Avant/Après : À Paris, 43 m2 tirent profit d'un long couloir
Que faire d'un couloir qui occupe le quart de la surface de vie ? Réponse dans cet appartement repensé par Tatiana Nicol
Après des années d’expatriation en Suisse puis à Casablanca au Maroc, cette Parisienne rentre au bercail et choisit de s’installer à deux pas du Sacré-Cœur, sur la Butte Montmartre. Pour son premier achat immobilier, elle a jeté son dévolu sur un grand deux-pièces de type haussmannien de 43 m² et fait valider son choix par l’une de ses connaissances, l’architecte d’intérieur et décoratrice Tatiana Nicol. « Même dans son jus cet appartement était très agréable, il avait de bonnes ondes », a estimé cette dernière qui a ensuite présidé à sa rénovation intégrale.
Avant. Au troisième étage sur rue et cour d’un bel immeuble pierres de taille du troisième arrondissement, le 43 m² était lumineux, et avait gardé son cloisonnement d’origine. « Il était déjà beau comme ça mais, pour ma part, je n’aime pas les grands couloirs », estime l’architecte d’intérieur Tatiana Nicol, en se remémorant la circulation qui occupait à elle seule un quart de la surface habitable.
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Après. Si la grand-mère de la propriétaire lui a conseillé de vivre d’abord dans les lieux avant d’envisager des travaux, la jeune femme s’est rangée derrière les conseils de la pro partisane de moderniser d’emblée la distribution. « Nous avons privilégié l’espace de réception en créant une pièce de vie unique et chaleureuse et envisagé le coin nuit tel un cocon avec salle d’eau intégrée », partage-t-elle.
Après. Aux trois-quarts du couloir, après les portes du salon et des toilettes, elle a imaginé une arche maçonnée avec des étagères latérales. Celle-ci rétrécit la longueur de cette circulation en créant un point d’attention intermédiaire. Pour autant, elle n’a pas cassé la longue perspective et a joué à appeler l’œil vers le fond du couloir en le peignant en bleu vif, façon boîte « y compris les portes et le plafond », mentionne-t-elle.
La première partie du couloir que nous ne distinguons pas, a été peinte en gris clair et aménagée avec une colonne de rangement, une banquette et un bureau.
Bleu Marin chez Ressource
La première partie du couloir que nous ne distinguons pas, a été peinte en gris clair et aménagée avec une colonne de rangement, une banquette et un bureau.
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Le cliché est pris depuis la porte de la chambre vers la pièce de vie. À gauche, nous distinguons la porte de la buanderie.
Plus de photos de couloirs bien aménagés sur Houzz
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Après. Afin de créer un espace moderne et chaleureux, la cuisine, anciennement sur cour, a été déplacée dans la pièce de vie, issue de la réunion de la chambre et de l’ancien séjour.
« Impossible de créer un linéaire dépassant les deux mètres pour conserver la cheminée de l’ancienne chambre, d’où l’idée de créer une arrière-cuisine/buanderie dans l’ex dressing, qui sert à stocker une foule de choses et à garder les lieux bien rangés », explique Tatiana.
La fenêtre cintrée a servi de point de départ au motif de l’arche qui se répète dans le couloir et la chambre, adoucissant les passages et créant une harmonie. « Nous retrouvons aussi ce leitmotiv sur les façades Superfront et les poignées de porte de la cuisine », note la pro.
« Impossible de créer un linéaire dépassant les deux mètres pour conserver la cheminée de l’ancienne chambre, d’où l’idée de créer une arrière-cuisine/buanderie dans l’ex dressing, qui sert à stocker une foule de choses et à garder les lieux bien rangés », explique Tatiana.
La fenêtre cintrée a servi de point de départ au motif de l’arche qui se répète dans le couloir et la chambre, adoucissant les passages et créant une harmonie. « Nous retrouvons aussi ce leitmotiv sur les façades Superfront et les poignées de porte de la cuisine », note la pro.
Question déco, la propriétaire s’est fiée à Tatiana, imposant uniquement le réemploi de son mobilier.
En clin d’œil à ses années de vie marocaines, l’architecte d’intérieur a proposé une crédence toute hauteur en zelliges pour délimiter l’espace cuisine. La couleur vibrante du bleu au vert en passant par le brun et le gris, émane de la cuisson au four à bois de ce matériau marocain ancestral vernissé, l’un des plus résistants qui soit à la chaleur et aux projections en cuisine. De discrets détails brillants ajoutent une note de sophistication et d’originalité, à l’instar des deux inserts de laiton parcourant la crédence, des poignées et de la robinetterie.
