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Avant/Après : On entrait dans ce duplex par un salon-chambre...
Une configuration spatiale lui gâchait la vie avant qu'elle ne croise la route de cette professionnelle de l'aménagement
Dans ce duplex bordelais, la propriétaire, récemment devenue grand-mère, avait une problématique initiale bien précise : rénover sa salle de bains située au rez-de-chaussée. Pour mener à bien ce projet, elle a fait appel à une professionnelle via une recherche géolocalisée sur Houzz. Mais au fil des échanges et de la confiance établie, ce qui devait être une simple rénovation s’est transformé en un chantier bien plus ambitieux. Accompagnée par l’architecte d’intérieur bordelaise Flore Huguet, la propriétaire a finalement repensé son entrée pour engendrer une pièce en plus, créé un dressing fonctionnel, rénové la cage d’escalier, et métamorphosé la salle à manger à l’étage. Ce projet complexe a permis de résoudre en un seul chantier ses multiples problématiques, tout en sublimant cet appartement chargé d’histoire. Flore Huguet nous a décrypté son habile intervention.
Plan du rez-de-chaussée avant travaux
Niché rue Notre-Dame, en plein cœur du Triangle d’or à Bordeaux, à deux pas du quartier des Chartrons, ce duplex occupe le dernier étage d’un immeuble en pierre datant du début du XIXᵉ siècle. Cet emplacement central, dans un bâtiment chargé d’histoire, est idéal, mais la configuration spatiale de cet appartement de 120 m² posait des défis de taille.
Le logement, organisé sur deux niveaux inversés – les pièces de vie à l’étage et l’entrée avec la chambre de la propriétaire et sa salle de bains au rez-de-chaussée – souffrait d’une disposition atypique. L’entrée, en particulier, posait de nombreux défis d’usage et de circulation. « Dès que nous avons entamé les études pour sa salle de bains, elle m’a confié être gênée par son entrée. Elle avait converti cette vaste pièce en salon-chambre d’amis pour recevoir ses enfants, car elle jouxtait une seconde salle de bains. Mais avec l’arrivée de son petit-fils, cette configuration avait atteint ses limites. Il lui fallait une vraie chambre supplémentaire », rapporte Flore Huguet.
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Niché rue Notre-Dame, en plein cœur du Triangle d’or à Bordeaux, à deux pas du quartier des Chartrons, ce duplex occupe le dernier étage d’un immeuble en pierre datant du début du XIXᵉ siècle. Cet emplacement central, dans un bâtiment chargé d’histoire, est idéal, mais la configuration spatiale de cet appartement de 120 m² posait des défis de taille.
Le logement, organisé sur deux niveaux inversés – les pièces de vie à l’étage et l’entrée avec la chambre de la propriétaire et sa salle de bains au rez-de-chaussée – souffrait d’une disposition atypique. L’entrée, en particulier, posait de nombreux défis d’usage et de circulation. « Dès que nous avons entamé les études pour sa salle de bains, elle m’a confié être gênée par son entrée. Elle avait converti cette vaste pièce en salon-chambre d’amis pour recevoir ses enfants, car elle jouxtait une seconde salle de bains. Mais avec l’arrivée de son petit-fils, cette configuration avait atteint ses limites. Il lui fallait une vraie chambre supplémentaire », rapporte Flore Huguet.
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Plan du rez-de-chaussée après travaux
L’architecte d’intérieur a donc proposé de réfléchir conjointement à cette problématique d’entrée. La propriétaire s’est montrée très réceptive, surtout lorsqu’elle a pris conscience des contraintes de programmation des travaux à Bordeaux. « Je travaille avec des équipes de confiance depuis des années, et il faut les réserver six mois à l’avance. Ma cliente a compris l’intérêt de tout programmer en une seule fois », partage l’architecte d’intérieur.
