Avant/Après : La pièce de vie métamorphosée évite le déménagement
Une redéfinition professionnelle des besoins et des fonctions va tout changer pour cette famille
Non loin de Montpellier, à Jacou, ce couple de quadragénaires réside depuis quelques années dans un pavillon années 1980 de 90 m². Mais leur pièce de vie est constamment encombrée, notamment par les jeux de leurs deux garçons de 9 et 5 ans, qui préfèrent y jouer plutôt que dans leurs chambres à l’étage. Il en résulte que les propriétaires estiment manquer de superficie et conçoivent le projet de déménager. Mais en 2022, suite à la pandémie, les prix de l’immobilier ont connu une telle embellie qu’ils ne parviennent pas à concrétiser un achat qui permettrait un gain d’espace significatif. D’autant qu’ils se sont fixés la contrainte de rester dans leur quartier auquel ils sont très attachés, tant pour l’école des enfants que les relations qu’il y ont tissées. La solution n’est pourtant pas du tout là où ils le pensent, ce qu’ils vont découvrir en parlant à la bonne personne.
Car parfois, le hasard fait bien les choses. La propriétaire de la maison a partagé son problème avec Eloïse Obino, son amie et ancienne collègue en agence de publicité qui, à la suite d’une reconversion professionnelle, vient tout juste de terminer une formation en décoration et architecture d’intérieur. « Ils ont fait appel à moi pour les conseiller sur les matériaux, couleurs et aménagements de la pièce de vie (cuisine, salle à manger, salon). Leur demande initiale était de réaménager l’espace en ajoutant des meubles de rangement », explique-t-elle.
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Avant. La pièce de vie en L, bien que dotée d’une confortable superficie de 40 m², était toujours en bazar. Jugée trop petite par les propriétaires, elle concentrait leur ressentiment et leur donnait envie de déménager. La cuisine se trouvait sur la gauche, coupée du salon et de la salle à manger par un plan bar assez haut. La salle à manger se situait en face, entre le plan bar et une baie vitrée à deux vantaux. Le canapé était installé au niveau du renfoncement, à l’angle en haut à droite de la pièce.
Contre toute attente, elle a d’emblée repéré que l’ajout de meubles n’était pas la solution. Depuis qu’Eloïse Obino s’est formée à l’architecture d’intérieur, elle maîtrise en effet les outils professionnels pour transformer un ressenti en constatation tangible et rationnelle. Plusieurs outils l’aident à percevoir l’espace, diagnostiquer les problèmes, le modifier et faire comprendre ses intentions à ses clients. « La vue du dessus en première intention, permet d’embrasser l’espace sous un autre point de vue et de mieux l’appréhender. En vidant l’espace, on peut réfléchir à la définition des zones en repartant d’une page blanche et l’analyser en gardant toujours le principe d’attribuer une fonction par zone », explique-t-elle.
Contre toute attente, elle a d’emblée repéré que l’ajout de meubles n’était pas la solution. Depuis qu’Eloïse Obino s’est formée à l’architecture d’intérieur, elle maîtrise en effet les outils professionnels pour transformer un ressenti en constatation tangible et rationnelle. Plusieurs outils l’aident à percevoir l’espace, diagnostiquer les problèmes, le modifier et faire comprendre ses intentions à ses clients. « La vue du dessus en première intention, permet d’embrasser l’espace sous un autre point de vue et de mieux l’appréhender. En vidant l’espace, on peut réfléchir à la définition des zones en repartant d’une page blanche et l’analyser en gardant toujours le principe d’attribuer une fonction par zone », explique-t-elle.
Après. Après cette étape de « zoning », vient celle du plan en 3D avec une projection des nouveaux volumes. « Mes clients redoutaient les travaux, aussi nous n’avons pas révolutionné le plan, en laissant en particulier la cuisine à sa place », explique Eloïse.
Dans cette pièce de vie, la décoratrice d’intérieur a également perçu un gros souci de lumière, ce qui augmentait le mal-être des propriétaires. « Nous avons analysé l’orientation et je leur ai suggéré de faire agrandir la baie côté salle à manger », explique-t-elle. Convaincus par son analyse, corroborée par ses outils professionnels et son approche très visuelle, les propriétaires décident d’adopter les solutions d’Eloïse et de lui confier le suivi du chantier.
Comme cette dernière n’a pas encore d’assurance décennale lui permettant de faire des ouvertures de porteurs, les propriétaires ont géré en amont le remplacement des menuiseries extérieures avec une entreprise spécialisée. Ils ont en effet profité des travaux pour changer tous les vitrages à des fins d’isolation et fait agrandir la baie vitrée qui jouxtait la salle à manger d’origine, avec pour résultat un afflux de lumière dans la pièce et une meilleure perspective sur le jardin.
