Avant/Après : Aménagement optimal d'un studio de 22 m2 style 70
Carte blanche pour l'architecte d'intérieur Marie Bonnard qui joue à fond les 70's pour pimper ce studio parisien
Quand ces Parisiens trentenaires récupèrent ce studio de famille au 9ᵉ et dernier étage de leur immeuble années 1970, ils investissent dans sa rénovation intégrale pour s’en servir de pied-à-terre, de bureau d’appoint et de location temporaire. Par bouche-à-oreille, ils confient le projet à Marie Bonnard qui a récemment monté son studio d’architecture d’intérieur et ambitionne de montrer tous ses talents.
Avant. De la première visite du bien, l’architecte d’intérieur Marie Bonnard se souvient à peine des volumes du studio, tant il était encombré par les meubles de famille imposants, en bois foncé, de la personne âgée qui vivait là. La salle de bains vintage avec ses carreaux roses et sa baignoire lui a surtout paru disproportionnée : « Elle occupait un tiers du volume ! » s’exclame-t-elle. Elle garde toutefois un souvenir impérissable de la vue à 180° sur les plus beaux monuments de Paris, de la tour Eiffel aux Invalides, en passant par La Défense, Montmartre et Belleville. « La même vue que depuis le haut de la Tour Montparnasse, car on se situe tout près ! », souffle-t-elle.
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Après. Si les travaux en période post-Covid se sont allongés sur cinq mois en raison des pénuries de matériaux qui se sont enchaînées, la professionnelle estime que ce projet plein de potentiel fut un exercice idéal. « Les maîtres d’ouvrage souhaitaient un écrin doté de toutes les fonctions, y compris un bureau. Ils m’ont donné carte blanche, de l’aménagement à la décoration. Bien que très impliqués et validant très vite tous mes choix, ils m’ont laissée totalement libre et je les remercie pour leur confiance », partage-t-elle.
Résultat, la créativité de l’architecte d’intérieur, qui a travaillé un temps avec la célèbre designer India Mahdavi, n’en a été que décuplée. À l’occasion de cette visite, elle a partagé les étapes de son travail et les choix qui ont transformé ce studio en un petit bijou.
Résultat, la créativité de l’architecte d’intérieur, qui a travaillé un temps avec la célèbre designer India Mahdavi, n’en a été que décuplée. À l’occasion de cette visite, elle a partagé les étapes de son travail et les choix qui ont transformé ce studio en un petit bijou.
Avant. Nous n’avons que très peu de photos de la première visite de Marie, mais voici un visuel de l’entrée d’origine qui donne le ton de l’ensemble.
Après. Après avoir fait ses études en 3D, contrainte uniquement par l’évacuation des toilettes qu’elle aurait peiné à déplacer sur les voiles béton des années 1970, Marie a posé la salle d’eau dans le recoin de l’entrée et transformé l’ancienne salle de bains en alcôve-chambre qui profite de la vue sur Paris. La cuisine a regagné la pièce de vie dont elle crée le fond de scène.
Une fois ce plan validé, elle a élaboré le concept d’agencement sur la base d’un mobilier sur mesure, efficace pour optimiser l’espace au centimètre. « J’ai conçu l’aménagement d’un seul geste, avec une menuiserie sur mesure qui se déroule sur tous les espaces comme d’un seul tenant », développe-t-elle.
Ce mobilier en bois vernis mat part de l’entrée où il recouvre les parois et le plafond, signifiant un sas. Sur la gauche, trois placards servent de vestiaire d’entrée et de dressing. « Nous avons orienté les tringles de face pour pallier le manque de profondeur », indique-t-elle.
Une fois ce plan validé, elle a élaboré le concept d’agencement sur la base d’un mobilier sur mesure, efficace pour optimiser l’espace au centimètre. « J’ai conçu l’aménagement d’un seul geste, avec une menuiserie sur mesure qui se déroule sur tous les espaces comme d’un seul tenant », développe-t-elle.
Ce mobilier en bois vernis mat part de l’entrée où il recouvre les parois et le plafond, signifiant un sas. Sur la gauche, trois placards servent de vestiaire d’entrée et de dressing. « Nous avons orienté les tringles de face pour pallier le manque de profondeur », indique-t-elle.
La pièce de vie en cours de travaux.
