Avant/Après : Mieux habiter des espaces de vie surdimensionnés
La rénovation totale d'une maison de 325 m² a fait réfléchir l'architecte Alexandra Singer au fait d'habiter en grand
Chez Houzz, nous vous présentons régulièrement des reportages où le défi est d’aménager des espaces minuscules. Ce reportage aborde la problématique inverse, celle d’habiter avec esthétisme, chaleur et confort une maison de 325 m², d’autant plus à deux. Car ce couple de quinquagénaires avec deux enfants partis étudier ont eu la démarche inverse à beaucoup d’entre nous. Plutôt que de vendre leur maison de ville familiale de 120 m² pour un logement plus compact, ils ont opté pour un grand pavillon entouré d’un vaste terrain, avec l’idée d’en faire une maison de rêve pour que leurs enfants et amis viennent les voir les plus souvent possible. Après un appel d’offres, c’est à l’architecte Alexandra Singer qu’ils font confiance.
Avant. Après avoir habité près du centre de Saint-Germain-en-Laye, ce couple pose ses valises à l’orée de la forêt de Fourqueux, une localité chic et boisée de l’Ouest parisien. « La maison pavillonnaire de 325 m², typique des années 1970, était dans un état relativement correct », se rappelle l’architecte Alexandra Singer. Cependant, elle manquait cruellement de charme. « Un carrelage omniprésent, des couleurs fades et des rangements en plastique », partage-t-elle. Un décor antinomique avec ce que le couple a envie d’en faire, soit « un programme hyper attractif pour leurs enfants, une maison du bonheur avec tous les “kiffs” : le billard, le sauna, la salle de sports, la piscine, le home cinéma, le bar à cocktails », détaille l’architecte.
Mais pour l’heure, le principal problème est le revers de la médaille de ce grand espace. « La pièce de vie, d’une taille considérable, était si peu aménagée que certaines parties en étaient délaissées. La véranda n’avait aucune fonctionnalité et était simplement un espace supplémentaire inexploité », expose-t-elle.
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Mais pour l’heure, le principal problème est le revers de la médaille de ce grand espace. « La pièce de vie, d’une taille considérable, était si peu aménagée que certaines parties en étaient délaissées. La véranda n’avait aucune fonctionnalité et était simplement un espace supplémentaire inexploité », expose-t-elle.
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Après. Après la signature de la promesse de vente en novembre 2022 et leur prise de contact avec l’architecte, les maîtres d’ouvrage ont d’abord validé l’aménagement des espaces de vie du rez-de-chaussée et les deux étages supérieurs (chambres et combles), afin de déménager en mai 2022. Il n’a donc pas fallu chômer pour produire les études et réaliser le chantier.
L’été suivant, ce fut au tour de la véranda d’être repensée de A à Z. Et les travaux se sont poursuivis jusqu’à ce jour en passant par le sous-sol et le jardin. Aujourd’hui, l’architecte nous a fait visiter le niveau principal qui représente la première phase de ce projet d’ampleur.
L’été suivant, ce fut au tour de la véranda d’être repensée de A à Z. Et les travaux se sont poursuivis jusqu’à ce jour en passant par le sous-sol et le jardin. Aujourd’hui, l’architecte nous a fait visiter le niveau principal qui représente la première phase de ce projet d’ampleur.
Après. Tout l’espace du rez-de-chaussée a été repensé de sorte à créer des zones agréables et bien définies. « La volonté des maîtres d’ouvrage était non d’aller vers des finitions de luxe mais vers des aménagements simples et fonctionnels, dans lesquels s’expriment davantage les belles matières naturelles que la couleur », explique l’architecte.
L’entrée a été rendue fonctionnelle grâce à une banquette adossée à l’escalier qui mène à l’étage. En face, l’ancien dressing a été relooké et amélioré avec des portes et un intérieur sur mesure. À travers les finitions en bois teintés s’exprime la « matérialité » recherchée qui réchauffe l’espace carrelé en gris perle.
Plus d’idées pour aménager une entrée sur Houzz
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Après. Le gros morceau de cette première phase de rénovation a concerné le séjour en angle, une vaste pièce jusqu’alors sous-exploitée. Alexandra rappelle le challenge : « Comment faire pour qu’un espace géant soit habitable et habité ? » Si, dans une maison de taille modeste, chaque espace définit en général une fonction – salon, salle à manger, cuisine… – ce n’était pas le cas ici, où la partie à droite de l’entrée de la pièce ne servait à rien. « Pour donner vie à un espace, il faut lui donner une fonction et le meubler en conséquence », explique Alexandra.
C’est un espace billard qui a été choisi par la famille pour redonner de la fonction à cette zone. Un bel emplacement pour la table à jouer contemporaine, encadrée par deux grandes baies vitrées donnant sur le jardin. « Les enfants adorent, le fils vient régulièrement y jouer avec ses amis », glisse Alexandra.
