Architecture : Rénovation énergétique d'une maison de maître
Inchangée depuis sa construction, cette maison du XXᵉ a fait l'objet d'une réhabilitation audacieuse et respectueuse du patrimoine
Marion Rampon
9 novembre 2015
Contributrice Houzz. Architecte
Située dans le périmètre du château de Vincennes, cette maison construite au début du XXᵉ siècle semblait figée dans le temps. Sous la surveillance des architectes des bâtiments de France, les architectes de l’Atelier Zündel Cristea ont su composer avec l’existant tout en respectant le patrimoine de cette maison de maître.
Coup d’œil
Qui habite ici : résidence principale d’un couple d’architectes et de leurs enfants
Emplacement : Vincennes, Île-de-France
Architectes : Atelier Zündel Cristea
Durée du chantier : 16 mois
Superficie : 220 m² habitables
Photos : Sergio Grazia
Coup d’œil
Qui habite ici : résidence principale d’un couple d’architectes et de leurs enfants
Emplacement : Vincennes, Île-de-France
Architectes : Atelier Zündel Cristea
Durée du chantier : 16 mois
Superficie : 220 m² habitables
Photos : Sergio Grazia
Le fil conducteur du projet a tout d’abord été d’adapter la maison à un mode de vie plus contemporain en redistribuant tous les espaces et en les ouvrant les uns aux autres.
Jusqu’alors privée de tout rapport direct avec le jardin, la maison allait connaître une véritable renaissance grâce à la création de l’extension, qui l’ouvre littéralement sur l’extérieur.
En plus de rendre la maison plus conviviale, les architectes ont travaillé de façon très approfondie les problématiques énergétiques de cette maison début XXᵉ jamais rénovée et bien en deçà des réglementations actuelles. Objectifs : réduire la consommation énergétique et obtenir un très bon confort thermique d’été et une bonne ventilation.
Jusqu’alors privée de tout rapport direct avec le jardin, la maison allait connaître une véritable renaissance grâce à la création de l’extension, qui l’ouvre littéralement sur l’extérieur.
En plus de rendre la maison plus conviviale, les architectes ont travaillé de façon très approfondie les problématiques énergétiques de cette maison début XXᵉ jamais rénovée et bien en deçà des réglementations actuelles. Objectifs : réduire la consommation énergétique et obtenir un très bon confort thermique d’été et une bonne ventilation.
Il a fallu tout revoir du bâtiment d’origine. L’absence d’isolation, les simples vitrages et un chauffage avec des brûleurs individuels au gaz : tout était désuet. En changeant les menuiseries et en isolant par l’extérieur, le bilan énergétique s’est très nettement amélioré.
La consommation énergétique est ainsi passée de 360 kWh/m² avant travaux à 50 kWh/m² après travaux. Et l’émission de CO2, de 83 kg CO2/m²/an avant travaux à seulement 2 kg CO2/m²/an après travaux !
La consommation énergétique est ainsi passée de 360 kWh/m² avant travaux à 50 kWh/m² après travaux. Et l’émission de CO2, de 83 kg CO2/m²/an avant travaux à seulement 2 kg CO2/m²/an après travaux !
Afin qu’elle soit optimale, les architectes ont opté pour une isolation par l’extérieur constituée de 10 centimètres de mousse de polyuréthane. Un procédé permettant de préserver la structure de l’habitation tout en diminuant de manière significative les déperditions en énergie. Sur l’extension, la mise en œuvre a été très simple puisque l’isolant est venu envelopper le bâtiment, que les artisans ont ensuite protégé avec un bardage bois.
Sur la façade existante, en revanche, l’opération a été plus délicate. La maison étant dans un périmètre protégé, les architectes ont dû travailler sous la contrainte des préconisations des ABF. Il a ainsi fallu isoler tout en conservant le style de la maison viennoise — complexe lorsque l’on isole par l’extérieur. Il a donc été nécessaire de reconstituer les moulures et les corniches sur l’isolant et reconstruire les chiens-assis.
Le même isolant a été utilisé pour les toitures-terrasses mais en épaisseur plus importante (20 centimètres). Quant aux toitures en pente, les architectes ont choisi d’utiliser un isolant adapté composé de 30 centimètres de fibre de bois.
Le même isolant a été utilisé pour les toitures-terrasses mais en épaisseur plus importante (20 centimètres). Quant aux toitures en pente, les architectes ont choisi d’utiliser un isolant adapté composé de 30 centimètres de fibre de bois.
Pour chauffer la maison, les architectes se sont tournés vers la géothermie, en installant une pompe à chaleur eau-eau. La diffusion de la chaleur se fait grâce à des planchers chauffants complétés par une cheminée à bois pour les jours de grand froid.
Au cours de cette grande rénovation, caves et combles ont été également réquisitionnés et transformés afin d’agrandir le volume habitable de la maison. Mais c’est l’extension qui se tient en lieu et place d’une ancienne annexe et transforme la maison.
Au cours de cette grande rénovation, caves et combles ont été également réquisitionnés et transformés afin d’agrandir le volume habitable de la maison. Mais c’est l’extension qui se tient en lieu et place d’une ancienne annexe et transforme la maison.
À l’intérieur, le choix des matériaux marque la volonté des architectes de jouer le contraste. Parquet bois dans le salon pour une ambiance cocooning, résine polyuréthane blanche pour le sol de la cuisine et les couloirs, pour une touche résolument contemporaine.
Dans la cuisine, la lumière naturelle est généreuse grâce aux grandes baies vitrées, installées pour permettre, aussi, à la famille de profiter du jardin été comme hiver tandis que l’ouverture créée dans le plancher de l’extension apporte une lumière zénithale diffuse. À la fois ouverte sur l’extérieur et vers le ciel, la cuisine est un espace qui mue au gré des saisons.
L’îlot central sur roulette, quant à lui, rend l’espace extrêmement modulable et s’adapte au mode de vie de la famille.
L’îlot central sur roulette, quant à lui, rend l’espace extrêmement modulable et s’adapte au mode de vie de la famille.
Le chêne sert de fil rouge : il habille l’ensemble des façades de rangement et sert de trait d’union entre le salon, tout bois, et le reste de la maisonnée.
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Super bien pensé. Bravo !
Je me demandais si, dans une configuration similaire c.-à-d. pompe à chaleur avec plancher chauffant, l'utilisation d'un puits canadien (échangeur air-sol) pouvait suffire en lieu et place (ou en complément) de l'usage d'une cheminée à bois...
Quelqu'un aurait-il une réponse à m'apporter ?
Par ailleurs, si l'on retient la solution de plancher chauffant, peut-on aussi envisager un usage mixte composé d'une pompe à chaleur et de panneaux solaires ? Ou faut-il réserver exclusivement ces derniers au sanitaire ?
Superbement pensé, meme si je n'aurais pas fait le meme choix de matériaux partout; mais le plus intéressant dans ce projet est la renovation énergétique et la conservation du lieu d'origine surtout quand on sait que convaincre les ABF n'est pas toujours facile!! BRAVO pour ce projet!!