En clin d’œil à ses années de vie marocaines, l’architecte d’intérieur a proposé une crédence toute hauteur en zelliges pour délimiter l’espace cuisine. La couleur vibrante du bleu au vert en passant par le brun et le gris, émane de la cuisson au four à bois de ce matériau marocain ancestral vernissé, l’un des plus résistants qui soit à la chaleur et aux projections en cuisine. De discrets détails brillants ajoutent une note de sophistication et d’originalité, à l’instar des deux inserts de laiton parcourant la crédence, des poignées et de la robinetterie.
Attachée au matériau céramique et aux zelliges, Tatiana Nicol fait par ailleurs fabriquer artisanalement une ligne d’objets en terre cuite, dont font partie les deux vases boules rouge et crème posés sur la cheminée. Quant aux bougeoirs, c’est la singerie préférée de la pro qui les adore et a les mêmes dans sa maison.
Bougeoirs singe : H&M ; Lampe à poser pied bleu (visible sur photo 1) : Sarah Lavoine
Bougeoirs singe : H&M ; Lampe à poser pied bleu (visible sur photo 1) : Sarah Lavoine
Après. Le côté cuisine/salle à manger a été habillé d’une peinture gris pâle tandis que le salon, peint en blanc, a été voulu le plus lumineux possible.
Comme dans tout l’appartement, notons que les fenêtres ont été changées à l’identique.
Comme dans tout l’appartement, notons que les fenêtres ont été changées à l’identique.
Tatiana était partisane de créer une bibliothèque sur mesure mais la propriétaire était très attachée à son buffet de famille. Elle a d’ailleurs meublé les lieux elle-même, hormis les suspensions qui ont toutes été choisies par l’architecte d’intérieur. Celle-ci, en céramique verte, est une création de Patricia Lobo.
Après. « Nous avons pensé cette chambre comme un cocon cosy », affirme Tatiana Nicol qui n’a oublié aucun des ingrédients pour la faire paraître chaleureuse : un nouveau parquet en chêne, des rideaux en lin ciel et une couverture marocaine sur le lit.
Décorations murales : AM.PM ; Suspension : Maison Paloma
Décorations murales : AM.PM ; Suspension : Maison Paloma
Après. « Comme la propriétaire vit seule, nous n’avons pas cloisonné la salle de bains car l’intimité n’était pas un sujet », affirme Tatiana qui a donc installé le plan vasque et la douche face au lit.
Le meuble vasque a été réalisé en béton ciré avec une crédence de zelliges. Les boîtes ont été ramenées du Maroc par la propriétaire.
Robinetterie : Leroy Merlin ; Vasque : masalledebain.com
Robinetterie : Leroy Merlin ; Vasque : masalledebain.com
La douche, dont l’entrée reprend le motif de l’arche, a été pensée comme un mini-hammam avec son banc et son intérieur entièrement pavés de zelliges. Un rideau évite les projections d’eau.
Pour conclure cette visite, la propriétaire a estimé que le couloir, point noir de cet appartement, était contre toute attente devenu sa zone préférée, grâce à l’astuce de Tatiana Nicol. La pro renchérit : « Le gros défaut de cet appartement s’est effectivement mué en sa plus grande qualité ! »
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
Pour conclure cette visite, la propriétaire a estimé que le couloir, point noir de cet appartement, était contre toute attente devenu sa zone préférée, grâce à l’astuce de Tatiana Nicol. La pro renchérit : « Le gros défaut de cet appartement s’est effectivement mué en sa plus grande qualité ! »
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
Qui habite ici : La propriétaire, 35 ans
Emplacement : Rue Lamarck (Paris XVIIIe)
Superficie : 43 m²
Date des travaux : mars-mai 2020
Architecte d’intérieur et décoratrice : Tatiana Nicol
Budget : 1500 euros/m²
Photos : Marc Ancelle
Anecdote : Ce n’est pas banal, le chantier de cet appartement a commencé le premier jour du confinement et a été mené tambour battant pendant toute sa durée. « Il n’a jamais été interdit de travailler sur place quand le télétravail était impossible ! », justifie Tatiana Nicol qui se rappelle avec bonheur le temps gagné alors en termes de durée de transport.