Avant/Après : Deux chambres de bonne muées en studio tout confort
À Paris, deux chambres de 8 m² changées en un coquet studio grâce au sur-mesure et aux idées malignes de jeunes archis
Ce jeune cadre quitte Lyon pour profiter des opportunités professionnelles de la capitale. Pour s’y loger, il achète deux chambres de bonne contiguës de 8 m² chacune dans un immeuble magnifique du XVIe arrondissement, entre Muette et Passy. L’une des deux chambres dispose d’une douche, d’un point d’eau et d’une plaque électrique, l’autre n’est pas aménagée. Les deux sont en mauvais état mais elles disposent chacune d’une belle fenêtre avec vue sur la tour Eiffel. Le propriétaire a imaginé lui-même son plan pour réunir les deux chambres et les aménager mais aimerait faire valider son projet par un professionnel, aussi contacte-t-il une plateforme d’architecture en ligne. C‘est ainsi qu’il entre en contact avec deux jeunes architectes, Sylvain et Timothée, passionnés par l’aménagement de petites surfaces, qui vont bousculer la face du projet en jouant avec du mobilier sur mesure et des idées d’imbrication malignes.
Coup d’œil
Qui habite ici : un jeune cadre d’origine lyonnaise fraîchement installé à Paris
Emplacement : dans le XVIe arrondissement de Paris
Livraison : décembre 2017 après 3 mois de travaux
Superficie : 16 m² (2 chambres de bonne de 8 m² à l’origine)
Architectes : Timothée Souchard et Sylvain Raillard, agence Inée
Budget : 30 000 euros TTC hors honoraires
Crédit photos : Bertrand Fompeyrine
Coup d’œil
Qui habite ici : un jeune cadre d’origine lyonnaise fraîchement installé à Paris
Emplacement : dans le XVIe arrondissement de Paris
Livraison : décembre 2017 après 3 mois de travaux
Superficie : 16 m² (2 chambres de bonne de 8 m² à l’origine)
Architectes : Timothée Souchard et Sylvain Raillard, agence Inée
Budget : 30 000 euros TTC hors honoraires
Crédit photos : Bertrand Fompeyrine
Plan après aménagement
Il faut bien se rendre à l’évidence : lorsque l’on n’est pas de la partie, l’idée de travailler en 3D pour imbriquer les fonctions et gagner de la place ne va pas forcément de soi. Mais les deux pros, adeptes de l’aménagement de petites surfaces, présentent immédiatement au propriétaire une idée d’aménagement dans ce sens : « Nous sommes partis du principe d’une bande privative en fond de surface où un bloc de couleur imbriquait une salle d’eau et un coin nuit niché sur une estrade qui dissimule un dressing, un espace de stockage et même un lave-linge », explique Sylvain.
Il faut bien se rendre à l’évidence : lorsque l’on n’est pas de la partie, l’idée de travailler en 3D pour imbriquer les fonctions et gagner de la place ne va pas forcément de soi. Mais les deux pros, adeptes de l’aménagement de petites surfaces, présentent immédiatement au propriétaire une idée d’aménagement dans ce sens : « Nous sommes partis du principe d’une bande privative en fond de surface où un bloc de couleur imbriquait une salle d’eau et un coin nuit niché sur une estrade qui dissimule un dressing, un espace de stockage et même un lave-linge », explique Sylvain.
Avant. Et de rajouter : « Notre plan était également conçu pour profiter, où que l’on soit dans l’appartement, d’une vue imprenable sur la tour Eiffel. »
Les chambres de bonne étaient en piètre état : l’une à l’état de grenier, l’autre aménagée sommairement. On voit ici l’entrée qui a été conservée. L’autre a été bouchée et tous les murs en contact avec les voisins ou les parties communes ont été doublés dans un souci d’isolation phonique : « Nous avons employé du Renomince de Placo, une plaque de plâtre phonique, enrichie de 2 cm de laine et qui représente le meilleur coefficient de réduction sonore (- 3 db) pour son épaisseur posée (5 cm) », explique Sylvain.
Pour chauffer le volume, un unique radiateur électrique à énergie fluide de 2000 watts a été employé.
Pour chauffer le volume, un unique radiateur électrique à énergie fluide de 2000 watts a été employé.
Après. « À Paris, nous n’avons encore jamais rencontré de client qui a réussi à acheter la surface dont il avait réellement besoin. En revanche, tout le monde a peu ou prou le même programme et, en l’occurrence, notre client désirait une cuisine digne de ce nom », poursuit Sylvain. Les architectes ont donc relevé le défi d’installer un linéaire de cuisine de 220 cm dans le petit espace. Il comporte un vrai évier, une plaque qui respecte les normes et n’est pas collée au point d’eau comme précédemment, un coin plan de travail, une hotte, un four, un réfrigérateur et même un emplacement pour le lave-vaisselle ! La cuisine a été choisie en laque blanche avec plan de travail en bois massif.
