Avant/Après : Abattre les cloisons pour repenser l'espace
Les cloisons de ce 70 m² parisien construit dans les années 1970 ont disparu pour obtenir un espace convivial et modulable
Élodie et Greg attendaient un enfant quand ils ont trouvé ce trois-pièces dans un immeuble des années 60-70, situé dans le quartier des Buttes-Chaumont qu’ils habitaient déjà. Le planning était serré pour achever la rénovation des lieux avant l’arrivée de bébé. Cyrielle Benaïm, de Bän Architecture, a accompagné le jeune couple dans son projet dès la visite de l’appartement parisien, pour l’aider à déceler le potentiel du bien avant l’achat.
« L’avantage des appartements construits dans les années 60-70 est qu’ils sont dépourvus de murs porteurs. Leur structure est étudiée pour ne pas en avoir besoin, grâce à l’utilisation de poteaux et de poutres adaptées. Il est donc très facile d’ouvrir les espaces dans ce type de logement », explique l’architecte. Trois mois seulement lui ont été nécessaires pour transformer les lieux avant la naissance du bébé.
Coup d’œil
Emplacement : Paris, aux Buttes-Chaumont
Propriétaires : Élodie, Greg et leur bébé
Budget : 60 000 euros TTC
Superficie : 70 m²
Durée des travaux : 3 mois
Livraison : 2015
Architecte : Cyrielle Benaïm, Bän Architecture
Photos Après : Bertrand Fompeyrine
« L’avantage des appartements construits dans les années 60-70 est qu’ils sont dépourvus de murs porteurs. Leur structure est étudiée pour ne pas en avoir besoin, grâce à l’utilisation de poteaux et de poutres adaptées. Il est donc très facile d’ouvrir les espaces dans ce type de logement », explique l’architecte. Trois mois seulement lui ont été nécessaires pour transformer les lieux avant la naissance du bébé.
Coup d’œil
Emplacement : Paris, aux Buttes-Chaumont
Propriétaires : Élodie, Greg et leur bébé
Budget : 60 000 euros TTC
Superficie : 70 m²
Durée des travaux : 3 mois
Livraison : 2015
Architecte : Cyrielle Benaïm, Bän Architecture
Photos Après : Bertrand Fompeyrine
AVANT : L’espace de jour de l’appartement était séparé en trois pièces distinctes : une entrée de 6 m², un salon de 18,6 m² et une cuisine de 12 m². L’absence de mur porteur, typique dans les constructions des années 60-70, a permis à l’architecte Cyrielle Benaïm d’abattre toutes les cloisons pour obtenir un seul grand volume lumineux.
APRÈS : Le salon et la cuisine ont été rassemblés pour former une grande pièce à vivre. La nouvelle surface atteint 40 m² grâce à la récupération d’espace supplémentaire à l’emplacement d’une gaine technique.
En dehors de la cuisine, aucune contrainte d’aménagement n’a été imposée. La zone rassemble les coins salon, salle à manger et bureau, dont la disposition peut être modifiée à l’infini.
« Dans cette grande pièce à vivre, seule la cuisine est fixe. Les autres aménagements sont modulables dans le volume en forme de L qui l’entoure. La table à manger a d’abord été placée à l’emplacement actuel du bureau et l’espace salon était plus large. Les propriétaires ont finalement opté pour une autre organisation de la pièce, qui sera sûrement amenée à évoluer en même temps que leur vie de famille », explique l’architecte. Une telle modularité dans l’agencement de la pièce à vivre offre une grande liberté d’aménagement au couple.
En dehors de la cuisine, aucune contrainte d’aménagement n’a été imposée. La zone rassemble les coins salon, salle à manger et bureau, dont la disposition peut être modifiée à l’infini.
« Dans cette grande pièce à vivre, seule la cuisine est fixe. Les autres aménagements sont modulables dans le volume en forme de L qui l’entoure. La table à manger a d’abord été placée à l’emplacement actuel du bureau et l’espace salon était plus large. Les propriétaires ont finalement opté pour une autre organisation de la pièce, qui sera sûrement amenée à évoluer en même temps que leur vie de famille », explique l’architecte. Une telle modularité dans l’agencement de la pièce à vivre offre une grande liberté d’aménagement au couple.
