Architecture régionale : La Provence et ses toits de tuiles
Un accessoire typique des maisons du Sud aux toits en pente douce
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25 mai 2015
Héritées de l’Antiquité, les toitures flamboyantes sont l’une des images fortes du patrimoine architectural de Provence. Toujours d’actualité, tant en réhabilitation qu’en construction, les tuiles nécessitent quelques précautions, qu’il est bon de connaître.
La tuile méridionale
En Provence, les tuiles utilisées portent plusieurs noms : canal qui est la principale appellation, ronde, creuse ou tout simplement méditerranéenne. Importées par les Grecs en provenance de l’Orient, elles sont ensuite reprises par les Romains, dont la forme actuelle s’inspire. La légende veut que, par le passé, les tuiles aient été moulées à même la cuisse du potier, d’où cette forme étroite vers le genou et élargie vers l’aisne.
En Provence, les tuiles utilisées portent plusieurs noms : canal qui est la principale appellation, ronde, creuse ou tout simplement méditerranéenne. Importées par les Grecs en provenance de l’Orient, elles sont ensuite reprises par les Romains, dont la forme actuelle s’inspire. La légende veut que, par le passé, les tuiles aient été moulées à même la cuisse du potier, d’où cette forme étroite vers le genou et élargie vers l’aisne.
La toiture comme marque sociale
Dès le XVIIe siècle, les maçons de Gênes ont importé les génoises, ces avant-toits crénelés, d’abord en Provence avant de s’étendre à tout le sud de la France. Les génoises sont un assemblage de tuiles et de briques, liées par un mortier. Elles avaient un rôle à la fois pratique, en permettant d’évacuer les eaux de pluie, mais également symbolique : plus le nombre de rangs était important, plus le rôle social du propriétaire était imposant. C’était un moyen de différencier les classes roturière, qui ne pouvait avoir que deux rangs tout au plus, et aristocratique. Certains hôtels particuliers et bastides pouvaient avoir jusqu’à cinq rangs.
Dès le XVIIe siècle, les maçons de Gênes ont importé les génoises, ces avant-toits crénelés, d’abord en Provence avant de s’étendre à tout le sud de la France. Les génoises sont un assemblage de tuiles et de briques, liées par un mortier. Elles avaient un rôle à la fois pratique, en permettant d’évacuer les eaux de pluie, mais également symbolique : plus le nombre de rangs était important, plus le rôle social du propriétaire était imposant. C’était un moyen de différencier les classes roturière, qui ne pouvait avoir que deux rangs tout au plus, et aristocratique. Certains hôtels particuliers et bastides pouvaient avoir jusqu’à cinq rangs.
La charpente
Historiquement, le support était constitué de voliges, des planches de bois peu épaisses assemblées de façon continue et fixées aux chevrons. Les chevrons, eux, sont des pièces plus épaisses, équarries et discontinues. Ils sont apposés sur l’ossature principale de l’habitat. Que ce soit pour les supports continus ou discontinus, il existe aujourd’hui une multitude de solutions pour le montage du toit.
Historiquement, le support était constitué de voliges, des planches de bois peu épaisses assemblées de façon continue et fixées aux chevrons. Les chevrons, eux, sont des pièces plus épaisses, équarries et discontinues. Ils sont apposés sur l’ossature principale de l’habitat. Que ce soit pour les supports continus ou discontinus, il existe aujourd’hui une multitude de solutions pour le montage du toit.
Les tuiles de courant et de couvert
On distingue plusieurs types de tuiles. La tuile inférieure était dans l’Antiquité plate avec des bords relevés, la tegula. La tuile supérieure, l’imbrex, de petite taille, creuse et semi-circulaire, était placée sur la tranche que formaient les tegulae. Aujourd’hui, c’est un peu différent : la tuile inférieure, ou « de courant », et la tuile supérieure, « de couvert », sont globalement identiques, tant dans la forme que dans la taille, en raison de leur production industrielle.
On distingue plusieurs types de tuiles. La tuile inférieure était dans l’Antiquité plate avec des bords relevés, la tegula. La tuile supérieure, l’imbrex, de petite taille, creuse et semi-circulaire, était placée sur la tranche que formaient les tegulae. Aujourd’hui, c’est un peu différent : la tuile inférieure, ou « de courant », et la tuile supérieure, « de couvert », sont globalement identiques, tant dans la forme que dans la taille, en raison de leur production industrielle.
La pose des tuiles
Deux dispositions existent. La première, la « pose courante », implique le décalage entre les tuiles de courant et de couvert, les tuiles de couvert étant placées plus haut. Pour la seconde, la « pose à point lacé », les tuiles sont alignées horizontalement. Cette dernière a plus d’avantages que la pose courante, puisqu’elle peut aussi bien être utilisée en pente faible qu’en pente moyenne. La disposition des tuiles l’une sur l’autre est un moyen d’évacuer les eaux de pluie. En ruisselant sur les tuiles supérieures, l’eau est amenée à rejoindre les gouttières que forment les tuiles de courant et évacuée vers l’extérieur des murs.
