Architecture
Architecture durable
Architecture : Focus sur la construction durable
BBC, bâtiment passif, RT2012 ... quèsaco ?
Pour mieux comprendre la construction durable, je suis partie de deux projets concrets. En Vendée, l’agence Vendredi architecture & urbanisme érige une maison passive aux espaces évolutifs et intergénérationnels tandis qu’à Bordeaux, le label BBC prend tout son sens à travers une maison familiale conçue en zone inondable par l’agence Poly Rythmic Architecture. Ces deux agences engagées ont bien voulu répondre à mes questions et nous donner les clés de la construction durable.
Qu’est ce qu’une maison passive ?
Vendredi Architecture & Urbanisme (VA&U) : Une maison passive est une maison qui consomme très peu d’énergie. En France, on estime qu’une maison passive consomme en moyenne 90% d’énergie de chauffage en moins.
Trois critères permettent de déterminer si un bâtiment peut obtenir la labellisation Passivhauz® :
• Des besoins en chauffage inférieurs à 15 kWh/m²/an ou une puissance de chauffe inférieure à 10 W/m²
• Des besoins en énergie primaire totale (électroménager inclus) inférieurs à 120 kWh/m²/an
• Une étanchéité à l’air de l’enveloppe équivalente à n50 ≤ 0,6 vol/h.
Le test d’étanchéité se fait en fin de chantier. Concrètement, le bâtiment est mis en surpression ou dépression en ‘insufflant’ ou en ‘aspirant’ l’air. Cette opération est réalisée après avoir colmaté tout orifice de ventilation. La quantité d’air mesurée ‘entrant’ ou ‘sortant’ de l’enveloppe est donc la somme des fuites parasites, des défauts d’étanchéité : c’est ce que l’on appelle le n50.
Vendredi Architecture & Urbanisme (VA&U) : Une maison passive est une maison qui consomme très peu d’énergie. En France, on estime qu’une maison passive consomme en moyenne 90% d’énergie de chauffage en moins.
Trois critères permettent de déterminer si un bâtiment peut obtenir la labellisation Passivhauz® :
• Des besoins en chauffage inférieurs à 15 kWh/m²/an ou une puissance de chauffe inférieure à 10 W/m²
• Des besoins en énergie primaire totale (électroménager inclus) inférieurs à 120 kWh/m²/an
• Une étanchéité à l’air de l’enveloppe équivalente à n50 ≤ 0,6 vol/h.
Le test d’étanchéité se fait en fin de chantier. Concrètement, le bâtiment est mis en surpression ou dépression en ‘insufflant’ ou en ‘aspirant’ l’air. Cette opération est réalisée après avoir colmaté tout orifice de ventilation. La quantité d’air mesurée ‘entrant’ ou ‘sortant’ de l’enveloppe est donc la somme des fuites parasites, des défauts d’étanchéité : c’est ce que l’on appelle le n50.
Quels sont les grands principes d’une construction passive ?
VA&U : Les constructions passives s’appuient sur plusieurs grands principes :
- une très bonne étanchéité à l’air de l’espace intérieur.
- un contrôle de la ventilation, avec par exemple l’utilisation d’une Ventilation Mécanique (VMC) double-flux qui préchauffe l’air extérieur entrant.
Ces exigences requièrent une grande attention portée aux détails constructifs pour les architectes et une rigueur constructive pour les entreprises.
VA&U : Les constructions passives s’appuient sur plusieurs grands principes :
- l’optimisation des apports solaires, qui réchauffent la maison gratuitement pendant les saisons froides. Cela suppose l’installation de protections solaires pour éviter les surchauffes l’été (brise-soleils, stores, volets, végétation grimpante à feuilles caduques etc.)
- une grande attention à limiter au maximum les pertes de chaleur grâce à :
- une très bonne étanchéité à l’air de l’espace intérieur.
- un contrôle de la ventilation, avec par exemple l’utilisation d’une Ventilation Mécanique (VMC) double-flux qui préchauffe l’air extérieur entrant.
Ces exigences requièrent une grande attention portée aux détails constructifs pour les architectes et une rigueur constructive pour les entreprises.
Quels matériaux répondent le mieux à cette durabilité ?
