Avant/Après : À Bayonne, un grenier abandonné bien optimisé
Des travaux d'ampleur permettent à ce grenier en enfilade de se transformer en cocon douillet avec deux chambres
Agnès Carpentier
4 avril 2021
Contributrice HOUZZ. Journaliste.
« Hemen Ongi » : en basque, « Bien ici ». Tel est le nom que ces propriétaires ont donné à leur nouveau home sweet home dans le centre historique de Bayonne. Fin 2017, ce couple de quinquagénaires a décidé de changer de logement quand leurs trois filles ont quitté le nid. Ils ont eu le coup de cœur pour un vieil immeuble en pan de bois dont ils ont acheté le dernier et troisième étage ainsi que les combles. Inoccupé depuis des années, l’immeuble a été vendu en trois plateaux et nécessite des travaux d’ampleur. Ces propriétaires passent les deux premières années à faire rénover l’appartement principal avant de s’attaquer à la rénovation des combles, une surface en piètre état de 65 m², tout en enfilade. Sous la houlette du maître d’œuvre et architecte d’intérieur Jean-Pierre Keryhuel, le grenier abandonné se mue en un pied à terre cosy avec une vraie optimisation du plan et une bonne dose de perfectionnisme dans les détails.
Coup d’œil
Qui vit ici : un couple de quinquagénaires
Emplacement : en plein centre historique de Bayonne
Superficie appartement : 65 m²
Superficie terrasse : 15 m²
Date des travaux : 2018
Architecte d’intérieur et maître d’œuvre : Jean-Pierre Keryhuel, KIÔM Solutions Créatives
Budget : 1300 euros/m²
Photos : Jean-Pierre Keryhuel
L’appartement se situe à un jet de pelote de la cathédrale Sainte-Marie de Bayonne, en plein fief basque. L’immeuble est un bâtiment historique, non classé mais protégé par les bâtiments de France.
Qui vit ici : un couple de quinquagénaires
Emplacement : en plein centre historique de Bayonne
Superficie appartement : 65 m²
Superficie terrasse : 15 m²
Date des travaux : 2018
Architecte d’intérieur et maître d’œuvre : Jean-Pierre Keryhuel, KIÔM Solutions Créatives
Budget : 1300 euros/m²
Photos : Jean-Pierre Keryhuel
L’appartement se situe à un jet de pelote de la cathédrale Sainte-Marie de Bayonne, en plein fief basque. L’immeuble est un bâtiment historique, non classé mais protégé par les bâtiments de France.
Avant. On atteint le 65 m² sous combles par la cage d’escalier de l’immeuble, en montant au quatrième et dernier étage. S’en suivait à l’origine une enfilade de cinq ou six petites pièces à l’état d’abandon, desservies par une coursive éclairée sur la droite par un puits de lumière.
Après. Pour les propriétaires, la problématique était claire. Ils souhaitaient aménager un second appartement pour recevoir leurs filles et également pouvoir le louer de temps en temps. Ils souhaitaient pouvoir circuler directement depuis leur 130 m² à l’étage inférieur lorsqu’ils reçoivent leur famille mais également garder l’accès initial dans l’optique de louer.
Séduits par l’approche du professionnel de l’aménagement sur mesure Jean-Pierre Keryuel, ils s’en remettent à lui pour optimiser le plan. Le professionnel propose un plan cosy pour quatre personnes avec salon, cuisine, salle d’eau et de deux chambres. Cerise sur le gâteau, il entrevoit même la possibilité de transformer un morceau de toit en terrasse, le tout en faisant appel à des entreprises locales.
Trouvez un architecte d’intérieur près de chez vous sur Houzz
Séduits par l’approche du professionnel de l’aménagement sur mesure Jean-Pierre Keryuel, ils s’en remettent à lui pour optimiser le plan. Le professionnel propose un plan cosy pour quatre personnes avec salon, cuisine, salle d’eau et de deux chambres. Cerise sur le gâteau, il entrevoit même la possibilité de transformer un morceau de toit en terrasse, le tout en faisant appel à des entreprises locales.