Deux dispositions existent. La première, la « pose courante », implique le décalage entre les tuiles de courant et de couvert, les tuiles de couvert étant placées plus haut. Pour la seconde, la « pose à point lacé », les tuiles sont alignées horizontalement. Cette dernière a plus d’avantages que la pose courante, puisqu’elle peut aussi bien être utilisée en pente faible qu’en pente moyenne. La disposition des tuiles l’une sur l’autre est un moyen d’évacuer les eaux de pluie. En ruisselant sur les tuiles supérieures, l’eau est amenée à rejoindre les gouttières que forment les tuiles de courant et évacuée vers l’extérieur des murs.
La fixation
Fragiles, les tuiles sont particulièrement vulnérables aux intempéries comme la grêle, la neige et les vents forts, qui provoquent des infiltrations d’eau ravageuses. Contre le mistral, il existe également des tuiles à tenons, ces ergots qui permettent de maintenir la tuile sur la charpente en bois. Or, pendant longtemps, les tuiles n’avaient aucun moyen de fixation et ne restaient en place que par leur propre poids. Ça peut encore être le cas, mais dans ce cas, le terrain se doit d’être peu pentu.
Fragiles, les tuiles sont particulièrement vulnérables aux intempéries comme la grêle, la neige et les vents forts, qui provoquent des infiltrations d’eau ravageuses. Contre le mistral, il existe également des tuiles à tenons, ces ergots qui permettent de maintenir la tuile sur la charpente en bois. Or, pendant longtemps, les tuiles n’avaient aucun moyen de fixation et ne restaient en place que par leur propre poids. Ça peut encore être le cas, mais dans ce cas, le terrain se doit d’être peu pentu.
Les avantages
En raison de leur composition, les tuiles sont un matériau écologique, en particulier dans le sud de la France qui dispose d’une production locale. Il faut savoir également que les tuiles ne font pas l’objet de traitements chimiques et sont donc sans risque pour l’environnement.
En raison de leur composition, les tuiles sont un matériau écologique, en particulier dans le sud de la France qui dispose d’une production locale. Il faut savoir également que les tuiles ne font pas l’objet de traitements chimiques et sont donc sans risque pour l’environnement.
Les inconvénients
Toutefois, les tuiles ont quelques inconvénients. D’une part, la couverture d’un toit peut nécessiter une grande quantité de tuiles et augmenter par conséquent le coût. D’autre part, les tuiles nécessitent un entretien régulier, sous peine de voir pousser un toit végétal.
Toutefois, les tuiles ont quelques inconvénients. D’une part, la couverture d’un toit peut nécessiter une grande quantité de tuiles et augmenter par conséquent le coût. D’autre part, les tuiles nécessitent un entretien régulier, sous peine de voir pousser un toit végétal.
Le remaniage d’une toiture en tuiles
Dans le cas d’une rénovation, il existe deux types de remaniage, selon qu’il s’agisse d’une découverture partielle ou totale. Cela peut aussi être l’occasion de remanier les éléments de structure, si besoin. La découverture partielle consiste à enlever les tuiles pour les nettoyer et les replacer, en progressant au fur et à mesure. La découverture totale permet de refaire l’ensemble, que ce soit la charpente, le mortier et les tuiles. La pose des tuiles est ensuite effectuée sur l’ensemble du toit. Remplacer quelques tuiles abîmées peut relever du défi : le matériau étant fragile, il ne tolère qu’on le piétine allègrement. Dans ces cas-là, il convient d’intervenir avec une nacelle élévatrice, la protection individuelle ou les échafaudages fixes pouvant être difficiles à employer.
ET VOUS ?
Aimez-vous les tuiles de Provence ?
Lire aussi :
Installer une toiture végétalisée, mode d’emploi
Architecture : Avantages et inconvénients des toits plats
Découvrez tous les secrets de l’architecture des régions de France
Dans le cas d’une rénovation, il existe deux types de remaniage, selon qu’il s’agisse d’une découverture partielle ou totale. Cela peut aussi être l’occasion de remanier les éléments de structure, si besoin. La découverture partielle consiste à enlever les tuiles pour les nettoyer et les replacer, en progressant au fur et à mesure. La découverture totale permet de refaire l’ensemble, que ce soit la charpente, le mortier et les tuiles. La pose des tuiles est ensuite effectuée sur l’ensemble du toit. Remplacer quelques tuiles abîmées peut relever du défi : le matériau étant fragile, il ne tolère qu’on le piétine allègrement. Dans ces cas-là, il convient d’intervenir avec une nacelle élévatrice, la protection individuelle ou les échafaudages fixes pouvant être difficiles à employer.
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Tout à fait! Cet article fait beaucoup de bien quand il fait gris dehors fin mai ;)
Sur la 1ere photo, c'est plus les touristes que les cigales qu'on entend :)
Hahaha, ça, je n'en doute pas ! :D