Avant/Après : Gros enjeux techniques pour colocation à Lyon
Un ancien canut de 69 m² est transformé en colocation de quatre chambres grâce à un plan malin et des travaux techniques
Dans le centre de Lyon, les appartements de canuts (les tisseurs de soie), présentent des doubles hauteurs sous plafond, historiquement pour accueillir leur métier à tisser. Aujourd’hui, en plus de donner du charme aux lieux, cet atout permet aussi à des maîtres d’ouvrages avertis de dégager des mètres carrés supplémentaires et donc de minimiser grandement la dépense investie dans les travaux. Encore faut-il, comme ici, maîtriser les contraintes techniques importantes, pour tirer la quintessence des lieux. C’est grâce à la société Ekrin, une entreprise de rénovation particulière, spécialisée en montage de structures architecturales, que le défi a été brillamment relevé dans ce canut rénové à la manière d’un loft.
Avant. L’appartement venait d’être « home-stagé », optimisé pour la revente, avec un nouveau sol vinyle et des murs repeints en blanc. Beaucoup n’auraient pas soupçonné ses atouts cachés.
Mais ce maître d’ouvrage pressent la possibilité de transformer le canut de 69 m² en colocation pour jeunes actifs, et passer de deux chambres à trois, voire quatre ! Pour se faire confirmer les possibilités du lieu, il fait appel à une connaissance, le maître d’œuvre Thomas Hoffmann de la société de rénovation Ekrin, spécialisée dans les chantiers particulièrement techniques où le montage de structures est requis.
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Mais ce maître d’ouvrage pressent la possibilité de transformer le canut de 69 m² en colocation pour jeunes actifs, et passer de deux chambres à trois, voire quatre ! Pour se faire confirmer les possibilités du lieu, il fait appel à une connaissance, le maître d’œuvre Thomas Hoffmann de la société de rénovation Ekrin, spécialisée dans les chantiers particulièrement techniques où le montage de structures est requis.
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Après. Le propriétaire cherche en particulier à connaître la hauteur récupérable sous plafond qui, pour l’heure s’élève à 3,65 m. Grâce à son bureau technique intégré, la société Ekrin, réalise des sondages et détecte un plenum* de 110 cm et donc la possibilité de créer un second étage en mezzanine d’une hauteur confortable. Thomas Hoffmann rappelle qu’« il faut a minima 1,80 m de hauteur sous plafond pour créer de la surface habitable (Carrez) qui sera prise en compte par les diagnostics immobiliers obligatoires au moment d’une vente ».
*Dans l’univers du bâtiment, le plénum désigne l’espace entre la sous-face de la dalle du niveau supérieur et la face supérieure du faux plafond ou bien faux plancher.
*Dans l’univers du bâtiment, le plénum désigne l’espace entre la sous-face de la dalle du niveau supérieur et la face supérieure du faux plafond ou bien faux plancher.
Avant. Au premier étage sur rue d’un immeuble de pierres du centre historique, le canut se présente au moment de l’achat comme un quatre-pièces largement cloisonné, avec deux chambres, une grande cuisine fermée sur cour et une minuscule salle de bains à l’entrée. L’important pour l’acquéreur est l’absence de porteurs, ce qui autorise un décloisonnement aisé du volume et de multiples possibilités de remodelage.
Après. En dépit d’une superficie confortable, le 69 m² va être optimisé au centimètre près, comme on le voit plus communément dans des surfaces minuscules. « Le propriétaire souhaitait au minimum trois chambres mais nous avons bataillé pour en fournir une quatrième », rappelle en effet Thomas Hoffmann.
Les solutions techniques ont été apportées par la société Ekrin. Elle a notamment mis en œuvre le gain d’espace via une mezzanine de 20 m² qui accueille deux chambres supplémentaires et par l’inversion de la cuisine et salle de bains. Une architecte d’intérieur, décoratrice et coloriste lyonnaise, Marion Lanoë, s’est en outre occupée de faire les plans et d’intervenir sur la mission mobilier et couleurs pour apporter du charme à la colocation dans un style de loft.
