Visites Privées
Avant/Après : Ce 13 m2 idéalement agencé s'offre de vrais WC
Aux portes de Paris, cette chambre de service biscornue a été optimisée en studette avec des sanitaires confortables
Ce chantier de rénovation d’une studette de 13 m² aux portes de Paris aurait dû prendre trois mois. Il a duré un an. Et ce, bien que le couple de propriétaires ait pris le soin de s’entourer d’une spécialiste de la rénovation, et plus spécifiquement des petites surfaces. Ils l’avaient d’ailleurs repérée sur Houzz, via un reportage sur une problématique similaire. « Entre le Covid qui a imposé une succession des équipes, les temps d’approvisionnement des fournitures affreusement rallongés et surtout, dans ce cas précis, les problèmes de copropriété, ce fut un peu le chantier de l’enfer », résume Aude Groshaeny qui malgré l’adversité a signé une mini-surface parfaitement optimisée.
Avant. Bien placée juste à côté du métro Sablons, à Neuilly, la studette est une ancienne chambre de bonne, plutôt agréable, bien que sa forme trapézoïdale ne soit pas des plus classiques. Orientée cour, au septième étage avec ascenseur d’un très bel immeuble pierres de taille, elle dispose en effet de deux vraies fenêtres avec une vue dégagée.
Équipée d’un lit, d’une kitchenette et d’un carré douche, son gros point noir est son absence de toilettes. « Il fallait monter au 8e pour aller faire pipi ! », se remémore Aude Groshaeny l’architecte d’intérieur.
Équipée d’un lit, d’une kitchenette et d’un carré douche, son gros point noir est son absence de toilettes. « Il fallait monter au 8e pour aller faire pipi ! », se remémore Aude Groshaeny l’architecte d’intérieur.
Après. En raison de la forme biscornue de la chambre où aucun angle n’était droit, il a fallu triturer l’espace dans tous les sens et ce n’est qu’au bout du neuvième plan, de multiples 3D et autant d’allers retours avec les propriétaires, que la nouvelle configuration des lieux est apparue fluide.
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Avant. La studette était louée depuis de nombreuses années et n’avait fait l’objet d’aucuns travaux, hormis les réfections successives du plafond en raison de dégâts des eaux récurrents. Les propriétaires souhaitaient la faire rénover pour leur fille aînée, une étudiante de 20 ans.
En cours de travaux.
La surface curée montre mieux les points noirs qui ont poussé le couple à faire appel à une professionnelle : les fenêtres fuyantes, les anciennes infiltrations au plafond, les canalisations apparentes (y compris celles des voisins !) ou encore l’angle aigu formé par la pièce et difficile à aménager.
La surface curée montre mieux les points noirs qui ont poussé le couple à faire appel à une professionnelle : les fenêtres fuyantes, les anciennes infiltrations au plafond, les canalisations apparentes (y compris celles des voisins !) ou encore l’angle aigu formé par la pièce et difficile à aménager.
Après. Au fil des études 3D, l’architecte d’intérieur n’a pas fondamentalement bouleversé le plan initial, mais lui a apporté de sérieuses améliorations. Sur le mur le plus long, elle a réussi à intégrer, en plus du lit, un dressing digne de ce nom et un espace de travail. « Un vrai bureau de 120 cm faisait totalement défaut, mais était indispensable à une étudiante », justifie-t-elle.
Impossible de placer le lit dans l’angle aigu. Aude a cherché à l’exploiter et gommer visuellement ce défaut en faisant réaliser un bureau sur mesure à partir d’un caisson Ikea et d’un plateau en contreplaqué de hêtre.
« Le menuisier de la société ELM BAT a soigné les détails avec une découpe en arrondi qui reprend le dessin des joues du lit Ikea », nous fait remarquer celle qui a fait les Beaux-Arts et a gardé un faible pour les lignes parfaites.
