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Avant/Après : À Paris, une maison métamorphosée pour une famille
En plein XXe, une maison très impersonnelle, de deux étages avec jardin, restructurée et agrémentée pour un jeune couple
Quand ce jeune couple de Parisiens cherche à s’agrandir, il découvre la perle rare entre la porte de Bagnolet et Le cimetière du Père Lachaise : une maison de 200 m² sur trois niveaux avec un jardin de 20 m². Était-ce une maison particulière ? Des bureaux ? Au moment de l’achat, la bâtisse 1930 intégralement peinte et meublée en blanc, leur semble affreusement impersonnelle, un peu comme si les anciens propriétaires ne se l’étaient jamais appropriée. Désirant au contraire imprimer confort et chaleur aux lieux, ils prennent contact dès l’achat avec Anabel Messens, une architecte d’origine flamande qui a monté ses propres bureaux à Paris. À la première visite, celle dont ils ont trouvé les coordonnées sur Houzz, ne tique pas tant sur la stérilité des lieux que sur l’incongruité des circulations. Ayant exposé le problème à ses clients, ils lui donnent carte blanche pour revoir la maison de fond en comble et six mois plus tard, le résultat et à la hauteur de leurs espérances.
Important : La différence de qualité entre les photos avant et après s’explique par le fait que les photos avant sont des photos amateurs, souvent prises par le propriétaire ou le professionnel lui-même, et les photos après sont issues de shootings réalisés par des photographes professionnels.
Important : La différence de qualité entre les photos avant et après s’explique par le fait que les photos avant sont des photos amateurs, souvent prises par le propriétaire ou le professionnel lui-même, et les photos après sont issues de shootings réalisés par des photographes professionnels.
Avant. Il y avait beaucoup de choses idéales dans cette bâtisse : l’agencement de la maison en trois niveaux, l’ouverture du rez-de-chaussée sur le jardin grâce à un plan en L, l’absence presque complète de vis-à-vis, son orientation Nord/Sud, avec le jardin au Sud pour ne citer que celles-ci. Mais les propriétaires ne parvenaient pas à se projeter car le lieu était vaste, les espaces immaculés peu différenciés et, meublés de mobilier de bureau. En outre, ils peinaient à savoir comment aménager le deuxième étage, un plateau vide de 50 m².
Pour l’architecte, il y avait de plus gros défauts : « Comme dans un immeuble, la cage d’escalier placée sur un côté de la bâtisse desservait chaque niveau sans être connectée à ceux-ci. Cela était irrationnel dans le cadre d’une maison familiale car il aurait fallu notamment passer par l’entrée en descendant des chambres en chaussettes pour aller dans le salon », explique-t-elle. Selon elle, le second point noir de la maison, était d’ordre thermique. L’ensemble des ouvertures sur le jardin était de mauvaise facture ou plus aux normes et il faisait une chaleur étouffante dans la maison au moment de la première visite de la pro à l’été 2019.
Rénover une maison des années 1930 : problèmes et solutions
Pour l’architecte, il y avait de plus gros défauts : « Comme dans un immeuble, la cage d’escalier placée sur un côté de la bâtisse desservait chaque niveau sans être connectée à ceux-ci. Cela était irrationnel dans le cadre d’une maison familiale car il aurait fallu notamment passer par l’entrée en descendant des chambres en chaussettes pour aller dans le salon », explique-t-elle. Selon elle, le second point noir de la maison, était d’ordre thermique. L’ensemble des ouvertures sur le jardin était de mauvaise facture ou plus aux normes et il faisait une chaleur étouffante dans la maison au moment de la première visite de la pro à l’été 2019.
Rénover une maison des années 1930 : problèmes et solutions
Après. Avant de réfléchir aux finitions, comme les propriétaires l’avaient d’abord imaginé, Anabel Messens les a amenés à repenser les plans en fonction de l’usage qu’ils souhaitaient faire de leur maison. Comme l’espace, très vaste pour un couple, pouvait se prêter à bien des aménagements, elle les a fait s’interroger sur leur parcours de vie dans l’habitation pour adapter idéalement les lieux à leurs besoins.
« Mes clients imaginaient vivre entièrement de plain-pied tant qu’ils n’avaient pas d’enfant. Ils désiraient réserver le second étage à leurs futurs enfants et ont imaginé la grande pièce sous les toits comme un espace multifonction, à la fois bureau, salon privé, coin lecture et salle de yoga », affirme l’architecte.
Trouvez un architecte sur Houzz
« Mes clients imaginaient vivre entièrement de plain-pied tant qu’ils n’avaient pas d’enfant. Ils désiraient réserver le second étage à leurs futurs enfants et ont imaginé la grande pièce sous les toits comme un espace multifonction, à la fois bureau, salon privé, coin lecture et salle de yoga », affirme l’architecte.
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Après. Les propriétaires désiraient garder une entrée fermée pour ne pas donner une visibilité de l’intérieur de la maison depuis la rue. L’escalier a été extrait de l’entrée et remodelé pour se connecter à la pièce de vie.