Cuisine : Ikea
Cuisine : Ikea
À angle droit avec la cuisine, l’astuce des pros prend corps dans une structure à ossature bois, recouverte de medium peint en bleu. Dans cette bande de 1,80 cm de large, ils ont réussi à loger la salle d’eau, la « chambre », le dressing et même la buanderie. « Tout est parti du lit. Le propriétaire avait déjà acheté son matelas, un haut de gamme king size, et il ne voulait pas y renoncer. Nous avons directement pensé à le surélever pour l’installer à hauteur de la fenêtre (90 cm) et à le traiter en alcôve. Dessus et dessous se sont greffés des rangements. À gauche, nous avons placé la salle d’eau. Nous avons travaillé par imbrication à l’horizontale et à la verticale », décrypte l’architecte.
L’ambiance en bleu blanc et bois du studio découle elle aussi du lit : « Comme elle nous faisait penser à une cabine de bateau, nous avons décliné la thématique marine », explique Sylvain.
Peinture bleue : Bleu java chez Tollens
L’ambiance en bleu blanc et bois du studio découle elle aussi du lit : « Comme elle nous faisait penser à une cabine de bateau, nous avons décliné la thématique marine », explique Sylvain.
Peinture bleue : Bleu java chez Tollens
Avant. À l’origine, dans l’une des chambrettes, la douche jouxtait l’évier et la plaque de cuisson, sans aucun cloisonnement. Les sanitaires étaient absents.
Après. Aujourd’hui, une porte coulissante à galandage donne accès à une vraie salle d’eau. À gauche se trouvent les toilettes et la douche. À droite, la machine à laver, et derrière, un placard pour ranger les produits de beauté. Le lave-linge et le placard se dissimulent sous le lit, au niveau du panneau fixe où l’échelle a été intégrée. Le ballon d’eau chaude est resté à sa place, au-dessus du lavabo. Il a été plaqué et ce faux plafond a servi à encastrer des spots.
À noter une petite fenêtre bandeau a été créée pour récupérer de la lumière naturelle « et voir la tour Eiffel en se rasant ! », ajoute Sylvain
À noter une petite fenêtre bandeau a été créée pour récupérer de la lumière naturelle « et voir la tour Eiffel en se rasant ! », ajoute Sylvain
Avant. Les fenêtres avaient le mérite d’être de vraies fenêtres et non des lucarnes, comme souvent dans les chambres de bonne parisiennes. En bois et simple vitrage, elles ont été remplacées par des menuiseries performantes tant sur le plan acoustique que thermique.
Des dalles de moquette avaient été collées sur le parquet de chêne ancien. Il a été nettoyé, poncé et verni mat.
Après. À la place de la cloison entre les deux chambres, un manque devait être comblé avec un rajout de plancher, mais le propriétaire avait une autre idée : « Il avait vu une réalisation sur Houzz où le manque avait été assumé. Nous avons beaucoup aimé cette idée de mettre en valeur l’imperfection, qui est souvent celle des architectes et moins des clients. Nous avons coulé un béton blanc pour faire la jonction », explique Sylvain.
Au niveau de la cloison abattue, un poteau en bois demeure comme un vestige de l’histoire : « À la base, il n’était pas porteur, mais dans les anciennes constructions, ces renforts de cloison tendent à le devenir. Avec Timothée, on a préféré le conserver par sécurité pour l’immeuble. Le propriétaire en a profité pour mettre les appliques et des patères, on sent qu’il s’est accaparé cet élément », poursuit-il.
Avant. Hormis ces étagères sous les rampants, il n’y avait aucun espace de rangement.
Après. Les architectes ont maximisé les placards, essentiels à une vie au quotidien dans un si petit espace : « Le propriétaire, cadre, part travailler tous les jours en costume donc il lui fallait un dressing confortable et de la place pour mettre ses chaussures. Par ailleurs, il lui fallait un bureau et des rangements pour ses dossiers », explique l’architecte. Le dressing s’est niché sous le lit, grâce à une tringle sous la partie avant de l’estrade, tandis qu’à l’arrière, un énorme volume demeure vacant pour cacher tout ce qu’il ne faut pas voir : l’aspirateur, les sacs de voyage… Sous les rampants, de nouveaux placards sans poignées accueillent les vêtements pliés, les chaussures ou les dossiers et l’un des modules se soulève pour créer une tablette, dévoilant un tabouret.
« En compactant toutes les fonctions techniques au maximum, nous avons laissé un espace vacant de 10 m² au centre du studio, ce qui est beaucoup sur 16 m². Cet espace, modulaire, permet au propriétaire d’avoir un maximum de place pour faire salon, bureau ou salle à manger, selon ses besoins. Il a aujourd’hui ajouté très peu de meubles : un canapé compact, une commode, et un grand écran face à son lit. Nous estimons que le sur-mesure et l’imbrication en 3D sont les meilleures solutions pour gagner un maximum d’espace, même si ce sont aussi les plus coûteuses », résume Sylvain.
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Le jeune cadre lyonnais, très impliqué dans son projet d’aménagement, avait déjà passé beaucoup de temps à plancher de son côté pour accoucher de son plan. Son idée fondatrice était de réunir ces deux chambrettes de 8 m² pour créer un studio bien pensé avec un aménagement pour chaque usage. « Il avait dessiné un coin par fonction en les juxtaposant : séjour, cuisine, chambre, bains, bureau. Imaginez ce que cela donnait dans 16 m². Ça fonctionnait, mais c’était très encombré et il n’y avait quasiment plus d’espace de circulation… », nous explique d’emblée l’architecte Sylvain Raillard qui nous fait faire la visite.