Avant la phase d’installation de la menuiserie sur mesure, réalisée sur place par le menuisier de l’entreprise tout corps d’état, la préparation de la surface a demandé beaucoup de soin. « L’électricité surtout a requis de longues heures de travail car dans un immeuble béton il a été ardu de faire des saignées pour cacher les fils », explique Marie.
Avant la phase d’installation de la menuiserie sur mesure, réalisée sur place par le menuisier de l’entreprise tout corps d’état, la préparation de la surface a demandé beaucoup de soin. « L’électricité surtout a requis de longues heures de travail car dans un immeuble béton il a été ardu de faire des saignées pour cacher les fils », explique Marie.
Après. Après la conception du plan et du principe structurel, l’architecte d’intérieur a élaboré le thème déco fort qui signe la réussite de ce projet. « Le fil rouge “années 1970” a été inspiré par l’immeuble. Les parties communes étaient très datées avec leurs céramiques orange et marron. J’ai voulu prolonger cette harmonie », explique-t-elle.
C’est au fil des trouvailles de la pro à l’œil aiguisé que s’est construit ce cadre harmonieux. « J’ai d’abord découvert ces fauteuils de bureau années 1970 dans un vide-grenier à Sète et j’ai su de suite qu’ils iraient ici », partage Marie. Outre sa profession d’architecte d’intérieur, la jeune femme s’adonne en effet à une activité de brocante, Marie Laure Brocante, qui l’amène à chiner fréquemment du mobilier du XXᵉ siècle et de la déco, avec l’une de ses consœurs Laure Chouraqui.
Chaises JSC par Giancarlo Piretti édition Castelli
C’est au fil des trouvailles de la pro à l’œil aiguisé que s’est construit ce cadre harmonieux. « J’ai d’abord découvert ces fauteuils de bureau années 1970 dans un vide-grenier à Sète et j’ai su de suite qu’ils iraient ici », partage Marie. Outre sa profession d’architecte d’intérieur, la jeune femme s’adonne en effet à une activité de brocante, Marie Laure Brocante, qui l’amène à chiner fréquemment du mobilier du XXᵉ siècle et de la déco, avec l’une de ses consœurs Laure Chouraqui.
Chaises JSC par Giancarlo Piretti édition Castelli
Ce fut ensuite au tour du lustre Raak avec ses inserts orange de rejoindre les lieux. L’orange lui a donné l’envie du vert prairie pour créer un contraste fort et enfin, le bois de structure, d’abord pressenti en un clair contreplaqué de bouleau, s’est mué en un okoumé chaleureux, qui soutient mieux le face-à-face avec ces teintes au caractère affirmé. Quant au sol moquetté, il a été remplacé par un lino gris vert assez doux, « un matériau écologique de chez Tarkett à base de fibres de lin très courant dans les années 1970 ».
La cuisine fait une belle taille pour un studio de 22 m². Elle comprend un frigo sous plan, un lave-vaisselle de 45 centimètres et un placard sous évier pour la poubelle et les produits ménagers. À gauche du linéaire, une colonne toute hauteur sert à stocker la vaisselle et l’épicerie.
Cette cuisine créant le point focal de la pièce de vie, se devait d’être raccord avec ce souffle années 1970. Le bois rosé et strié de belles veinures des façades en contreplaqué d’okoumé a été rehaussé par un plan de travail façon paillasse de chimie. « La particularité des carreaux 12×12 de la marque DTiles, ce sont les éléments arrondis que l’on peut acheter à l’unité avec lesquels nous avons créé l’évier en continuité », explique l’architecte d’intérieur qui avait flashé sur ces carreaux depuis longtemps mais attendait le bon projet pour en faire usage.
Cette cuisine créant le point focal de la pièce de vie, se devait d’être raccord avec ce souffle années 1970. Le bois rosé et strié de belles veinures des façades en contreplaqué d’okoumé a été rehaussé par un plan de travail façon paillasse de chimie. « La particularité des carreaux 12×12 de la marque DTiles, ce sont les éléments arrondis que l’on peut acheter à l’unité avec lesquels nous avons créé l’évier en continuité », explique l’architecte d’intérieur qui avait flashé sur ces carreaux depuis longtemps mais attendait le bon projet pour en faire usage.
Des joints orange lui ont semblé idéaux pour ajouter une touche de contraste.
