Avant/Après : 32 m2 sous les toits de Paris façon boutique hôtel
Pour un étudiant en médecine, la petite surface nichée dans le Marais à Paris se fait une beauté selon des codes luxueux
Dans un immeuble XVIIIᵉ du Marais à Paris, un papa attentionné vient d’acheter un appartement pour loger son fils étudiant en médecine. Le 32 m² sous les toits sur lequel il a jeté son dévolu est situé dans un angle d’immeuble, lui conférant la lumière de multiples expositions. Mais pour l’heure, la petite surface est scindée en trois pièces piteuses et son DPE est à faire pâlir un radiateur. Des amis lui recommandent de faire appel aux services de l’architecte d’intérieur Isabelle Heilmann d’Épicène afin de préparer le logement pour l’étudiant.
Avant. Le père et son fils ont accueilli l’architecte d’intérieur au 6ᵉ et dernier étage, dans ce qui était sans doute à l’origine un rassemblement de chambres de bonnes. La vue sur les toits était superbe, mais la tâche est apparue d’emblée difficile. « Le logement était en très mauvais état et son plan étrange. Un porteur coupait toute la surface transversalement et un autre séparait la minuscule salle de bains de la première pièce », se remémore Isabelle Heilmann de l’agence Épicène.
Ce fut paradoxalement la plus petite des pièces, la minuscule salle d’eau, qui impacta le plus sa réflexion. « L’étudiant était un grand costaud et ne se voyait pas dans cette salle de bains minuscule à prendre sa douche, aller aux toilettes… Or on ne pouvait pas pousser les murs… ».
Aussi, Isabelle a poussé la réflexion pour proposer un concept original qui admette de pouvoir déporter le lavabo dans la chambre. « J’ai pensé à cette astuce repérée dans les boutiques hôtels. En a découlé le concept complet de cet appartement où l’on a fait fusionner fonctionnalité domestique et confort hôtelier », indique-t-elle.
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Ce fut paradoxalement la plus petite des pièces, la minuscule salle d’eau, qui impacta le plus sa réflexion. « L’étudiant était un grand costaud et ne se voyait pas dans cette salle de bains minuscule à prendre sa douche, aller aux toilettes… Or on ne pouvait pas pousser les murs… ».
Aussi, Isabelle a poussé la réflexion pour proposer un concept original qui admette de pouvoir déporter le lavabo dans la chambre. « J’ai pensé à cette astuce repérée dans les boutiques hôtels. En a découlé le concept complet de cet appartement où l’on a fait fusionner fonctionnalité domestique et confort hôtelier », indique-t-elle.
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Après. Le programme de l’étudiant était aussi ambitieux qu’un plan de carrière en médecine. On souhaitait ici un vrai bureau séparé, une cuisine confortable avec lave-vaisselle, grands frigo et four, une salle de bains qui, on l’a vu, ne soit pas un mouchoir de poche, un séjour, un coin repas, une chambre avec lit pour deux, et des rangements. Cerise sur le gâteau, le père de l’étudiant tenait beaucoup à ce que le logement soit isolé et climatisé, étant donné son DPE et la récurrence des phases de canicule en été qui rendent insoutenable la vie sous les toits en zinc de la capitale.
Le coup de maître de l’architecte d’intérieur fut de ne pas miser sur un décloisonnement complet comme y recourent souvent les petites surfaces, mais plutôt d’utiliser les murs porteurs comme des alliés. La seule cloison non porteuse, située entre ancienne chambre et ancienne cuisine, est tombée, mais Isabelle a fait recloisonner en deux la première pièce pour créer en recto verso un sas d’entrée aux multiples placards et la chambre. « Recloisonner permet parfois de créer plusieurs zones bien distinctes et retrouver une sensation d’espace. Ici, nous avons pensé la circulation du logement comme un parcours tournant. On passe de l’entrée au bureau, puis au séjour, à la cuisine, à la chambre, et enfin à la salle d’eau/toilettes. Cette déambulation donne à l’appartement un air beaucoup plus grand qu’il n’est réellement », décrypte-t-elle.
Le coup de maître de l’architecte d’intérieur fut de ne pas miser sur un décloisonnement complet comme y recourent souvent les petites surfaces, mais plutôt d’utiliser les murs porteurs comme des alliés. La seule cloison non porteuse, située entre ancienne chambre et ancienne cuisine, est tombée, mais Isabelle a fait recloisonner en deux la première pièce pour créer en recto verso un sas d’entrée aux multiples placards et la chambre. « Recloisonner permet parfois de créer plusieurs zones bien distinctes et retrouver une sensation d’espace. Ici, nous avons pensé la circulation du logement comme un parcours tournant. On passe de l’entrée au bureau, puis au séjour, à la cuisine, à la chambre, et enfin à la salle d’eau/toilettes. Cette déambulation donne à l’appartement un air beaucoup plus grand qu’il n’est réellement », décrypte-t-elle.
