Architecture
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Architecture : La Maison Paysage, un projet, deux époques
Jeux de matériaux, optimisation d’une parcelle, perspectives : cette bâtisse multiplie les singularités
« Étendre une maison, c’est réduire l’espace extérieur de la parcelle sur laquelle elle prend place. Le thème du projet que nous avons développé pour la Maison Paysage est celui de la restitution de cet espace », explique en préambule Antoine Mabire, architecte du projet et propriétaire de cette maison.
Arrivés en 2002 à Nantes, Antoine Mabire et son épouse Marie-Hélène Reich acquièrent une petite maison des années 1930. Ils dessinent rapidement un projet d’extension dans le but de le réaliser plus tard. Les années passent, le projet évolue, le PLU change même, et le couple d’architectes décide enfin de s’atteler à la tâche ! En construisant une extension sur leur parcelle de 300 m², Antoine et Marie-Hélène ont conscience qu’ils vont perdre une partie de leur extérieur… Ils font donc en sorte de bâtir un projet au milieu du jardin pour continuer à profiter de ce dernier ainsi que des vues offertes sur la ville. À l’intérieur, le nouvel espace entièrement ouvert explore la matière. Lumineux et contemporain, il offre de nouveaux scénarios de vie à la famille. Découverte.
Arrivés en 2002 à Nantes, Antoine Mabire et son épouse Marie-Hélène Reich acquièrent une petite maison des années 1930. Ils dessinent rapidement un projet d’extension dans le but de le réaliser plus tard. Les années passent, le projet évolue, le PLU change même, et le couple d’architectes décide enfin de s’atteler à la tâche ! En construisant une extension sur leur parcelle de 300 m², Antoine et Marie-Hélène ont conscience qu’ils vont perdre une partie de leur extérieur… Ils font donc en sorte de bâtir un projet au milieu du jardin pour continuer à profiter de ce dernier ainsi que des vues offertes sur la ville. À l’intérieur, le nouvel espace entièrement ouvert explore la matière. Lumineux et contemporain, il offre de nouveaux scénarios de vie à la famille. Découverte.
Depuis l’extérieur, les deux bâtisses – la neuve et l’ancienne – se distinguent aisément. « Leur mise en relation s’articule autour du patio ménagé par la distance entre les deux volumes et le rétrécissement progressif du volume neuf pour desservir la maison ancienne », détaille Antoine. « Nous sommes partis du principe qu’il était intéressant de proposer deux maisons, de déployer des ambiances, des modes de vie et des écritures propres à chaque entité plutôt que des espaces uniformément écrits dans le but de gommer les quelque 80 années qui séparent la construction des deux maisons. La disposition singulière de la maison des années 30, en fond de parcelle, crée un surprenant effet d’anachronisme : la maison ancienne semble être l’extension de la maison neuve. »
Côté rue, l’extension apparaît comme un bloc massif à l’abri des regards indiscrets. Seule une bande de carreaux de verre anime cette façade. Elle a été pensée pour laisser pénétrer la lumière.
« Pour les matériaux de l’extension, nous avons opté pour de l’aluminium brut en façade », complète l’architecte. « Ce matériau capte les couleurs ambiantes. Cela donne un côté un peu caméléon qui paraît alléger ce volume imposant. » Volets coulissants en chêne et menuiserie bois en chêne complètent la panoplie.
L’extension est entourée par des menuiseries en acier aux grands volumes vitrés afin de jouir au maximum du spectacle offert par ce patio joliment aménagé.
Au-dessus, le toit, élément fort du projet, a été imaginé comme une promenade pour multiplier les vues.
Au-dessus, le toit, élément fort du projet, a été imaginé comme une promenade pour multiplier les vues.
À l’intérieur, la décoration mêle les styles contemporain, vintage, industriel, avec du mobilier neuf mais aussi chiné. L’omniprésence du bois réchauffe considérablement l’atmosphère.
Cheminée : Focus
Cheminée : Focus
Le volume de la pièce de vie, enfermant un salon à double hauteur, une salle à manger, une cuisine et un bureau en mezzanine, montre un important travail sur les matières et les matériaux.