VA&U : Pour nous, une construction durable signifie bien plus que des performances énergétiques. Notre approche est globale. Dans nos projets, nous privilégions les matériaux écologiques et sains, accordons une grande place à la nature et favorisons les circuits courts de construction en faisant travailler des artisans et fournisseurs locaux.
Le bois répond bien aux exigences du développement durable, car il s’agit d’un des rares matériaux de construction qui soit renouvelable. Et il a l’avantage de pouvoir être utilisé sous des formes très diverses : structure, bardage, couverture, menuiseries, isolation, revêtements intérieurs, mobilier… C’est un matériau que nous aimons car il allie écologie et aménité des textures et des ambiances.
VA&U : Pour nous, une construction durable signifie bien plus que des performances énergétiques. Notre approche est globale. Dans nos projets, nous privilégions les matériaux écologiques et sains, accordons une grande place à la nature et favorisons les circuits courts de construction en faisant travailler des artisans et fournisseurs locaux.
Le bois répond bien aux exigences du développement durable, car il s’agit d’un des rares matériaux de construction qui soit renouvelable. Et il a l’avantage de pouvoir être utilisé sous des formes très diverses : structure, bardage, couverture, menuiseries, isolation, revêtements intérieurs, mobilier… C’est un matériau que nous aimons car il allie écologie et aménité des textures et des ambiances.
La maison passive génère-t-elle un surcoût au moment de sa construction ?
VA&U: Oui, car elle nécessite une isolation renforcée et des menuiseries performantes.
Les exigences passives sont également facilitées par l’installation d’une VMC double flux (qui préchauffe l’air entrant pour éviter les déperditions). Il s’agit d’un équipement plus coûteux qu’une VMC simple flux classique.
Par ailleurs, pour assurer l’étanchéité à l’air requise, les artisans doivent travailler avec plus de rigueur et de précision que sur une construction classique, et donc passer plus de temps sur le chantier. Cela peut parfois engendrer des surcoûts dans leurs devis.
Mais ces surcoûts sont amortis à terme par les économies faites sur le chauffage. Il faut donc penser en terme de coût global.
VA&U: Oui, car elle nécessite une isolation renforcée et des menuiseries performantes.
Les exigences passives sont également facilitées par l’installation d’une VMC double flux (qui préchauffe l’air entrant pour éviter les déperditions). Il s’agit d’un équipement plus coûteux qu’une VMC simple flux classique.
Par ailleurs, pour assurer l’étanchéité à l’air requise, les artisans doivent travailler avec plus de rigueur et de précision que sur une construction classique, et donc passer plus de temps sur le chantier. Cela peut parfois engendrer des surcoûts dans leurs devis.
Mais ces surcoûts sont amortis à terme par les économies faites sur le chauffage. Il faut donc penser en terme de coût global.
Au quotidien, quels sont ses avantages et inconvénients ?
VA&U : Il est très agréable de vivre dans une maison passive car elle offre un grand confort thermique et une générosité d’ensoleillement. Pour bien en profiter, il faut cependant être attentif au contrôle de la ventilation (réglages à adapter au temps et aux usages et remplacement régulier des filtres).
VA&U : Il est très agréable de vivre dans une maison passive car elle offre un grand confort thermique et une générosité d’ensoleillement. Pour bien en profiter, il faut cependant être attentif au contrôle de la ventilation (réglages à adapter au temps et aux usages et remplacement régulier des filtres).
Qu’est ce qu’une maison BBC ?
Poly Rytmic Architecture (PRA) : BBC signifie « bâtiment basse consommation ». Pour obtenir le label, il faut missionner un Architecte et un bureau d’étude thermique dés le début du projet.
L’Architecte pensera les volumes et les ouvertures pour gérer, de façon agréable, les apports solaires, et les lumières naturelles. Il réalisera une enveloppe bien isolée et sans pont thermique.
Le thermicien effectuera des simulations thermodynamiques pour déterminer exactement l’épaisseur des isolants, la quantité de matériaux à forte inertie thermique qui sera nécessaire à l’intérieur de la maison pour éviter les écarts brusques de température. Il déterminera la surface et la qualité des vitrages et des menuiseries, pour rentrer dans les critères de consommation définis par le label. Il devra aussi dimensionner les équipements technologiques comme la production d’eau chaude sanitaire, le système de chauffage, sa source d’énergie, et enfin la ventilation.
