Avant/Après : Rénovation exemplaire pour maison bretonne typique
Un an et demi de chantier transforme cette maison bretonne figée dans le passé en un cocon moderne pour un couple
À quelques années de la retraite, ces Parisiens originaires du Morbihan conçoivent le projet de préparer leur futur afin de passer la moitié de l’année en Bretagne et le reste du temps dans la capitale. Après avoir visité un certain nombre de maisons en Bretagne Sud, ils tombent amoureux de cette bâtisse typique, avec une façade de charme mais tous les désagréments des petites maisons de pays : le manque de lumière et le cloisonnement excessif. Pour tailler un logement moderne et adapté à leur quotidien, ils font appel au duo de Lagom architectes, qu’ils ont repéré sur le site Houzz.
Plan du RDC avant travaux
Cette maison tenait son charme de sa parenté avec les traditionnelles maisons Pen Ty bretonne, ces « bouts de maison » en granit avec leurs deux cheminées latérales. Comme le sont souvent ces maisons modestes d’antan, elle avait été agrandie au fil du temps sur l’arrière et sur les deux côtés, et il en résultait un puzzle très cloisonné, loin des grands volumes et de la lumière plébiscitée dans les maisons modernes.
Cette maison tenait son charme de sa parenté avec les traditionnelles maisons Pen Ty bretonne, ces « bouts de maison » en granit avec leurs deux cheminées latérales. Comme le sont souvent ces maisons modestes d’antan, elle avait été agrandie au fil du temps sur l’arrière et sur les deux côtés, et il en résultait un puzzle très cloisonné, loin des grands volumes et de la lumière plébiscitée dans les maisons modernes.
Plan du RDC après travaux
Le centre de la maison surtout était occupé par l’escalier qui montait à l’étage et interdisait de bénéficier d’une vue traversante jusqu’au jardin. Aussi, les propriétaires se sont-ils entourés d’architectes, habiles à métamorphoser les vieilles maisons comme ils l’avaient découvert dans ce reportage sur la transformation d’une bâtisse qui n’était pas sans rappeler la leur par certains aspects.
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Le centre de la maison surtout était occupé par l’escalier qui montait à l’étage et interdisait de bénéficier d’une vue traversante jusqu’au jardin. Aussi, les propriétaires se sont-ils entourés d’architectes, habiles à métamorphoser les vieilles maisons comme ils l’avaient découvert dans ce reportage sur la transformation d’une bâtisse qui n’était pas sans rappeler la leur par certains aspects.
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Après. Madame, férue de design, a choisi les nouvelles couleurs de son home sweet home. L’enduit de façade a été refait et les volets peints en bleu céladon, au lieu du bleu marin d’origine.
Les abords de la maison ont été également remodelés avec l’aide d’un paysagiste local (Diavaez par Bruandet Paysage). L’ancienne allée gravillonnée a été remplacée par des pas japonais en ardoise et un massif végétal égayé d’un palmier chamaerops, préféré à l’ancien prunus.
Les abords de la maison ont été également remodelés avec l’aide d’un paysagiste local (Diavaez par Bruandet Paysage). L’ancienne allée gravillonnée a été remplacée par des pas japonais en ardoise et un massif végétal égayé d’un palmier chamaerops, préféré à l’ancien prunus.
Avant. On entrait face à l’escalier qui montait aux chambres. À droite se trouvait un bureau et au fond s’ouvrait la cuisine, placée dans la petite extension de droite de la maison. Sur la gauche de l’escalier figurait un premier salon. Et derrière l’escalier, un second beaucoup plus grand, qui occupait toute la largeur de la maison. Carrelage 20×20 couleur terre cuite, paille japonaise rouille aux murs, meubles foncés et lambris au plafond ne contribuaient pas à donner de la clarté à la maison déjà très cloisonnée.
Après. « Madame nous a tout de suite dit qu’elle voulait faire rentrer la vue sur jardin et le soleil dans cette maison », explique Avinoam Bettan de Lagom architectes, en charge de la rénovation.
Après avoir fait passer un bureau d’études pour auditer la bâtisse, des directions énergétiques ont été prises comme l’isolation du toit arrière en remontant la hauteur de la toiture (technique sarking), le changement de la chaudière gaz pour une Viessmann à condensation, le remplacement de toutes les menuiseries par du double vitrage.
Le bureau d’étude a également validé un décloisonnement du centre de la bâtisse, avec la possibilité d’ouvrir un porteur intérieur sur 5 mètres de long qui correspondait à la façade d’origine. « Un gros morceau car les murs d’origine faisaient 50 centimètres d’épaisseur ! », se remémore l’architecte.
Après avoir fait passer un bureau d’études pour auditer la bâtisse, des directions énergétiques ont été prises comme l’isolation du toit arrière en remontant la hauteur de la toiture (technique sarking), le changement de la chaudière gaz pour une Viessmann à condensation, le remplacement de toutes les menuiseries par du double vitrage.