Avant. On entrait par la porte bleue que l’on distingue au fond dans une première pièce qui avait dû servir de salle à manger, comportant une unique fenêtre sur la droite. Derrière le porteur, deux pièces allongées figuraient en parallèle, chacune avec sa fenêtre donnant sur les toits : l’ancienne chambre avec cheminée (dans laquelle est prise cette photo) et la cuisine contiguë. « Le principal souci de ce plan était que l’on doive à chaque fois traverser “la salle à manger pour regagner la salle de bains et les toilettes », estime Isabelle.
Après. Le sas d’entrée se trouve derrière la porte que nous distinguons derrière le coin bureau. Toutes les ouvertures ont été volontairement élargies en largeur, et surtout en hauteur, accueillant de grandes portes coulissantes en applique qui peuvent être maintenues ouvertes pour faire plus amplement circuler la lumière.
L’entrée est truffée de placards qui montent jusqu’au plafond, réalisés sur la base de caissons Ikea et de portes en placage chêne. Ce sas protège le cœur du logement du bruit des parties communes. On se sent d’ailleurs dans une bulle feutrée depuis qu’une isolation a également été apposée sur les rampants afin de pallier le problème d’isolation thermique.
Le coin bureau, réalisé sur mesure, a été pensé pour l’étudiant avec nombre de rangements et un fauteuil de bureau en cuir Eames vintage. Au-dessus du bureau figure un coffrage que nous décrypte Isabelle : « Nous avons placé le mécanisme de la climatisation au-dessus du bureau et en partie au-dessus du lit, tandis que l’unité extérieure a été déportée au niveau de la fenêtre de la salle de bains ».
Lampe de bureau : Tolomeo par Michele de Lucchi et Giancarlo Fassina pour Artemide
L’entrée est truffée de placards qui montent jusqu’au plafond, réalisés sur la base de caissons Ikea et de portes en placage chêne. Ce sas protège le cœur du logement du bruit des parties communes. On se sent d’ailleurs dans une bulle feutrée depuis qu’une isolation a également été apposée sur les rampants afin de pallier le problème d’isolation thermique.
Le coin bureau, réalisé sur mesure, a été pensé pour l’étudiant avec nombre de rangements et un fauteuil de bureau en cuir Eames vintage. Au-dessus du bureau figure un coffrage que nous décrypte Isabelle : « Nous avons placé le mécanisme de la climatisation au-dessus du bureau et en partie au-dessus du lit, tandis que l’unité extérieure a été déportée au niveau de la fenêtre de la salle de bains ».
Lampe de bureau : Tolomeo par Michele de Lucchi et Giancarlo Fassina pour Artemide
Après. L’enveloppe du logement a volontairement valorisé les particularités qui font le charme des immeubles parisiens : fenêtre à crémone, remplacement du carrelage de sol par un parquet « à l’ancienne », changement des radiateurs par des modèles électriques qui imitent la fonte.
Question décor, le papa, versé dans l’architecture et le design, prisait les intérieurs modernistes. « Il aimait la simplicité du design danois des années 1950, tout en souhaitant pour son fils un décor enraciné dans le présent. Il m’a cité en exemple les boutiques de vêtements APC avec leur mobilier en bois clair », partage Isabelle.
Dans le séjour, un ancien passage de porte qui menait au logement contigu a été transformé en meuble de rangement et bibliothèque. Près de la fenêtre, un meuble télé a été réalisé sur mesure face au canapé.
Parquet chêne massif : Autrement les sols
Question décor, le papa, versé dans l’architecture et le design, prisait les intérieurs modernistes. « Il aimait la simplicité du design danois des années 1950, tout en souhaitant pour son fils un décor enraciné dans le présent. Il m’a cité en exemple les boutiques de vêtements APC avec leur mobilier en bois clair », partage Isabelle.
Dans le séjour, un ancien passage de porte qui menait au logement contigu a été transformé en meuble de rangement et bibliothèque. Près de la fenêtre, un meuble télé a été réalisé sur mesure face au canapé.
Parquet chêne massif : Autrement les sols
Après. Traversant le séjour, nous parvenons au nouveau linéaire de cuisine qui s’étire d’un trait, depuis le coin salle à manger jusqu’à l’évier. Cette belle menuiserie en chêne – l’une des pièces phares de l’appartement – permet à la cuisine de se fondre discrètement dans le séjour, tel un beau meuble.
Derrière la simplicité des lignes, se cache le travail technique de la professionnelle qui a travaillé au maximum le gain de place. « Nous avons mis à profit les rampants pour créer des meubles sur mesure qui sont plus profonds en bas qu’en haut », explique-t-elle. Ainsi, sous la jolie banquette cintrée du coin déjeuner, se cache très discrètement le ballon d’eau chaude.
Afin de contrebalancer la forte présence du bois, Isabelle a proposé de recouvrir le plan de travail de la cuisine d’un plan de travail en Inox brossé massif de 5 millimètres d’épaisseur qu’elle a fait réaliser sur mesure par un métallier. « C’est un peu plus cher qu’un quartz », précise-t-elle. Ce matériau étonnant colle bien avec le traitement façon « boutique hôtel », dont l’idée est de créer une atmosphère luxueuse.
