Avant/Après : Bel haussmannien redécoré façon wabi-sabi à Paris
Découvrez ce style riche de sens et plein de bon sens, comme la professionnelle qui l'a mis en œuvre dans ce 200 m²
En découvrant le travail inspirant de l’architecte d’intérieur Camille Grenu centré sur le style wabi-sabi, une famille désireuse de s’installer dans un grand haussmannien quelque peu défraîchi décide de faire appel à ses services pour un home staging empreint d’une douceur riche de sens. La transformation de leur nouvel espace de vie est aussi saisissante qu’inspirante.
« Lorsque leurs enfants étaient plus jeunes, ils ont préféré vivre dans une belle maison aux portes de Paris mais, lorsqu’ils ont commencé à entrer dans des grandes écoles, ils se sont dit que c’était le bon moment de revenir vivre dans la capitale », explique l’architecte Camille Grenu qui nous a fait faire la visite. Toutefois, avant cela, il a été nécessaire de pimper l’appartement fortement défraîchi par une dizaine d’années de mises en location successives, et en priorité la partie jour. Les chambres pourraient attendre une seconde vague de travaux.
Les propriétaires ont découvert le travail de l’architecte d’intérieur Camille Grenu via un article sur un précédent projet et sont tombés amoureux de la douceur lumineuse, un brin vintage, qui enveloppe les intérieurs qu’elle conçoit. « Ils ont carrément demandé mon numéro à mon amie Billie Blanket ! », souffle-t-elle. Cette professionnelle se plaît à décliner le style Wabi-sabi, reconnaissable entre mille, dans les rénovations qu’elle orchestre.
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Les propriétaires ont découvert le travail de l’architecte d’intérieur Camille Grenu via un article sur un précédent projet et sont tombés amoureux de la douceur lumineuse, un brin vintage, qui enveloppe les intérieurs qu’elle conçoit. « Ils ont carrément demandé mon numéro à mon amie Billie Blanket ! », souffle-t-elle. Cette professionnelle se plaît à décliner le style Wabi-sabi, reconnaissable entre mille, dans les rénovations qu’elle orchestre.
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Photo Avant
Avant. Passé l’entrée à la décoration inexistante où nous avons aperçu sur la gauche la porte du bureau, laissant derrière nous le couloir des chambres, nous avons tourné à angle droit dans le couloir qui dessert le salon à gauche, la cuisine au fond à droite et une buanderie en face.
Si les bases étaient magnifiques avec tout l’apparat des haussmanniens – parquet, cimaises et moulures, plafonds hauts et cheminées de marbre –, en revanche, certains éléments dérangeaient beaucoup les nouveaux habitants des lieux. « Les vitres des portes intérieures avaient toutes été remplacées par des miroirs par l’ancien propriétaire. En plus de trouver ça bling, ils n’aimaient pas du tout car cela bloquait les perspectives et la lumière. Ils détestaient aussi tous les spots qui parsemaient les plafonds. Ils souhaitaient retrouver du charme », partage Camille.
Si les bases étaient magnifiques avec tout l’apparat des haussmanniens – parquet, cimaises et moulures, plafonds hauts et cheminées de marbre –, en revanche, certains éléments dérangeaient beaucoup les nouveaux habitants des lieux. « Les vitres des portes intérieures avaient toutes été remplacées par des miroirs par l’ancien propriétaire. En plus de trouver ça bling, ils n’aimaient pas du tout car cela bloquait les perspectives et la lumière. Ils détestaient aussi tous les spots qui parsemaient les plafonds. Ils souhaitaient retrouver du charme », partage Camille.
Après. La photo ci-dessus est prise depuis la buanderie et regarde vers l’entrée. « C’était très wabi-sabi de récupérer et réagencer les belles pièces de famille de ces propriétaires, car l’un de nos principes est d’acheter et de jeter le moins possible. Il y a une parenté certaine de ce style avec l’essentialisme », expose Camille alors que nous découvrons, sublimée, la circulation en L qui dessert les pièces de vie. Le premier plan est mis en valeur par une console Louis XVI et un miroir haussmannien déplacés de l’ancien séjour.