La plus-value de l’architecte s’est exprimée dans le positionnement en biais de la table, séparée du reste de la pièce par une bibliothèque sculpture qui sert également de banquette. « Elle vient faire un statement* comme on dit aux États-Unis. Elle donne du rythme à l’espace en cassant sa rectitude », partage-t-elle.
* pièce maîtresse, point focal
La plus-value de l’architecte s’est exprimée dans le positionnement en biais de la table, séparée du reste de la pièce par une bibliothèque sculpture qui sert également de banquette. « Elle vient faire un statement* comme on dit aux États-Unis. Elle donne du rythme à l’espace en cassant sa rectitude », partage-t-elle.
* pièce maîtresse, point focal
Le positionnement en biais du billard, souligné par trois suspensions et repris par la bibliothèque en parallèle, s’explique par la volonté de l’architecte de laisser le choix au visiteur de s’orienter librement vers l’un ou l’autre côté de la pièce depuis l’entrée. De surcroît, ce biais ludique accompagne bien la destination de l’espace billard en rompant avec un aménagement rectiligne classique.
La sculpturale menuiserie sur mesure, en chêne teinté, a été créée sur place par le menuisier de la société tout corps d’état qui s’est occupé du chantier. Quant à la banquette, elle a été réalisée également sur place par un tapissier avec de la mousse mémoire de forme recouverte par le tissu repéré par la propriétaire dans la collection Sarah Lavoine.
La sculpturale menuiserie sur mesure, en chêne teinté, a été créée sur place par le menuisier de la société tout corps d’état qui s’est occupé du chantier. Quant à la banquette, elle a été réalisée également sur place par un tapissier avec de la mousse mémoire de forme recouverte par le tissu repéré par la propriétaire dans la collection Sarah Lavoine.
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Au-delà des menuiseries sur mesure, les propriétaires ont pris conscience en cours de mission qu’ils avaient besoin d’aide sur l’ameublement libre et ont confié à Alexandra la « spécification mobilier ».
« Dans un espace vaste où l’on tourne autour des meubles, il faut choisir des fauteuils aussi beaux devant que derrière, des tables rondes esthétiques et de bonnes proportions pour favoriser la fluidité des circulations etc. », rappelle celle qui a sourcé pour eux les meubles et tapis adéquates.
Tables basses : The Socialite Family ; canapé : Bolia ; fauteuils : Kann Design; téléviseur : The Frame de Samsung ; billard : René Pierre chez Vente Privée.com
« Dans un espace vaste où l’on tourne autour des meubles, il faut choisir des fauteuils aussi beaux devant que derrière, des tables rondes esthétiques et de bonnes proportions pour favoriser la fluidité des circulations etc. », rappelle celle qui a sourcé pour eux les meubles et tapis adéquates.
Tables basses : The Socialite Family ; canapé : Bolia ; fauteuils : Kann Design; téléviseur : The Frame de Samsung ; billard : René Pierre chez Vente Privée.com
Dans cette grande pièce, Alexandra a conseillé de remplacer le carrelage d’origine par un parquet en « chêne polaire ». Aficionada des décors scandinaves mid century, comme le trahit la bibliothèque qu’elle a dessinée dans la filiation des unités de Hans Wegner ou Poul Cadovius, elle a également conseillé de redonner du style au coin salon en se fondant sur la matière plus que sur la couleur. À l’instar des poêles en faïence suédois, la cheminée a été recouverte de carrelage texturé en forme de briques arrondies.
Derrière le séjour formant la « rotule de l’articulation » de cette pièce se dévoile la salle à manger. Le mobilier a été choisi en cohérence avec l’ambiance initiée au séjour : « un buffet en bois de chez Ethnicraft, une table Kann Design, des chaises de chez The Socialite Family, un tapis de chez Sarah Lavoine » détaille l’architecte.
La propriétaire, étant une passionnée de cuisine, désirait intégrer la cuisine à la pièce de vie afin de profiter de la présence de ses invités. Cependant, pour éviter les désagréments sonores et olfactifs liés infailliblement à l’usage d’une cuisine, elle ne voulait pas d’un espace totalement ouvert.
L’architecte a redonné de la perspective à la cuisine au moyen d’une verrière qu’elle a dessinée puis fait réaliser sur mesure. Du verre cannelé en partie basse de la porte permet de dissimuler l’électroménager en offrant un discret motif.
Zoom sur les verrières nouvelle génération
L’architecte a redonné de la perspective à la cuisine au moyen d’une verrière qu’elle a dessinée puis fait réaliser sur mesure. Du verre cannelé en partie basse de la porte permet de dissimuler l’électroménager en offrant un discret motif.