Cyrielle est également intervenue sur le choix des luminaires pour délimiter judicieusement les trois zones sans leur attribuer de fonction précise. « Trois abat-jour en verre identiques éclairent les espaces entrée, salle à manger et salon. Il s’agit d’un matériau très épuré qui se fond dans le décor et ne s’impose pas vis-à-vis de la cuisine, déjà très forte visuellement. »
Suspensions : BHV
Suspensions : BHV
Certains meubles ont été choisis par les propriétaires, les autres leur appartenaient déjà. Celui de la télévision, par exemple, a été chiné sur une brocante par le couple. Avec ses lignes scandinaves, il apporte des touches de couleurs douces dans la décoration de la pièce sans casser le contraste entre le noir de la cuisine et le blanc des murs.
Étagères : Boconcept
Étagères : Boconcept
AVANT : Aménagée tout en longueur, la cuisine d’origine formait comme un grand couloir qui longeait le salon. L’agencement ne facilitait pas la prise de repas en dehors de la pièce, coupée du séjour et située loin de la terrasse.
Les installations étaient vétustes et la circulation dans l’espace n’était pas optimisée. Seul le sol en mosaïque valait la peine d’être gardé : « Nous y avons pensé, notamment pour des raisons budgétaires, mais cela nous bloquait trop pour l’aménagement du nouvel espace. Nous avons fini par opter pour une forme de cuisine carrée. »
Les installations étaient vétustes et la circulation dans l’espace n’était pas optimisée. Seul le sol en mosaïque valait la peine d’être gardé : « Nous y avons pensé, notamment pour des raisons budgétaires, mais cela nous bloquait trop pour l’aménagement du nouvel espace. Nous avons fini par opter pour une forme de cuisine carrée. »
APRÈS : L’espace cuisine a perdu en superficie, mais a gagné sur le plan pratique. Il est passé d’un rectangle de 12 m² à un carré de 9 m². « L’idée était d’avoir une cuisine ouverte plus conviviale. Les propriétaires désiraient néanmoins une zone bien délimitée et séparée des autres zones », se souvient Cyrielle. La peinture noire du sol et du plafond identifie clairement le coin et contraste avec le blanc du reste de la pièce et des suspensions. « Il ne faut pas avoir peur d’utiliser des couleurs fortes sur les murs. Les gens ont généralement l’impression qu’elles vont rapetisser l’espace, mais si les teintes sont bien choisies, elles le mettent en valeur. »
L’estrade contribue aussi à créer une frontière entre la cuisine et le reste. Elle n’était pourtant pas prévue à l’origine du projet : « Les propriétaires voulaient placer l’évier sur l’îlot central, mais nous ne pouvions pas creuser le sol pour faire passer les tuyaux. Nous avons donc créé une marche, que nous n’avions pas prévue à la conception du projet. Elle fait partie des contraintes de chantier. »
L’estrade contribue aussi à créer une frontière entre la cuisine et le reste. Elle n’était pourtant pas prévue à l’origine du projet : « Les propriétaires voulaient placer l’évier sur l’îlot central, mais nous ne pouvions pas creuser le sol pour faire passer les tuyaux. Nous avons donc créé une marche, que nous n’avions pas prévue à la conception du projet. Elle fait partie des contraintes de chantier. »
L’îlot central sépare physiquement la cuisine du reste de la pièce. Il délimite l’espace sans bloquer la circulation autour, contrairement à un bar qui divise les volumes. « Le meuble permet au couple de se retrouver face à ses invités lorsqu’il reçoit et de cuisiner tout en restant connecté avec eux. Des tabourets de bar ont été ajoutés depuis pour un rendu très sympa et convivial », indique Cyrielle.
