on en trouve encore aujourd’hui partout au Moyen-Orient.
Climat : Chaud et aride.
Technique : Les tours à vent (que l’on nomme encore bâdgir ou malqaf selon les régions) sont des tours de refroidissement qui peuvent faire chuter la température à l’intérieur des habitations, soit en orientant le courant d’air soit en utilisant un gradient de température. Ce système de refroidissement est si efficace que l’on peut stocker de l’eau quasiment à sa température de congélation sous un climat aride comme celui du centre de l’Iran, où les températures diurnes et nocturnes varient considérablement. Il en existe de plus petites versions qui fonctionnent un peu comme des ventilateurs en augmentant la circulation de l’air dans l’espace intérieur.
Origine historique : Appelées malqaf dans l’Égypte antique et bâdgir en Perse, on en trouve encore aujourd’hui partout au Moyen-Orient.
Climat : Chaud et aride.
Technique : Les tours à vent (que l’on nomme encore bâdgir ou malqaf selon les régions) sont des tours de refroidissement qui peuvent faire chuter la température à l’intérieur des habitations, soit en orientant le courant d’air soit en utilisant un gradient de température. Ce système de refroidissement est si efficace que l’on peut stocker de l’eau quasiment à sa température de congélation sous un climat aride comme celui du centre de l’Iran, où les températures diurnes et nocturnes varient considérablement. Il en existe de plus petites versions qui fonctionnent un peu comme des ventilateurs en augmentant la circulation de l’air dans l’espace intérieur.
Application moderne : Même dans des conditions climatiques bien différentes, utiliser les flux d’air peut donner aux habitants d’une maison l’impression que la température est plus agréable qu’elle ne l’est en réalité. Cette technique implique également une bonne stratégie de ventilation naturelle. Ces capteurs de vent (sortes de cheminées) ont été conçus pour un projet de logements BedZED au Royaume-Uni. Ils s’adaptent à la direction du vent pour aspirer l’air à travers leur système de ventilation et le diffuser dans les appartements inférieurs, tout en minimisant les pertes de chaleur.
ET VOUS ?
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Origine historique : La tribu amérindienne des Anasazis (que l’on nomme aussi Ancient Pueblo aux États-Unis) a bâti des villes entières dans les canyons de la région des Quatre Coins, au sud-ouest des États-Unis, entre le XIIᵉ siècle av. J.-C. et le XIIIᵉ siècle de notre ère.
Climat : Désert d’altitude.
Technique : En été, la falaise servait de protection face aux rayons du soleil de sorte que tous les logements étaient à l’ombre quand le soleil était à son zénith. En hiver, en revanche, le soleil rasant baignait les habitations de sa lumière et de sa chaleur.