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Architecture
Avant/Après : Elle sauve une grange abandonnée dans le Lauraguais
La rénovation de cette grange inhabitée depuis près de 50 ans, avec une vue magique, est le projet d'une vie
Au cœur du Lauragais, cette jolie région de France entre Toulouse et Carcassonne, dans le pittoresque village de Carlipa, une grange en pierre oubliée depuis plus de 45 ans a été métamorphosée en une maison lumineuse et chaleureuse, offrant une vue imprenable sur les Pyrénées. Portée par la détermination d’une propriétaire trentenaire, originaire de ce village à l’est de Castelnaudary, et servie par la vision architecturale de Claire Peyrot, la Roumibo renaît entre authenticité, modernité et respect du patrimoine local. Découvrez cette rénovation inspirante.
Coup d’œil
Qui vit ici ? Une jeune femme trentenaire avec sa famille
Emplacement : à Carlipa (11)
Superficie : 154 m²
Date et durée des travaux : 12 mois (janvier à décembre 2023)
Architecte HMONP : Atelier Claire Peyrot
Entreprises : Maison Belmas (gros œuvre), Idéa Isolation (plaquiste), SCOP Richard (menuiseries extérieures)
Budget : Intérieur 300 000 et extérieur 50 000 euros TTC
Photo : Claire Peyrot (photos avant) & Bastien Treille (photos après)
Coup d’œil
Qui vit ici ? Une jeune femme trentenaire avec sa famille
Emplacement : à Carlipa (11)
Superficie : 154 m²
Date et durée des travaux : 12 mois (janvier à décembre 2023)
Architecte HMONP : Atelier Claire Peyrot
Entreprises : Maison Belmas (gros œuvre), Idéa Isolation (plaquiste), SCOP Richard (menuiseries extérieures)
Budget : Intérieur 300 000 et extérieur 50 000 euros TTC
Photo : Claire Peyrot (photos avant) & Bastien Treille (photos après)
Avant. Sans eau courante, avec une électricité rudimentaire et des planchers délabrés, la vieille ferme était composée de trois volumes : une remise sur la gauche, une étable au centre et, sur la droite, une habitation sommaire, occupée pour la dernière fois à la fin des années 1980. Elle était pourtant solide, portée par ses murs en pierre typiques de Carlipa, puisqu’elle avait été construite en pierre locale extraite dans la carrière du village désormais fermée.
Après. Les façades nord et ouest, enduites pour protéger l’enveloppe extérieure des intempéries, contrastaient avec les façades sud en pierre apparente qui étaient en bon état et de belle facture.
Gros atout, la toiture avait été refaite par l’ancienne propriétaire, avec des tuiles crochetées comme cela se pratique dans le coin pour éviter au vent d’autan local de les soulever. « Nous avons gardé intacte la façade nord, sans aucun percement,
car la propriétaire l’adorait telle quelle, avec cette magnifique pierre typique du village au ton ocre et aimait le rendu quelle offrait en entrant dans l’allée », explique Claire.
Gros atout, la toiture avait été refaite par l’ancienne propriétaire, avec des tuiles crochetées comme cela se pratique dans le coin pour éviter au vent d’autan local de les soulever. « Nous avons gardé intacte la façade nord, sans aucun percement,
car la propriétaire l’adorait telle quelle, avec cette magnifique pierre typique du village au ton ocre et aimait le rendu quelle offrait en entrant dans l’allée », explique Claire.
Avant. Sans DPE initial (non requis pour une résidence principale), la grange a été isolée avec soin : 22 centimètres de laine de roche sous toiture, 12 centimètres de doublage sur les murs périphériques, et un isolant sous dallage. Bien que Claire recommande la fibre de bois pour ses qualités de déphasage thermique nocturne, la laine de roche a été choisie pour des raisons budgétaires.
Une pompe à chaleur avec des splits réversibles assure le chauffage et un conduit a été prévu pour un futur poêle à bois. Le raccordement au tout-à-l’égout a également été réalisé car la bâtisse ne comportait pas même de fosse septique. « Nous sommes probablement arrivés à un DPE B grâce à ces bonnes pratiques », indique l’architecte.