Le bureau d’étude a également validé un décloisonnement du centre de la bâtisse, avec la possibilité d’ouvrir un porteur intérieur sur 5 mètres de long qui correspondait à la façade d’origine. « Un gros morceau car les murs d’origine faisaient 50 centimètres d’épaisseur ! », se remémore l’architecte.
Mais ce qui a changé véritablement la face du projet, c’est l’échange de l’architecte avec le maçon. « Il a tout de suite dit qu’il pouvait déplacer l’escalier de sorte à libérer l’espace face à la porte et laisser glisser le regard jusqu’au jardin à l’arrière », explique Avinoam. Et de rajouter : « c’est vrai que nous consultons en général les BET qui ont des assurances mais on apprend beaucoup des artisans qui connaissent la pierre, comment on la pose, comment elle réagit… ».
Les propriétaires ont souhaité garder un bureau à l’entrée comme dans la maison d’origine mais le style n’a plus rien à voir. « Ils voulaient quelque chose de moderne et de pérenne, avec de beaux matériaux naturels qui rappellent le contexte de la maison au coeur de son jardin », explique Avinoam. Un plancher en chêne clair et des meubles d’un duo bois et blanc ont été privilégiés.
Un menuisier de région parisienne (Ergo Logic) a réalisé le bureau sur mesure avec une grande bibliothèque pour les livres de la famille et avec une partie basse fermée pour ranger les dossiers. La bonne idée est d’avoir séparé le bureau par un meuble d’entrée. Il est composé d’une colonne pour ranger les manteaux et prolongé par une banquette pratique pour se (de)chausser et ranger les chaussures.
« Ceci est l’entrée invités mais il existe désormais une seconde entrée de service », explique Avinoam, qui nous la fera visiter un peu plus tard.
« Ceci est l’entrée invités mais il existe désormais une seconde entrée de service », explique Avinoam, qui nous la fera visiter un peu plus tard.
Après. Le couple a désiré conserver ici un salon intime, aménagé avec goût par la propriétaire.
Plus d’idées pour utiliser le blanc au séjour sur Houzz
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Après. Moyennant une habile transformation de trémie par le maçon, l’escalier a changé de place et de sens. Toutefois, il a été conservé et seulement adapté en bas avec une grande marche supplémentaire qui file jusqu’au second salon, faisant croire qu’il a toujours été là.
À l’arrière ont été positionnées discrètement les toilettes tandis qu’au fond se dévoile l’espace nuit, installé dans la seconde extension existante à gauche de la façade d’origine que nous visiterons un peu plus tard.
À l’arrière ont été positionnées discrètement les toilettes tandis qu’au fond se dévoile l’espace nuit, installé dans la seconde extension existante à gauche de la façade d’origine que nous visiterons un peu plus tard.
Après. L’ancien mur de façade arrière de la maison a été percé sur 5 mètres afin de créer une perspective vers le jardin depuis l’entrée et ramener de la lumière en intérieur. Dans le même temps, l’enveloppe intérieure, tout en lambris de pin, a été déposée et modernisée en Placo. C’est dans cet ancien séjour que s’est invitée la cuisine.
« Nous avons passé un moment à trouver le meilleur dessin », se remémore l’architecte. « Le rendu s’est débloqué lorsque nous avons laissé filer les meubles jusqu’au plafond ».
La base de la cuisine a été réalisée grâce à des caissons Ikea, lesquels ont été parés de façades Plum Kitchen. Le plan de travail en quartz a été posé par Maxime Salvati de Cinq-concept-déco.
Les nouvelles cuisines bleu ciel
La base de la cuisine a été réalisée grâce à des caissons Ikea, lesquels ont été parés de façades Plum Kitchen. Le plan de travail en quartz a été posé par Maxime Salvati de Cinq-concept-déco.
Les nouvelles cuisines bleu ciel
Afin de différencier les espaces entre la partie d’origine et l’extension en contrebas, deux finitions de sol différentes ont été adoptées. « Le carrelage côté cuisine est plus facile à vivre », note Avinoam.

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Après. La cheminée d’origine de cette grande pièce a été conservée et un second salon a pris place tout autour, face à la cuisine. Les anciennes fermes qui coupaient la pente de la toiture ont été déposées moyennant des reprises de structure importantes.
La baie vitrée a également été modifiée pour offrir un meilleur décloisonnement sur le jardin et la possibilité d’ouvrir largement l’espace aux beaux jours.
Après. Les fenêtres ont été percées plus largement et les montants maçonnés déposés afin de créer une très grande baie vitrée donnant un meilleur accès au jardin et accroissant la luminosité. Une terrasse bois a également été fabriquée par le paysagiste pour manger dehors dès les premiers rayons de soleil.
Après. Cette extension a subi un gros réaménagement puisqu’elle sert désormais d’entrée de service pour les propriétaires. « Lorsqu’il pleut et que l’on rentre de balade avec les bottes et le ciré, ce qui peut arriver en Bretagne, mieux vaut ne pas entrer par l’entrée d’origine sur parquet, d’où cette entrée recouverte de carrelage Mosaïc Factory », taquine Avinoam.