Après. Le rez-de-chaussée, occupé par la grande pièce de vie a été imaginé en toute logique comme l’espace de réception. C’est la cuisine qui a été placée tout de suite en entrant, une cuisine toute blanche en quartz Silestone, selon le souhait des maîtres des lieux.
Ceux-ci ne désiraient pas de meubles hauts, aussi s’est-elle épanouie en L, agrémentée par un îlot central. Pour dissimuler le combiné et la cave à vin, Anabel a imaginé des colonnes en chêne qui font transition avec le séjour, car ce matériau était plus chaleureux que le quartz blanc.
Ceux-ci ne désiraient pas de meubles hauts, aussi s’est-elle épanouie en L, agrémentée par un îlot central. Pour dissimuler le combiné et la cave à vin, Anabel a imaginé des colonnes en chêne qui font transition avec le séjour, car ce matériau était plus chaleureux que le quartz blanc.
Attentive au graphisme de l’ensemble, celle-ci a prolongé son dessin en une sorte de Z en chêne, qui strie l’espace depuis la cuisine jusqu’au séjour. Ainsi des étagères dans la cuisine s’ancrent dans les colonnes et se prolongent en enfilade côté salle à manger.
Après. Afin de rendre l’architecture d’origine visible et donner plus de cachet à cette maison, l’architecte a fait décaper des couches et des couches de peinture blanche. Au niveau central de la pièce de vie, deux poteaux soutenant des IPN ont ainsi été mis à jour et l’architecte a voulu profiter de ce cadrage très graphique. Elle l’a donc souligné avec un carreau de ciment au sol sur lequel est venu s’installer le coin repas. Les propriétaires ont choisi eux-mêmes le motif en tapis placé sous la table à manger.
Carreaux de ciment : Mosaic del Sur
Carreaux de ciment : Mosaic del Sur
Afin de chauffer cette immense pièce, l’architecte a récupéré les radiateurs en fonte présents dans la maison pour ne pas faire les frais d’un nouveau système de chauffage. « Les anciens radiateurs ont le meilleur rendement. Les remplacer aujourd’hui coûte très cher pour un résultat de moins bonne qualité », rappelle-t-elle.
Elle les a alignés à gauche de l’escalier et les a fait recouvrir par le menuisier de lamelles aimantées en médium peint. Au-dessus des radiateurs, des vitrines complètent le jeu de graphisme. L’une de ces vitrines sert aujourd’hui de bar aux propriétaires. Deux portes discrètes, sans cadre, mènent aux toilettes et à la buanderie. « Ce pan de mur a été conçu comme une paroi technique. Nous y avons également fait passer le réseau électrique, de sorte à placer trois suspensions au-dessus du piano et le mettre en valeur », ajoute l’architecte.
Elle les a alignés à gauche de l’escalier et les a fait recouvrir par le menuisier de lamelles aimantées en médium peint. Au-dessus des radiateurs, des vitrines complètent le jeu de graphisme. L’une de ces vitrines sert aujourd’hui de bar aux propriétaires. Deux portes discrètes, sans cadre, mènent aux toilettes et à la buanderie. « Ce pan de mur a été conçu comme une paroi technique. Nous y avons également fait passer le réseau électrique, de sorte à placer trois suspensions au-dessus du piano et le mettre en valeur », ajoute l’architecte.
Avant. Le fond de la grande pièce de vie était occupé par une véranda donnant sur le jardin. Un vrai élément de charme en plein Paris, si ce n’est qu’elle était un cauchemar thermique. « Imaginez non une véranda mais un abri de jardin en polycarbonate. Je suppose que c’est la raison pour laquelle la maison n’a jamais été réellement habitée. C’était une fournaise en été, une glacière en hiver », explique la pro.
Après. Pour retrouver le charme des lieux, tout en bénéficiant du confort thermique moderne, il a fallu refaire l’intégralité de la verrière. « Nous avons posé du double vitrage en façade et sur la toiture, couplé avec des stores électriques. Afin de garder des montants fins comme à l’origine, nous avons opté pour de l’acier », explique Anabel.
Après. Dans la véranda, avec sa vue incroyable sur la jungle du jardin, a pris place le salon. Les poutres en bois de la charpente d’origine ont été décapées et reprises par endroits. Associées au nouveau plancher en chêne du sol, elles ont assurément apporté un surcroît de chaleur.
Même si la mission mobilier ne faisait pas partie des attributions de l’architecte, celle-ci a conseillé ses clients, en particulier sur les tailles et les couleurs des meubles. « Je les ai directement placés en 3D sur les plans d’origine », affirme-t-elle. Il ne restait aux propriétaires qu’à aller faire leurs emplettes dans les bonnes enseignes.
Le jardin accessible depuis le salon et la chambre, joue le rôle d’un patio.
Canapé et fauteuils : Habitat ; Buffet : made.com
Canapé et fauteuils : Habitat ; Buffet : made.com
Après. Cette chambre, de plain pied sur le jardin, avait de quoi séduire, surtout à Paris. Les propriétaires voulaient absolument la conserver en rez-de-chaussée plutôt que créer ici leur bureau, comme cela aurait pu être envisagé.