Dans cette pièce de vie, la décoratrice d’intérieur a également perçu un gros souci de lumière, ce qui augmentait le mal-être des propriétaires. « Nous avons analysé l’orientation et je leur ai suggéré de faire agrandir la baie côté salle à manger », explique-t-elle. Convaincus par son analyse, corroborée par ses outils professionnels et son approche très visuelle, les propriétaires décident d’adopter les solutions d’Eloïse et de lui confier le suivi du chantier.
Comme cette dernière n’a pas encore d’assurance décennale lui permettant de faire des ouvertures de porteurs, les propriétaires ont géré en amont le remplacement des menuiseries extérieures avec une entreprise spécialisée. Ils ont en effet profité des travaux pour changer tous les vitrages à des fins d’isolation et fait agrandir la baie vitrée qui jouxtait la salle à manger d’origine, avec pour résultat un afflux de lumière dans la pièce et une meilleure perspective sur le jardin.
Avant. Les habitants des lieux déploraient une cuisine peu fonctionnelle, toujours mal rangée. Ils manquaient de rangement et avaient une sensation d’étouffement, en particulier due au bar haut qui coupait l’espace et le rendait encore plus sombre.
Axonométrie de la cuisine.
Une fois les plans des volumes élaborés, Eloïse a produit des croquis d’intention puis des axonométries, soit des projections de la pièce en 3D permettant de l’appréhender sous tous ses angles avec un rendu proche du résultat. « Cette phase nous permet en particulier d’étudier plus spécifiquement les finitions et les couleurs », explique-t-elle.
Cette étape a également permis de valider la place et la taille idéales de l’îlot souhaité par les propriétaires. Eloïse l’a pensé aux bonnes dimensions pour tourner autour sans qu’il ne coupe les perspectives. « Il procure un plan de travail pour cuisiner ou pour boire un verre en cuisinant lorsqu’ils reçoivent leurs amis », détaille-t-elle.
Plus d’idées pour concevoir une cuisine avec îlot sur Houzz
Une fois les plans des volumes élaborés, Eloïse a produit des croquis d’intention puis des axonométries, soit des projections de la pièce en 3D permettant de l’appréhender sous tous ses angles avec un rendu proche du résultat. « Cette phase nous permet en particulier d’étudier plus spécifiquement les finitions et les couleurs », explique-t-elle.
Cette étape a également permis de valider la place et la taille idéales de l’îlot souhaité par les propriétaires. Eloïse l’a pensé aux bonnes dimensions pour tourner autour sans qu’il ne coupe les perspectives. « Il procure un plan de travail pour cuisiner ou pour boire un verre en cuisinant lorsqu’ils reçoivent leurs amis », détaille-t-elle.
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Après. Cet îlot sert également d’appui à la table à manger, mieux connectée à l’espace cuisine. Un emplacement qui a permis de dégager une zone en fond de pièce, bien éclairée par la baie vitrée élargie. Plus petite que la précédente, cette table à manger est néanmoins extensible pour permettre à la famille de recevoir de grandes tablées.
L’agencement des caissons Ikea exploite bien les lignes de la cuisine. Un linéaire crée le fond de scène tandis que, à droite de la gaine technique existante, ont été installées les colonnes toute hauteur qui intègrent le combiné réfrigérateur et le four.
L’agencement des caissons Ikea exploite bien les lignes de la cuisine. Un linéaire crée le fond de scène tandis que, à droite de la gaine technique existante, ont été installées les colonnes toute hauteur qui intègrent le combiné réfrigérateur et le four.
Outre le manque de luminosité, la professionnelle a également diagnostiqué un manque de chaleur véhiculé par le carrelage de sol blanc. « Les dalles de 40×40 centimètres étaient vraiment très datées années 1980 », soupire-t-elle. Celle-ci a donc proposé de recouvrir la pièce avec un plancher de chêne contrecollé.
Le choix des finitions et des couleurs fut un moment de plaisir partagé, grâce à ses clients très impliqués. « Ils n’en pouvaient plus du beige taupe terne qui recouvrait la pièce et des touches de vert anis dans la cuisine. Ils ont tous les deux une sensibilité artistique forte et Monsieur a pour passe-temps la céramique », explique-t-elle.

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Un temps pensées en bleu foncé, les façades de cuisine ont finalement été choisies bleu ciel – amandier grisé chez Plum Kitchen –, une teinte lumineuse qui fonctionne très bien avec la table et le plancher en chêne blond et les murs en blanc pur. Le propriétaire a trouvé lui-même ces luminaires, dans une teinte contrastante.
Il a également pris un grand plaisir à mettre en valeur ses céramiques en raku sur un fond de crédence en carrelage de type baguette, un matériau prisé au Japon, tout comme les céramiques qu’il conçoit avec talent.
Quant à la propriétaire, elle a flashé sur le carrelage en tomettes imitant le terrazzo le jour où Eloise les a accompagnés dans son showroom préféré rassemblant des matériaux de finition.
L’îlot permet de cacher un gros volume de rangement. On verra un peu plus tard pourquoi ses joues ont été recouvertes avec des tasseaux de bois décoratifs.
