Avant/Après
Terrasse de la semaine
Avant/Après : À Marseille, une mini-piscine sublime un jardin
Ce charmant petit jardin de ville, tout en dénivelés, retrouve des zones de vie et, point d'orgue, intègre une piscine !
Dans le quartier typique de Saint-Barnabé à Marseille, où fleure bon l’ambiance village, ce jeune couple avec deux enfants a eu le coup de cœur pour une maison ancienne. Le charme du jardin désuet les a particulièrement attirés, bien qu’il soit à l’abandon depuis des années. Après un an de travaux de rénovation, la maison a été modernisée et les propriétaires souhaitent désormais s’attaquer au relooking de l’extérieur. Repérée sur les réseaux sociaux, la société de paysagisme Slowgarden est sollicitée. « Ils nous ont donc demandé de tout faire pour conserver la poésie du lieu qui les avait séduits et décidés à acheter, tout en créant des espaces de vie plus pratiques et ouverts », explique Claire Delahaye tandis que, depuis la maison, nous traversons la véranda surannée pour regagner le jardin.
Avant. Comme toutes les maisons typiques de Saint-Barnabé, celle-ci avait son petit jardin sur le devant, qu’il fallait traverser pour rejoindre l’habitation. Aussi avait-il été pensé avant tout comme une circulation, avec de nombreux massifs bétonnés, des allées et plusieurs escaliers. « Il avait un côté vraiment charmant qui avait fait craquer les propriétaires à l’achat mais après un an passé dans l’endroit, ils estimaient que ce jardin n’était vraiment pas pratique avec tous ces dénivelés et qu’il manquait de zones de vie. Les enfants n’avaient aucun parterre pour jouer au ballon, et il n’y avait pas de terrasse pour s’installer confortablement avec les amis », explique Claire Delahaye de Slowgarden.
Après. Les parents rêvaient de pouvoir ouvrir la porte de la véranda, qui assure la transition entre l’espace à vivre et le jardin, et profiter d’une vie dedans/dehors dès les beaux jours. Quant aux enfants, la piscine était leur rêve absolu.
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Appelée à la rescousse, l’agence de paysagisme Slowgarden étudie le projet et propose cet aménagement, visuel 3D à l’appui. Depuis l’entrée de la maison avec son garage, quelques marches mènent désormais au jardin. Une partie pelouse en contrebas de la piscine offre un endroit aux enfants pour jouer au ballon. Elle s’étend jusqu’à un cabanon existant qui y a été intégré au projet. De l’autre côté de la piscine, à fleur de bassin, une terrasse court jusqu’à la maison qu’elle rejoint de plain-pied. S’y épanouit le salon de jardin pour recevoir les copains. Au centre du jardin prend place le bassin, tel le bijou de la réalisation.
L’étude est pleinement validée par les propriétaires qui mandatent dans la foulée Slowgarden pour le suivi de chantier. Voici le plan vu de haut. La piscine s’est finalement limitée à la taille de 2 x 4,9 m. « Nous sommes restés sous les 10 m² car les propriétaires ne voulaient pas être taxés. Par ailleurs, l’urbanisme impose dans ce quartier que l’on respecte un recul d’au moins deux mètres par rapport aux limites séparatives et un petit bassin était proportionnel par rapport à la taille de ce jardin », explique la paysagiste. À noter également qu’une simple déclaration de travaux suffit pour réaliser une piscine de moins de 10 m² ,contre un dépôt de permis de construire pour une taille supérieure.
La paysagiste Claire Delahaye s’est attachée à transformer en atout le positionnement central du bassin imposé par le PLU de la commune. Ce dernier lui a en effet permis de créer deux zones distinctes et de gérer habilement les dénivelés du jardin. D’un côté, le bassin a été enterré, afin de se retrouver à fleur de terrasse, laquelle sert de plage de piscine.
De l’autre, une partie hors sol accompagne la circulation, plantée de graminées (Imperata cylindrica, Pennisetum, Stipas), du garage jusqu’au cabanon.
Avant. Une pelle mécanique a été grutée par-dessus le mur du jardin pour faciliter l’excavation et enterrer la piscine, qui offre 1,30 m de profondeur d’eau. Le petit bassin aux poissons rouges existant a ainsi été remplacé par une piscine en béton brut coulée sur place, en une seule fois, avec sa plage intérieure et sa margelle préalablement coffrées.
Après. Le béton a été retenu par la paysagiste sur la base des échanges avec les propriétaires : « Ils m’ont montré des photos d’ambiance de type riad. Mes clients aimaient les piscines qui ressemblaient à des bassins, avec une certaine couleur d’eau », explique en effet la paysagiste de Slowgarden qui travaille toujours scrupuleusement l’aspect design de ses projets.
Les piscines en béton ont l’avantage de ne pas faire appel à un liner. Le fond du bassin est directement constitué par le béton brut, sans enduit, rendu étanche par un additif au moment du coulage.
Les piscines en béton ont l’avantage de ne pas faire appel à un liner. Le fond du bassin est directement constitué par le béton brut, sans enduit, rendu étanche par un additif au moment du coulage.