Pour limiter le budget, la plupart des meubles ont été choisis chez Ikea. Le lit-banquette est un modèle malin qui passe d’une à deux places en tirant simplement sur le sommier. « Et en plus, son soubassement renferme deux tiroirs », ajoute Aude, fière d’avoir réussi à intégrer un lit double dans une si petite surface.
Lit : Flekke, chez Ikea
Impossible de placer le lit dans l’angle aigu. Aude a cherché à l’exploiter et gommer visuellement ce défaut en faisant réaliser un bureau sur mesure à partir d’un caisson Ikea et d’un plateau en contreplaqué de hêtre.
« Le menuisier de la société ELM BAT a soigné les détails avec une découpe en arrondi qui reprend le dessin des joues du lit Ikea », nous fait remarquer celle qui a fait les Beaux-Arts et a gardé un faible pour les lignes parfaites.
Pour limiter le budget, la plupart des meubles ont été choisis chez Ikea. Le lit-banquette est un modèle malin qui passe d’une à deux places en tirant simplement sur le sommier. « Et en plus, son soubassement renferme deux tiroirs », ajoute Aude, fière d’avoir réussi à intégrer un lit double dans une si petite surface.
Lit : Flekke, chez Ikea
Au-dessus du bureau, casiers et cimaises suspendus accessoirisent les murs en ajoutant quelques rangements et de l’animation. « Les étagères à tableau sont intéressantes pour les étudiants ou pour la location car elles permettent de faire varier sa déco sans refaire de trous aux murs », affirme Aude.
Notons que préalablement, la surface a été rénovée de fond en comble, les fenêtres et le plancher changés et les murs préparés avec de la toile de verre enduite « pour que l’on ne voie pas la trame de la toile et que néanmoins les fissures ne réapparaissent pas dans le temps ».
Au cours des travaux, l’architecte d’intérieur a fait attention à gommer les détails désagréables comme les colonnes d’eau descendantes ou le décroché de la poutre du plafond afin que l’espace paraisse plus fluide. « Nous avons plaqué le contour de la grande fenêtre et la première partie du plafond depuis l’entrée pour limiter les décrochés sans perdre trop d’espace et en avons profité pour intégrer les nouveaux réseaux électriques et les éclairages », détaille-elle.
Notons que préalablement, la surface a été rénovée de fond en comble, les fenêtres et le plancher changés et les murs préparés avec de la toile de verre enduite « pour que l’on ne voie pas la trame de la toile et que néanmoins les fissures ne réapparaissent pas dans le temps ».
Au cours des travaux, l’architecte d’intérieur a fait attention à gommer les détails désagréables comme les colonnes d’eau descendantes ou le décroché de la poutre du plafond afin que l’espace paraisse plus fluide. « Nous avons plaqué le contour de la grande fenêtre et la première partie du plafond depuis l’entrée pour limiter les décrochés sans perdre trop d’espace et en avons profité pour intégrer les nouveaux réseaux électriques et les éclairages », détaille-elle.
En revanche, la poutre qui courait au mur en diagonale a été conservée pour ajouter un motif graphique, personnalisant la zone bureau.
Autre joli détail, la double tringle pour retenir le rideau en chanvre tout en absorbant le dénivelé. « On m’a dit que la tringle supérieure ne servait à rien mais au contraire, elle donne de l’élan visuellement, appelle le regard vers le haut. Ce n’est pas parce qu’un espace est petit qu’il ne faut pas lui ajouter quelques éléments travaillés, bien au contraire ! », estime-t-elle.
Plus de photos de petits espaces bien aménagés sur Houzz
Autre joli détail, la double tringle pour retenir le rideau en chanvre tout en absorbant le dénivelé. « On m’a dit que la tringle supérieure ne servait à rien mais au contraire, elle donne de l’élan visuellement, appelle le regard vers le haut. Ce n’est pas parce qu’un espace est petit qu’il ne faut pas lui ajouter quelques éléments travaillés, bien au contraire ! », estime-t-elle.
Plus de photos de petits espaces bien aménagés sur Houzz
Avant. Face au lit, la kitchenette était surplombée par le ballon d’eau chaude apparent.
