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Avant/Après : Mix&match dans le duplex d'une archi d'intérieur
La décoratrice et architecte d'intérieur Tatiana Nicol nous donne une grande leçon de déco, pleine de spontanéité
Si certains professionnels de l’aménagement et de la décoration intérieure potassent les tendances pour mieux les imiter, Tatiana Nicol, pour sa part, les fabrique comme elle respire. Peu lui chaut de suivre un style bien défini. Les idées et les associations lui viennent au fil de l’aménagement, comme des évidences. Le résultat est à son image, spontané, lumineux et plein de bonne humeur. La preuve en photos dans le nouveau duplex où elle a emménagé il y a un an et dont elle a bien voulu nous ouvrir les portes.
Important : La différence de qualité entre les photos avant et après s’explique par le fait que les photos avant sont des photos amateurs, souvent prises par le propriétaire ou le professionnel lui-même, et les photos après sont issues de shootings réalisés par des photographes professionnels.
Important : La différence de qualité entre les photos avant et après s’explique par le fait que les photos avant sont des photos amateurs, souvent prises par le propriétaire ou le professionnel lui-même, et les photos après sont issues de shootings réalisés par des photographes professionnels.
Avant. Quelques mois après, Tatiana a la surprise de le retrouver à la vente, sur un site d’annonces, et ne laisse pas passer sa chance. « Outre la base, ce qui me plaisait, c’était son plan. Je n’ai jamais aimé les appartements avec une partie nuit et toutes les chambres contiguës. Ici, il y avait un étage que l’on pouvait transformer en suite parentale. C’était comme une cabane perchée ! », s’enthousiasme la jeune femme.
Après. Avec ses deux chambres diamétralement opposées et ses espaces de vie centraux, le premier niveau du duplex offrait une disposition qui convenait bien à la famille. Tatiana s’est surtout attachée à y imprimer une âme et beaucoup d’elle-même par ses choix déco. En revanche, l’étage supérieur, qui émanait du rattachement d’anciennes chambres de bonnes, a été entièrement réagencé.
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Photo Avant
Avant. Face à la cuisine, la pièce de vie dégageait un charme très parisien. Longée par le balcon filant du cinquième étage, elle était recouverte de parquet en chêne massif en pose droite, agrémentée de deux cheminées de marbre et de moulures au plafond.
Après. « L’enveloppe était géniale », se remémore Tatiana qui a pris beaucoup de plaisir à y ajouter ses notes personnelles. « Je suis une adepte des couleurs mais cette fois je souhaitais conserver un maximum de luminosité », partage-t-elle. Aussi a-elle choisi son ameublement dans des couleurs très douces à l’instar du gris perle du canapé ou du crème de la table basse en travertin et du fauteuil en laine bouclée.
Fauteuil : Gubi, réédition de Pierre Paulin ; table basse : chinée sur Selency
Fauteuil : Gubi, réédition de Pierre Paulin ; table basse : chinée sur Selency
« L’avantage d’une base neutre et claire c’est de pouvoir ajouter toutes les couleurs que l’on veut. Je voulais un ressenti à la fois ultra lumineux et super joyeux », déclare la jeune femme.
Argentine d’origine, ayant vécu à Barcelone et amoureuse du Maroc, Tatiana adore les couleurs : le jaune en premier lieu, et le duo jaune bleu, qui lui rappelle une équipe de foot qu’elle soutient. Mais elle avait envie d’autre chose ici. « De plantes, de fibres naturelles, d’artisanat d’ailleurs… D’une simplicité authentique. »
Tapis : chiné au Maroc ; suspension en jonc de mer, chez MOna MArket dans le Marais
Argentine d’origine, ayant vécu à Barcelone et amoureuse du Maroc, Tatiana adore les couleurs : le jaune en premier lieu, et le duo jaune bleu, qui lui rappelle une équipe de foot qu’elle soutient. Mais elle avait envie d’autre chose ici. « De plantes, de fibres naturelles, d’artisanat d’ailleurs… D’une simplicité authentique. »
Tapis : chiné au Maroc ; suspension en jonc de mer, chez MOna MArket dans le Marais
Papageno, le chat de la famille, dort dans un coin sous le regard mi-clos du lapin bleu en céramique accroché près de la cheminée. Tatiana l’a réalisé il y a longtemps, lorsqu’elle prenait des cours de modelage. « Les animaux et moi, c’est une grande histoire », affirme-t-elle. « Des figures animales, j’en mets dans tous mes appartements, en particulier des lapins, ne me demandez pas pourquoi », plaisante-t-elle. Et de déclarer : « Mon préféré c’est le lapin du balcon que j’ai ramené d’un voyage en Provence. Il est en pierre et pèse une tonne. »
Non loin du lapin bleu, sur la cheminée, deux petits singes bougeoirs en laiton, lui tiennent compagnie. « Je les adore ! », lance-t-elle gaiement.
