Avant/Après : Confort et design dans un 26 m² loin des siens
L'agencement sur mesure est l'unique façon d'optimiser et de sublimer les toutes petites surfaces. En voici la preuve
Agnès Carpentier
17 janvier 2018
Contributrice HOUZZ. Journaliste.
De plus en plus de gens travaillent à Paris la semaine et retrouvent leur famille en province le week-end. Quand la situation se pérennise, l’hôtel ou le clic-clac des amis connaît ses limites et il est plus rentable d’acheter un pied-à-terre. Tel a été le choix du nouveau propriétaire de cette surface de 26 m², acquise dans un immeuble ancien du quartier Montorgueil. Le studio, vétuste mais lumineux et au calme sur cour, est niché dans un quartier central et dynamique de la capitale : la configuration rêvée pour ce jeune actif. Ayant repéré sur Houzz plusieurs aménagements des architectes d’intérieur de l’Atelier Daaa, il leur a demandé d’optimiser et d’embellir la surface afin qu’il se sente bien dans son petit chez-soi, malgré l’éloignement familial. Après trois mois de travaux, l’appartement a été transfiguré. Découverte en images.
Coup d’œil
Qui habite ici : un jeune actif, célibataire géographique
Emplacement : quartier Montorgueuil, Paris IIᵉ
Superficie : 26 m²
Budget : 85 000 euros, soit environ 3000 euros du mètre carré
Date : livraison été 2017 après 3 mois de travaux
Architectes d’intérieur : Richard Guilbault, Julien Ensarguet et Pierre Petit de l’Atelier Daaa
Photos Après : Bertrand Fompeyrine
Coup d’œil
Qui habite ici : un jeune actif, célibataire géographique
Emplacement : quartier Montorgueuil, Paris IIᵉ
Superficie : 26 m²
Budget : 85 000 euros, soit environ 3000 euros du mètre carré
Date : livraison été 2017 après 3 mois de travaux
Architectes d’intérieur : Richard Guilbault, Julien Ensarguet et Pierre Petit de l’Atelier Daaa
Photos Après : Bertrand Fompeyrine
On a tendance à imaginer que le prix de la rénovation d’une petite surface sera lui aussi tout petit. Mais pour faire aménager 26 m², ce propriétaire n’a pas hésité à débourser 85 000 euros, un budget conséquent. Et pourtant, le bureau d’architecture d’intérieur n’a pas poussé à la dépense. De manière générale, les petites surfaces sont les plus difficiles à optimiser car le moindre centimètre doit être rentabilisé.
« Bien que l’espace soit très limité, on nous demande d’y intégrer autant de fonctions que dans un appartement plus grand, couchage, salon, cuisine, salle de bains, bureau, et de surcroît faire en sorte que l’espace respire », explique Richard Guilbault, l’architecte d’intérieur qui nous a fait faire la visite.
« Bien que l’espace soit très limité, on nous demande d’y intégrer autant de fonctions que dans un appartement plus grand, couchage, salon, cuisine, salle de bains, bureau, et de surcroît faire en sorte que l’espace respire », explique Richard Guilbault, l’architecte d’intérieur qui nous a fait faire la visite.
À l’origine, le studio disposait d’une cuisine fermée aux couleurs de la voiture de Gaston Lagaffe, pas vraiment du goût du nouveau propriétaire. Pour que l’espace respire, les architectes d’intérieur ont décloisonné le studio puis imaginé un plan qui consiste à offrir de la modularité à l’espace sans lui ôter de fonction. En clair, pas question de faire comme dans les caravanes, où le salon se transforme en chambre ou en bureau.
« Nous ne voulions pas d’un couteau suisse où pour se servir d’une lame on doit se priver d’une autre. Nous souhaitions que toutes les fonctions cohabitent en même temps sans que la petite surface ne paraisse encombrée : un vrai casse-tête ! », affirme Richard Guilbault.
« Nous ne voulions pas d’un couteau suisse où pour se servir d’une lame on doit se priver d’une autre. Nous souhaitions que toutes les fonctions cohabitent en même temps sans que la petite surface ne paraisse encombrée : un vrai casse-tête ! », affirme Richard Guilbault.
Outre les mois d’études pour imaginer un plan optimisé, deux autres facteurs ont fait grimper la facture finale.
D’une part, les travaux ont comporté leur lot de mauvaises surprises : « L’immeuble XVIIIᵉ en pans de bois avait travaillé et le sol présentait un dénivelé de 20 centimètres. Nous avons dû restaurer sa planéité avec la pose d’une chape puis d’un Bacacier. Par ailleurs, nous avons changé les fenêtres par des menuiseries bois double vitrage, remplacé les soufflants par des radiateurs à inertie Thermor et créé tout le réseau d’évacuation qui faisait défaut. »
D’autre part, le propriétaire qui n’est pas un étudiant mais un jeune actif, sensible au design, a fait le choix de finitions haut de gamme : plancher en chêne massif, carreaux de ciment dans la cuisine, menuiseries en contreplaqué de bouleau. « En général, le budget moyen pour aménager ce type de surface avoisine plutôt les 2000 euros du mètre carré », conseille Richard Guilbault.