En cours de chantier.
La colonne d’évacuation et les conduits de cheminée passaient à droite de la cuisine créant des particularités peu esthétiques.
La colonne d’évacuation et les conduits de cheminée passaient à droite de la cuisine créant des particularités peu esthétiques.
Après. De l’emplacement des canalisations ont découlé ceux de la cuisine et de la salle d’eau. Comme l’architecte d’intérieur n’aimait pas l’idée de voir la cuisine depuis le lit, elle l’a tournée à 90° le long du cloisonnement de la salle d’eau. « J’ai fait bien des 3D pour parvenir à ce résultat mais c’était vraiment la bonne idée de cette studette ! », considère-t-elle avec le recul.
Pour souligner cette « boîte technique » et donner du peps à la petite surface, la pro a invité les propriétaires à user de la couleur. « Ils étaient sensibles à la palette de couleurs bleu/vert et nous nous sommes amusés avec ces tons », explique-t-elle.
Pour souligner cette « boîte technique » et donner du peps à la petite surface, la pro a invité les propriétaires à user de la couleur. « Ils étaient sensibles à la palette de couleurs bleu/vert et nous nous sommes amusés avec ces tons », explique-t-elle.
La cuisine a été fabriquée à partir de caissons Ikea, de portes colorées de chez Plum Kitchen et d’un plan de travail stratifié. Le ballon extra-plat occupe le placard en haut à gauche. Le réfrigérateur celui en bas à droite.
Pour offrir un plan de travail à usage modulaire, le choix a été fait d’une plaque de cuisson à induction amovible de chez Boulanger.
Pour offrir un plan de travail à usage modulaire, le choix a été fait d’une plaque de cuisson à induction amovible de chez Boulanger.
Le menuisier a complété la cuisine par une mini-table à manger arrondie en contreplaqué de hêtre. Il a également façonné deux étagères dans le même style pour ajouter des rangements supplémentaires. « Et les tabourets jaunes c’est pour la note ensoleillé ! », glisse la pro.
Avant. Le carré douche avec lavabo était cloisonné à l’entrée. On aperçoit le compteur d’eau et le tableau électrique sur la cloison.
Les toilettes, grandes absentes, sont restées longtemps le sujet brûlant de cette rénovation, faisant perdre un temps précieux dans son avancement. Jusqu’à très tardivement et alors même que le chantier était entamé, leur positionnement a en effet posé question…
Les toilettes, grandes absentes, sont restées longtemps le sujet brûlant de cette rénovation, faisant perdre un temps précieux dans son avancement. Jusqu’à très tardivement et alors même que le chantier était entamé, leur positionnement a en effet posé question…
En cours de chantier.
Le propriétaire redoutait l’installation d’un sanibroyeur qu’il accusait de pouvoir se boucher et la copropriété y était d’ailleurs fermement opposée. Le couple a préféré miser sur le rachat d’un petit triangle de surface contigu à la chambre, une partie commune contenant des toilettes à la turque désaffectées (voir plans en fin d’article). Mais contre toute attente, lors de l’assemblée extraordinaire qu’ils avaient convoquée, la copropriété a refusé de leur vendre ce mètre carré. « Alors que nous nous étions démenés six mois et que tout le monde avait donné son accord oralement ! », s’indigne encore l’architecte d’intérieur.
Celle-ci, tenace, n’a pas quitté les lieux sans emporter l’autorisation d’installer des toilettes classiques dans la surface et de se raccorder à la colonne de l’immeuble. « C’était vraiment la meilleure solution car les toilettes sur le palier c’est le comble de l’inconfort et du manque d’intimité », estime-t-elle.
Le propriétaire redoutait l’installation d’un sanibroyeur qu’il accusait de pouvoir se boucher et la copropriété y était d’ailleurs fermement opposée. Le couple a préféré miser sur le rachat d’un petit triangle de surface contigu à la chambre, une partie commune contenant des toilettes à la turque désaffectées (voir plans en fin d’article). Mais contre toute attente, lors de l’assemblée extraordinaire qu’ils avaient convoquée, la copropriété a refusé de leur vendre ce mètre carré. « Alors que nous nous étions démenés six mois et que tout le monde avait donné son accord oralement ! », s’indigne encore l’architecte d’intérieur.
