Architecture régionale : L'ardoise des Pays de la Loire
Derrière ses reflets bleutés se cachent de grandes qualités écologiques et pratiques
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1 juin 2015
Très présent dans l’ouest de la France, « l’or bleu » est un matériau de couverture aux qualités remarquables, notamment pour les toitures. Dès le XVe siècle, les châteaux de la Loire s’en sont couverts, faisant de l’ardoise le symbole de la région. D’ailleurs, plusieurs musées à travers la France sont consacrés aux ardoisières, véritable patrimoine historique.
Qu’est-ce que l’ardoise ?
Petit rappel de géologie. L’ardoise est un type de schiste « métamorphique », terme qui désigne la transformation à l’état solide de roches sédimentaires ou magmatiques, suite à l’évolution de l’environnement. Ainsi, l’ardoise qui provient à l’origine de l’argile s’est formée après une hausse très forte de la pression et de la température.
Petit rappel de géologie. L’ardoise est un type de schiste « métamorphique », terme qui désigne la transformation à l’état solide de roches sédimentaires ou magmatiques, suite à l’évolution de l’environnement. Ainsi, l’ardoise qui provient à l’origine de l’argile s’est formée après une hausse très forte de la pression et de la température.
Les caractéristiques de l’ardoise
Très résistante, l’ardoise se distingue par son grain très fin et une très grande fissilité, ou « schistosité ». Cette dernière permet de découper des feuillets de l’épaisseur souhaitée : c’est cette caractéristique qui fait de l’ardoise un matériau de couverture privilégié. L’ardoise peut être de différentes teintes : en France, elle est généralement grise ou bleue, communément appelée « gris ardoise » ou « bleu ardoise ». Toutefois, il en existe d’autres, plus atypiques, comme en Amérique du Sud, où l’ardoise peut être bleu-vert, mordorée ou violette.
Très résistante, l’ardoise se distingue par son grain très fin et une très grande fissilité, ou « schistosité ». Cette dernière permet de découper des feuillets de l’épaisseur souhaitée : c’est cette caractéristique qui fait de l’ardoise un matériau de couverture privilégié. L’ardoise peut être de différentes teintes : en France, elle est généralement grise ou bleue, communément appelée « gris ardoise » ou « bleu ardoise ». Toutefois, il en existe d’autres, plus atypiques, comme en Amérique du Sud, où l’ardoise peut être bleu-vert, mordorée ou violette.
Les principaux bassins d’extraction
Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, les principales productions se situent dans les Pays de la Loire, plus précisément en Anjou. On peut citer des noms tels qu’Angers, Combrée, La Pouëze, toutefois c’est Trélazé qui s’est affirmée comme la mine la plus importante. D’autres régions sont connues pour leur exploitation ardoisière : les Ardennes, la Bretagne, la Corrèze, les Alpes, les Pyrénées et la Haute-Savoie. Mais l’essentiel de la production française est tout de même assuré par le bassin angevin.
Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, les principales productions se situent dans les Pays de la Loire, plus précisément en Anjou. On peut citer des noms tels qu’Angers, Combrée, La Pouëze, toutefois c’est Trélazé qui s’est affirmée comme la mine la plus importante. D’autres régions sont connues pour leur exploitation ardoisière : les Ardennes, la Bretagne, la Corrèze, les Alpes, les Pyrénées et la Haute-Savoie. Mais l’essentiel de la production française est tout de même assuré par le bassin angevin.
La découverte de l’ardoise
La légende veut que ce soit Lucinius, ou Lézin, devenu évêque à l’époque mérovingienne, qui ait découvert la fissilité de l’ardoise et par conséquent assuré la prospérité de la production ardoisière de la région angevine.
La légende veut que ce soit Lucinius, ou Lézin, devenu évêque à l’époque mérovingienne, qui ait découvert la fissilité de l’ardoise et par conséquent assuré la prospérité de la production ardoisière de la région angevine.
Les types d’extraction
Au Moyen Âge, l’extraction est artisanale et alimente la production régionale, sans qu’elle soit l’objet d’un commerce : à ce moment-là, il n’existe pas de techniques particulières, puisque l’ardoise est directement prélevée sur les affleurements.
L’extraction à ciel ouvert
C’est à partir de la Renaissance que naît l’industrie ardoisière et la mise en place d’un protocole d’extraction. L’extraction dite « à ciel ouvert » prend la forme d’immenses fosses béantes dont la progression vers les profondeurs se fait par gradin. L’ardoise est alors prélevée sur les flancs, à hauteur d’un gradin. Cette technique peu onéreuse est utilisée jusqu’au milieu du XIXe siècle.
Au Moyen Âge, l’extraction est artisanale et alimente la production régionale, sans qu’elle soit l’objet d’un commerce : à ce moment-là, il n’existe pas de techniques particulières, puisque l’ardoise est directement prélevée sur les affleurements.
