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Architecture
Architecture : Une "maison grange" expérimentale
Quand un architecte conçoit sa propre maison, savoir-faire et innovation s’accordent avec tradition
Après 34 ans d’une vie parisienne trépidante, en quête d’un environnement de qualité et d’une vie plus calme articulés autour de la mer, Philippe Moré s’installe à Brest. Tout juste diplômé de l’école nationale supérieure d’architecture de Paris La Villette, il initie une nouvelle vie, personnelle et professionnelle, dont la construction de sa propre maison doit constituer le premier objectif.
Sur la côte du Finistère Nord, près de Portsall, il achète un terrain qui, bien qu’atypique par sa forme en triangle, présente l’avantage d’offrir une vue sur la mer et n’est qu’à 10 minutes à pied d’une longue plage de sable blanc. Cette construction revêt pour Philippe une grande valeur symbolique car il n’est pas un jeune diplômé comme les autres. L’architecture le passionne depuis l’âge de 8 ans, mais il a étudié la langue et la littérature japonaises à Langues O’, puis travaillé dans le secteur de la communication. À 42 ans, cédant à sa passion première, il entreprend des études d’architecture, achevées par une année à l’université Waseda, à Tokyo. C’est dans ce contexte qu’est conçue la maison Iwa, du nom de son agence.
« Un jeune diplômé en architecture qui se lance immédiatement dans l’aventure de l’indépendance se confronte à ses doutes sur sa capacité à concevoir et mettre en œuvre un projet jusqu’à sa livraison. Cette maison a été non seulement l’occasion d’expérimenter et d’appliquer pour moi-même les principes architecturaux et esthétiques que je souhaite proposer à mes clients, mais surtout de me prouver que j’étais capable d’en maîtriser jusqu’à la fin la chaîne de conception et de production, » nous a-t-il confié. Philippe a emménagé en mars 2016. Aujourd’hui, il nous ouvre les portes de sa « maison grange », manifeste de ses convictions en faveur d’une architecture frugale, plus essentielle, et preuve que la technologie n’est pas la réponse systématique à nos problèmes d’environnement et de développement durable.
Sur la côte du Finistère Nord, près de Portsall, il achète un terrain qui, bien qu’atypique par sa forme en triangle, présente l’avantage d’offrir une vue sur la mer et n’est qu’à 10 minutes à pied d’une longue plage de sable blanc. Cette construction revêt pour Philippe une grande valeur symbolique car il n’est pas un jeune diplômé comme les autres. L’architecture le passionne depuis l’âge de 8 ans, mais il a étudié la langue et la littérature japonaises à Langues O’, puis travaillé dans le secteur de la communication. À 42 ans, cédant à sa passion première, il entreprend des études d’architecture, achevées par une année à l’université Waseda, à Tokyo. C’est dans ce contexte qu’est conçue la maison Iwa, du nom de son agence.
« Un jeune diplômé en architecture qui se lance immédiatement dans l’aventure de l’indépendance se confronte à ses doutes sur sa capacité à concevoir et mettre en œuvre un projet jusqu’à sa livraison. Cette maison a été non seulement l’occasion d’expérimenter et d’appliquer pour moi-même les principes architecturaux et esthétiques que je souhaite proposer à mes clients, mais surtout de me prouver que j’étais capable d’en maîtriser jusqu’à la fin la chaîne de conception et de production, » nous a-t-il confié. Philippe a emménagé en mars 2016. Aujourd’hui, il nous ouvre les portes de sa « maison grange », manifeste de ses convictions en faveur d’une architecture frugale, plus essentielle, et preuve que la technologie n’est pas la réponse systématique à nos problèmes d’environnement et de développement durable.