Pourquoi faire un diagnostique de performance énergétique ?
Une pompe à chaleur avec des splits réversibles assure le chauffage et un conduit a été prévu pour un futur poêle à bois. Le raccordement au tout-à-l’égout a également été réalisé car la bâtisse ne comportait pas même de fosse septique. « Nous sommes probablement arrivés à un DPE B grâce à ces bonnes pratiques », indique l’architecte.
Pourquoi faire un diagnostique de performance énergétique ?
Après. La porte d’entrée principale se trouve désormais au nord. La façade sud (photo) s’ouvre sur une terrasse prolongeant la baie vitrée. Elle a été percée de plusieurs fenêtres qui suivent le langage stylistique d’origine dans une quête d’authenticité. Leurs contours noirs, cernés d’encadrements blancs, modernisent la bâtisse.
« Les encadrements en enduit crème ont été réalisés en surépaisseur autour des menuiseries en alu noir. Nous avons recouvert les encadrements existants pour uniformiser le tout », explique l’architecte.
« Les encadrements en enduit crème ont été réalisés en surépaisseur autour des menuiseries en alu noir. Nous avons recouvert les encadrements existants pour uniformiser le tout », explique l’architecte.
Après. Sur la gauche, la loggia, aménagée dans l’ancienne remise, abrite la cuisine d’été et une salle de bains. À l’arrière se trouve le garage. « Nous avons anticipé la présence d’une piscine. La remise servira aussi de pool house », explique Claire. Bien orientée plein sud et abritée pour se protéger du soleil brûlant de l’été, ou du vent d’autan – qui peut souffler très fort 3, 6 ou 9 jours d’affilée comme l’évoquent les gens de la région –, elle invite à profiter du climat doux du Lauragais et à vivre dehors, même en hiver.
En cours de travaux. Le plan d’aménagement du rez-de-chaussée privilégie la lumière, les perspectives et de beaux volumes. La salle à manger, installée en enfilade de la cuisine, relie désormais le salon par une large ouverture sur la droite.
Le sol du rez-de-chaussée a été rénové avec le coulage d’une dalle sur hérisson avec isolant pour limiter les déperditions thermiques puis recouvert avec un revêtement en travertin qui se prolonge jusque sur la terrasse extérieure. « La propriétaire a fait le choix de beaux matériaux pérennes qui fonctionnent bien dans l’ancien », apprécie l’architecte.
Le sol du rez-de-chaussée a été rénové avec le coulage d’une dalle sur hérisson avec isolant pour limiter les déperditions thermiques puis recouvert avec un revêtement en travertin qui se prolonge jusque sur la terrasse extérieure. « La propriétaire a fait le choix de beaux matériaux pérennes qui fonctionnent bien dans l’ancien », apprécie l’architecte.
Après. Les meubles de la salle à manger – une table en chêne centenaire héritée de ses grands-parents et des chaises en bois chinées dans les brocantes du Lauragais – traduisent le désir d’authenticité de la propriétaire. « La ville de Revel est une cité du meuble d’art en France et il y a beaucoup de beaux meubles dans les brocantes de la région. Ces pièces, patinées par le temps, donnent une âme authentique à la maison », partage Claire, qui souligne la restauration minutieuse de chaque meuble par celle-ci.
La cuisine, conçue comme un espace convivial, s’articule autour d’un îlot central contemporain signé Maxima Cuisine. Ses façades blanches moulurées et son plan de travail en marbre noir Zimbabwe marient modernité et intemporalité.
La cuisine, conçue comme un espace convivial, s’articule autour d’un îlot central contemporain signé Maxima Cuisine. Ses façades blanches moulurées et son plan de travail en marbre noir Zimbabwe marient modernité et intemporalité.
En cours de travaux. Les planchers abîmés ont dû être déposés. À l’étage, la propriétaire a nettoyé elle-même, puis reconstruit, un plancher avec l’aide de sa famille.