Plus d’idées pour utiliser l’orange en crédence de cuisine
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De part et d’autre de la hotte cheminée, choisie pour son look vintage, la pro a fait réaliser sur mesure par un serrurier deux petites tablettes en alu, posées sur la tranche de la crédence en carreaux de céramique. Quelques verres d’époque, orange et marron, et un vide-poche complètent le décor.
Après. Comme les propriétaires habitent dans le même immeuble, ils ont expressément souhaité un grand bureau pour venir télétravailler au calme lorsque l’appartement ne serait pas loué. D’un même geste, la pro a conçu le bureau sur mesure, se prolongeant en bibliothèque et banquette.
La courbe du bureau qui facilite l’accès à la banquette a été décidée sur place, au moment des travaux. « J’ai été très présente au moment du suivi de chantier pour tout adapter à la perfection », explique la professionnelle.
D’autant qu’il y a eu parfois quelques surprises. « Nous avons vernis mat les surfaces pour protéger le bois, mais l’okoumé boit beaucoup et les fibres se soulèvent à chaque passe. L’entreprise a dû réaliser de nombreuses passes de vernis et poncer à chaque fois pour obtenir ce beau rendu », explique Marie.
Sur le soubassement de la banquette qui forme deux tiroirs, la pro a fait réaliser l’assise sur mesure par le tapissier Atelier Espolin. La banquette a été recouverte d’un tissu Kvadrat vert prairie, de la même collection que l’orange qui recouvre les chaises. Pour contraster, elle a trouvé dans une brocante une table basse d’époque signée Marc Berthier pour Prisunic.
Le tapis, quant à lui, fait la joie de la pro qui l’a déniché dans une autre brocante alors que le projet touchait à sa fin. « C’est un tapis Desso années 1970 qui reprend en orange les veines de l’okoumé. Il était fait pour cette pièce ! »
Tissu Kvadrat Pro3 by Finn Sködt couleurs 934 (vert) et 434 (orange)
Le tapis, quant à lui, fait la joie de la pro qui l’a déniché dans une autre brocante alors que le projet touchait à sa fin. « C’est un tapis Desso années 1970 qui reprend en orange les veines de l’okoumé. Il était fait pour cette pièce ! »
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Après. « Nous avons voulu créer un cocon, façon cabane », affirme Marie. Pour installer le lit de 160 centimètres de large que souhaitaient les propriétaires, il a fallu réduire au maximum les autres fonctions, le dressing en tête de lit (45 centimètres de profondeur) et les toilettes cachées derrière la porte sans cadre (70 centimètres de large). « Mais tout fonctionne et il y a finalement un maximum de rangement pour un 22 m² » rappelle Marie.
Au-dessus du lit, de nombreux placards profonds de 160 centimètres créent un important volume de stockage.
Une petite niche a même été prévue au-dessus du lit pour créer une table de nuit. « L’applique elle aussi chinée provient d’une ancienne caravane », précise Marie.
Après. La mini-salle de bains s’est installée dans ce volume et pour pallier son étroitesse, l’architecte d’intérieur a décidé de miser sur le design. Elle a donc imaginé la petite salle d’eau en carreaux DTiles, assortis à ceux de la cuisine, en mettant l’accent sur les éléments arrondis qui font tout le charme de cette céramique. La marque commercialise même un carreau avec porte-gobelet intégré qui fait ici son petit effet.
« Il a fallu tout calepiner en amont pour que les découpes tombent parfaitement et le carreleur en a bavé », témoigne la pro.
Expert : Pourquoi travailler avec un carreleur professionnel ?
Expert : Pourquoi travailler avec un carreleur professionnel ?
Mais le résultat s’est montré à la hauteur des espérances, tant de Marie que des propriétaires, et l’investissement et la prise de risques de l’architecte d’intérieur ont payé. « La locataire qui habite ici en ce moment a fait venir une amie. Dans la foulée, celle-ci m’a appelée pour que je refasse son loft. Nous sommes en cours de projet », partage Marie Bonnard pour conclure.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
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Qui habite ici ? c’est le pied-à-terre d’un couple de trentenaires
Emplacement : près de la tour Montparnasse
Livraison : novembre 2021 après 5 mois de travaux
Superficie : 22 m²
Architecte d’intérieur : Marie Bonnard de Studio Marie Bonnard
Budget : 50 000 euros TTC (dont 20 000 euros de menuiserie sur mesure et 10 000 euros de carrelage fourniture + pose)
Crédit photos : Clarisse Gallois