Son intention était de réaliser une maison économe en espace, en moyens financiers et en énergie : une maison sobre et en apparence austère, qui lui corresponde et dans laquelle il puisse vivre et travailler. Cette idée, il l’a mûrie au cours de ses études d’architecture, qui lui ont permis d’approcher les travaux de Glenn Murcutt et de Brian MacKay-Lyons : « Le premier construit des maisons avec des matériaux en apparence pauvres et même triviaux, comme la tôle ondulée, et ses constructions s’inspirent directement des bâtiments agricoles du bush australien. En 2002, il a obtenu le Pritzker architecture Prize, considéré comme l’équivalent du prix Nobel pour l’architecture. Le second est peut-être moins connu : c’est un Canadien qui construit essentiellement en bois, dans le même esprit que Murcutt. Ce qui est remarquable chez ces deux architectes, c’est l’importance qu’ils donnent au paysage et à l’histoire du site dans leur processus de conception. En cela, ils font écho à l’enseignement d’un professeur de projet qui m’a marqué en affirmant que faire de l’architecture, c’est aussi faire du paysage », précise Philippe.
Ainsi, quand il a conçu la maison Iwa, Philippe a repris les proportions des granges et des hangars locaux, dont la largeur n’excède en général pas 5 mètres, en raison de la longueur moyenne des troncs disponibles pour faire des poutres. Il s’est aussi inspiré des archétypes régionaux que constituent la longère, avec sa toiture à double pente à 45 degrés, et l’appentis, toujours accolé au corps principal de la construction.
Question matériaux, l’architecte a opté pour ceux réputés pauvres, en écho à son goût pour l’art minimaliste. « Le fibrociment ondulé, qui recouvre le carport, et le polycarbonate, qui compose la serre, sont des matériaux bon marché mis en œuvre tels quels dans les constructions agricoles. Leur aspect brut est précisément ce qui m’a séduit, car pour moi, plus un matériau est utilisé sans artifice, plus il garantit l’authenticité de l’intention de l’architecte et donc l’honnêteté de la construction. Moins que le matériau, c’est l’artisan qu’il faut savoir choisir. Je m’entoure quant à moi de Compagnons du devoir. »
Ainsi, quand il a conçu la maison Iwa, Philippe a repris les proportions des granges et des hangars locaux, dont la largeur n’excède en général pas 5 mètres, en raison de la longueur moyenne des troncs disponibles pour faire des poutres. Il s’est aussi inspiré des archétypes régionaux que constituent la longère, avec sa toiture à double pente à 45 degrés, et l’appentis, toujours accolé au corps principal de la construction.
Question matériaux, l’architecte a opté pour ceux réputés pauvres, en écho à son goût pour l’art minimaliste. « Le fibrociment ondulé, qui recouvre le carport, et le polycarbonate, qui compose la serre, sont des matériaux bon marché mis en œuvre tels quels dans les constructions agricoles. Leur aspect brut est précisément ce qui m’a séduit, car pour moi, plus un matériau est utilisé sans artifice, plus il garantit l’authenticité de l’intention de l’architecte et donc l’honnêteté de la construction. Moins que le matériau, c’est l’artisan qu’il faut savoir choisir. Je m’entoure quant à moi de Compagnons du devoir. »
Lorsqu’il parle du plan de sa maison, Philippe se réfère à la pensée de Le Corbusier qui affirmait que « l’architecture est une suite logique », et est « émotion ». Ainsi, la maison Iwa se définit comme une succession de quatre séquences, conçues à travers des espaces spécifiques qui amènent seulement en fin de parcours à avoir une vue d’ensemble de l’organisation du plan.
De manière schématique, l’objectif de cette « promenade architecturale » est d’amener progressivement le visiteur de l’espace public de la rue, qui longe la parcelle au sud, vers l’espace privé au nord, depuis lequel la mer est visible. Entre les deux, il y a deux espaces tampons. L’un est semi-public, constitué du passage couvert qui mène à l’entrée, conçue à la manière du genkan, sorte de vestibule dans l’architecture traditionnelle japonaise. L’autre est semi-privé : une serre transparente comme une réinterprétation de l’engawa, cette bande de sol entourant les maisons nippones, qui permet d’être à la fois dedans et dehors. Cette structure apparaît à travers le plan et la coupe du projet. Il en résulte une construction claire, sobre et compacte.