L’extraction à ciel ouvert
C’est à partir de la Renaissance que naît l’industrie ardoisière et la mise en place d’un protocole d’extraction. L’extraction dite « à ciel ouvert » prend la forme d’immenses fosses béantes dont la progression vers les profondeurs se fait par gradin. L’ardoise est alors prélevée sur les flancs, à hauteur d’un gradin. Cette technique peu onéreuse est utilisée jusqu’au milieu du XIXe siècle.
L’extraction souterraine
Il existe deux méthodes pour l’extraction souterraine. La méthode « en descendant », inaugurée à Trélazé en 1838, consistait à creuser un puits, puis à créer une large chambre d’extraction, en reprenant le principe de gradin de l’extraction à ciel ouvert. Elle a été rapidement abandonnée pour des raisons de sécurité plus que précaires. La méthode « en remontant » apparaît en 1878 : comme pour la précédente, un puits est d’abord creusé, puis une chambre. L’ardoise est ensuite prélevée sur la voûte de la chambre. Les débris, c’est-à-dire l’ardoise inexploitable, assure le plancher et une hauteur convenable avec le plafond. Cette dernière méthode est toujours exploitée aujourd’hui, avec une mécanisation omniprésente.
Il existe deux méthodes pour l’extraction souterraine. La méthode « en descendant », inaugurée à Trélazé en 1838, consistait à creuser un puits, puis à créer une large chambre d’extraction, en reprenant le principe de gradin de l’extraction à ciel ouvert. Elle a été rapidement abandonnée pour des raisons de sécurité plus que précaires. La méthode « en remontant » apparaît en 1878 : comme pour la précédente, un puits est d’abord creusé, puis une chambre. L’ardoise est ensuite prélevée sur la voûte de la chambre. Les débris, c’est-à-dire l’ardoise inexploitable, assure le plancher et une hauteur convenable avec le plafond. Cette dernière méthode est toujours exploitée aujourd’hui, avec une mécanisation omniprésente.
Les techniques de couverture
Utilisées en moyenne montagne et en campagne, l’usage des ardoises convient aux toits en pentes. Il existe une multitude de techniques pour la pose des ardoises, en fonction des régions, des conditions climatiques, de la structure de l’habitat, des époques… Dans un souci de simplification, nous retiendrons deux méthodes essentielles : la pose au clou, plus durable et robuste, et la pose au crochet, plus contraignante, plus frileuse. Parfois, on peut avoir recours aux deux sur une même toiture.
Utilisées en moyenne montagne et en campagne, l’usage des ardoises convient aux toits en pentes. Il existe une multitude de techniques pour la pose des ardoises, en fonction des régions, des conditions climatiques, de la structure de l’habitat, des époques… Dans un souci de simplification, nous retiendrons deux méthodes essentielles : la pose au clou, plus durable et robuste, et la pose au crochet, plus contraignante, plus frileuse. Parfois, on peut avoir recours aux deux sur une même toiture.
Les avantages
Tout d’abord, l’ardoise a une longue durée de vie, de 70 à 300 ans, d’où l’existence d’un marché d’occasion. La durée de vie dépend de la qualité du gisement, de la méthode d’extraction, de l’épaisseur ou encore de la pose. En plus d’une longévité importante et la conservation de sa couleur, l’ardoise est un matériau peu onéreux et ne demande pas d’entretien particulier. Elle n’a pas besoin, par exemple, d’être nettoyée contre la mousse contrairement à la tuile en terre cuite. Très bon isolant thermique, recyclable, l’ardoise s’impose comme l’un des matériaux écologiques par excellence.
Tout d’abord, l’ardoise a une longue durée de vie, de 70 à 300 ans, d’où l’existence d’un marché d’occasion. La durée de vie dépend de la qualité du gisement, de la méthode d’extraction, de l’épaisseur ou encore de la pose. En plus d’une longévité importante et la conservation de sa couleur, l’ardoise est un matériau peu onéreux et ne demande pas d’entretien particulier. Elle n’a pas besoin, par exemple, d’être nettoyée contre la mousse contrairement à la tuile en terre cuite. Très bon isolant thermique, recyclable, l’ardoise s’impose comme l’un des matériaux écologiques par excellence.
Les inconvénients
Un peu lourde, l’ardoise peut nécessiter une réfection entière de la toiture, charpente y compris, dans le cas d’une rénovation. Le recours à des professionnels est incontournable, ce qui implique des frais plus ou moins importants.
ET VOUS ?
Que pensez-vous des toits en ardoise ?
Lire aussi :
Architecture régionale : La Provence et ses toits de tuiles
Découvrez tous les secrets de l’architecture des régions de France
Un peu lourde, l’ardoise peut nécessiter une réfection entière de la toiture, charpente y compris, dans le cas d’une rénovation. Le recours à des professionnels est incontournable, ce qui implique des frais plus ou moins importants.
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Les Ardoisières de Trélazé fonctionnaient encore grâce au marché des monuments historiques (trop chères sinon pour le particulier, comparativement aux autres productions). Mais elles ont effectivement fermé en 2014, faute de gisement officiellement... et c'est tout un pan de l'histoire angevine qui s'est ainsi achevé.