« Son beau-père lui a proposé de réaliser un plancher à la française comme dans les châteaux, ce qui permet de voir également le plancher en sous-face. C’est une technique ancienne où de de robustes poutres ont été encastrées dans les murs et les solives non pas posées au-dessus mais encastrées perpendiculairement dans les poutres », décrypte la professionnelle, enthousiasmée par ce choix. Les poutres proviennent d’arbres de la montagne Noire toute proche, fournies par la scierie de Saint-Felix-Lauraguais. « Ce fut un travail titanesque et ils y ont passé pas mal de week-ends ! », poursuit-elle.
« Son beau-père lui a proposé de réaliser un plancher à la française comme dans les châteaux, ce qui permet de voir également le plancher en sous-face. C’est une technique ancienne où de de robustes poutres ont été encastrées dans les murs et les solives non pas posées au-dessus mais encastrées perpendiculairement dans les poutres », décrypte la professionnelle, enthousiasmée par ce choix. Les poutres proviennent d’arbres de la montagne Noire toute proche, fournies par la scierie de Saint-Felix-Lauraguais. « Ce fut un travail titanesque et ils y ont passé pas mal de week-ends ! », poursuit-elle.
Après. Le nouvel encadrement de ce passage créé dans le porteur a été réalisé en béton puis enduit à la chaux pour faire une transition plus authentique avec le mur de pierres anciennes mis en valeur.
En cours de travaux. La salle à manger et la cuisine ont pris place dans l’ancien rez-de-chaussée de l’habitation (sur la gauche) tandis que le salon a été installé dans l’étable (sur la droite).
« Sur cette photo, on peut voir l’état postdécoupage de la façade et l’ouverture du mur de refend. À ce moment-là, c’était impressionnant de voir à quel point on avait remanié les porteurs et déposé les planchers », partage l’architecte.
« Sur cette photo, on peut voir l’état postdécoupage de la façade et l’ouverture du mur de refend. À ce moment-là, c’était impressionnant de voir à quel point on avait remanié les porteurs et déposé les planchers », partage l’architecte.
« Cette baie, c’est le cœur du projet. Elle fait entrer les montagnes dans le salon. La vue est renouvelée à chaque fois. Parfois la montagne semble loin, embrumée, parfois, on voit la chaîne des Pyrénées toute proche. C’est véritablement une vue magique », s’enthousiasme Claire Peyrot.
Après. La terrasse, déportée devant la cuisine d’été plutôt que le long de la salle à manger ou du salon, a été pensée pour suivre la pente naturelle du terrain. « On a décalé la terrasse pour créer un espace extérieur plus vaste, la topographie du terrain le permettait mieux et ainsi le mobilier de jardin ne cache pas la vue du paysage lorsque l’on est dans le salon », précise l’architecte.
Après. L’entrée nord, placée dans l’ancienne étable au centre de la maison, dessert un vaste sas avec toilettes, dressing et buanderie. Elle permet de rejoindre également le garage aménagé sur la partie nord de la remise tandis que, par cet autre passage taillé dans le mur de refend central, on atteint la cuisine et l’accès à l’étage.
L’emplacement de l’escalier fait l’objet de toute réflexion de projet tant il peut influencer la circulation d’une maison. « L’emplacement choisi est finalement similaire à l’existant mais tourné dans l’autre sens afin de dégager une quatrième pièce annexe à l’étage utilisé en bureau qui ne faisait pas partie du cahier des charges initialement », note la professionnelle.
Fabriqué par un membre de la famille, l’escalier est une belle pièce combinant des marches en chêne massif et des limons en métal noirs. Pour améliorer son maintien sans faire flécher le plancher de l’étage, un poteau métallique noir est venu soutenir la trémie. « Il a été récupéré d’une ventilation industrielle et s’ancre dans une platine discrète sous le travertin pour soutenir la structure », explique Claire. Les marches en chêne, laissées brutes, mettent en valeur le grain du bois, tandis que les limons et le poteau font écho aux cadres de fenêtres noirs extérieurs dans une cohérence esthétique.
L’emplacement de l’escalier fait l’objet de toute réflexion de projet tant il peut influencer la circulation d’une maison. « L’emplacement choisi est finalement similaire à l’existant mais tourné dans l’autre sens afin de dégager une quatrième pièce annexe à l’étage utilisé en bureau qui ne faisait pas partie du cahier des charges initialement », note la professionnelle.