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Avant. C’était un très vieux grenier, inoccupé depuis des dizaines d’années. Le bâtiment appartenait à une famille depuis son origine. Il a été démembré et vendu par plateaux. On distingue ici le couloir desservant les chambres de bonnes. Au fond, un garde-corps en bois, aux colonnes tournées, protège le couloir d’une colonne d’aération éclairée par un puits de lumière zénithal.
La circulation desservant les chambres de bonnes est ici en cours de décloisonnement. Deux des murs séparatifs de ces anciennes chambres intégraient des boisseaux de cheminée, imposant leur rythme incontournable au cloisonnement final.
Après. En entrant dans ce quatre pièces en enfilade avec le professionnel Jean-Pierre Keryhuel, nous évoquons une question qui a été cruciale dans la gestion de l’espace. Comment gérer un plan en boyau afin que la perte de place liée à la circulation sur toute la longueur ne soit pas un handicap ?
Estimant qu’entrer dans la cuisine correspondait à un mode de vie révolu, le professionnel a préféré laisser s’épanouir le salon sur toute la largeur de l’espace. Deux poutres formant un H esquissent encore l’ancienne circulation. Sur celles-ci trône la mascotte des lieux Beñat, qui en basque signifie « baptême récent ».
Avant. Mais avant de parvenir à ce résultat, le travail de démolition a tout bonnement été colossal. Descendre les gravats sur quatre étages sans ascenseur et stationner la camionnette dans cette venelle du centre-ville a été, paraît-il, épique.
« Nous avons déshabillé l’intégralité du volume afin de retrouver l’enveloppe et pouvoir l’optimiser au mieux. Il faut vous représenter que toute la structure était cachée par du plâtre, supporté par un lattis de bois reposant sur les poutres », explique le pro. C’est d’ailleurs pour cela que certaines poutres maîtresses sont encore criblées des clous qui retenaient le lattis à l’origine.
« Nous avons déshabillé l’intégralité du volume afin de retrouver l’enveloppe et pouvoir l’optimiser au mieux. Il faut vous représenter que toute la structure était cachée par du plâtre, supporté par un lattis de bois reposant sur les poutres », explique le pro. C’est d’ailleurs pour cela que certaines poutres maîtresses sont encore criblées des clous qui retenaient le lattis à l’origine.
Après. Pour redonner de la superbe à cette structure magnifique, la charpente a été sablée et le sol en lames grossières de pitchpin, poncé puis vitrifié avec une finition satinée. Sous l’un des doublages est également apparu un pan de mur en briques pleines et pans de bois, un trésor pour qui aime les vieilles pierres ! « Redonner ses lettres de noblesse à un habitat remarquable est toujours une tâche très motivante », nous glisse Jean-Pierre Keryhuel.
Pour appuyer le canapé, un pan de mur occupé par un boisseau de cheminée a été prolongé en une cloison à mi-hauteur. Ainsi, l’œil et la lumière circulent plus librement vers le fond de l’appartement.
Pour appuyer le canapé, un pan de mur occupé par un boisseau de cheminée a été prolongé en une cloison à mi-hauteur. Ainsi, l’œil et la lumière circulent plus librement vers le fond de l’appartement.
Même si tous les choix ont été validés à deux, la propriétaire s’est plus particulièrement consacrée à la décoration une fois les travaux terminés. Pour se marier aux matériaux naturels et chaleureux de l’enveloppe, celle-ci a opté pour un camaïeu de teintes très douces : des sièges en rotin, un tapis en sisal et un canapé qui rappelle la couleur des briques.
Avant. Voici l’enveloppe du grenier à nu. Ici nous distinguons l’emplacement de la cuisine et l’un des boisseaux de cheminées qui a forcé le pro à créer un petit pan de mur.
Après. Placée au dos de la structure sur laquelle s’appuie le canapé, la cuisine s’inscrit dans la continuité d’un lieu ouvert, convivial et esthétique. Elle est très pratique pour rejoindre la terrasse dont la porte s’ouvre face au petit pan de mur structurel.