Les solutions techniques ont été apportées par la société Ekrin. Elle a notamment mis en œuvre le gain d’espace via une mezzanine de 20 m² qui accueille deux chambres supplémentaires et par l’inversion de la cuisine et salle de bains. Une architecte d’intérieur, décoratrice et coloriste lyonnaise, Marion Lanoë, s’est en outre occupée de faire les plans et d’intervenir sur la mission mobilier et couleurs pour apporter du charme à la colocation dans un style de loft.
Après. Ce n’est pas parce que l’on décloisonne que l’on perd des fonctions, bien au contraire. L’entrée de cet appartement est emblématique de ce travail d’optimisation de l’espace. Désormais, une menuiserie sur mesure sépare partiellement l’entrée du séjour, offrant des placards et un soutien structurel à la mezzanine, sans bloquer la circulation de lumière. « Essentielle dans ce premier étage sur rue avec vis-à-vis », note le pro.
Percé en son centre, le meuble d’entrée ménage également les perspectives, tout en formant une assise pour se déchausser. Face à cette menuiserie en medium peint avec vestiaire intégré, la cuisine occupe l’autre côté de la circulation d’entrée. Cet emplacement peut paraître étonnant, mais il est redoutable pour redonner de la fonction à des mètres carrés inutilisés !
En cours de travaux. Ce visuel en cours de travaux nous offre un compte rendu de l’état de la pièce de vie après décloisonnement. « Il a fallu retirer le Placo qui doublait tous les murs pour retrouver la structure d’origine en pierres. Nous avons piqueté tous les enduits, puis sablé les murs et les poutres et refait les enduits entre les pierres », se remémore le professionnel.
Zoom sur le parquet d’origine retrouvé sous le vinyle. Des études ont été faites par la société Ekrin pour estimer la possibilité de le conserver, en vain. Il était en trop mauvais état pour être conservé. Après sa dépose et le coulage d’une chape liquide qui a rectifié la planéité du sol, un nouveau plancher bois a été posé côté séjour et chambre, relayé par un carrelage côté entrée et cuisine.
Après. Retrouver la structure d’origine d’un bâtiment impose la forte contrainte de dissimuler les réseaux de plomberie et d’électricité. « Nous n’avons pu les intégrer dans la dalle pour ne pas perdre de hauteur. Nous avons donc tout fait courir à l’étage, dans les placards en médium créés dans la mezzanine », explique Thomas.
De même, impossible de placer des spots encastrés sous les poutres ni en sous-face de mezzanines ou encore d’appliques sur les murs de pierre. « Ce type de lieu demande une grosse réflexion de la part du propriétaire après démolition. On ne sait pas exactement ce que l’on va trouver et cela nécessite des prises de décisions qui ne sont pas classiques », confirme le pro.
Pour mettre en lumière cet appartement au premier étage avec des puissances suffisantes et un éclairage indirect plaisant, la société de rénovation a proposé les choix suivants. « Nous avons préconisé des suspensions là où nous pouvions mettre en valeur la hauteur sous plafond et marquer des zones précises comme le coin déjeuner. Par ailleurs, nous avons intégré des bandeaux LED dimmables dans des joints creux pour remplacer les appliques là où cela n’était pas possible et créer un éclairage indirect chaleureux en veillant à ne pas faire “tuning” », indique Thomas.
Pour mettre en lumière cet appartement au premier étage avec des puissances suffisantes et un éclairage indirect plaisant, la société de rénovation a proposé les choix suivants. « Nous avons préconisé des suspensions là où nous pouvions mettre en valeur la hauteur sous plafond et marquer des zones précises comme le coin déjeuner. Par ailleurs, nous avons intégré des bandeaux LED dimmables dans des joints creux pour remplacer les appliques là où cela n’était pas possible et créer un éclairage indirect chaleureux en veillant à ne pas faire “tuning” », indique Thomas.
Après. Le canut décloisonné offrait quatre magnifiques fenêtres sur rue. Les deux fenêtres latérales ont été dédiées aux deux chambres du niveau bas. Les deux fenêtres du centre éclairent désormais la pièce de vie, centrale et ultra optimisée.