Fabriqué par un membre de la famille, l’escalier est une belle pièce combinant des marches en chêne massif et des limons en métal noirs. Pour améliorer son maintien sans faire flécher le plancher de l’étage, un poteau métallique noir est venu soutenir la trémie. « Il a été récupéré d’une ventilation industrielle et s’ancre dans une platine discrète sous le travertin pour soutenir la structure », explique Claire. Les marches en chêne, laissées brutes, mettent en valeur le grain du bois, tandis que les limons et le poteau font écho aux cadres de fenêtres noirs extérieurs dans une cohérence esthétique.
Avant. Vue sur le premier niveau de l’habitation avant travaux. Le plancher intermédiaire était trop abîmé pour être conservé. Seul le plancher des combles a pu être renforcé et restauré. Dans cette partie de l’habitation ancienne ont été installées deux chambres et, entre les deux, une salle de bains.
Après. Placé au fond du couloir de l’étage, de l’autre côté de l’escalier, le bureau ne comporte pas de porte. Les passages de portes, ornés de seuils en tomettes anciennes récupérées dans une ferme voisine, ajoutent une touche rustique. « Ces tomettes, posées à la main, sont un clin d’œil au passé et à l’histoire de la bâtisse comme les pierres apparentes », partage l’architecte.
La chambre principale, celle de la propriétaire, bénéficie d’un rampant généreux en double hauteur.
« Elle est composée en suite parentale avec salle d’eau et dressing privés », explique Claire Peyrot. La vue sur les Pyrénées, encadrée par les deux nouvelles fenêtres qui ont été créées, invite à la détente.
Bien que la plupart des murs aient été isolés et plaqués, le mur de refend central a été volontairement laissé brut avec ses belles pierres apparentes face au lit. La commode qui appartenait aux grands parents de la propriétaire et les cruches en grès apportent des notes authentiques dans cette enveloppe modernisée. « Chaque meuble choisi dans cette maison évoque l’histoire locale du Lauragais », souligne Claire Peyrot.
Moderne et épurée, la salle de bains de la chambre parentale a été aménagée avec une vasque en béton sur un meuble en bois et habillée de béton ciré dans des teintes sobres et élégantes.
Avant de conclure, évoquons une nouvelle fois la vue magnifique de cette maison qui en fait toute sa plus-value. « Cette ouverture imprenable sur les contreforts sud des Pyrénées est un privilège rare, une invitation quotidienne à faire une pause et respirer. Elle est rendue possible grâce aux trois terrains agricoles non constructibles situés en contrebas, vendus avec la grange », s’émerveille Claire.
Tandis que l’aménagement des abords paysagers est en cours, il reste certes des travaux à accomplir pour la propriétaire, comme l’installation de la piscine et l’ajout d’un poêle à bois pour réchauffer les soirées d’hiver. Mais elle a pour le moment décidé de se consacrer à sa vie familiale. « Depuis son installation, elle a aménagé avec son conjoint qui avait déjà une petite fille et elle est tombée enceinte et accouchera en septembre », souffle Claire.
Émue sous les derniers rayons du couchant, l’architecte évoque quant à elle ce premier grand chantier à son compte comme un véritable tremplin pour sa carrière solo après cinq années en agence et nous partage sa philosophie architecturale : « Nous avons privilégié des interventions humbles qui honorent l’existant plutôt que des gestes tape-à-l’œil. Être architecte, c’est aussi savoir s’effacer pour laisser la bâtisse et ses habitants raconter leur histoire ».
ET VOUS ?
Que pensez-vous de la rénovation de cette grange ?
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Ancienne amie de lycée, récemment installée à son compte, conviée par la porteuse de projet, Claire Peyrot s’est enthousiamée pour relever le défi de transformer cette maison de pays en un foyer familial. La propriétaire, elle-même très impliquée, a tenu à réaliser de nombreux travaux, épaulée par son conjoint, son beau-père charpentier à la retraite et des amis du bâtiment, réduisant ainsi les coûts.
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