Avant/Après
Visites Privées
Avant/Après : Minimalisme et budget plancher pour rénover 13 m2
De belles idées architecturales et un style contemporain transforment un 13 m² parisien, qui s'en trouve agrandi !
Ces quinquagénaires venaient de faire un investissement immobilier, acquérant un studio de 13 m² entre la place Gambetta et le cimetière du Père Lachaise. La petite surface nécessitait une réfection intégrale et c’est par hasard qu’ils ont rencontré leurs architectes, dans l’immeuble même de leur achat, tandis que ces professionnels s’occupaient d’un autre chantier. Le contact humain est bien passé et la passion de ce duo très pédagogue et amoureux de style contemporain a fait le reste.
Avant. Le bien se situe au second étage sur rue d’un immeuble de briques – un ancien hôtel – proche de la place Gambetta. La plupart des appartements se présentent sous la forme de chambres avec salle d’eau d’une superficie d’à peine 13 m², comme celle-ci. En la visitant la première fois, les architectes ont été d’emblée séduits par son plan régulier et ses deux fenêtres, rares dans une si petite surface, qui la rendaient lumineuse bien qu’orientée nord-est.
Les propriétaires s’étant confiés sur un budget de 20 000 euros, les architectes leur offrent un premier rendez-vous pour leur expliquer leur façon de travailler et savoir si leurs propositions et leur style pourraient leur convenir.
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Les propriétaires s’étant confiés sur un budget de 20 000 euros, les architectes leur offrent un premier rendez-vous pour leur expliquer leur façon de travailler et savoir si leurs propositions et leur style pourraient leur convenir.
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Après. Lors de cette entrevue, les professionnels leur présentent leurs projets et les travaux qui les inspirent, ceux des maîtres de l’architecture moderne tels Le Corbusier ou Alvar Aalto.
Les propriétaires accrochent et font confiance au duo qui prend le temps d’expliciter ce qui, selon eux, donne du sens au travail de l’architecte aujourd’hui. « Nous aimons les lignes minimalistes et rationnelles, les formes géométriques, les matières brutes, les trompe-l’œil, l’abstraction des détails ou encore des jeux de perte de la notion d’échelle et la révélation de la vérité constructive », nous ont-ils confié.
Les propriétaires accrochent et font confiance au duo qui prend le temps d’expliciter ce qui, selon eux, donne du sens au travail de l’architecte aujourd’hui. « Nous aimons les lignes minimalistes et rationnelles, les formes géométriques, les matières brutes, les trompe-l’œil, l’abstraction des détails ou encore des jeux de perte de la notion d’échelle et la révélation de la vérité constructive », nous ont-ils confié.
Après. Les propriétaires ont donné carte blanche aux architectes pour révéler le potentiel des lieux et ces derniers se sont d’abord attardés sur l’optimisation des volumes en faisant plusieurs propositions.
Celle qui dégageait le plus d’espace consistait à couper en biais la salle d’eau et attribuer la place récupérée à la cuisine, dans un jeu de triangles. La pièce de vie s’en trouvait élargie et plus lumineuse grâce au gain de la seconde fenêtre.
« Nos dessins sont guidés par des formes géométriques fortes, à la recherche de la beauté du plan », justifient les architectes.
Celle qui dégageait le plus d’espace consistait à couper en biais la salle d’eau et attribuer la place récupérée à la cuisine, dans un jeu de triangles. La pièce de vie s’en trouvait élargie et plus lumineuse grâce au gain de la seconde fenêtre.
« Nos dessins sont guidés par des formes géométriques fortes, à la recherche de la beauté du plan », justifient les architectes.
Après. Tout l’aménagement a été réalisé sur mesure par l’entreprise FC renovation, sur la base des plans et détails du duo, riches en astuces spécial petit budget.
La cuisine conçue comme un triangle équilatéral, pour jouer avec la forme issue de la division de la salle d’eau, a été parée de mobilier en medium hydrofuge peint.
Le sol de la cuisine a été réalisé en grès cérame imitation marbre, dont la chute a permis de faire le plan de travail et les plinthes, tandis que le sol de la pièce de vie a subi un simple ragréage, peint à peinture epoxy.
Plus de photos de petites cuisines ouvertes sur Houzz
La cuisine conçue comme un triangle équilatéral, pour jouer avec la forme issue de la division de la salle d’eau, a été parée de mobilier en medium hydrofuge peint.
Le sol de la cuisine a été réalisé en grès cérame imitation marbre, dont la chute a permis de faire le plan de travail et les plinthes, tandis que le sol de la pièce de vie a subi un simple ragréage, peint à peinture epoxy.