Photo Avant
Avant. Ce côté de la pièce de vie a également attiré l’architecte d’intérieur, pour une raison très personnelle.
Après. Pas pour l’escalier en kit qu’elle a fait refaire sur mesure afin de lui donner plus de classe. Ni pour la cheminée en marbre noir qu’elle a dû faire supprimer pour créer une grande bibliothèque. Mais parce qu’elle a eu la révélation, dès la première visite, que son piano devait prendre place à cet endroit. « Quand on a un vrai piano, c’est une contrainte. Il faut trouver le mur où on va le poser et il ne bougera plus. Il y avait peu de murs dans cet appartement et c’était la place idéale », affirme-t-elle.
Au détour de la bibliothèque ornée d’une couleur “bois de rose” pleine de bonne humeur, on découvre une lampe en céramique vernissée aux lignes années 60, dont Tatiana nous confie la provenance : « elle vient de chez Haos, la marque de Sophie Gelinet et Cédric Gepner née en 2015. Ils travaillent en autoédition et dans le respect de l’artisanat. »
La jeune femme cultive elle-même un attrait tel pour la céramique, qu’elle a lancé il y a quelques années sa propre collection d’art de la table et d’accessoires pour animaux. « Je les réalise à Vallauris en collaboration avec le potier Gérard Crociani et je les vends chaque année lors d’une expo », nous explique-t-elle. La photo sur la gauche est un tirage de l’un de ses clichés Instagram où elle et ses copines arborent d’ailleurs fièrement les mugs de cette collection.
La jeune femme cultive elle-même un attrait tel pour la céramique, qu’elle a lancé il y a quelques années sa propre collection d’art de la table et d’accessoires pour animaux. « Je les réalise à Vallauris en collaboration avec le potier Gérard Crociani et je les vends chaque année lors d’une expo », nous explique-t-elle. La photo sur la gauche est un tirage de l’un de ses clichés Instagram où elle et ses copines arborent d’ailleurs fièrement les mugs de cette collection.
Photo Avant
Avant. La cuisine d’origine, avec son mobilier en mélaminé façon bois et son sol qui formait des tapis en carrelage, ne plaisait pas à Tatiana.
Après. Même si la décoratrice avoue ne pas se lancer tous les jours dans de la grande cuisine, c’est assurément la pièce où elle passe le plus de temps. Aussi souhaitait-elle soigner particulièrement cet endroit. Avait-elle fait des repérages déco avant de se lancer ? « Pas du tout, j’avance et de nouvelles idées arrivent ! »
Comme un peintre colore sa toile, elle travaille par touches. « Je voulais du blanc, du bois clair et du bois foncé, et des notes de rose et de gris. Pour faire l’unité, j’ai choisi ce sol en terrazzo qui fédère tout », affirme-t-elle.
Terrazzo : grands carreaux de 60 x 60 cm Incertum verde chiaro, chez Carrément Victoire
Terrazzo : grands carreaux de 60 x 60 cm Incertum verde chiaro, chez Carrément Victoire
Photo Avant
Avant. Vue et revue, l’ambiance de cette cuisine était figée et classique.
Après. Elle est aujourd’hui pétillante et tout à fait unique ! Le mobilier mural a été fabriqué par un menuisier dans des panneaux de placage Egger, façon chêne blanchi.
Au centre, la table et les chaises proviennent d’une collection de mobilier dessinée par Tatiana. « Des vestiges du temps où j’avais une collection de meubles que je faisais fabriquer à Marrakech », nous glisse-t-elle. La pro a toujours aimé les tables rustiques en cuisine, à l’épreuve d’une famille et qui peuvent servir à toutes les fonctions, en toutes occasions. Celle-ci est à la fois brute, avec son pin brossé, et sophistiquée, avec ses inserts de laiton au centre. Les chaises sont quant à elles plus foncées, en noyer massif. Une bonne leçon pour oser mixer différentes essences de bois, en toute décontraction.