L’architecte d’intérieur a donc proposé de réfléchir conjointement à cette problématique d’entrée. La propriétaire s’est montrée très réceptive, surtout lorsqu’elle a pris conscience des contraintes de programmation des travaux à Bordeaux. « Je travaille avec des équipes de confiance depuis des années, et il faut les réserver six mois à l’avance. Ma cliente a compris l’intérêt de tout programmer en une seule fois », partage l’architecte d’intérieur.
Photo Avant
Avant. L’entrée d’origine est un vaste espace de 23 m² qui servait à la fois de lieu de passage vers l’escalier pour monter aux pièces de vie, de petit salon improvisé pour la propriétaire – dont la chambre est attenante – et de chambre d’accueil pour les invités, notamment son petit-fils. « Elle aurait aimé en priorité pouvoir intimiser une chambre et disposer d’une vraie entrée », explique la professionnelle.
Après. Afin de préserver la luminosité à ce niveau, la proposition de Flore Huguet s’est articulée autour d’un cloisonnement avec verrière. Mais la lumière était loin d’être la seule problématique de cette pièce. La professionnelle a identifié rapidement quatre autres enjeux majeurs : « Créer une entrée fluide et fonctionnelle, concevoir une chambre d’amis-salon polyvalente, intégrer un coin bureau, tout en conservant et améliorant le dressing existant », détaille-t-elle.
Photo Avant
Avant. Voici l’entrée avant les travaux. elle manquait de rangement et n’avait aucune séparation avec le salon-chambre d’amis.
Après. Derrière le cloisonnement de la nouvelle pièce, l’architecte d’intérieur a maintenu une circulation fluide pour rejoindre la cage d’escalier. Afin de créer un sas d’entrée confortable et fonctionnel, une grande banquette (caissons Ikea, façades Plum, plateau en MDF) est venue habiller l’arrondi existant de la cage d’escalier. « La nouvelle pièce a été cloisonnée en biais pour suivre les caissons de déchausse », explique-t-elle.
Afin de dynamiser cette circulation en second jour, elle l’a illuminée de grosses rayures moutarde. « C’est de la peinture, ce qui nous a permis de configurer les rayures parfaitement pour cet arrondi », précise-t-elle.
Les rayures se revisitent en grand format
Les rayures se revisitent en grand format
Photo Avant
Avant. Voici le salon-chambre d’amis avant travaux. Un cloisonnement partiel avait été réalisé par le passé pour tracer une circulation vers l’escalier et dissimuler un dressing à l’arrière. La propriétaire souhaitait conserver ces fonctionnalités tout en rationalisant l’espace et en le structurant mieux.
Après. La nouvelle chambre-salon, d’environ 2,50 mètres de large pour 3,45 mètres de long, a été configurée au chausse-pied pour intégrer un canapé convertible tout en laissant suffisamment de place pour déplier un lit parapluie à côté. Les côtés de la cheminée ont été dégagés et transformés en bibliothèque, créant une impression de profondeur, accentuée par une tonalité vert sapin.
Derrière la verrière sur mesure, inspirée d’un tableau de Mondrian, la circulation a été peinte en jaune moutarde pour ramener la lumière dans le fond de la pièce et accentuer la profondeur. Afin de donner une utilité à cette circulation et créer un point focal, elle a été habillée de quatre photos noir et blanc encadrées, à la manière d’une galerie d’art.
« On avait imaginé utiliser des châssis Leroy Merlin pour limiter les frais, mais la hauteur sous plafond importante nécessitait une imposte fixe de grande taille au-dessus des châssis. Cela n’était pas esthétique et coupait la lumière. Nous sommes donc partis sur des verrières sur mesure en aluminium blanc, pour ne pas arrêter le regard, et les avons conçues avec un style années 1930 qui s’harmonise avec les teintes du projet dans un esprit Art déco », décrypte la professionnelle. Afin de pouvoir occulter entièrement la pièce, les verrières ont été équipées de stores bateau de chez Madura.