Zoom sur les verrières nouvelle génération
Après. Voici le séjour vu depuis la nouvelle cuisine. Celle-ci a été totalement repensée à partir de modules de chez Ikea, recouverts de portes en médium laqué réalisées sur mesure. « La cuisine a été composée en gris, perle au sol et gris moyen sur les meubles, car c’est la couleur préférée de ma cliente », évoque Alexandra. Celle-ci a ajouté des inserts de chêne teinté au niveau du plan bar et des étagères afin de réchauffer les lieux et créer le lien avec le séjour.
Le plan de travail a été choisi pour satisfaire un cordon-bleu épris d’élégance : « en granit noir du Zimbabwe, à la fois chic et à toute épreuve. On peut poser les casseroles chaudes dessus sans souci », indique l’architecte.
Avant. Une véranda de 3,4 mètres de large sur 8,8 mètres de long, aux montants d’aluminium, augmentait la surface de la maison sur l’un de ses côtés depuis le début des années 2000. Elle manquait de charme et ne servait pas beaucoup.
Tour savoir pour faire réaliser une véranda
Tour savoir pour faire réaliser une véranda
Après. Les propriétaires étaient en attente de séduisantes propositions de réaménagement pour la magnifier et lui redonner vie. « Comme mon client m’avait confié son envie d’un bar à cocktails quelque part dans la maison, j’ai proposé de transformer la véranda dans un esprit rooftop. Il a adoré et il l’appelle désormais sa Véranda Top », plaisante l’architecte, satisfaite d’avoir su trouver la proposition qui a fait mouche.
Le bar a été réalisé sur mesure en placage chêne cintré et plan de travail en stratifié façon bronze.
Après. La véranda étant orientée plein sud sur l’extérieur, elle a été imaginée comme un jardin d’hiver, qui capte le moindre rayon de soleil aux demi-saisons et en hiver. « Les enfants viennent bouquiner sur les structures que nous avons créées sur mesure en tasseaux de bois, car ils disent qu’on s’y sent comme sous les tropiques », partage Alexandra.
Outre le mobilier fixe qui a été végétalisé en collaboration avec le paysagiste Serdeco installé à Suresnes, l’architecte a également dessiné du mobilier libre qui confère de la modularité au lieu. « On peut orienter la table différemment ou la coller à un des modules fixes si l’on reçoit beaucoup de monde ou quand la propriétaire fait du yoga », précise-t-elle.
Pour plonger la serre dans une ambiance féerique de jour comme de nuit, des appliques « In the sun » ont été semées en intérieur et l’extérieur planté de petites lanternes LED. Le confort thermique toute saison a également été pris en compte avec deux radiateurs électriques programmables, cachés dans les structures en bois ajourées.
Appliques murales : DCW « in the sun »
Appliques murales : DCW « in the sun »
Après cette première session de travaux, les propriétaires enchantés ont confié à Alexandra le soin de superviser les autres phases. Elle a en effet enchaîné sur une très lourde refonte structurelle du sous-sol de 120 m², comprenant le garage et des caves, afin de créer le sauna, la salle de sport et le home cinéma. En ce moment même s’achève la troisième phase avec la création d’une piscine de 12 mètres sur 5 et la végétalisation du jardin en collaboration avec un paysagiste.
Que du bonheur pour l’architecte comblée de la confiance que les maîtres d’ouvrage lui ont à chaque fois accordée ! « J’ai travaillé à fond pour cette maison qui est devenue un peu comme mon bébé. Elle a été un formidable terrain de jeu, car elle m’a offert la possibilité de donner une fonction à des espaces inutilisés en les traitant d’une autre manière que les pièces classiques, séjour, cuisine… » partage-t-elle avec une joie non feinte.
ET VOUS ?
Avez-vous envie de découvrir la suite des espaces créés dans cette maison par l’architecte Alexandra Singer ?
Que du bonheur pour l’architecte comblée de la confiance que les maîtres d’ouvrage lui ont à chaque fois accordée ! « J’ai travaillé à fond pour cette maison qui est devenue un peu comme mon bébé. Elle a été un formidable terrain de jeu, car elle m’a offert la possibilité de donner une fonction à des espaces inutilisés en les traitant d’une autre manière que les pièces classiques, séjour, cuisine… » partage-t-elle avec une joie non feinte.
ET VOUS ?
Avez-vous envie de découvrir la suite des espaces créés dans cette maison par l’architecte Alexandra Singer ?
Qui vit ici : c’est la maison d’un couple de quinquagénaires
Emplacement : Saint-Germain-en-Laye (78112)
Superficie : 325 m²
Durée des travaux : six mois
Date de livraison : mai 2022
Architecte : Alexandra Singer de l’agence Singer Bieder Architecture
Budget : 450 000 euros TTC dont 27 000 euros pour le mobilier libre
Photos : @davidfoessel
Photos existant : Alexandra Singer