Au centre, la table et les chaises proviennent d’une collection de mobilier dessinée par Tatiana. « Des vestiges du temps où j’avais une collection de meubles que je faisais fabriquer à Marrakech », nous glisse-t-elle. La pro a toujours aimé les tables rustiques en cuisine, à l’épreuve d’une famille et qui peuvent servir à toutes les fonctions, en toutes occasions. Celle-ci est à la fois brute, avec son pin brossé, et sophistiquée, avec ses inserts de laiton au centre. Les chaises sont quant à elles plus foncées, en noyer massif. Une bonne leçon pour oser mixer différentes essences de bois, en toute décontraction.
Comme dans le salon, la base claire permet de mettre en valeur des objets de décoration colorés. Prolongeant le vert des plantes, parsemées dans tout le logement, la pro a choisi un encadrement et une suspension vert sapin. Les pétales de la suspension Pale de Georges Store, peints à la main sur une toile à beurre, apportent légèreté et onirisme tandis que tous les petits détails laitonnés (robinet, cadre…) véhiculent de la brillance et une discrète sophistication.
L’évier a été positionné dans une niche, un élément architectural qu’affectionne la pro. « Les niches c’est super mignon », confesse en effet Tatiana.
Pour parer le plan de travail et la crédence, elle a eu envie de zelliges, des carreaux faits main de 10 x 10 cm en céramique vernissée : « Ce sont de vrais zelliges marocains de chez Emery&cie. J’aime leur aspect irrégulier, leurs formes dans la couleur, leur caractère artisanal authentique qui réchauffe l’espace. C’est solide comme du carrelage sans le côté froid », détaille-t-elle.
Pour parer le plan de travail et la crédence, elle a eu envie de zelliges, des carreaux faits main de 10 x 10 cm en céramique vernissée : « Ce sont de vrais zelliges marocains de chez Emery&cie. J’aime leur aspect irrégulier, leurs formes dans la couleur, leur caractère artisanal authentique qui réchauffe l’espace. C’est solide comme du carrelage sans le côté froid », détaille-t-elle.
Dans cette autre niche, c’est un lambris rosé qu’elle a fait poser. « J’avais envie de voir si les lambris et les zelliges fonctionnaient ensemble », lance-t-elle avec la curiosité candide d’un chef cuisinier qui s’essaierait à différentes associations pour trouver la bonne recette.
En sortant de la cuisine, nous traversons l’entrée. À gauche du séjour s’ouvre une chambre qui sert de bureau et de salon musique. « C’est là où mon compagnon joue de la guitare et du piano électrique », confie Tatiana.
C’est d’ailleurs à lui qu’elle doit l’inspiration de cette grande fresque colorée au mur : « Une variation libre à partir d’“Hommage au carré”, l’un des tableaux contemporains qu’il préfère. » En effet, le peintre Josef Albers, connu comme l’un des pères de l’art optique (Op Art) a réalisé, de 1950 à sa mort en 1976, une série d’œuvres intitulée « Homage to the Square » : des carrés colorés imbriqués conférant à l’hypnotisme. C’est dans cet esprit que la décoratrice a réalisé la fresque, en orange, bleu et vert.
« Ma couleur préférée a toujours été le jaune mais en ce moment, je suis hantée par l’orange, après avoir détesté cette couleur. J’ai des envies d’orange, et de vert », confesse-t-elle.
« Ma couleur préférée a toujours été le jaune mais en ce moment, je suis hantée par l’orange, après avoir détesté cette couleur. J’ai des envies d’orange, et de vert », confesse-t-elle.
Ce n’est pas sur ce bureau que travaille la pro. « Moi je ne peux travailler que dans la cuisine », affirme-t-elle en effet. Le mobilier de cette pièce lui est néanmoins très personnel puis qu’il provient de la collection de meubles qu’elle a designée il y a quelques années.
De la chambre des enfants, nous ne verrons que ce morceau de dressing. Tatiana l’a fait réaliser sur mesure avec des détails chers à ses goûts : les portes en raphia, une autre fibre naturelle, et des poignées lapins, bien sûr !
Photo Avant
Avant. Il existait déjà une salle de bains au cinquième étage, près de la chambre des enfants. Elle leur a été dédiée.
Après. Sa décoration n’est pas enfantine pour autant. Côté vasque, un miroir laitonné est entouré de petites illustrations encadrées, achetées par Tatiana dans une galerie du Marais, L’Œil ouvert.
Côté baignoire, un carrelage en relief saumon apporte de la douceur.