La dernière grande étape est de réussir le test d’étanchéité à l’air. Pour ce faire, il faudra veiller de façon très vigilante, à ce que l’étanchéité à l’air soit bien réalisée et ne soit pas endommagée durant le chantier. Un test est conseillé avant la pose des doublages. Un organisme effectuera, à la livraison, le test officiel.
Poly Rytmic Architecture (PRA) : BBC signifie « bâtiment basse consommation ». Pour obtenir le label, il faut missionner un Architecte et un bureau d’étude thermique dés le début du projet.
L’Architecte pensera les volumes et les ouvertures pour gérer, de façon agréable, les apports solaires, et les lumières naturelles. Il réalisera une enveloppe bien isolée et sans pont thermique.
Le thermicien effectuera des simulations thermodynamiques pour déterminer exactement l’épaisseur des isolants, la quantité de matériaux à forte inertie thermique qui sera nécessaire à l’intérieur de la maison pour éviter les écarts brusques de température. Il déterminera la surface et la qualité des vitrages et des menuiseries, pour rentrer dans les critères de consommation définis par le label. Il devra aussi dimensionner les équipements technologiques comme la production d’eau chaude sanitaire, le système de chauffage, sa source d’énergie, et enfin la ventilation.
La dernière grande étape est de réussir le test d’étanchéité à l’air. Pour ce faire, il faudra veiller de façon très vigilante, à ce que l’étanchéité à l’air soit bien réalisée et ne soit pas endommagée durant le chantier. Un test est conseillé avant la pose des doublages. Un organisme effectuera, à la livraison, le test officiel.
Quelques grands principes de la construction durable ?
PRA : La construction durable doit répondre à une vision globale de l’impact de notre construction sur l’environnement. La qualité des espaces mis en œuvre par l’architecte, l’orientation et la qualité de l’isolation doivent être primordiales avant de penser à tous les appareillages technologiques qui viennent compléter le travail.
Il est aussi très important d’avoir une réflexion sur le bilan carbone complet de la construction. L’énergie utilisée pour la fabrication des matériaux, leurs transports et à terme leur destruction…Ce qui ne rentre pas forcement en compte dans l’obtention du label.
Si la construction se situe dans une zone qui peut être submergée par une inondation (ce qui est de plus en plus fréquent), il est fort utile de se décoller du sol à l’aide de pilotis, il est important de ne pas étancher les sols, et de laisser circuler l’eau.
Enfin, surtout en zone urbaine, la toiture blanche évite la surchauffe en été, la toiture végétalisée apporte de la biodiversité et de la fraîcheur en été, elle est un isolant supplémentaire en hiver.
PRA : La construction durable doit répondre à une vision globale de l’impact de notre construction sur l’environnement. La qualité des espaces mis en œuvre par l’architecte, l’orientation et la qualité de l’isolation doivent être primordiales avant de penser à tous les appareillages technologiques qui viennent compléter le travail.
Il est aussi très important d’avoir une réflexion sur le bilan carbone complet de la construction. L’énergie utilisée pour la fabrication des matériaux, leurs transports et à terme leur destruction…Ce qui ne rentre pas forcement en compte dans l’obtention du label.
Si la construction se situe dans une zone qui peut être submergée par une inondation (ce qui est de plus en plus fréquent), il est fort utile de se décoller du sol à l’aide de pilotis, il est important de ne pas étancher les sols, et de laisser circuler l’eau.
Enfin, surtout en zone urbaine, la toiture blanche évite la surchauffe en été, la toiture végétalisée apporte de la biodiversité et de la fraîcheur en été, elle est un isolant supplémentaire en hiver.
PRA : Il est également assez louable de stocker l’eau de pluie dans des cuves pour divers usages : arrosage ou parfois chasse d’eau.
Quels matériaux, selon vous, répondent le mieux à cette durabilité ?
PRA : La réponse est multiple selon les besoins:
PRA : La réponse est multiple selon les besoins:
- À l’intérieur : des matériaux bruts (béton quartzé, parquet bois massif), Fermacel pour le doublage.