Crédence : Normandy Ceramics ; Carrelage sol : Rice chez Marazzi ; Chaises : Fourmi de Arne Jacobsen
Derrière la simplicité des lignes, se cache le travail technique de la professionnelle qui a travaillé au maximum le gain de place. « Nous avons mis à profit les rampants pour créer des meubles sur mesure qui sont plus profonds en bas qu’en haut », explique-t-elle. Ainsi, sous la jolie banquette cintrée du coin déjeuner, se cache très discrètement le ballon d’eau chaude.
Afin de contrebalancer la forte présence du bois, Isabelle a proposé de recouvrir le plan de travail de la cuisine d’un plan de travail en Inox brossé massif de 5 millimètres d’épaisseur qu’elle a fait réaliser sur mesure par un métallier. « C’est un peu plus cher qu’un quartz », précise-t-elle. Ce matériau étonnant colle bien avec le traitement façon « boutique hôtel », dont l’idée est de créer une atmosphère luxueuse.
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Après. Le grand meuble bas filant de la cuisine se poursuit en impactant le moins possible l’espace par de la technique, d’où ce liseré artistique en tuiles de céramique d’un bleu vert qui le souligne d’un bout en bout. « On voulait faire ressortir une touche de couleur qui contrebalance tout ce bois sans faire prévaloir la fonction de crédence », explique Isabelle. La plaque à induction quatre feux, avec aspiration intégrée, est un moyen astucieux de laisser le haut du mur libéré. Sous le linéaire sans poignées se cache du rangement, mais également le lave-linge et un lave-vaisselle de 45 centimètres de large.
Plus d’idées pour aménager une petite cuisine sur Houzz
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Après. Les autres fonctions techniques de la cuisine ont été placées en face, dans des colonnes appuyées au mur derrière lesquelles se trouve le bureau. Au programme, four, micro-ondes, combiné réfrigérateur-congélateur de grande taille et multiples rangements. « Finalement, cette cuisine est presque aussi grande que celle d’une maison », estime l’architecte d’intérieur. Voire plus efficace, car il est bien connu que ce type de plan en parallèle est très ergonomique pour cuisiner.
Suspension : Rexel
Suspension : Rexel
La déambulation se poursuit par la découverte de la chambre, traitée comme une cabine de bateau. Sur la gauche, le dessin des murs triangulaire, dû à la pente du toit, a été rééquilibré par la menuiserie sur mesure qui englobe le meuble vasque, l’assise devant la fenêtre coffrant le radiateur et la colonne dressing.
Le lit double apparaît comme une boîte esthétique en placage bois, bien équipée avec une tête de lit, une applique liseuse, des prises et des étagères pour poser des livres. Sa structure entière comprend d’astucieux rangements. « La tête de lit s’ouvre, de même que la partie haute. Le sommier se soulève par ailleurs afin de ranger de grosses choses comme les valises », dévoile Isabelle.
Appareillage électrique : Vimar
Appareillage électrique : Vimar
Le meuble vasque, déporté de la salle de bains, a été réalisé sur mesure tel un petit bijou avec sa vasque en Inox brossé de chez Neve et son soubassement en placage chêne clair. Au dessus, un miroir articulé suspendu au mur force le trait de la cabine de bateau.
Vasque et robinetterie : Neve ; Crédence : Normandy Ceramics ;
Après. La salle d’eau avec toilettes suspendues et douche apparaît telle une « grotte », pavée du sol au plafond en grès cérame imitation ceppo di gré, un marbre italien du plus bel effet. « Nous y sommes allées à fond, car un petit espace laissé blanc paraît toujours minuscule alors que, recouvert d’une belle matière, on en oublie complètement l’exiguïté », explique Isabelle. Un traitement foncé d’autant plus favorable qu’ici figurait une fenêtre illuminant les lieux.
Au terme de quatre mois de travail comprenant autant le gros œuvre que toute la menuiserie sur mesure, le jeune homme étudiant a découvert son luxueux logement sous les toits. Sans doute Hippocrate lui-même n’a-t-il jamais été aussi bien installé, mais retenez qu’il sera difficile de parvenir à un résultat aussi séduisant pour moins de 4 000 euros/m².
Carrelage : Marazzi effet Ceppo di gré ; Robinetterie : Neve
ET VOUS ?
Qu’avez-vous préféré dans cette renovation ?
Au terme de quatre mois de travail comprenant autant le gros œuvre que toute la menuiserie sur mesure, le jeune homme étudiant a découvert son luxueux logement sous les toits. Sans doute Hippocrate lui-même n’a-t-il jamais été aussi bien installé, mais retenez qu’il sera difficile de parvenir à un résultat aussi séduisant pour moins de 4 000 euros/m².
Carrelage : Marazzi effet Ceppo di gré ; Robinetterie : Neve
ET VOUS ?
Qu’avez-vous préféré dans cette renovation ?
Qui vit ici ? Un étudiant en médecine
Emplacement : Paris 3ᵉ, rue Dupetit-Thouars
Livraison du projet : 2021
Durée des travaux : 4 mois
Superficie : 32 m²
Architecte d’intérieur : Isabelle Heilmann, agence Épicène
Budget travaux : 115 000 € TTC dont 30 000 euros de menuiseries sur mesure
Photos : BCDFstudio