D’une part, les travaux ont comporté leur lot de mauvaises surprises : « L’immeuble XVIIIᵉ en pans de bois avait travaillé et le sol présentait un dénivelé de 20 centimètres. Nous avons dû restaurer sa planéité avec la pose d’une chape puis d’un Bacacier. Par ailleurs, nous avons changé les fenêtres par des menuiseries bois double vitrage, remplacé les soufflants par des radiateurs à inertie Thermor et créé tout le réseau d’évacuation qui faisait défaut. »
D’autre part, le propriétaire qui n’est pas un étudiant mais un jeune actif, sensible au design, a fait le choix de finitions haut de gamme : plancher en chêne massif, carreaux de ciment dans la cuisine, menuiseries en contreplaqué de bouleau. « En général, le budget moyen pour aménager ce type de surface avoisine plutôt les 2000 euros du mètre carré », conseille Richard Guilbault.
Nous entrons dans le studio juste à gauche de la cuisine. Une fois dans cette petite pièce de vie, nous sommes immergés dans une ambiance douce et lumineuse. Un duo de blanc et de bois clair, emprunté au style scandinave, habille le sol et les murs. Quelques éléments noirs et des motifs géométriques rehaussent les contrastes et apportent une note graphique à l’espace.
Des carreaux de ciment au motif de labyrinthe parent l’entrée, le sol de la cuisine et se prolongent jusqu’à la salle de bains dont nous distinguons la porte, au fond à droite.
Le point d’orgue de la pièce de vie est constitué par ce panneau en contreplaqué de bouleau qui semi-cloisonne le coin chambre et la pièce de vie. La cloison, coulissant dans un rail du faux plafond, permet de moduler l’espace de trois manières.
Le point d’orgue de la pièce de vie est constitué par ce panneau en contreplaqué de bouleau qui semi-cloisonne le coin chambre et la pièce de vie. La cloison, coulissant dans un rail du faux plafond, permet de moduler l’espace de trois manières.
Soit elle recouvre comme ici le placard ajouré où se nichent la machine à laver et le ballon d’eau chaude.
Soit elle dissimule le passage vers la tête de lit ou encore la bibliothèque-meuble TV. « La paroi coulissante n’a pas de fonction technique en elle-même, mais elle anime l’espace, donne du mouvement. C’est important de laisser à l’occupant des lieux le choix de son visuel dans un tout petit espace. Ça évite la monotonie », décrypte Richard.
La cloison, tout comme la majorité des menuiseries, a été façonnée en multiplis de bouleau vernis mat. L’Atelier Daaa aime particulièrement ce matériau pour son rendu scandinave et ses chants graphiques qui ne demandent pas à être retraités après coup comme pour un stratifié par exemple. Bien qu’assez lourd, le panneau coulisse très facilement grâce à un profil Hawa fixé au plafond.
Derrière ce cloisonnement modulaire, la chambre a été conçue comme une boîte à dormir : « la différence est qu’il n’y a pas de vraie circulation autour du lit mais ce type d’alcôve offre le même confort qu’une vraie chambre », explique Richard Guilbault. Pour accéder au lit, on emprunte soit ce petit passage entre le placard buanderie et la télévision.
Soit on circule en pied de lit sur ce qui sert d’assise à la console filante qui elle-même sert de bureau. « La grande force de l’agencement sur mesure est de pouvoir donner du lien aux espaces », affirme Richard.
Les finitions bien choisies donnent également une unité à l’ensemble : « Tout comme le carrelage de l’entrée file jusque dans la salle de bains, ici l’aménagement en bouleau unifie la pièce de vie et l’espace nuit. »
Les finitions bien choisies donnent également une unité à l’ensemble : « Tout comme le carrelage de l’entrée file jusque dans la salle de bains, ici l’aménagement en bouleau unifie la pièce de vie et l’espace nuit. »
Le lit double a été placé sur estrade : un moyen pratique pour différencier les espaces et gagner de la place. « C’est le deuxième élément de modularité de ce studio, mais nous avons travaillé ces modularités de sorte à ne pas ôter une fonction pour en créer une autre. Ce sont plutôt des aménagements d’optimisation », explique Richard.
Le sommier 140 x 190 intégré par un menuisier à une plateforme de 50 centimètres de haut se soulève et livre un coffre de stockage de 3 m³, pratique pour les bagages du propriétaire.