Carrelage : Surface
Carrelage : Surface
Photo Avant
Avant. Retour dans le séjour afin d’emprunter l’escalier pour découvrir le niveau supérieur du duplex. Tatiana explique : « L’escalier d’origine était en kit, pas de belle facture. Globalement c’est ce que nous avons reproché à cet appartement. L’ensemble des aménagements n’était pas dans des matériaux nobles, uniquement fonctionnels. Cela nous allait bien, j’adore tout refaire ! »
Après. La décoratrice a fait repenser l’escalier sur mesure, en chêne massif, par son menuisier.
Avant. Si Tatiana a craqué pour ce bien, c’est aussi parce qu’il présentait ce deuxième niveau déjà aménagé en suite parentale. Il lui paraissait idéal pour se créer un cocon, une bulle bien séparée du reste de l’appartement. Mais l’aménagement n’était pas du tout à sa convenance. On débouchait directement dans une chambre tout en longueur dont les fenêtres donnaient sur la rue tandis que la salle de bains avait été aménagée dans un coin sans fenêtre.
Après. Tatiana a accordé à la chambre une fenêtre sur la rue et l’autre à la salle de bains. Les deux pièces ont gagné une proportion plus carrée, plus agréable à vivre. Le dressing et les toilettes ont été isolés dans le coin sombre où se trouvait la salle de bains à l’origine. « Je voulais absolument donner de la lumière à la salle de bains. C’est un vrai luxe de pouvoir profiter de lumière naturelle dans cette pièce et c’est ce qui a motivé la réorganisation complète de l’étage », explique Tatiana Nicol.
Photo Avant
Avant. Ancienne réunion de chambres de bonnes, le sixième étage avait déjà été transformé en suite avec « un placard ouvert sur la droite en entrant dans la chambre tout en longueur, de la moquette marron et une salle de bains démodée. »
Après. Dans la chambre, ayant fait déposer le dressing, la pro a mis à jour un ancien conduit de cheminée sur lequel elle a appuyé la tête de lit. En cours de chantier, elle a eu envie de douceur, de lumière et de la parer de zelliges. Ces carreaux de céramique en 5 x 5cm créent une continuité avec l’harmonie de la cuisine.
Loin d’être un matériau froid pour Tatiana, celle-ci l’utilise pour le supplément d’âme que véhicule la terre cuite modelée à la main.
Photo Avant
Avant. La jeune femme détestait l’ancienne salle de bains avec sa paroi de douche en verre fumé et ses carrelages galets.
Après. La nouvelle salle de bains est très graphique. L’envie de noir, blanc et marine a préexisté, puis le sol en terracotta est venu se rajouter aux meubles en médium peint et aux carreaux de grès cérame. « On a essayé et ça fonctionnait parfaitement. Ce sol a été le liant ! », affirme la pro.
L’ambiance a fini de s’élaborer avec une vasque bleu ciel, de discrets détails dorés et des « meurtrières », un autre élément architectural qu’affectionne Tatiana. « J’en mets souvent dans mes projets ! Ici cela a permis à la douche de récupérer de la lumière naturelle provenant de la fenêtre. Ça change tout quand on se douche, un vrai luxe cette lumière », estime-t-elle.
En quittant les lieux la jeune femme déclare : « Quand je change de lieu de vie, j’aime quand toute la déco change avec ! » C’est en effet une bonne façon de mettre son home sweet home en phase soi-même, et avec une nouvelle tranche de vie.
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Qui habite ici : Tatiana Nicol, son compagnon et ses enfants
Emplacement : Quartier Saint-Augustin (Paris VIIIe)
Superficie : 120 m² sur deux niveaux
Date d’emménagement : septembre 2019
Architecte d’intérieur et décoratrice : Tatiana Nicol
Photos : Marc Ancelle
Changement de vie, changement de quartier. Quand début 2019 Tatiana Nicol cherche à quitter le Marais pour le VIIIe arrondissement, sa première visite lui tape vraiment dans l’œil. Il s’agit d’un duplex de 100 m² avec trois chambres, situé aux cinquième et sixième étages d’un immeuble parisien, à un jet de pierres de l’église Saint-Augustin. « Traversant, hyper lumineux, balcon filant, parquet, moulures, cheminées et des vieux volets en bois, comme dans une maison de campagne : il avait vraiment tout ce que j’aimais. C’était le rêve cet appartement ! », résume la jeune femme. Malheureusement, le bien lui échappe et ses visites suivantes ne l’inspirent jamais comme celui-ci, auquel elle continue de penser…