Comme dans le salon, la verrière a dû être entièrement reprise à des fins d’isolation. Le plafond a également été doublé car aucun étage ne limitait ici les déperditions. Pour créer des rangements sans alourdir, la chambre a été habillée d’un meuble bas en enfilade, avec tiroirs, dont le bleu Klein se prolonge en tête de lit. La penderie a été placée dans la salle de bains attenante.
Cette chambre a d’autant attiré les propriétaires qu’il était possible d’annexer un dressing contigu pour le transformer en salle d’eau. Celle-ci a été recouverte de carreaux de ciment formant une bande qui court du sol au mur de la douche. « J’aimais cet effet dynamique de pliure », note l’architecte. Désormais la salle de bains dispose de deux portes, l’une vers la chambre, l’autre vers le salon.
Nous regagnons l’escalier en chêne afin de visiter le premier étage.
Après. Pour mettre à profit le grand palier vide, il a été convenu de l’optimiser avec des rangements sur ses deux côtés. « Cet aménagement permet de redonner de la fonction à la circulation, de la rendre plus intéressante, de l’habiter », note la pro.
Face aux colonnes, ce meuble banquette est l’un des éléments préférés d’Anabel dans cette rénovation. « J’avais envie de donner de la profondeur et de faire quelque chose de semi-transparent pour exploiter le graphisme de l’escalier qui monte au second. En effet, à une heure de la journée, un rai de lumière passe sur cet escalier. Ça faisait un peu sacré, j’ai eu envie de l’encadrer ! », affirme-t-elle.
La baignoire en fonte ancienne avec ses pattes de lion était présente dans la salle de bains. « On l’a gardée car elle était magnifique et en bon état. On l’a recalée et on lui a trouvé une robinetterie vintage adaptée », note Anabel.
Robinetterie : Masalledebain.com ; Carreaux de ciment : Mosaic del Sur
Robinetterie : Masalledebain.com ; Carreaux de ciment : Mosaic del Sur
Chêne massif et carreaux de ciment ont apporté à cette salle de bains un supplément d’âme, en cohésion avec l’harmonie des autres pièces.
Si la première partie de l’escalier était en chêne, la volée qui dessert le deuxième niveau a été recouverte de béton ciré écru. « Nous avons aimé l’idée d’alléger les couleurs plus on montait. Cette croix de la verrière en ligne de mire, ça appelait de la blancheur, encore une fois une idée de sacré », justifie Anabel.
Après. Les verrières ont également été rénovées à cet étage mais pas changées car elles étaient déjà en double vitrage. Des stores californiens à lamelles ont été posés des deux côtés. « Côté rue, ils coupent le petit vis-à-vis, côté sud (jardin) ils tempèrent la luminosité et surtout la chaleur d’été », note la jeune femme.
Après. Question aménagement, les propriétaires désiraient conserver un maximum de place dans la pièce pour organiser éventuellement des cours de yoga. Ils avaient néanmoins besoin d’un bureau pour travailler de temps en temps et imaginaient cette pièce comme leur salon privé. « Nous avons aménagé l’espace en périphérie, en appuyant le bureau au mur de l’escalier et, de l’autre côté, nous avons créé une banquette-coffre en L complétée par une bibliothèque », détaille Anabel.
Pour chauffer la pièce – outre le poêle – les radiateurs en place ont été récupérés. « C’était des radiateurs industriels à ailettes, positionnés à l’origine le long des baies vitrées. C’était très dangereux dans la perspective d’enfants. Nous les avons fixés au mur, ils apportent une touche graphique », explique l’architecte.
L’architecte Anabel Messens garde un excellent souvenir de ce chantier où elle a eu une belle relation de confiance avec les propriétaires et moult défis professionnels motivants. « Ce n’est pas tous les jours que l’on voit une telle maison dans Paris. J’ai particulièrement aimé créer des perspectives, jouer avec les percées de lumière, et inventer des meubles pour mettre en valeur les espaces », a-t-elle conclu.
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Qui vit ici : un jeune couple
Emplacement : dans une maison du XXe arrondissement de Paris
Superficie : maison 200 m² sur trois niveaux (100 en rez-de-chaussée, 50 aux premier et deuxième étages) et jardin 20 m²
Date et durée des travaux : 6 mois de travaux, livraison été 2020
Architecte : Anabel Messens
Budget : 230 000 euros TTC
Crédit photos : Anaïs Nieto
C’était un bien comme il en existe peu en plein Paris et qui ferait rêver nombreux d’entre nous. Selon Anabel Messens, l’architecte, « il s’agissait d’une construction de type industrielle, avec charpente traditionnelle et poutrelles métalliques, qui servait à l’origine d’atelier de rouage – une métallerie fabriquant boulons et engrenages – dans ce quartier où l’artisanat était important ». L’endroit était charmant et on imaginait sans peine que les nouveaux propriétaires soient tombés sous le charme des lieux.