Comment adopter le wabi-sabi dans un intérieur ?
Comment adopter le wabi-sabi dans un intérieur ?
Style décoratif inspiré par la philosophie japonaise, le wabi-sabi met en valeur l’imperfection, la patine du temps et la simplicité des matériaux. C’est un style chargé de sens qui rappelle que la perfection n’est pas nécessaire pour créer le beau, que chaque objet a son propre charme unique. « Ce style nous invite à ralentir, à apprécier les choses telles qu’elles sont, et à trouver la beauté dans l’usure et l’irrégularité et même dans un simple bouquet de fleurs séchées », confirme Camille.
Et pour ralentir, quoi de mieux qu’évoquer la douceur et la nature ? « Ce qui a fait cette entrée, c’est ce papier peint qui représente un paysage d’arbres enneigés. Il a été fabriqué sur mesure à partir d’un tableau au fusain que j’avais présenté à mes clients et qu’ils ont adoré. Il est poétique à souhait ! », s’enthousiasme-t-elle.
Pour compléter cette ambiance tout en douceur, la professionnelle n’a pas hésité à convoquer différentes inspirations qu’elle apprécie. Une touche de scandinave avec l’armoire parisienne qu’elle a repeinte en blanc ou la mise en lumière confiée à un chemin de suspension nuages de chez Celine Wright. « Ils avaient déjà deux de ces luminaires dans le séjour, lesquels m’ont donné une bonne idée pour remplacer tous les spots », explique-t-elle.
Dans la suspension florale ou la grande lampe à poser, on retrouve davantage des accents cycladiques, une autre des ambiances authentiques appréciées par la pro, tandis que le sacré de Birmanie de la famille se délecte quant à lui du moelleux du tapis.
Pour compléter cette ambiance tout en douceur, la professionnelle n’a pas hésité à convoquer différentes inspirations qu’elle apprécie. Une touche de scandinave avec l’armoire parisienne qu’elle a repeinte en blanc ou la mise en lumière confiée à un chemin de suspension nuages de chez Celine Wright. « Ils avaient déjà deux de ces luminaires dans le séjour, lesquels m’ont donné une bonne idée pour remplacer tous les spots », explique-t-elle.
Dans la suspension florale ou la grande lampe à poser, on retrouve davantage des accents cycladiques, une autre des ambiances authentiques appréciées par la pro, tandis que le sacré de Birmanie de la famille se délecte quant à lui du moelleux du tapis.
Photo Avant
Avant. La salle à manger forme une grande pièce double avec le séjour, desservie par le couloir d’entrée en L. Ce sont ces luminaires qui ont été déplacés par la professionnelle dans l’entrée.
Après. Dans la salle à manger, la décoration a été pensée pour prolonger le cheminement. « L’idée était de créer depuis l’entrée une déambulation comme dans un musée, rythmée par le paysage mural et le chemin de luminaires », explique Camille.
Plus d’idées pour aménager une salle à manger sur Houzz
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Le papier peint Romantic River a été posé en miroir de celui de l’entrée pour ouvrir l’espace et démultiplier les perspectives, tandis que le tapis, au motif proche de celui où s’alanguissait le chat, évoque l’eau qui coule d’une pièce à l’autre.
Notons que l’évocation des éléments naturels tels que l’eau, la nature, la pierre, le bois… sont intimement liés au wabi-sabi qui cherche à créer une atmosphère de sérénité et de connexion avec la nature. « Ces éléments évoquent la simplicité, l’harmonie et l’équilibre, des valeurs essentielles à ce style », confirme Camille.
Notons que l’évocation des éléments naturels tels que l’eau, la nature, la pierre, le bois… sont intimement liés au wabi-sabi qui cherche à créer une atmosphère de sérénité et de connexion avec la nature. « Ces éléments évoquent la simplicité, l’harmonie et l’équilibre, des valeurs essentielles à ce style », confirme Camille.