Pour ne pas bloquer l’accès aux fenêtres, le coin déjeuner est venu se nicher sur le pan de mur central. « Le propriétaire a estimé que ce plan bar pour quatre était trop petit. Nous allons doubler sa taille en longueur pour qu’il accueille jusqu’à huit personnes », explique Thomas.
Pour ne pas bloquer l’accès aux fenêtres, le coin déjeuner est venu se nicher sur le pan de mur central. « Le propriétaire a estimé que ce plan bar pour quatre était trop petit. Nous allons doubler sa taille en longueur pour qu’il accueille jusqu’à huit personnes », explique Thomas.
Le choix du canapé a été une autre grande question de même que l’emplacement de l’écran. Pas question de mettre un volumineux canapé d’angle. L’architecte d’intérieur a proposé un canapé modulable pour faire évoluer la pièce en fonction des besoins des quatre colocataires (et de leurs invité.e.s).
Canapé et tables basses : Habitat
Canapé et tables basses : Habitat
Après. La cuisine a donc rejoint l’entrée et profité des évacuations de l’ancienne salle de bains. Pour limiter les coûts, une cuisine Ikea a été choisie (caissons, portes et plan de travail stratifiés). « Les travaux ont eu lieu en fin d’année 2020, au moment du second confinement, ce qui a engendré des ruptures de stocks de certains produits. Nous avons donc mis de l’électroménager haut de gamme de chez Ikea, le seul qui restait disponible », note le pro. Au programme, lave-vaisselle, hotte et frigo Electrolux !
Pour profiter de l’espace perdu sous l’escalier, une banquette lounger a été réalisée sur mesure à partir de caissons munis de tiroirs de rangement.
Nous distinguons également à l’arrière-plan la porte qui s’ouvre à droite de la cuisine, au niveau du pan de mur bleu. Elle donne accès à l’une des deux chambres du niveau bas.
Nous distinguons également à l’arrière-plan la porte qui s’ouvre à droite de la cuisine, au niveau du pan de mur bleu. Elle donne accès à l’une des deux chambres du niveau bas.
Quatre chambres d’environ 10 m², sont dédiées aux colocataires. Chacune a été imaginée à peu près sur le même modèle : en longueur avec un bureau à l’entrée, du rangement sur mesure et une alcôve colorée contenant un lit double.
Dans cette chambre bleu canard, comme dans les autres, le dessous du sommier a été équipé de tiroirs de rangement sur mesure toujours dans une optique d’optimisation maximale.
Après. De l’autre côté de la pièce de vie en symétrie de la chambre à l’alcôve bleu canard, voici la seconde chambre du niveau bas.
L’alcôve de celle-ci a été peinte en vert sapin. La petite estrade équipée d’un sommier à lattes est elle aussi munie de tiroirs de rangement et offre un espace latéral pour regagner le lit.
Les bureaux ont été fabriqués à l’aide d’un plateau en bois massif. Les placards ont quant à eux été réalisés en medium peint.
Avant. Des dires même du maître d’œuvre, la hauteur sous plafond était la plus grosse contrainte de ces lourds travaux de rénovation. Il fallait en effet veiller à ce qu’aucun niveau ne tombe sous les 1,80 m. Or, à l’étage, les poutres maîtresses supportant les solives abaissaient par moments le niveau de 35 cm.
Après. Les structures des deux mezzanines, reliées par le palier de l’escalier d’accès, ont donc été calculées au plus juste. « Un plancher normal nécessite communément 25 cm d’épaisseur en comptant le soubassement en métal, recouvert d’OSB et d’une finition. Pas question ici de perdre autant de hauteur. Nous avons dû trouver une solution technique et avons employé un plancher Boucaud de 11 cm, enserré dans un cadre en acier », précise le professionnel.
Les montants de la mezzanine ont également été réalisés en acier, afin qu’ils soient les plus fins possibles. Des montants bois auraient nécessité une bien plus grosse section ! Ils ont été peints en blanc pour limiter le noir dans cet appartement où la circulation de lumière était également un enjeu important.
Après. Provenant de l’univers des chalets, les planchers Boucaud sont des planchers en bois lamellé collé, sans solivage, avec une portée pouvant atteindre les 2,50 m. Une solution technique parfaite ici, qui impose néanmoins de ne rien placer en sous-face (d’où la difficulté d’éclairer le dessous des mezzanines).