Les visiteurs sont surpris par l’apparence fermée de la maison, noire de surcroît, dont ils se demandent où sont les fenêtres, et craignent que l’intérieur ne soit sombre. La surprise est grande lorsque, une fois la porte d’entrée ouverte, ils découvrent l’espace lumineux de la serre, depuis laquelle, déjà, on voit la mer à travers les baies vitrées qui traversent l’habitation dans sa largeur.
Les visiteurs sont surpris par l’apparence fermée de la maison, noire de surcroît, dont ils se demandent où sont les fenêtres, et craignent que l’intérieur ne soit sombre. La surprise est grande lorsque, une fois la porte d’entrée ouverte, ils découvrent l’espace lumineux de la serre, depuis laquelle, déjà, on voit la mer à travers les baies vitrées qui traversent l’habitation dans sa largeur.
C’est ce parcours que suggère ce visuel avec, au premier plan, le carport, puis la marche qui mène à l’entrée. On devine à l’arrière-plan le paysage, sans encore bien prendre conscience de la présence de la serre, point d’orgue de cette organisation. La maison est entourée de mystères et se révèle progressivement à celui qui entre…
Même en plein cœur de l’été, la serre, bien que positionnée au sud, n’est jamais en surchauffe. La maison repose en effet sur des fondations en plots qui permettent à l’air de circuler librement sous la maison. « Comme ma serre, elle-même sur plots, repose sur un platelage en bois dont chaque latte est distante de 5 mm, l’air chaud, en montant, crée un imperceptible courant d’air qui entraîne celui de dessous la maison, où la température reste fraîche, créant ainsi une ventilation naturelle », résume Philippe. En outre, le volume opaque dans lequel s’insère l’entrée (ainsi que le local poubelle et l’abri de jardin), crée une ombre qui protège un quart de la surface des rayons directs du soleil.
Même en plein cœur de l’été, la serre, bien que positionnée au sud, n’est jamais en surchauffe. La maison repose en effet sur des fondations en plots qui permettent à l’air de circuler librement sous la maison. « Comme ma serre, elle-même sur plots, repose sur un platelage en bois dont chaque latte est distante de 5 mm, l’air chaud, en montant, crée un imperceptible courant d’air qui entraîne celui de dessous la maison, où la température reste fraîche, créant ainsi une ventilation naturelle », résume Philippe. En outre, le volume opaque dans lequel s’insère l’entrée (ainsi que le local poubelle et l’abri de jardin), crée une ombre qui protège un quart de la surface des rayons directs du soleil.
Sans être un militant de l’écoconstruction, Philippe a été attentif à l’implantation de sa maison et à son impact sur l’environnement dans le temps.
La serre, conçue selon les principes bioclimatiques, dispose de deux vantaux coulissant à l’est et à l’ouest qui peuvent l’ouvrir sur toute la longueur et la tempérer. Elle dispense également un surplus de chaleur et surtout de lumière à l’intérieur de la maison. Elle est agréable pendant de nombreux mois et en novembre, il était encore possible d’y déjeuner et travailler. Non chauffée, elle ne sert pas en hiver, mais protège néanmoins du vent et de la pluie. Philippe apprécie de pouvoir y vivre une tempête, avec un bon pull.
Le dispositif « écologique » le plus intéressant de la maison est sans doute l’assainissement, composé par un système de phytoépuration placé dans le jardin. Au lieu d’une classique fosse septique, ce système novateur utilise les propriétés épuratrices des plantes, plus précisément des bactéries qui se développent en symbiose sur leurs racines. C’est donc la partie souterraine de la plante qui concourt toute l’année à cette épuration. Ce sont ces mêmes propriétés des végétaux qui contribuent au bon fonctionnement des piscines naturelles.
La serre, conçue selon les principes bioclimatiques, dispose de deux vantaux coulissant à l’est et à l’ouest qui peuvent l’ouvrir sur toute la longueur et la tempérer. Elle dispense également un surplus de chaleur et surtout de lumière à l’intérieur de la maison. Elle est agréable pendant de nombreux mois et en novembre, il était encore possible d’y déjeuner et travailler. Non chauffée, elle ne sert pas en hiver, mais protège néanmoins du vent et de la pluie. Philippe apprécie de pouvoir y vivre une tempête, avec un bon pull.