De plus, le meuble ajoute un plan de travail technique et des rangements tout en dissimulant ce qui se trouve derrière. D’autres placards occupent le mur du fond, où une niche a été créée pour installer les plaques de cuisson. « Il fallait camoufler au maximum les éléments de cuisine pour éviter le désordre dans la pièce à vivre. J’ai donc favorisé des colonnes tout en hauteur contre le mur. »
La cuisine a été pensée pour une vie de famille, dont le rythme ne permet pas toujours d’avoir un appartement parfaitement rangé.
Cuisine : Ikea
De plus, le meuble ajoute un plan de travail technique et des rangements tout en dissimulant ce qui se trouve derrière. D’autres placards occupent le mur du fond, où une niche a été créée pour installer les plaques de cuisson. « Il fallait camoufler au maximum les éléments de cuisine pour éviter le désordre dans la pièce à vivre. J’ai donc favorisé des colonnes tout en hauteur contre le mur. »
La cuisine a été pensée pour une vie de famille, dont le rythme ne permet pas toujours d’avoir un appartement parfaitement rangé.
Cuisine : Ikea
Les meubles de cuisine proviennent de la grande distribution, mais les portes de placard ont été réalisées sur mesure. Elles sont en Valchromat medium teinté dans la masse. « Cette technique à la peinture offre un résultat plus résistant aux accros. La matière étant teintée dans la masse, le meuble ne risque pas de perdre sa couleur en cas de coup. De plus, les portes sur mesure s’adaptent plus facilement à l’existant, notamment aux coffrages », précise Cyrielle.
Le sol est recouvert d’un carrelage imitation parquet, idéal pour les pièces humides. « Visuellement, il est identique au parquet du reste de la pièce, mais ce n’est pas le même matériau. »
Suspensions : PIB
Le sol est recouvert d’un carrelage imitation parquet, idéal pour les pièces humides. « Visuellement, il est identique au parquet du reste de la pièce, mais ce n’est pas le même matériau. »
Suspensions : PIB
Le bois du plan de travail et de la niche apporte de la chaleur à l’ensemble, très graphique et élégant. Le contraste entre le noir et blanc permet un rendu contemporain. Dans sa nouvelle disposition, la cuisine est plus facilement accessible depuis la terrasse et facilite le service des repas en extérieur.
AVANT : L’entrée se trouve au centre de l’appartement. L’espace n’était pas très lumineux car une cloison le séparait du salon. « Quand je rénove un lieu, j’aime bien utiliser le maximum d’espace. Vu le prix du mètre carré à Paris, on n’a pas envie d’avoir 3 m² de couloir qui ne servent à rien. L’objectif a donc été d’optimiser les moindres mètres carrés pour gagner des rangements ou agrandir les pièces », explique Cyrielle.
APRÈS : La cloison qui séparait l’entrée de la pièce à vivre a donc été abattue pour agrandir le volume. Le miroir style verrière atelier optimise la clarté et dissimule un placard pour les manteaux : « La moitié de la cloison du côté de la porte a été démolie pour faire une penderie d’entrée. Le reste a été conservé pour garder le dressing d’origine, situé dans le couloir derrière le mur. »
Choisies par les propriétaires, les étagères blanches rappellent celles de l’espace salle à manger et jouent le jeu du contraste entre le noir et blanc.
Étagères : Boconcept
Étagères : Boconcept
AVANT : La disposition des pièces de l’espace nuit était déjà bien pensée, avec une séparation optimisée. La zone est constituée de deux chambres, d’une salle de bains, de toilettes et d’un dressing. « Nous n’avons pas eu à la réagencer, ce qui était l’un des avantages de l’appartement. »
APRÈS : L’architecte a simplement retiré la porte qui séparait l’espace de nuit du salon, pour ouvrir au maximum les lieux.
Dans l’entrée, le petit meuble près de la porte a été réalisé sur mesure pour cacher le compteur électrique. En Valchromat, comme les façades de la cuisine, il a été pensé pour faire aussi vide-poches.
Dans l’entrée, le petit meuble près de la porte a été réalisé sur mesure pour cacher le compteur électrique. En Valchromat, comme les façades de la cuisine, il a été pensé pour faire aussi vide-poches.