À l’arrière de la mezzanine, nous apercevons le mur de pierres qui a été réenduit proprement après sablage. « Le propriétaire tenait à une rénovation qui mixe l’esprit contemporain à l’histoire des lieux », justifie Thomas.
À l’arrière de la mezzanine, nous apercevons le mur de pierres qui a été réenduit proprement après sablage. « Le propriétaire tenait à une rénovation qui mixe l’esprit contemporain à l’histoire des lieux », justifie Thomas.
Dans cette première pièce de la mezzanine, l’aménagement a été fait sur le modèle des chambres du bas : bureau sur mesure en bois massif, rangement en médium et lit double en alcôve. Le plafond culmine à 2,20 m sous les solives mais tombe à 1,85 m sous la poutre maîtresse.
C’est un vert olive qui a été employé pour peindre l’alcôve de cette chambre.
C’est un vert olive qui a été employé pour peindre l’alcôve de cette chambre.
Dans ces deux chambres, les verrières ont été réalisées sur mesure avec montants qui peuvent s’ouvrir afin de pouvoir les ventiler puisqu’elles se trouvent en second jour.
Thomas Hoffmann précise également l’attention portée à l’isolation : « Nous avons appliqué des couches d’isolant à base de ouate de cellulose pour une isolation thermo-acoustique optimale entre chambres. »
Après. Voici la salle de bains en cours de travaux. Elle a été déplacée tout au fond dans l’ancienne cuisine. L’avantage étant de récupérer une fenêtre sur cour et beaucoup plus d’espace. Cela a permis d’envisager de nombreux rangements, une double vasque et même de cacher une machine lavante-séchante dans les placards.
Une grande douche toute largeur avec robinetterie encastrée (Porcelanosa Noken) occupe le fond de la pièce. Elle n’a malheureusement pas pu être installée à fleur de sol en raison d’une colonne d’évacuation trop lointaine. Seul regret du pro : ne pas avoir ajouté des toilettes supplémentaires dans cette pièce à la place d’une partie des placards. Les seules toilettes de la colocation se trouvent en effet à l’entrée.
Couloir qui distribue la salle de bains depuis la pièce de vie.
Avec ce chantier de rénovation, la jeune société Ekrin place haut la barre. « Grâce à notre technicité, nous nous différencions sur des chantiers techniques nécessitant une parfaite optimisation de l’espace ainsi que sur le respect des délais. Nos équipes ont l’habitude de travailler également dans le secteur de l’événementiel où le moindre retard dans le montage des structures peut mettre l’événement en péril », explique Thomas Hoffmann.
Quant au propriétaire, avec 17 m² Carrez de superficie gagnés, il réalise une bonne opération. « Au prix du mètre carré lyonnais, c’est environ 120 000 euros à retrancher sur le prix des travaux ! », estime en effet Thomas.
ET VOUS ?
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Avec ce chantier de rénovation, la jeune société Ekrin place haut la barre. « Grâce à notre technicité, nous nous différencions sur des chantiers techniques nécessitant une parfaite optimisation de l’espace ainsi que sur le respect des délais. Nos équipes ont l’habitude de travailler également dans le secteur de l’événementiel où le moindre retard dans le montage des structures peut mettre l’événement en péril », explique Thomas Hoffmann.
Quant au propriétaire, avec 17 m² Carrez de superficie gagnés, il réalise une bonne opération. « Au prix du mètre carré lyonnais, c’est environ 120 000 euros à retrancher sur le prix des travaux ! », estime en effet Thomas.
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Qui vit ici : 4 colocataires
Superficie : 69 m² à l’achat, 85 m² Carrez aujourd’hui
Emplacement : au 1er étage d’un immeuble historique de Lyon
Livraison du projet : début mars 2021
Durée des travaux : 5 mois
Maître d’œuvre : Thomas Hoffmann, société Ekrin Rénovation
Architecte d’intérieur : Marion Lanoë
Budget rénovation : 170 000 euros
Crédit photos : © Sabine Serrad