Photo Avant
Avant. Le salon est contigu à la salle à manger sur laquelle il s’ouvre par une double porte.
Après. Avec un salon haussmannien qui a gardé ses ornements comme ici, il suffit de peu de chose pour lui redonner de la superbe. Ici, Camille a tout misé sur la suspension centrale, façonnée avec une accumulation d’abat-jour en plissés façon origami, et sur de beaux objets déco artisanaux.
Le reste du mobilier du séjour a été réagencé tandis que deux bergères et une commode de famille ont été peintes façon bois brûlé, apportant du contraste à ce décor immaculé.
« Le shou sugi ban est une technique japonaise traditionnelle de carbonisation du bois », explique l’architecte d’intérieur. Dans cette technique qui protège le bois des xylophages ressurgit l’évocation de la beauté dans l’usure du temps, un concept clé du style wabi-sabi. « Le style wabi-sabi prône l’idée de l’impermanence et du cycle de la vie. Les objets qui par leur patine marquent l’évolution du temps créent une esthétique de l’imperfection et de l’authenticité chère à ce style », décrypte la professionnelle.
« Le shou sugi ban est une technique japonaise traditionnelle de carbonisation du bois », explique l’architecte d’intérieur. Dans cette technique qui protège le bois des xylophages ressurgit l’évocation de la beauté dans l’usure du temps, un concept clé du style wabi-sabi. « Le style wabi-sabi prône l’idée de l’impermanence et du cycle de la vie. Les objets qui par leur patine marquent l’évolution du temps créent une esthétique de l’imperfection et de l’authenticité chère à ce style », décrypte la professionnelle.
Photo Avant
Avant. Tout de suite en entrant sur la droite se trouvait le bureau des propriétaires, une grande pièce agréable sur parquet en point de Hongrie. « C’est une pièce très importante car Monsieur est professeur de philosophie. Il travaille souvent à son bureau et possède beaucoup de livres », explique Camille. Cette grande armoire blanche était un lit placard, utile pour faire coucher les amis de passage.
Après. L’armoire-lit encombrante a été remplacée par un canapé convertible moelleux, lequel confère plus de polyvalence à l’espace. « Le canapé sert au couchage d’appoint ou de coin lecture à Monsieur lorsqu’il ne s’installe pas à son bureau », explique Camille.
Photo Avant
Avant. En face, sur la gauche en entrant, la grande bibliothèque du bureau était composée par un ensemble de Billy (Ikea).
Après. Afin de rajeunir le bureau de famille, l’architecte d’intérieur l’a repeint façon bois brûlé, comme les meubles évoqués du salon. « Nous avons également ramené d’une autre pièce cette console en bois d’ébène en forme de visage. Elle s’accordait bien avec le fond chocolat qui fait transition », explique Camille.
Sur le mur, un ensemble de bibliothèques String a remplacé les bibliothèques premier prix. Ces icônes du design scandinave modulables permettent de belles compositions légères et graphiques. Au sol, le tapis, identique à celui de l’entrée, renforce l’harmonie entre les espaces.
Sur le mur, un ensemble de bibliothèques String a remplacé les bibliothèques premier prix. Ces icônes du design scandinave modulables permettent de belles compositions légères et graphiques. Au sol, le tapis, identique à celui de l’entrée, renforce l’harmonie entre les espaces.
Photo Avant
Avant. Au fond à droite du couloir, nous finissons la visite par la cuisine. Ancienne cuisine Schmidt réalisée en son temps sur mesure, elle était de bonne facture, mais rien ne plaisait plus aux propriétaires.
Après. La cuisine fut l’un des gros morceaux de la mission de Camille Grenu. « Puisque le mot d’ordre était de la redécorer avec un budget limité, cela nous défendait de repartir d’une page blanche », partage-t-elle.