Derrière la verrière sur mesure, inspirée d’un tableau de Mondrian, la circulation a été peinte en jaune moutarde pour ramener la lumière dans le fond de la pièce et accentuer la profondeur. Afin de donner une utilité à cette circulation et créer un point focal, elle a été habillée de quatre photos noir et blanc encadrées, à la manière d’une galerie d’art.
« On avait imaginé utiliser des châssis Leroy Merlin pour limiter les frais, mais la hauteur sous plafond importante nécessitait une imposte fixe de grande taille au-dessus des châssis. Cela n’était pas esthétique et coupait la lumière. Nous sommes donc partis sur des verrières sur mesure en aluminium blanc, pour ne pas arrêter le regard, et les avons conçues avec un style années 1930 qui s’harmonise avec les teintes du projet dans un esprit Art déco », décrypte la professionnelle. Afin de pouvoir occulter entièrement la pièce, les verrières ont été équipées de stores bateau de chez Madura.
Cette pièce, anciennement peinte dans des tons de gris tristounets, a été dynamisée par des couleurs vives, après proposition de l’architecte d’intérieur. « C’est vrai que cette pièce reflète mes goûts personnels. J’adore le vert foncé, qui confère beaucoup de caractère tout en restant naturel. Ici, nous l’avons associé à un anthracite bleuté, du chêne et des touches de rose poudré pour une belle harmonie. La propriétaire a eu un vrai coup de cœur », affirme Flore.
Photo Avant
Avant. On voit sur ce visuel de l’entrée que les manteaux n’avaient pas de place dédiée et se trouvaient placés sur un portant de fortune. La télévision était, quant à elle, positionnée entre les deux grandes fenêtres, sur un meuble bas.
Après. Flore Huguet a exploité chaque recoin de cette pièce. En tirant parti des renfoncements profonds des fenêtres, elle les a équipés de tablettes : l’une crée un espace bureau, l’autre un support pour la télévision, libérant ainsi l’espace au sol. « Nous avons même conçu un rangement caché pour les dossiers et l’imprimante », explique-t-elle.
Un fauteuil ocre (NV Gallery) fait écho au manteau de la cheminée, dont le marbre tire sur ce ton. Les formes galbées du fauteuil, des petites tables basses rondes et la suspension George Store – au réflecteur en forme de pétales arrondis – apportent une douceur enveloppante. « Nous voulions intégrer des touches rassurantes et chaleureuses », précise l’architecte d’intérieur.
Plan salle de bains et dressing avant travaux
Plan salle de bains et dressing après travaux
Photo Avant
Avant. Voici la salle de bains qui a motivé la propriétaire à faire appel à Flore Huguet. « Elle n’aimait plus cette couleur fade et trouvait qu’elle manquait de fonctionnalité. Elle souhaitait aussi intégrer une baignoire », partage-t-elle.
Après. La nouvelle salle de bains, en lien avec la chambre de la propriétaire, a été conçue comme un boudoir aux accents Art déco. Un sol en béton ciré Noisette (Mercadier), des murs rose poudré (Persipan de Coat), un meuble en chêne chaleureux et des touches dorées pour l’élégance en font une pièce coquette dont la propriétaire est désormais fière. Un lustre Forestier apporte une touche sophistiquée.
Sur la droite du plan vasque, animé par un adorable lavabo rose circulaire, la professionnelle a intégré la baignoire tant désirée.
Les toilettes ont été déplacées dans l’ancienne douche. Au lieu de les fermer avec une porte classique, Flore a eu l’idée de les dissimuler derrière des portes de placard, les rendant presque imperceptibles : une astuce ingénieuse !
Les toilettes ont été traitées de manière contemporaine avec un duo crème et chêne. Des tasseaux habillant le mur au-dessus du bâti-support apportent un motif graphique dynamique et moderne.
Photo Avant
Avant. Le dressing d’antan, tout en longueur le long de la pièce salon-chambre, servait de sas vers la salle de bains privative de la chambre d’amis. Mal configurés, ses meubles noirs donnaient en prime à cet espace un air lugubre.
