Architecture
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Architecture : Une maison de bois inspirée de la forêt landaise
Le mariage réussi d’une maison de bois moderne et d'un airial, espace symbolique des traditions landaises
Airial : « Clairière ouverte dans une pinède, dans les Landes. » C’est ainsi que le dictionnaire définit ce terme propre à la région. Il ne rapportera pas grand-chose au Scrabble, mais aura au moins le mérite de faire son petit effet. Nous voici donc au cœur d’une vaste clairière bordée de chênes. Tout autour, la forêt. Traditionnellement, des fermes se construisaient dans les airials. Les conditions de vie y étaient parfois rudes et d’une grande simplicité. De cette histoire, le lieu conserve une atmosphère particulière. Quand ils ont investi l’endroit pour y construire leur nouvelle maison, les propriétaires ont choisi de conserver l’ancienne ferme. Ils ont par ailleurs décidé de transformer la vieille grange en atelier, désormais occupée par le maître des lieux, artiste peintre. Son projet de maison, le couple l’a mené en étroite collaboration avec les architectes Olivier et Marie-Pierre Prax. Le résultat ? Un espace intérieur fluide et sans cloisons. Une maison ouverte sur l’extérieur via ses nombreuses terrasses. Un lieu qui rend heureux, cajolé par la magie bienveillante de l’airain.
Coup d’œil
Qui vit ici : un couple, la soixantaine
Emplacement : Lit-et-Mixe (Landes)
Superficie : Un peu plus de 100 m²
Coup d’œil
Qui vit ici : un couple, la soixantaine
Emplacement : Lit-et-Mixe (Landes)
Superficie : Un peu plus de 100 m²
Pour établir des transitions douces entre l’intérieur et l’extérieur, des terrasses ont été creusées sur trois côtés de la maison : au sud, au nord et à l’est. Seul l’ouest n’en compte pas, car « c’est de là que vient le mauvais temps », indique Olivier Prax. Paysage typique de l’airial, les haies entourent la partie gazonnée. Derrière les arbres, au fond du jardin, se cache non pas une cabane, mais un ruisseau.
Concentrons-nous ici sur cette fameuse « peau » qui habille la maison. « Il s’agit de bois Douglas », explique Olivier Prax. « Il est naturellement traité contre les champignons et les insectes et devient plus gris et argenté avec le temps. » Deux types de peaux entourent l’édifice. L’une, rugueuse, sur le bardage extérieur ; l’autre, beaucoup plus lisse, à l’intérieur des terrasses. D’où ce double effet brut et travaillé sur les façades de la maison.
Exemple plus précis de peau lisse dans laquelle se fond parfaitement une porte de service. Le sol des terrasses est en résineux.
Sur l’extérieur, le bardage a été laissé brut.
Orientée plein sud, la façade principale donne sur la partie dégagée du terrain. Une grande terrasse assure le lien entre les parties cuisine/salle à manger et l’extérieur. En plus des stores, les arbres apposent leur ombre protectrice face aux rayons du soleil. Question : pourquoi les terrasses sont-elles toutes surélevées ? « En raison des contraintes constructives », explique l’architecte. « Cela permet aussi de se protéger des pluies et de l’humidité. »
Sieste sur le gazon pour l’habitant à quatre pattes. Mais si le soleil tape trop fort, on peut s’installer dans la maison protégée par les stores, opaques de l’extérieur, qui permettent de voir de l’intérieur.
Des stores qui, lorsque l’on veut profiter au maximum du soleil, disparaissent totalement dans un ingénieux faux plafond.
En fonction du temps, du moment de la journée, de la saison, grâce aux terrasses sur les côtés de la maison, on trouvera toujours un espace extérieur accueillant, à l’image de ce recoin qui attend son invité.
Appliquons-nous ici à écouter le célèbre précepte de Confucius : « Quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt. » Une première baie vitrée s’impose en effet à nous. Mais c’est celle qui la suit, de l’autre côté de la pièce, qui se révèle intéressante. « Chaque espace est à double voire triple exposition », explique l’architecte. « Outre le très agréable côté traversant, cela permet d’obtenir une lumière multiple. »
Le cœur de la maison est tourné vers l’extérieur. La cuisine a été installée sur mesure comme l’ensemble du mobilier, réalisé par un artisan de la région. Mais qu’est-ce donc que cet étrange bloc rouge à côté de l’îlot ? Nous y reviendrons un peu plus tard…
En bout de cuisine, l’espace salle à manger avec sa table et son mur noir qui fait également office de tableau pour dessiner. Une idée du propriétaire.
La cuisine rassemble, c’est le cœur « organisationnel » de la maison. Il prend la forme de ce « bloc rouge » multifonction. « D’abord, il délimite les espaces (salon, cuisine, salle à manger, bureau), sachant qu’il y a très peu de cloisons dans la maison », explique Olivier Prax. « Tout s’organise autour de lui. Il assure le lien entre les parties “publiques” et “privées”. » Selon ses côtés, le bloc s’improvise tantôt meuble de cuisine, bibliothèque ou espace déco. Grâce au bloc rouge, chaque espace est ainsi qualifié et forme un « loft organisé ».
Le bloc rouge, fonction cuisine, avec étagères de rangement et four encastré.
Point d’attraction du salon, le poêle autour duquel le lieu de vie s’organise. Les peintures ont été choisies par le maître des lieux, sans jamais omettre de consulter l’architecte. Tout au long de sa construction, le projet s’est nourri des nombreux échanges entre les propriétaires et Olivier et Marie-Pierre Prax. « Nous avons vraiment avancé ensemble », insiste l’architecte. « Notre but ultime étant de bâtir un espace dans lequel ils soient heureux de vivre. »
Quand notre fameux bloc rouge devient cabinet d’aisance équipé d’un plan vasque.
Depuis le bureau où trône le piano, ce qui aurait pu n’être qu’un simple couloir devient bibliothèque, illustration de la volonté de valoriser chaque espace. Une bibliothèque qui mène ensuite à la chambre.
La chambre, ouverte sur l’une des trois terrasses de la maison, bénéficie d’une belle luminosité avec deux portes-fenêtres. Elle est entièrement ouverte sur la salle de bains.
C’est l’une des subtilités de l’espace chambre/salle de bains. Un dressing a été installé en face du meuble bas. L’idée est de tourner autour du dressing pour accéder à la baignoire, puis à la douche (sur la gauche de la baignoire sur la photo), comme on pourrait suivre les lignes de la coquille d’un escargot, le point de départ du cercle étant le dressing.
Au bout de la coquille d’escargot, la douche.
Pour finir, offrons-nous un retour à l’extérieur. Outre sa grande partie gazonnée, le parc est habité de vieux chênes, de feuillus très anciens et de pins. Vivante et exploitée, la forêt qui entoure l’airial évolue sans cesse, d’où une transformation des paysages dans le temps. Les pins situés derrière la maison, taillés il y a peu, auront grandi de deux mètres dans cinq ans. À noter, l’ancienne ferme sur la droite de la maison, rappel du temps passé et de l’esprit de l’airain.
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Au milieu de ce décor, la maison, alliage de bois et de modernité. « On a travaillé sur un volume plein, qu’on est venu creuser », explique l’architecte Olivier Prax. « En fonction de l’orientation, la peau, c’est-à-dire l’ensemble des façades, a été plus ou moins percée, indique l’architecte. Les plus grandes ouvertures sont au sud. »