Une chambre d’appoint a été créée dans l’espace inutilisé au fond de l’extension et traitée dans des couleurs marines.
Une chambre d’appoint a été créée dans l’espace inutilisé au fond de l’extension et traitée dans des couleurs marines.
Après. Au niveau de la nouvelle entrée de service, cette ancienne cuisine a servi à créer une buanderie bien pratique et en toute discrétion grâce à une belle intégration. Lave-linge, sèche-linge, plan de travail et point d’eau, rien ne manque à la buanderie taillée pour la vie d’un couple au quotidien. « Et la visite des enfants et petits enfants lors des week-ends et vacances », ajoute l’architecte.
Nous n’avons pas de photo « avant » de la seconde extension qui se trouve à gauche de la façade d’origine. Elle était déjà aménagée en deux chambres avec une salle de bains centrale.
Cette disposition a été conservée mais tout a été modernisé. Nous y accédons en passant derrière l’escalier via le sas bleu ciel aperçu précédemment.
Cette disposition a été conservée mais tout a été modernisé. Nous y accédons en passant derrière l’escalier via le sas bleu ciel aperçu précédemment.
La chambre parentale donne sur la piscine et dispose d’une sortie directe sur l’extérieur. Elle a été équipée de placards sur mesure et d’une tête de lit très fraîche d’un vert céladon.
Madame désirait une baignoire îlot et également une douche dans la salle de bains attenante. « Elle voulait se sentir comme dans un hôtel », souffle le professionnel.
Elle a aussi choisi l’ambiance un peu orientale avec des zelliges Mosaïc Factory et deux petites niches carrelées d’un bleu sarcelle. « C’est aussi un clin d’œil aux anciennes maisons Pen Ty bretonnes où l’on trouvait souvent une niche votive », explique-t-il.,
Elle a aussi choisi l’ambiance un peu orientale avec des zelliges Mosaïc Factory et deux petites niches carrelées d’un bleu sarcelle. « C’est aussi un clin d’œil aux anciennes maisons Pen Ty bretonnes où l’on trouvait souvent une niche votive », explique-t-il.,
Plan de l’étage avant travaux
Deux chambres et une salle de bains figuraient à l’étage.
Deux chambres et une salle de bains figuraient à l’étage.
Plan étage après travaux
L’étage a globalement gardé son aménagement, mais le déplacement de l’escalier a permis de créer des toilettes séparées derrière celui-ci.
L’étage a globalement gardé son aménagement, mais le déplacement de l’escalier a permis de créer des toilettes séparées derrière celui-ci.
Une première chambre dispose d’un soubassement rose terracotta et de placards au portes cannées.
La seconde chambre, avec un chien-assis, a été particularisée avec une tête de lit colorée en un aplat rose nude.
La salle de bains a été entièrement rénovée dans les tons blancs et roses assortis aux chambres. Quelques zelliges dorés de forme coquille et une robinetterie laitonnée ajoutent une sophistication délicate à l’ensemble très réussi.
L’architecte Avinoam Bettan a particulièrement apprécié ce projet loin de Paris 14ᵉ où est située son agence. Pendant un an et demi, Deborah et lui se sont déplacés tous les 15 jours au chevet de cette ancienne maison de granit. « Ça changeait complètement la typologie des habitats sur lesquels nous intervenons en général sur Paris et la région parisienne. Nous avons dû nous adapter à cette architecture régionale particulière et la comprendre pour l’améliorer avec du sens. C’est un projet qui nous a beaucoup enrichis », estime-t-il
ET VOUS ?
Que préférez-vous dans la rénovation de cette maison bretonne ?
L’architecte Avinoam Bettan a particulièrement apprécié ce projet loin de Paris 14ᵉ où est située son agence. Pendant un an et demi, Deborah et lui se sont déplacés tous les 15 jours au chevet de cette ancienne maison de granit. « Ça changeait complètement la typologie des habitats sur lesquels nous intervenons en général sur Paris et la région parisienne. Nous avons dû nous adapter à cette architecture régionale particulière et la comprendre pour l’améliorer avec du sens. C’est un projet qui nous a beaucoup enrichis », estime-t-il
ET VOUS ?
Que préférez-vous dans la rénovation de cette maison bretonne ?
Qui vit ici ? un couple de retraités
Emplacement : baie de Quiberon
Superficie : 170 m² (135 m² en bas et 35 m² à l’étage)
Date des travaux : livraison octobre 2021 après 1 an et demi de travaux
Architectes : Déborah Calfond (Architecte DE) et Avinoam Bettan (Architecte HMONP) de Lagom architectes
Paysagiste : Diavaez par Bruandet Paysage
Menuisier : Frédéric Vergereau d’Ergo Logic
Marbrier : Maxime Salvati de Cinq-concept-déco (Saint-Aubin-sur-Gaillon)
Budget : Comptez un minimum de 2 500 euros par mètre carré pour une rénovation de cette ampleur, rénovation énergétique et ravalement inclus.
Photos : Maude Artarit