Architecture : Grand espace, petit budget dans une maison-hangar
Derrière son allure agricole cette maison-hangar dévoile un art de vivre au plus proche de la nature
Quiterie Mähler
11 mars 2015
Contributrice Houzz
Architecte dplg au sein de l'atelier bkbs
Un budget restreint peut faire naître des idées lumineuses ! Comment profiter d’un espace généreux quand le moindre mètre carré se chiffre douloureusement ? Les deux frères Nauleau, Simon, agriculteur, Boris, architecte, ont relevé le défi. Si Boris a imaginé cette maison modulable au fil des saisons, Simon l’a autoconstruite et l’habite aujourd’hui ! Une histoire de famille que nous vous invitons à découvrir…
Coup d’œil
Qui habite ici : un agriculteur célibataire
Emplacement : Les Lucs-sur-Boulogne, Pays de la Loire
Durée du chantier : 3 ans
Superficie : 62 m² SHAB - 205 m² SP
Architecte : Boris Nauleau Architectures
Budget : 70 000 € TTC
Photos : Myriam Héaulmé
Coup d’œil
Qui habite ici : un agriculteur célibataire
Emplacement : Les Lucs-sur-Boulogne, Pays de la Loire
Durée du chantier : 3 ans
Superficie : 62 m² SHAB - 205 m² SP
Architecte : Boris Nauleau Architectures
Budget : 70 000 € TTC
Photos : Myriam Héaulmé
A la sortie du petit hameau Les Lucs-sur-Boulogne (une centaine d’habitants), le projet s’implante au nord du terrain, proche de la route d’accès et, surtout, ouvert au sud avec une belle vue sur les champs et les vaches.
« Il est des projets plus particuliers que d’autres. Quand mon frère m’a demandé de lui concevoir sa maison, les enjeux personnels étaient grands. En tant que jeune agriculteur, ses moyens sont limités, mais il a régulièrement l’occasion d’entretenir et de construire des bâtiments sur l’exploitation. Dans la plupart des cas ce sont des bâtiments métalliques livrés en kit. Ce savoir-faire associé à la flexibilité de son temps de travail nous a permis d’envisager le projet en autoconstruction », explique l’architecte.
Le budget restreint a guidé les choix architecturaux. Par exemple, le bois a permis la préfabrication des éléments et ensuite l’autoconstruction du projet par le propriétaire. « Le chantier s’est étalé sur 3 ans ; il y a eu un certain nombre d’allers-retours et d’échanges sur comment fabriquer le projet au-delà de la charpente bois », nous confie Boris. « Le projet se décompose en deux parties, la première est formée d’un hangar en bois de trois travées capable d’accueillir deux niveaux d’habitation. À l’intérieur vient se glisser une petite boîte qui constitue le volume chauffé. »
L’architecte explique ainsi comment il a réduit l’essence de l’habitat (chambre, salle de bains, WC, buanderie) sous une construction en panneaux à ossature bois pouvant être chauffée. Ce volume, rapporté à son minimum, se trouve à son aise sous la vaste toiture. Boris avoue aussi son anticipation d’un étage futur en cas d’agrandissement de la famille, sans modifier l’aspect extérieur de la construction.
Les différentes « peaux » de la maison sont pensées par l’architecte pour s’adapter aux saisons : « Les espaces chauffés et les espaces tampons se complètent. L’été, la maison se dilate vers l’extérieur débordant vers le jardin ; aux demi-saisons, les espaces tampons font office d’espaces extérieurs privilégiés ; et enfin, en hiver, l’habitation se replie à l’intérieur des murs. Une géographie climatique du logement qui supplante la simple géométrie du plan. »
Le hangar, première couche protectrice, est calepiné tantôt de tôle métallique blanche opaque, tantôt de polycarbonate translucide, créant un jeu d’ombres et de lumière. Cette composition préserve l’intimité vis-à-vis des voisins tout en gardant une vue privilégiée sur les bâtiments d’exploitation appartenant à Simon.
Le hangar, première couche protectrice, est calepiné tantôt de tôle métallique blanche opaque, tantôt de polycarbonate translucide, créant un jeu d’ombres et de lumière. Cette composition préserve l’intimité vis-à-vis des voisins tout en gardant une vue privilégiée sur les bâtiments d’exploitation appartenant à Simon.
La maison ne répond à aucun label bioclimatique, mais une volonté de vivre en fonction des variations météo a guidé le projet. La première enveloppe protège la partie habitable du vent et du froid en hiver. Le printemps et l’automne voient la maison s’ouvrir timidement ou complètement selon les aléas du temps. En été, Simon profite d’un habitat complètement ouvert sur le paysage où l’air circule sans entrave.
Si le petit hameau a vu pousser des maisons pavillonnaires dans les années 80 puis 2010, le projet des frères Nauleau est pour sa part entouré d’habitations anciennes, de bâtiments d’exploitation réhabilités ou encore en activité. Grand écart entre efficacité, économie agricole et architecture du XXIe siècle, ce projet est la concrétisation d’un retour aux sources familiales réussi !
Plan de l’habitation
Coupe sur le bâtiment
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Très belle réalisation.
oui mais selon l'architecte, il n'est plus envisageable ds le 44 de détourner ce type de structure hangar depuis la norme parasismique 3 "je crois" ... sauf si la structure serait établie par un professionnel charpentier ... qu'en penses d'autres architectes ? Car ce genre de projet répond en tout point à ce que j'imagine "ds le 44" pour moi ;-)
Bonjour je suis intéresser par ce type de construction est ce passible que faire cela sur un terrain constructible et quel type de construction avez vous fais pour la maison (ex : parpaing, bois, ou autre cordialement)