AVANT : À l’image du reste de l’espace nuit, la chambre des parents était bien agencée à l’origine. Le couple souhaitait une ambiance cosy, obtenue en mêlant les tons gris et blanc à l’aspect chaleureux du bois.
APRÈS : L’ancienne armoire a été démontée pour laisser la place à la création de deux placards sur mesure. En plus de dédier des rangements à chacun, ils créent une niche dans laquelle s’insère le lit. Les suspensions permettent de désencombrer les tables de chevet.
« L’espace n’était pas très large et les tablettes ne font que 30 centimètres de largeur. En suspendant les lumières, on a gagné de la place et mis la niche en valeur », explique l’architecte.
Les tables de chevet ont été réalisées à partir de chutes de bois du plan de travail de la cuisine. « Dès que je peux réutiliser des matériaux pour ajouter des choses, je le fais. Les propriétaires ont ainsi gagné deux tables de chevet sur mesure qui ne leur ont rien coûté. »
Tête de lit : Ikea
« L’espace n’était pas très large et les tablettes ne font que 30 centimètres de largeur. En suspendant les lumières, on a gagné de la place et mis la niche en valeur », explique l’architecte.
Les tables de chevet ont été réalisées à partir de chutes de bois du plan de travail de la cuisine. « Dès que je peux réutiliser des matériaux pour ajouter des choses, je le fais. Les propriétaires ont ainsi gagné deux tables de chevet sur mesure qui ne leur ont rien coûté. »
Tête de lit : Ikea
AVANT : La chambre d’enfant faisait, elle aussi, partie des pièces déjà bien organisées. Cyrielle est peu intervenue dans l’espace alors que les propriétaires ne souhaitaient pas trop investir dans des meubles, qui seront amenés à évoluer rapidement pour accompagner la croissance de bébé.
APRÈS : Les parents ont choisi et acheté les meubles eux-mêmes. « Cela ne servait à rien de faire des menuiseries sur mesure alors que le mobilier changera au cours des prochaines années », explique l’architecte qui a simplement suggéré la teinte vert d’eau pleine de douceur qui recouvre les murs.
Meubles : Ikea ; Peinture Teresa’s Green : Farrow & Ball
Meubles : Ikea ; Peinture Teresa’s Green : Farrow & Ball
AVANT : La salle de bains était très vétuste, tant en termes de matériaux que d’électricité. La baignoire était bien placée, mais l’unique petite vasque paraissait insuffisante pour les besoins de la famille. L’architecte a réussi à optimiser l’espace pour y ajouter les équipements demandés par les propriétaires comme le lave-linge, qui ne rentrait pas dans la cuisine, et les deux vasques.
APRÈS : Le lave-linge a pris place sous un plan de travail décroché, réalisé sur mesure. L’espace au-dessus peut être utilisé comme table à langer, et les affaires de toilette de bébé, rangées dans les étagères fixées au mur. De 30 centimètres de diamètre et 11 centimètres de hauteur, les deux vasques ne sont pas très grandes pour ne pas encombrer l’espace. Leur hauteur est également limitée alors que le plan de travail monte déjà de 90 centimètres avec la machine à laver le linge.
Au-dessus, deux miroirs accentuent l’effet de hauteur dans la pièce, renforcé par l’utilisation de suspensions. « Aucun sous plafond n’a été ajouté pour conserver la hauteur de la pièce », explique l’architecte. Les teintes utilisées sont naturelles et apaisantes pour un rendu doux, contemporain et lumineux, à l’image de l’ensemble de l’appartement.
Carrelage : Marazzi ; Meuble vasque : Ikea
Au-dessus, deux miroirs accentuent l’effet de hauteur dans la pièce, renforcé par l’utilisation de suspensions. « Aucun sous plafond n’a été ajouté pour conserver la hauteur de la pièce », explique l’architecte. Les teintes utilisées sont naturelles et apaisantes pour un rendu doux, contemporain et lumineux, à l’image de l’ensemble de l’appartement.
Carrelage : Marazzi ; Meuble vasque : Ikea
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