Celle-ci, tenace, n’a pas quitté les lieux sans emporter l’autorisation d’installer des toilettes classiques dans la surface et de se raccorder à la colonne de l’immeuble. « C’était vraiment la meilleure solution car les toilettes sur le palier c’est le comble de l’inconfort et du manque d’intimité », estime-t-elle.
Après. Des portes de placard persiennes – qui évitent une porte classique de 63 cm de large – ouvrent l’espace salle d’eau dévoilant les nouvelles toilettes suspendues. « Le bâti support Geberit s’adosse au conduit sur lequel passait la colonne. Cette zone peu gracieuse est désormais enfermée dans la salle d’eau », se félicite Aude.
Portes persiennes de placard : Lapeyre
Portes persiennes de placard : Lapeyre
La douche de 120 x 80 cm est très confortable pour une si petite surface. Le lave-mains a été placé en angle sur son emprise, dans un souci évident de gain d’espace. La paroi de douche fixe évite d’arroser les toilettes contiguës.
Tous les détails sont bien pensés comme la niche près du lavabo ou encore la tablette dans la douche qui place les produits à hauteur de main.
Quant à l’habillage en carreaux 10 x 10 cm, Aude déclare : « La cliente voulait de la mosaïque mais de petits carreaux dans un petit espace ont tendance à rapetisser les lieux. » Elle lui a suggéré des joints verts et d’assortir l’affreuse colonne en « vert chewing-gum », une idée rigolote à laquelle cliente a tout de suite adhéré.
Quant à l’habillage en carreaux 10 x 10 cm, Aude déclare : « La cliente voulait de la mosaïque mais de petits carreaux dans un petit espace ont tendance à rapetisser les lieux. » Elle lui a suggéré des joints verts et d’assortir l’affreuse colonne en « vert chewing-gum », une idée rigolote à laquelle cliente a tout de suite adhéré.
Pour être exhaustif, évoquons le déplacement du compteur sur la droite de la porte d’entrée. Cette opération a requis l’accord de la copropriété et l’intervention de la société Enedis en présence de l’architecte d’intérieur. Sous le coffrage du compteur se trouve ce que les pros nomment « la colonne GTL » (gaine technique de logement) permettant de cacher les fils et assurer la sécurité électrique du logement.
Quant au dressing à gauche du canapé, il a été composé à partir de colonnes Ikea et customisé par des portes Plum Kitchen. « Je l’ai décollé de 30 cm du mur pour garder un espace de stockage pour l’aspirateur balai, le séchoir à linge, une petite valise… », indique Aude.
Quant au dressing à gauche du canapé, il a été composé à partir de colonnes Ikea et customisé par des portes Plum Kitchen. « Je l’ai décollé de 30 cm du mur pour garder un espace de stockage pour l’aspirateur balai, le séchoir à linge, une petite valise… », indique Aude.
Bien que vous soyez toujours plus nombreux à vous intéresser à l’achat de ce type de surface, cet article illustre bien les difficultés liées par la suite à leur rénovation. L’architecte d’intérieur confirme : « Le travail d’étude pour optimiser le plan est plus important, les équipes peinent affreusement lors des travaux, parfois se rajoutent comme ici les soucis de copropriété qui font traîner les choses. Au final le prix de la rénovation s’en ressent. »
Qui vit ici : c’est le studio d’un couple de quinquagénaires
Superficie : 13 m²
Emplacement : métro Sablons à Neuilly
Livraison du projet : été 2021
Durée des travaux : 1 an
Architecte d’intérieur : Aude Groshaeny de Décodage Création
Entreprise tout corps d’état : ELM BAT
Budget : 40 000 euros, mobilier compris + 7000 euros d’honoraires
Photos : © Thibault Pousset