Le sommier 140 x 190 intégré par un menuisier à une plateforme de 50 centimètres de haut se soulève et livre un coffre de stockage de 3 m³, pratique pour les bagages du propriétaire.
En empruntant le petit passage en tête de lit, on accède au dressing. Il a été aménagé en continuité de l’armoire buanderie et offre donc une profondeur de 60 centimètres. L’intérieur du dressing a été équipé d’un éclairage, tandis qu’un rétroéclairage par bandeau LED a été placé derrière un fileur pour plonger le coin chambre dans une belle ambiance une fois la nuit tombée.
Sous le dressing, composé de plusieurs colonnes de rangement, une petite niche sert de chevet. Elle a été équipée d’un interrupteur qui commande la lumière de l’espace nuit et de la pièce de vie et comporte plusieurs prises pour recharger les appareils électroniques portatifs du propriétaire.
Le module de rangement pour les livres et l’écran plat a été également étudié dans les moindres détails. La partie haute ne fait que 20 centimètres de profondeur tandis que le soubassement, traité en tiroirs, s’enfonce dans l’estrade. Ils accueillent la box, l’ampli, la console…
« Nous avons travaillé la façade des tiroirs avec le même motif que le placard buanderie. Cette trame ajourée est à la fois esthétique et technique. Elle aère les appareils qui émettent un peu de chaleur et permet de changer de chaîne sans ouvrir le tiroir », note Richard.
« Nous avons travaillé la façade des tiroirs avec le même motif que le placard buanderie. Cette trame ajourée est à la fois esthétique et technique. Elle aère les appareils qui émettent un peu de chaleur et permet de changer de chaîne sans ouvrir le tiroir », note Richard.
La partie haute de la bibliothèque est également ajourée pour permettre au regard d’embrasser un espace plus large qu’il ne l’est réellement.
Zoom sur le pied du lit et la tablette filante qui sert de grand bureau au propriétaire. En s’asseyant sur le pied du lit, il peut travailler face à la fenêtre et bénéficier d’une vue arborée.
La tablette se prolonge jusqu’au bout de la pièce de vie : « Une bonne astuce pour allonger ses lignes, retravailler les volumes et apporter du rangement », précise Richard.
La tablette est en effet plus large côté bureau que côté salon car la façade arrière de l’immeuble se présentait légèrement de biais. Grâce à cette astuce, la pièce paraît plus « carrée ».
À l’opposé de la tablette filante, la cuisine a été traitée comme une « vraie cuisine ». Comprendre une cuisine plus grande que ce que l’on trouve en principe dans un studio de cette taille. Le décloisonnement sur la pièce de vie a permis de loger un linéaire de 2 mètres fabriqué sur mesure, optimisé par des proportions toute hauteur.
Pour un effet de légèreté, les caissons ont été équipés de portes sans poignées. Les éléments bas habillés en bouleau, les autres en medium laqué d’une peinture gris pâle. Le plan de travail est quant à lui en Solid Surface.
Peinture meubles hauts : San Miguel, de chez Ressource
Pour un effet de légèreté, les caissons ont été équipés de portes sans poignées. Les éléments bas habillés en bouleau, les autres en medium laqué d’une peinture gris pâle. Le plan de travail est quant à lui en Solid Surface.
Peinture meubles hauts : San Miguel, de chez Ressource
La cuisine ne comporte pas de lave-vaisselle mais dispose d’un combiné micro-ondes, d’une plaque à induction, d’un petit réfrigérateur et de nombreux espaces de rangement.
L’éclairage a été pensé avec soin, comme dans tout le reste de l’appartement. « La cuisine est éclairée par trois plafonniers modernes et un bandeau LED éclaire l’ensemble du plan de travail, en plus de l’éclairage de la hotte », précise Richard.
Éclairage : SLV
L’éclairage a été pensé avec soin, comme dans tout le reste de l’appartement. « La cuisine est éclairée par trois plafonniers modernes et un bandeau LED éclaire l’ensemble du plan de travail, en plus de l’éclairage de la hotte », précise Richard.
Éclairage : SLV
Afin d’animer l’espace, un carrelage graphique a été choisi au sol et au mur. Il s’agit d’un vrai carreau de ciment au motif de labyrinthe (Goose eye) signé par la marque suédoise Marrakech Design.
Face au linéaire de la cuisine, les architectes d’intérieur ont disposé une table ronde pour permettre au propriétaire de déjeuner.
Pour passer d’un espace à un autre avec continuité, le carrelage du sol de la cuisine sert de guide jusqu’à la salle d’eau.
La pièce a beau faire 1,75 mètre de profondeur sur à peine 1,40 de large, elle a été traitée avec efficacité avec sa grande douche de 80 x 130 centimètres, des toilettes et un plan vasque.