Le dispositif « écologique » le plus intéressant de la maison est sans doute l’assainissement, composé par un système de phytoépuration placé dans le jardin. Au lieu d’une classique fosse septique, ce système novateur utilise les propriétés épuratrices des plantes, plus précisément des bactéries qui se développent en symbiose sur leurs racines. C’est donc la partie souterraine de la plante qui concourt toute l’année à cette épuration. Ce sont ces mêmes propriétés des végétaux qui contribuent au bon fonctionnement des piscines naturelles.
Le noir de Falun, une peinture à base de minerai naturel, de farine et d’huile de lin, donne ce mat profond à l’enveloppe de la maison. Il faudra en réappliquer dans une dizaine d’années, mais l’architecte pense que laisser une maison vieillir a un intérêt qui doit être pensé dès la conception. En effet, il attache beaucoup d’importance au comportement des matériaux dans le temps.
« Qu’un matériau vieillisse ne signifie pas obligatoirement qu’il s’altère ou se dégrade, mais seulement qu’il se transforme exactement comme tout être vivant. À cet égard, la maison, lorsqu’elle rétablit le lien avec la notion de cycle qui renvoie à celui des saisons et aux différents âges de la vie, devient une métaphore de l’existence, en particulier de celle des humains », explique Philippe.
« Qu’un matériau vieillisse ne signifie pas obligatoirement qu’il s’altère ou se dégrade, mais seulement qu’il se transforme exactement comme tout être vivant. À cet égard, la maison, lorsqu’elle rétablit le lien avec la notion de cycle qui renvoie à celui des saisons et aux différents âges de la vie, devient une métaphore de l’existence, en particulier de celle des humains », explique Philippe.
Une fois la serre franchie, on entre dans la pièce de vie. Philippe a voulu un intérieur fluide et traversant, avec des cloisons réduites au strict minimum. Les espaces ouverts les uns sur les autres sont lumineux et l’aménagement sobre.
La bibliothèque, qui occupe tout le pan de mur du pignon ouest, se compose de casiers en bois. Ce système permet d’aménager des alcôves modulables dans lesquelles accrocher des tableaux.
Le poêle à bois, dont le fût s’élance sur toute la hauteur jusqu’à travers le rampant de la toiture, est l’unique source de chauffage de la maison. Les performances du poêle Hwam, de fabrication danoise, répondent aux exigences de l’étude thermique telle que les réclame la RT 2012. Grâce à lui, Philippe affirme avoir dépensé moins de 250 euros de bois lors du premier hiver passé dans sa maison.
Entre cet espace et la cuisine se dissimule un volume fermé, orienté au sud pour que le soleil pénètre largement cette pièce. Il s’agit de la salle de bains, réduite à l’essentiel que constituent la douche, un meuble vasque et des toilettes. Elle est à l’image du minimalisme compact qui caractérise la maison.
La cuisine est aménagée de meubles sur mesure réalisés, comme tous les rangements de la maison, par un menuisier Compagnon du devoir. La fenêtre en bandeau du pignon est permet aux premiers rayons du soleil de pénétrer le matin en toutes saisons, et en particulier en hiver, dans la profondeur de
l’habitation.
l’habitation.
L’étage a été conçu comme un lieu de repos et de contemplation. On y voit encore mieux la mer, c’est pourquoi les fenêtres en bandeau sont basses : « Cela oblige à s’asseoir ou à s’allonger, à être dans des conditions de détente ! », explique Philippe.
L’escalier arrive sur une grande pièce qu’il appelle « le belvédère ». En effet, dans cet espace dépouillé, une chaise longue de Le Corbusier invite le visiteur à s’allonger, pour se perdre dans le spectacle de la mer… À l’opposé de la pièce on trouve un grand lit, que Philippe occupe lorsque des amis lui rendent visite.