- Les isolants : tous les isolants laine minérale ou naturelle ont semblablement les mêmes résistances thermiques. Certains polystyrènes ont des capacités encore supérieures, mais leur bilan carbone n’est pas du tout le même. Je choisis souvent la laine de bois ou la ouate de cellulose pour leur rapport qualité/prix/environnement.
- Les menuiseries bois sont d’excellents produits, mais celles en aluminium présentent un rapport qualité prix (surtout prix) souvent supérieur.
- Pour les vitrages : double ou triple vitrages selon la région et l’orientation.
- En toiture : EPDM (éthylène-propylène-diène monomère) avec substrat végétal.
- Le matériau local : dans le Sud-Ouest de la France, le pin des Landes ; au Maroc, la terre crue ; en Savoie, le mélèze, etc. La construction bois d’une manière générale, en Europe, est une excellente solution.
Comment vit-on la maison BBC ?
PRA : Une ‘BBC’, quand elle est réalisée correctement, présente un confort thermique largement supérieur aux autres constructions.
il faut prendre un certain nombre de précautions. Le rafraîchissement estival est parfois négligé. mais les plus gros problèmes viennent souvent du mauvais choix des appareillages technologiques trop sophistiqués et mal employés qui créent quelques désordres. D’où l’importance de privilégier avant tout l’orientation, l’isolation et la qualité des espaces avant de choisir sa pompe à chaleur, sa ventilation, son ballon, etc.
Mais bien orientée, dessinée par un architecte, une maison bois BBC est extraordinairement confortable, notamment en hiver. On ne se préoccupe plus trop du froid extérieur, et du coup de l’énergie en hausse.
Imaginez, les petits déjeuner en janvier, pieds nus au soleil derrière ses baies vitrées, devant un paysage enneigé !
PRA : Une ‘BBC’, quand elle est réalisée correctement, présente un confort thermique largement supérieur aux autres constructions.
il faut prendre un certain nombre de précautions. Le rafraîchissement estival est parfois négligé. mais les plus gros problèmes viennent souvent du mauvais choix des appareillages technologiques trop sophistiqués et mal employés qui créent quelques désordres. D’où l’importance de privilégier avant tout l’orientation, l’isolation et la qualité des espaces avant de choisir sa pompe à chaleur, sa ventilation, son ballon, etc.
Mais bien orientée, dessinée par un architecte, une maison bois BBC est extraordinairement confortable, notamment en hiver. On ne se préoccupe plus trop du froid extérieur, et du coup de l’énergie en hausse.
Imaginez, les petits déjeuner en janvier, pieds nus au soleil derrière ses baies vitrées, devant un paysage enneigé !
En France, la moyenne des consommations domestiques en énergies primaires varie de 40, pour les logements récents, à 300 Kilowattheures par mètre carré par an (kWh/m²/an) pour les logements anciens. Depuis 1974, la règlementation thermique (RT) ne cesse d’évoluer et de s’adapter. Ainsi la RT2005 préconisait une consommation domestique maximale de 150 kWh/m²/an en moyenne pour les nouvelles constructions. La RT2012 réduit cette consommation à 45 kWh/m²/an et vise 40 kWh/m²/an pour 2014.
À cela s’ajoutent les labels ! Nombreux, avec de multiples conditions… Ce n’est pas toujours simple de s’y retrouver. À titre d’exemple comparons le label français BBC (bâtiment basse consommation) et l’allemand Passivhauz® (ou bâtiment passif). Le premier (réalisé à partir des valeurs du référentiel de l’association Effinergie) préconise une consommation primaire domestique maximale de 50 kWh/m²/an tandis que le label germanique limite ces besoins énergétiques à 15 kWh/m²/an.
Mais cette mesure en énergie primaire n’est que le sommet de l’iceberg. En effet, le label Passivhaus® ne garantit pas de répondre à la RT2012 et réciproquement, une maison respectant la RT2012 n’obtiendra pas forcément le label Passivhauz®, car les critères diffèrent… Et si la RT2012 semble aujourd’hui surpasser le label BBC, c’est sans compter sur la persévérance de l’association Effinergie qui a déjà sorti le nouveau label BBC Effinergie + ! Un label n’arrivant jamais seul, BEPOS Effinergie 2013 se positionne déjà en référence pour les bâtiments à énergie positive, voir comme base de la future RT2020…
Trêve de course aux certifications, place au concret et à la parole des architectes !