Le linéaire équipé d’une plaque à induction, évier, four, lave-vaisselle et réfrigérateur, s’enfonce sous le rampant, pour gagner un maximum de place au sol. Longeant la circulation, la table adopte, quant à elle, une place centrale et confortable.
Le linéaire équipé d’une plaque à induction, évier, four, lave-vaisselle et réfrigérateur, s’enfonce sous le rampant, pour gagner un maximum de place au sol. Longeant la circulation, la table adopte, quant à elle, une place centrale et confortable.
La cuisine a été fabriquée sur mesure par le menuisier préféré du pro, avec lequel il travaille depuis de nombreuses années. Elle est en stratifié ultra mat de chez Egger, rehaussée de poignées dorées du fabricant espagnol Viefe et d’une robinetterie Villeroy&Boch. La crédence a été calculée pour passer juste derrière la panne intermédiaire qui dessine un esthétique liseré.
L’accès à l’étage inférieur a été aménagé derrière cette verrière en verre flûte, posée sur un soubassement constitué par une structure créée pour recevoir un bloc de climatisation.
L’escalier intérieur, qui débouche face au puits de lumière, est complètement enserré dans cette verrière.
Avant. Les architectes des bâtiments de France ont exigé que ce garde-corps d’origine, placé au centre de l’appartement, soit conservé. Ce dernier protège un trou sur la gauche, une colonne d’aération qui s’enfonce jusqu’au rez-de-chaussée de l’immeuble récupérant la lumière zénithale d’un puits de lumière.
Après. « Nous avons tenté de valoriser esthétiquement la perte de place engendrée par ce garde-corps. Nous l’avons cloisonné par une verrière qui permet de conserver la lumière tout en échappant aux contraintes thermiques et de bruit engendrées par la colonne d’aération », explique Jean-Pierre Keryhuel.
Le mur qui accompagne la circulation a été décapé jusqu’à révéler son aspect structurel en briques et poutres. Entièrement sablé, il constitue désormais un élément décoratif majeur. Pour le mettre en valeur, la propriétaire y a accroché une série de paniers tressés en fibres naturelles qu’elle a ramenés de l’un de ses voyages au Portugal.
Avant. Nous continuons à nous enfoncer vers le fond de l’appartement, parvenant à l’emplacement d’une autre des anciennes chambres de bonnes que nous voyons ici en cours de travaux.
Pour protéger le grenier de la chaleur et du froid, l’ancienne charpente a été isolée de 20 cm de laine de bois. Ce qui n’a pas empêché le pro de conseiller l’installation d’une clim réversible, en particulier pour supporter les chaleurs estivales générées par le toit en zinc. « S’il est vrai que garder la vue sur le bas des rampants apporte une perspective flatteuse à une pièce, nous les avons sacrifiés pour une raison technique. Tous les réseaux ont en effet été glissés dans cette partie difficilement accessible », explique Jean-Pierre Keryhuel.
Après. Après le rétrécissement imposé par la trémie de l’escalier intérieur et la verrière, le professionnel ne voulait pas recréer une zone de couloir. Il a donc pensé la chambre d’enfants comme un espace ouvert, que l’on peut privatiser au besoin avec des rideaux. Une excellente idée pour une chambre d’enfants car, on le sait, ils adorent tous jouer avec les rideaux ! « Les couples peuvent aussi se servir de cette zone comme d’une pièce de lecture », ajoute Jean-Pierre. Un lit banquette avec des rangements pour les jeux meuble la pièce.
La salle d’eau a été idéalement placée entre les deux chambres, ce qui permet une meilleure accessibilité et crée également une zone de tampon phonique entre les deux. Le positionnement des sanitaires s’est fait au chausse-pied en raison de la pente. « Nous avons gagné de l’espace au niveau du lavabo en adoptant ce modèle suspendu de chez Alape », explique le pro. La propriétaire a craqué quant à elle sur une micro-mosaïque travaillée en écossais qui recouvre le sol de la douche.