Avant. Le coin salon avait été installé sur le seul mur assez grand pour placer le sofa dont la méridienne refermait l’espace. Il obstruait en partie la fenêtre, ce qui compliquait l’accès terrasse.
Après. La famille tenait à son grand canapé d’angle, acquis il y a peu, mais n’avait pas pensé l’orienter dans l’autre sens en le faisant légèrement empiéter à l’extérieur du mur où était précédemment installée la télé. C’était pourtant la place idéale pour faire respirer l’espace comme ont tôt fait de le corroborer les études en 3D d’Eloïse Obino. Ainsi placé le canapé semble bien plus léger.
Au-dessus du canapé, un aplat de couleur orange brûlé trace un cadre assorti à la couleur des suspensions de la cuisine. « Nous avions pensé un temps placer une verrière qui récupère de la lumière depuis l’entrée, mais les propriétaires préféraient placer un grand meuble de rangement dans l’entrée sur ce mur, ce qui s’entend » explique Eloise. Le cadre coloré – en couleur « poterie » de peintures ID Paris chez Leroy Merlin – a permis de conserver l’idée graphique de la verrière et marque bien la zone de l’espace salon, tout en dialoguant avec les suspensions de la cuisine.
Avant. Sur la droite du salon s’ouvrait la zone salle à manger. Derrière la table qui prenait trop de place (non visible sur la photo), l’angle de la pièce, occupé par un très grand radiateur était sous-employé. Cette zone toujours encombrée horripilait les occupants (photo).
Après. La création d’un meuble sur mesure, qui occupe l’entièreté du mur de 6 m linéaires, a permis une véritable optimisation de l’espace. C’est l’élément qui leur a changé la vie ! « L’étude des lieux leur a prouvé qu’il ne fallait pas rajouter plein de petits meubles, mais au contraire épurer l’espace et concentrer le rangement dans un meuble sur mesure toute largeur » insiste Eloïse.
Cet élégant fond de scène sur mesure, réalisé par le menuisier Arnaud Parache d’après les dessins de la décoratrice d’intérieur, libère la circulation dans la pièce en condensant deux zones principales : le coin télé du salon sur la gauche et le coin bureau sur la droite.
Tout ce qu’il faut savoir pour travailler avec un menuisier
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Il répond aussi à d’autres demandes que la professionnelle a adressées en définissant précisément avec les propriétaires leurs besoins en amont : « Monsieur avait beaucoup de livres et voulait pouvoir exposer ses céramiques, les enfants voulaient pouvoir ranger leurs jeux au salon où ils jouent, et il fallait intégrer le multimédia et la box… » Dans la partie séjour, le téléviseur The Frame de Samsung a été choisi pour son rendu de tableau lorsqu’il est en veille.
Le bureau a été intégré au meuble, telle une niche des plus graphiques. « En effet, nous avons pris garde de délimiter et particulariser chaque zone par un élément graphique. La cuisine par le sol en tomettes, le séjour par son cadre orange, le bureau par ce fond de papier peint Birds par Studio Ditte chez Etoffe », explique la professionnelle.
Pour intégrer idéalement le bureau dans l’espace, la décoratrice d’intérieur a d’abord réduit la taille du radiateur, puis l’a élégamment camouflé derrière des tasseaux de bois ajourés, bien intégrés dans une composition menuisée. Elle explique : « La contrainte posée par le radiateur s’est transformée en une vraie opportunité créative. En le dissimulant avec des tasseaux, nous avons préservé la circulation de l’air et saisi l’opportunité d’harmoniser l’ensemble. Ces tasseaux, que l’on a répétés côté séjour et sur l’îlot, produisent une continuité visuelle qui réchauffe chaque zone grâce au bois et unifient tous les espaces ».
Au moment de conclure, Eloïse Obino rappelle que « ce meuble sur mesure a changé la donne pour cette famille et ramené un espace de rangement et de circulation, tout en concentrant toutes les fonctions manquantes ».
ET VOUS ?
Avez-vous imaginé réagencer votre intérieur avec du sur-mesure, plutôt que d’estimer hâtivement que votre logement est trop petit ?
ET VOUS ?
Avez-vous imaginé réagencer votre intérieur avec du sur-mesure, plutôt que d’estimer hâtivement que votre logement est trop petit ?
Qui vit ici ? C’est la maison d’une famille de quadras avec deux garçons de 9 et 5 ans
Emplacement : à Jacou au nord-est de Montpellier (34830)
Superficie : maison de 90 m² et pièce de vie de 40 m²
Date des travaux : livraison 2023 après 2,5 mois de travaux
Décoratrice d’intérieur : Eloïse Obino
Menuisier : Arnaud Parache
Budget : 60 000 euros dont 20 000 euros pour le changement des menuiseries, 10 000 euros pour la cuisine, 6 500 euros pour le meuble sur mesure (hors honoraires)
Photos : FannyCombes