Après. L’architecte d’intérieur a eu une autre idée astucieuse : comme ce dressing était spacieux, elle l’a scindé en deux. Une partie est désormais dédiée à la propriétaire, l’autre à la chambre d’amis, tout en préservant le sas vers la seconde salle de bains. Ce dressing élégant a été réalisé avec des modules standard habillés de façades de couleur lin rehaussées de raphia (Plum Living).
Photo Avant
Avant. La montée d’escalier avant travaux avait été repeinte dans un ton mastic par les anciens propriétaires, une couleur qui ne plaisait plus à l’occupante des lieux.
Après. La cage d’escalier a retrouvé du cachet grâce à un traitement chic façon « boîte foncée ». Ses murs parés de vert (Pleat de Little Greene) dialoguent avec le garde-corps en bleu-noir (Basalt de Little Greene) et les contremarches soulignées de noir. Pour apporter du contraste à l’espace (et donc de la lumière), les marches en chêne ont été recréées afin de corriger les défauts de planéité des marches existantes ainsi que sur un travail graphique de tasseaux boisés au centre de la cage d’escalier.
Photo Avant
Avant. Sur cette photo, on distingue en bas la naissance de l’escalier et, sur la droite, la porte de la chambre de la propriétaire. Au fond, il s’agit de la pièce salon-chambre-entrée avant travaux. La salle à manger se niche sur la mezzanine, que l’on aperçoit en haut de l’escalier.
Photo Avant
Autre vue de la mezzanine avant travaux.
Photo Avant
Avant. Située en haut de l’escalier, la salle à manger était la seule pièce que la propriétaire avait aménagée à son arrivée. Elle l’avait assortie à l’entrée du bas, traitée en gris, et à la cage d’escalier mastic, en posant un papier peint tropical dans des nuances de gris et beige. Le mobilier de style baroque avait été acheté pour l’occasion. Mais ces teintes ne lui plaisaient plus. De plus, positionnée sur une mezzanine surplombant le niveau inférieur, la salle à manger était en connexion visuelle avec le rez-de-chaussée et ne s’accordait plus avec la nouvelle ambiance en vert et moutarde.
La nouvelle salle à manger a été habillée d’un panoramique végétal de la marque belge Tenue de Ville. Un mobilier plus contemporain, en harmonie avec le reste du projet, a été privilégié pour un rendu cohérent.
La nouvelle salle à manger a été habillée d’un panoramique végétal de la marque belge Tenue de Ville. Un mobilier plus contemporain, en harmonie avec le reste du projet, a été privilégié pour un rendu cohérent.
Après. Dans ce projet atypique, l’architecte d’intérieur Flore Huguet a « tiré le fil ». Comprenant que la propriétaire avait un problème plus vaste que la simple rénovation de sa salle de bains, elle s’est montrée force de proposition et a su apaiser ses préoccupations. Certes, les travaux supplémentaires ont engendré une hausse de 28 000 € par rapport au budget initial, mais la bonne entente et la confiance entre la maîtresse d’ouvrage et la professionnelle ont rassuré la propriétaire. Aujourd’hui, cette dernière ne regrette pas un seul instant son choix, tant la configuration complexe de son entrée lui semblait insoluble.
ET VOUS ?
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Qui vit ici ? Une dame, récemment devenue grand-mère
Emplacement : Rue Notre-Dame, dans le Triangle d’or de Bordeaux, près des Chartrons
Superficie du duplex : 120 m², mais l’intervention concerne 50 m² au rez-de-chaussée pour l’entrée, le dressing et la salle de bains et 20 m² à l’étage pour la salle à manger
Dates des travaux : de fin mai à début juillet 2024 , environ 1 mois et demi
Architecte d’intérieur : Flore Huguet
Budget : 60 000 € (hors honoraires)
Photos : Martin Einer