La matière, selon l’architecte, « constitue même un paysage intérieur ». En effet, ici s’associent « le veinage du contreplaqué, les motifs dessinés pendant le chantier par la pluie sur la structure métallique, le moirage de la résine ou les motifs répétitifs des carreaux de ciment qui constituent un univers à part entière, au même titre que les nuages dessinent des paysages inattendus et propices à la contemplation », explique-t-il.
À l’étage, la mezzanine abrite le bureau des propriétaires, réfléchi pour faire office de quatrième chambre si besoin… Et c’est par la baie vitrée de ce niveau que l’on accède aux terrasses, via un pan incliné du toit ! Un accès qui se mérite, certes, mais une solution qui permet de compenser les surfaces extérieures perdues au niveau du terrain.
À l’étage, la mezzanine abrite le bureau des propriétaires, réfléchi pour faire office de quatrième chambre si besoin… Et c’est par la baie vitrée de ce niveau que l’on accède aux terrasses, via un pan incliné du toit ! Un accès qui se mérite, certes, mais une solution qui permet de compenser les surfaces extérieures perdues au niveau du terrain.
« Nous avons mis en place un parcours constitué d’un jeu de terrasses successives reliées par des rampes, qui forme un itinéraire s’ouvrant successivement sur un patio, le paysage des cœurs d’îlots et le grand paysage des rives sud de la Loire », raconte Antoine.
Là-haut, grâce à ces terrasses en pente bordées d’un grillage en maille Inox, les panoramas sont superbes. La famille y organise même des barbecues !
Là-haut, grâce à ces terrasses en pente bordées d’un grillage en maille Inox, les panoramas sont superbes. La famille y organise même des barbecues !
Dans la pièce de vie sans aucune porte, la cuisine se démarque clairement du salon avec son sol en carreau de ciment. Une différentiation également marquée par deux niveaux entre les sols bois et carrelés.
Les architectes ont dessiné eux-mêmes le mobilier de cette cuisine, munie de placards en bois, d’un plan de travail en aggloméré et de murs en résine.
Derrière, on trouve la salle à manger près de la porte d’entrée.
Le volume se poursuit par un espace jeu avec un baby-foot, puis mène aux espaces de l’habitation d’origine, en partie rénovés.
Derrière, on trouve la salle à manger près de la porte d’entrée.
Le volume se poursuit par un espace jeu avec un baby-foot, puis mène aux espaces de l’habitation d’origine, en partie rénovés.
Dans la maison des années 30, cette pièce, qui donne à gauche sur la chambre des propriétaires, peut assumer plusieurs fonctions et sert d’espace de transition entre les zones de jour et celles de nuit. On peut regarder la télévision, via un écran et un vidéoprojecteur, et même y dormir. Les meubles appartenaient à la grand-mère d’Antoine.
Cette salle de bains est attenante à la chambre des maîtres, qui donne sur le patio et qui est traitée de manière plus classique côté déco, en écho à l’existant.
La pièce d’eau rappelle le jeu des matériaux de la pièce principale, avec des meubles réalisés dans le même bois que ceux de la cuisine. Le plafond d’origine en béton coffré à la planche a été conservé.
La pièce d’eau rappelle le jeu des matériaux de la pièce principale, avec des meubles réalisés dans le même bois que ceux de la cuisine. Le plafond d’origine en béton coffré à la planche a été conservé.
Cet escalier en résine blanche, protégé par un filet et doté d’une main courante en métal, se trouve à l’arrière de la maison d’origine. Il dessert une salle de bains au niveau du premier palier, puis, en haut, les chambres des enfants. Un Velux a par ailleurs été posé pour renforcer la luminosité.
Très sobre, la salle de bains sous pente, à l’étage de la maison d’origine, honore le bois. Elle arbore aussi une composition de carreaux de verre, pour plus de lumière naturelle.
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Qui habite ici : un couple d’architectes, Antoine Mabire et Marie-Hélène Reich, et leurs trois enfants
Emplacement : à Nantes, quartier Chantenay
Superficie : 85 m² de maison existante + 100 m² d’extension, soit 185 m² au total
Année de réalisation : 2015
Durée des travaux : 14 mois
Architecture, architecture intérieure : Antoine Mabire et Marie-Hélène Reich, de l’agence d’architecture Mabire Reich
Budget : 180 000 euros HT pour l’extension
Photos : Guillaume Satre