Pour disposer d’un niveau d’eau très haut dans la piscine, comme dans un bassin, la professionnelle a fait le choix d’un « skimmer miroir », cette bouche qui aspire l’eau pour l’emmener vers le filtre à sable. « Toute la technique (moteur, pompe, filtre) a été cachée dans le garage. Il est nécessaire de prévoir un espace de 1 m³ lorsqu’il n’y a pas de système de chauffe comme ici », indique la pro. Claire précise également que, pour sécuriser la piscine, comme il est de rigueur en France, ses clients l’ont équipée d’une alarme.
Dans ce projet, la nature existante a été préservée au maximum, en particulier le massif planté central. Le grand tilleul permet de briser les vues sur un immeuble en face. « La nature atténue aussi les bruits de la ville, apporte naturellement de la fraîcheur et de l’ombrage et c’est esthétique vu de la maison ! », ajoute Claire.
En taillant et supprimant quelques arbres malades, la paysagiste a mis en valeur les plus beaux sujets. Le grand tilleul, caduc, offre de l’ombre agréable en été tout en permettant au soleil de refaire son apparition dans la maison en hiver. Le néflier aux feuilles persistantes, cache les vues de la rue et produit des fruits comestibles que les enfants récoltent à l’automne. À ses pieds, la paysagiste a agrémenté le massif avec des iris, de la gypsophile, des griffes de sorcière, du tradescantia pourpre et des graminées.
Au bord de la piscine s’accroche désormais une grande terrasse, de niveau avec la maison. Elle a été recouverte de bois d’ipé, une essence exotique particulièrement dense, durable et sans échardes. « L’ipé assure à la terrasse une durée d’au moins 20 ans », affirme la pro.
La paysagiste a proposé de conserver le cabanon existant pour profiter de son charme désuet qui apporte au jardin rénové un surcroît d’authenticité. La famille, qui a adoré l’idée, s’en sert avec profit pour stocker ses pots et outils de jardinage.
La paysagiste a proposé de conserver le cabanon existant pour profiter de son charme désuet qui apporte au jardin rénové un surcroît d’authenticité. La famille, qui a adoré l’idée, s’en sert avec profit pour stocker ses pots et outils de jardinage.
La terrasse, de plain-pied avec l’espace à vivre de la maison, le prolonge. Un salon d’extérieur y a été installé : du mobilier outdoor conçu spécialement pour rester dehors toute l’année.
Mobilier de jardin : Habitat
Mobilier de jardin : Habitat
Pour protéger le jardin d’une venelle qui passe le long de la propriété, la paysagiste a dessiné avec son client un brise-vue à claire-voie en tasseaux de pin.
Un yucca, des aloes, un romarin rampant et des stipas égaient le massif au bout de la piscine, tandis qu’en contrebas, le petit olivier qui faisait à l’origine partie du massif central a été déplacé et esthétiquement taillé.
Claire, consciente des problèmes de « bétonisation » excessive du bassin méditerranéen, est toujours partisane de conserver un maximum de végétation et de perméabilité des sols. « Côté terrasse bois, l’eau peut s’infiltrer dans entre les lames pour regagner la pleine terre. Du côté de l’esplanade en gazon, la circulation le long de la piscine est en gravier lourd, du type de celui que l’on emploie pour recouvrir les terrains de pétanque », précise-t-elle.
Que planter autour de sa piscine ?
Claire, consciente des problèmes de « bétonisation » excessive du bassin méditerranéen, est toujours partisane de conserver un maximum de végétation et de perméabilité des sols. « Côté terrasse bois, l’eau peut s’infiltrer dans entre les lames pour regagner la pleine terre. Du côté de l’esplanade en gazon, la circulation le long de la piscine est en gravier lourd, du type de celui que l’on emploie pour recouvrir les terrains de pétanque », précise-t-elle.
Que planter autour de sa piscine ?
Alors que l’ancien jardin était une suite de marches inégales, de plans inclinés et de plates-bandes abandonnées cerclées de bordures tristes, on peut donc maintenant circuler librement, même pieds nus, sur les 143 m² de ce jardin qui ont agrandi d’autant l’espace intérieur. En dépit d’une absence de système de chauffe, la piscine a été hautement étrennée de mai à octobre. Et les enfants de la famille ne sont pas les seuls à en profiter car, depuis que la terrasse est si accueillante, les visites de copains sont beaucoup plus fréquentes.
Paraît-il même que les propriétaires y nagent ! « Une ceinture de nage accrochée à un arbre est très efficace, sans remous, sans consommation électrique et beaucoup plus silencieuse qu’un contre-courant ! », nous a même soufflé la paysagiste.
ET VOUS ?
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Paraît-il même que les propriétaires y nagent ! « Une ceinture de nage accrochée à un arbre est très efficace, sans remous, sans consommation électrique et beaucoup plus silencieuse qu’un contre-courant ! », nous a même soufflé la paysagiste.
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Qui vit ici : C’est le jardin d’une famille
Emplacement : à Marseille dans le quartier Saint-Barnabé
Superficie du jardin : 143 m²
Livraison : été 2020
Durée des travaux : 3 mois
Concepteur paysagiste : Claire Delahaye de Slowgarden
Travaux : entreprise Accent du Sud
Budget : 70 000 euros dont 30 000 euros pour la piscine
Photos : Claire Delahaye