Sol de la douche : Mosaïque de marbre « dentelle noir et blanc » par Peter et Stone chez Céramique Diffusion
Sol de la douche : Mosaïque de marbre « dentelle noir et blanc » par Peter et Stone chez Céramique Diffusion
Avant. Nous regagnons le fond de l’appartement, occupé précédemment par la plus grande des chambrettes. Ce visuel date du début de la démolition, lorsque les poutres ont été débarrassées de leur lattis.
Après. La place de la chambre parentale s’est imposée au fond de l’appartement. Celle-ci dispose ainsi d’une plus grande largeur et d’une vraie tranquillité. Sa charpente apparente, réparée en partie en raison d’anciennes infiltrations d’eau, lui apporte un supplément de charme.
La propriétaire a meublé les lieux avec un lit double en rotin et des dames-jeannes vintage qu’elle a chinées.
Lit : Maisons du Monde
La propriétaire a meublé les lieux avec un lit double en rotin et des dames-jeannes vintage qu’elle a chinées.
Lit : Maisons du Monde
Depuis l’appartement, on a une vue imprenable sur cette tour du centre-ville de Bayonne.
Cette commode recouverte de marbre a été achetée par les propriétaires dans une salle des ventes. « Un lieu parfait pour trouver des meubles de qualité et de caractère à petits prix », estime Jean-Pierre. La bonne idée a été de la faire sabler pour la débarrasser de son vernis foncé et mettre en valeur le travail artisanal de marqueterie. « Quant à la machine à écrire avec son chariot démesuré, si jamais vous avez des informations sur son usage, laissez-nous un commentaire. Elle se trouvait dans le grenier et nous nous sommes beaucoup interrogés sur son usage », transmet l’architecte d’intérieur.
Comme l’appartement dispose d’une unique salle de bains, le propriétaire a souhaité ajouter un lavabo dans la chambre parentale, à la manière d’un cabinet de toilette. Ce lavabo vintage, sur pied en faïence, a été chiné auprès d’amis antiquaires.
Retour vers l’entrée de l’appartement pour découvrir le dernier atout charme des lieux. Il faut emprunter cette petite porte qui se trouve au niveau du salon.
Avant. Qui aurait pu imaginer qu’il serait possible de valoriser en terrasse ce petit pan de toit zingué au niveau de l’appartement sous combles ?
Après. L’intervention d’un professionnel aguerri est toujours un plus sur ce type de projet car il est à même de savoir ce qui peut être validé en termes de bâti, y compris comme ici, en secteur protégé où il a été nécessaire de recueillir l’aval des architectes des bâtiments de France. une terrasse de 15 m² a pu voir le jour pour le bonheur des propriétaires. Recouverte de red cedar, une variété de résineux, elle a été munie de garde-corps pour la sécuriser.
« C’était un projet difficile mais je suis heureux d’avoir défendu l’âme du bâtiment », estime Jean-Pierre Keryhuel. Quant aux propriétaires, ils sembleraient qu’ils voient beaucoup plus souvent leurs enfants et petits enfants éloignés géographiquement, depuis qu’ils leur ont mis à disposition ce charmant appartement sur lequel ils ont craqué. D’où le nom qui en a découlé : « Hemen ongi » (« Bien ici »).
ET VOUS ?
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« C’était un projet difficile mais je suis heureux d’avoir défendu l’âme du bâtiment », estime Jean-Pierre Keryhuel. Quant aux propriétaires, ils sembleraient qu’ils voient beaucoup plus souvent leurs enfants et petits enfants éloignés géographiquement, depuis qu’ils leur ont mis à disposition ce charmant appartement sur lequel ils ont craqué. D’où le nom qui en a découlé : « Hemen ongi » (« Bien ici »).
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Bonjour, Le prix correspond aux missions de la partie démolition jusqu'au lot peinture y compris les phases intermédiaires (plomberie, placo , électricité...) fourniture et pose incluses, hors acquisition du local
superbe !
Un seul mot, magnifique !! De toutes les rénovations vues sur Houzz c'est ma préférée. Un chantier colossal où l'esprit des lieux a su être conservé avec raffinement et simplicité. Bravo à l'architecte et aux propriétaires !!