Côté design, rien n’a été laissé au hasard : le fond de douche, brique, apporte une note de bonne humeur, tandis que le blanc des sanitaires et la robinetterie noire contrastante prolongent l’ambiance scandinave.
Carrelage mural : grès cérame rectifié, Revigres 60 x 60 ; Robinetterie : Zucchetti
Côté design, rien n’a été laissé au hasard : le fond de douche, brique, apporte une note de bonne humeur, tandis que le blanc des sanitaires et la robinetterie noire contrastante prolongent l’ambiance scandinave.
Carrelage mural : grès cérame rectifié, Revigres 60 x 60 ; Robinetterie : Zucchetti
La salle d’eau a pourtant amené son lot de contraintes techniques car le réseau d’arrivée et d’évacuation d’eau était absent. Les architectes d’intérieur ont géré le problème avec une pompe de relevage habilement dissimulée dans un coffrage qui sert de paillasse dans la douche.
Le coffrage s’aligne au plus juste avec le meuble vasque, un modèle gain d’espace fabriqué sur mesure en résine et vasque céramique. « Notre métier, c’est l’intégration, faire disparaître la technique. Cela fait partie de notre challenge », commente Richard.
Pari gagné ! Cette contrainte s’est finalement transformée en atout puisque la console se révèle bien pratique pour poser les produits de douche.
Pari gagné ! Cette contrainte s’est finalement transformée en atout puisque la console se révèle bien pratique pour poser les produits de douche.
Moyennant l’intervention d’un bureau d’architecture d’intérieur, le propriétaire bénéficie désormais d’un studio augmenté, graphique, confortable et fonctionnel. Il estime que le coût en valait amplement la chandelle, car être bien chez soi atténue quelque peu son choix difficile d’être loin des siens en semaine.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de ce pied-à-terre ?
Visitez d’autres petits espaces
Retrouvez d’autres foyers français
ET VOUS ?
Que pensez-vous de ce pied-à-terre ?
Visitez d’autres petits espaces
Retrouvez d’autres foyers français
Dossiers Houzz associés
Visites Privées
Avant/Après : Naissance d'un duplex idéal sur l'île Saint-Louis
Par Agnès Carpentier
10 mois de gros travaux débouchent sur une refonte modèle tant spatiale que déco de deux appartements pour une famille
Lire Plus
Terrasse de la semaine
Avant/Après : Un havre de paix verdoyant sur les toits parisiens
Par Elen Pouhaer
L'aménagement d'un vaste rooftop pour recevoir famille et amis, mais aussi pour flâner ou bouquiner
Lire Plus
Visites Privées
Avant/Après : Un rez-de-chaussée tout en menuiseries sur mesure
Par Agnès Carpentier
À Nantes, cette maison familiale de 120 m² monte en gamme grâce à un élégant ensemble menuisé
Lire Plus
Visites Privées
Avant/Après : À Paris Ternes, 43 m2 comme à la maison
Par Agnès Carpentier
Ce pied-à-terre loué à des expatriés a été rénové intégralement avec confort, sans que les propriétaires ne se déplacent
Lire Plus
Sur le balcon
5 avant/après balcons qui donnent envie
Par Malika Bouzidi
Plongée dans une sélection de balcons rénovés inspirants
Lire Plus
Visites Privées
Avant/Après : Belle rencontre dans 100 m2 sur plan à Levallois
Par Agnès Carpentier
Cet appartement neuf a été optimisé spatialement et esthétiquement en 2 mois pour une famille
Lire Plus
Outdoor
Préparez l'été avec ces rénovations de terrasses époustouflantes
Par Claire Tardy
Que retenir de ces 14 avant/après de terrasses inspirants à travers la France ?
Lire Plus
Visites Privées
Avant/Après : À Clichy, un studio de 20m2 plein de bonnes idées
Par Agnès Carpentier
Pour cette primo-accédante, une optimisation spatiale et une déco aussi efficaces qu'économiques
Lire Plus
Visites Privées
Avant/Après : À Paris, style contrasté pour 80 m2 à petit budget
Par Agnès Carpentier
Une rénovation intégrale modèle à moins de 1 200 euros par mètre carré pour une famille avec deux jeunes enfants
Lire Plus
Visites Privées
Avant/Après : À Nice, gros défi d'un 60 m2 rongé par les termites
Par Agnès Carpentier
L'expertise de l'archi d'intérieur Ludwig Fiuza a permis de muer ce 60 m² en péril en un élégant pied-à-terre familial
Lire Plus
En regardant mieux, je vois le placard buanderie, donc lave-linge! Je retire donc cette partie de mon commentaire :)
tres belle realisation !!!
bonjour et un grand bravo, étant une femme, j'aurai rajouté des chaises dossiers sans pieds de yoga qui pourraient servir de tête de lit à glisser sous le matelas pour lire au lit et de chaise au bureau.