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Pour accéder plus facilement au meuble sous vasque conçu en angle, le sur-mesure a fait des miracles. « Nous avons dessiné une porte monobloc qui s’ouvre totalement pour un accès facilité sous l’évier où se trouvent les poubelles de tri », précise Léo.
Sur la gauche, sous les plaques de cuisson, endroit difficilement accessible, a été logé le chauffe-eau instantané. Au centre du meuble se cachent réfrigérateur, four micro-ondes et placard casserolier.
Sur la gauche, sous les plaques de cuisson, endroit difficilement accessible, a été logé le chauffe-eau instantané. Au centre du meuble se cachent réfrigérateur, four micro-ondes et placard casserolier.
Vous avez du mal à comprendre ce visuel, c’est normal ! La paroi de la salle d’eau a été recouverte d’un miroir de 2,67 m de haut sur 2,03 m de large, sur lequel semble léviter une porte en bois de 50 cm de large au veinage ornemental. Le miroir d’un seul tenant provoque des réflexions qui élargissent l’espace et bouleverse volontairement sa compréhension.
« Nous avons passé 6 mois au Japon lors de nos études et en avons ramené l’importance de l’abstraction et la pureté des volumes qui bouleversent les repères, en particulier dans les petites surfaces », explique Sabine.
« Ce grand miroir sans joints donne l’impression d’une pièce supplémentaire. Un confrère qui a visité le studio a d’ailleurs appuyé sur ce mur miroir pensant pouvoir aller plus loin. Il est intéressant de voir comment un élément aussi énorme, même difficile à faire entrer – car la montée dans la cage d’escalier fut mémorable ! – peut disparaître pour créer plus d’espace », réagit à son tour Léo.
« Nous avons passé 6 mois au Japon lors de nos études et en avons ramené l’importance de l’abstraction et la pureté des volumes qui bouleversent les repères, en particulier dans les petites surfaces », explique Sabine.
« Ce grand miroir sans joints donne l’impression d’une pièce supplémentaire. Un confrère qui a visité le studio a d’ailleurs appuyé sur ce mur miroir pensant pouvoir aller plus loin. Il est intéressant de voir comment un élément aussi énorme, même difficile à faire entrer – car la montée dans la cage d’escalier fut mémorable ! – peut disparaître pour créer plus d’espace », réagit à son tour Léo.
Derrière cette porte en Batipin juste verni, surélevée de 10 cm pour laisser passer les réseaux d’eau, se trouve la salle d’eau triangulaire minimaliste. Au centre, les toilettes gain d’espace, à gauche le meuble vasque et à droite la douche en biais.
L’étroitesse des lieux a été compensée par des astuces d’aménagement intérieur. Les murs et le sol ont été carrelés de la même manière (carrelage CESI) pour faire paraître l’espace plus grand et le mur, en biais, paré lui aussi d’un miroir.
L’étroitesse des lieux a été compensée par des astuces d’aménagement intérieur. Les murs et le sol ont été carrelés de la même manière (carrelage CESI) pour faire paraître l’espace plus grand et le mur, en biais, paré lui aussi d’un miroir.
Le meuble vasque a été réalisé avec d’autres chutes de carrelage marbré, bordé d’une cornière alu, tandis qu’un évier Inox de bateau sert de lavabo. Au-dessus, un miroir rond rappelle l’oculus créé dans la douche.
En effet, comme la fenêtre avait été supprimée dans cette petite salle d’eau, les professionnels ont eu envie de retrouver de la luminosité naturelle et ont imaginé cet œil-de-bœuf qui apparaît côté cuisine et trouble un peu plus les perceptions.
« Nous aimons créer la surprise ! », plaisantent les architectes qui orientent notre regard vers le haut de ce mur de la pièce de vie laissé brut.
« Nous aimons créer la surprise ! », plaisantent les architectes qui orientent notre regard vers le haut de ce mur de la pièce de vie laissé brut.
À cette poutre de béton répond ce poteau, à droite de la fenêtre principale, équipé de quelques étagères triangulaires.
« Nous souhaitions mettre à jour la vérité constructive de cet immeuble ancien que nous trouvons émouvante et avons fait gratter soigneusement le plâtre par l’entreprise pour laisser apparaître la construction d’origine en poteaux poutres béton. Nous avons été récompensés par l’apparition de marques de chantier au crayon datant de la construction. Contrairement aux parois neuves blanches et lisses, cette surface rugueuse crée un bon équilibre, reliant l’appartement à l’ensemble de l’immeuble », estiment les architectes.
Si cette idée peut paraître saugrenue, elle a enthousiasmé les propriétaires. « Ils nous ont suivis sur toutes nos idées du moment qu’ils ont vu que nous avions des propositions motivées et que nous les leur expliquions », affirme Sabine.