« La chambre principale offre la plus belle vue sur mer », explique-t-il.
Puisque faire de l’architecture, c’est aussi faire du paysage, impossible de parler de la maison Iwa sans finir par le jardin. « Après le chantier, le terrain autour de la maison était un champ de bataille. C’était déprimant… Je ne savais comment et par quoi commencer pour le structurer. J’avais une idée simple de ce que je voulais : une prairie fleurie ! Mais avant de semer, il fallait travailler le terrain, de 800 m²… Je n’avais jamais travaillé la terre de ma vie, cela me paraissait insurmontable », raconte-t-il. En faisant intervenir un jeune paysagiste de la région, Oyat, qui a semé au printemps, une magnifique prairie constitue désormais l’écrin de la maison. Depuis, l’expérience a été renouvelée et le jardin se structure progressivement, bien qu’avec impatience parfois…
En juin 2016, trois mois après son emménagement, Philippe a reçu un soir un appel de personnes vivant dans le Finistère Sud. Elles venaient de séjourner ce week-end-là sur la côte nord et étaient passées par hasard devant sa maison, pour laquelle elles avaient eu le coup de foudre ! Quelques jours plus tard, une première rencontre avait lieu chez Philippe et, en décembre, après qu’elles ont acheté un terrain, un contrat pour la conception de leur maison était signé. En avril 2017, le permis de construire était accordé et le chantier a démarré en novembre dernier. Vous pouvez suivre ici les étapes de la construction.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette maison ?
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En juin 2016, trois mois après son emménagement, Philippe a reçu un soir un appel de personnes vivant dans le Finistère Sud. Elles venaient de séjourner ce week-end-là sur la côte nord et étaient passées par hasard devant sa maison, pour laquelle elles avaient eu le coup de foudre ! Quelques jours plus tard, une première rencontre avait lieu chez Philippe et, en décembre, après qu’elles ont acheté un terrain, un contrat pour la conception de leur maison était signé. En avril 2017, le permis de construire était accordé et le chantier a démarré en novembre dernier. Vous pouvez suivre ici les étapes de la construction.
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Qui habite ici : C’est la résidence et le siège de l’agence d’architecture de Philippe Moré.
Emplacement : commune de Lampaul-Ploudalmézeau, près de Portsall, sur la côte du Finistère nord, dans le pays des Abers
Superficie : 67 m² de surface habitable (43 m² au rez-de-chaussée et 24 m² à l’étage) et 12 m² de serre bioclimatique
Budget : terrain : 60 000 euros ; maison : 152 000 euros, dont 12 000 euros pour le système de phytoépuration, et 7000 euros pour le poêle à bois
Durée des travaux : 6 mois, de septembre 2015 à février 2016
Architecte : Philippe Moré, Iwa Architecture
À la vue de cette maison à ossature bois, dont le bardage en douglas de type agricole (pose d’un joint entre deux lattes) a été teint au noir de Falun, il n’y a eu fort heureusement pas que des réactions hostiles. Sous la contrainte d’une servitude de monument historique, du fait de sa proximité avec une église du XVIIIᵉ siècle et de quelques mégalithes, le projet a requis l’avis des Architectes des Bâtiments de France. La rencontre s’est bien passée et le projet a été immédiatement approuvé, tant dans la démarche que dans les choix des matériaux, en particulier celui du noir.
« Je désirais que cette maison soit une interprétation contemporaine d’archétypes vernaculaires, c’est-à-dire des bâtiments que l’on trouve partout dans le paysage rural en Bretagne, comme les granges ou les appentis. Je me suis également référé aux cabanes de pêcheur de la côte finistérienne d’autrefois, souvent peintes au noir de coaltar », s’explique-t-il. « J’ai choisi le noir parce qu’en peinture, il est la somme de toutes les couleurs, comme s’il témoignait d’une recherche d’absolu. Je pense qu’il n’y a pas que dans l’architecture religieuse que la spiritualité doit être présente : la maison dans laquelle se déroule la vie quotidienne doit aussi en être imprégnée. »