Pour capitaliser sur l’existant, il n’y avait pas trente-six solutions : « On pouvait relaquer les façades, mais un vrai beau thermolaquage en chambre étanche coûte cher. Ou alors envisager de tout replaquer, ce que l’on a fait finalement ».
Camille admire le travail de Reinel, son chef de chantier, qui a replaqué les façades de la cuisine en contreplaqué d’okoumé. « Il me suit sur de nombreux chantiers et a des doigts d’or », souffle-t-elle. L’essence de bois exotique, aux nuances rosées et à la belle veinure, confère une atmosphère douce et une chaleur très agréable à la pièce.
Pour capitaliser sur l’existant, il n’y avait pas trente-six solutions : « On pouvait relaquer les façades, mais un vrai beau thermolaquage en chambre étanche coûte cher. Ou alors envisager de tout replaquer, ce que l’on a fait finalement ».
Camille admire le travail de Reinel, son chef de chantier, qui a replaqué les façades de la cuisine en contreplaqué d’okoumé. « Il me suit sur de nombreux chantiers et a des doigts d’or », souffle-t-elle. L’essence de bois exotique, aux nuances rosées et à la belle veinure, confère une atmosphère douce et une chaleur très agréable à la pièce.
Au centre de la cuisine, l’architecte d’intérieur a capitalisé sur de beaux meubles de famille design : une table Tulip au plateau de marbre et des chaises Breuer cannées. « J’adore ce coin qui crée comme une seconde salle à manger », explique-t-elle.
La touche finale pour définitivement moderniser la cuisine est l’application de béton ciré Cocomilk de Mercadier sur le sol et le plan de travail. Cet enduit millimétrique très résistant, appliqué par talochage, permet de relooker les surfaces durablement pour une apparence plus contemporaine que le carrelage années 1980 et les plans de travail en bois.
La touche finale pour définitivement moderniser la cuisine est l’application de béton ciré Cocomilk de Mercadier sur le sol et le plan de travail. Cet enduit millimétrique très résistant, appliqué par talochage, permet de relooker les surfaces durablement pour une apparence plus contemporaine que le carrelage années 1980 et les plans de travail en bois.
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Photo Avant
Avant. Autre visuel de la cuisine avant travaux.
Après. Le home staging des pièces de vie de ce magnifique appartement parisien s’est élevé à 50 000 euros, soit 500 euros du m² honoraires compris. Ce tarif très raisonnable a été rendu possible en s’appuyant largement sur l’existant, ce que prône justement le style wabi-sabi. Camille, forte de ses valeurs authentiques et du positionnement de son agence d’architecture d’intérieur, n’aurait-elle pas finalement trouvé l’équation idéale pour une architecture intérieure durable ?
Plan de la surface concernée par le relooking
C’est en tout cas ce qu’en ont pensé les propriétaires des lieux qui lui ont laissé un commentaire élogieux sur la page de son profil Houzz en ligne, soulignant en particulier une « esthétique poétique très réussie » !
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
C’est en tout cas ce qu’en ont pensé les propriétaires des lieux qui lui ont laissé un commentaire élogieux sur la page de son profil Houzz en ligne, soulignant en particulier une « esthétique poétique très réussie » !
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
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Qui vit ici ? Une famille avec trois grands adolescents
Emplacement : Quartier Saint-Ferdinand (Paris 17ᵉ)
Superficie : appartement de 200 m². Superficie concernée par le home staging : 100 m²
Date des travaux : novembre 2023 à janvier 2024
Architecte d’intérieur : Camille Grenu de Projet Wabi-sabi
Budget (honoraires inclus) : 50 000 euros (dont 26 000 euros de travaux et le reste pour l’ameublement/décoration)
Photos : Juan Jerez
Nous grimpons les étages d’un immeuble remarquable du quartier Saint-Ferdinand, dans le 17ᵉ arrondissement de Paris, pour découvrir un logement de plus de 200 m² appartenant à un couple avec trois enfants. Ce grand haussmannien typique était en leur possession depuis de nombreuses années.