« Nous souhaitions mettre à jour la vérité constructive de cet immeuble ancien que nous trouvons émouvante et avons fait gratter soigneusement le plâtre par l’entreprise pour laisser apparaître la construction d’origine en poteaux poutres béton. Nous avons été récompensés par l’apparition de marques de chantier au crayon datant de la construction. Contrairement aux parois neuves blanches et lisses, cette surface rugueuse crée un bon équilibre, reliant l’appartement à l’ensemble de l’immeuble », estiment les architectes.
Si cette idée peut paraître saugrenue, elle a enthousiasmé les propriétaires. « Ils nous ont suivis sur toutes nos idées du moment qu’ils ont vu que nous avions des propositions motivées et que nous les leur expliquions », affirme Sabine.
Après. Délestée de la cuisine, la pièce de vie offrait un volume plus confortable qu’il s’agissait d’aménager.
« La solution de facilité était le clic-clac mais c’est assez pénible de faire et refaire son lit tous les jours avec ce système. Nous avons cherché une solution plus confortable et plus esthétique », estime Léo.
L’idée des architectes était de différencier séjour et coin nuit pour augmenter le confort de vie. Ils ont ainsi réussi à installer un canapé fixe et un lit escamotable avec rangement intégré pour les affaires d’un ou deux locataires.
« La solution de facilité était le clic-clac mais c’est assez pénible de faire et refaire son lit tous les jours avec ce système. Nous avons cherché une solution plus confortable et plus esthétique », estime Léo.
L’idée des architectes était de différencier séjour et coin nuit pour augmenter le confort de vie. Ils ont ainsi réussi à installer un canapé fixe et un lit escamotable avec rangement intégré pour les affaires d’un ou deux locataires.
N’ayant pas trouvé dans le commerce de lit escamotable aux bonnes dimensions et correspondant au budget du projet, ils ont imaginé leur solution sur mesure comme un meuble tout-en-un qui accomplit la prouesse de tenir dans 42 cm de profondeur.
« Un sommier du commerce de 120 x 190 habillé de Batipin, se replie très facilement dans son logement, sans devoir ôter la couette. À l’intérieur du meuble, une tablette crée une table de nuit, équipée de prises et d’un néon. En dessous, plusieurs volumes de rangement disposent de portes inclinables. En partie haute, trois placards offrent des étagères et un volume de dressing. Le placard de droite dissimule le compteur et une niche que l’on atteint depuis l’entrée pour mettre les clés », détaillent les pros.
« Un sommier du commerce de 120 x 190 habillé de Batipin, se replie très facilement dans son logement, sans devoir ôter la couette. À l’intérieur du meuble, une tablette crée une table de nuit, équipée de prises et d’un néon. En dessous, plusieurs volumes de rangement disposent de portes inclinables. En partie haute, trois placards offrent des étagères et un volume de dressing. Le placard de droite dissimule le compteur et une niche que l’on atteint depuis l’entrée pour mettre les clés », détaillent les pros.
Sur ce meuble aux façades ornées par les veines du contreplaqué de pin, les poignées de porte sont le clin d’œil des architectes qui résume bien l’esprit du projet : « minimaliste et amusant ».
Afin de matérialiser l’entrée, le meuble se prolonge côté porte, dessinant un sas avec le paillasson intégré dans le sol.
Afin de matérialiser l’entrée, le meuble se prolonge côté porte, dessinant un sas avec le paillasson intégré dans le sol.
« Travailler dans de si petits espaces est vraiment difficile car les possibilités sont sans fin. L’objectif est de trouver le meilleur équilibre entre fonctionnalité et abstraction, avec une réelle attention aux détails et aux proportions », ont-ils conclu.
Notons également que le respect du budget et des délais sont des considérations majeures chez ces professionnels qui ont réussi à tenir leur enveloppe de 20 000 euros, en proposant un programme totalement sur mesure. Une belle prouesse !
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
Notons également que le respect du budget et des délais sont des considérations majeures chez ces professionnels qui ont réussi à tenir leur enveloppe de 20 000 euros, en proposant un programme totalement sur mesure. Une belle prouesse !
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
Qui vit ici : c’est l’investissement locatif d’un couple de quinquagénaires
Superficie : 12,75 m²
Emplacement : Paris 20e
Livraison du projet : décembre 2020
Durée des travaux : 6 mois
Architectes DE (en cours de validation HNMOP) : Sabine Fremiot et Léo Berastegui de Miogui architecture
Entreprise : FC renovation
Budget : 20 000 euros (hors honoraires)
Photos : © Philippe Billard