Avant/Après : Style scandi-pop pour maison nantaise
Tout commence par une pomme rouge dans cette rénovation des pièces de vie, salle de bains et terrasse près de Nantes
Aux portes de Nantes, ce couple dans la trentaine, tous deux médecins avec un enfant et un second en route, a acquis leur maison juste après l’épisode Covid afin de se mettre au vert. Ils y ont simplement installé leurs affaires, cherchant à bien comprendre leurs besoins et leurs véritables envies d’aménagement avant d’entreprendre des travaux. À l’automne 2022, à la suite de la lecture d’un reportage dans un magazine, ils repèrent le travail de l’architecte nantaise Lucie Rouland et prennent contact avec elle.
Avant. L’objectif principal des habitants des lieux ? « Réinventer la relation entre leurs espaces intérieurs et le jardin, en travaillant la lumière et les perspectives », résume Marie-Maud Beaupérin, architecte d’intérieur, qui nous a fait faire la visite.
Si les propriétaires ont en effet d’abord contacté une architecte, ayant pour objectif de retoucher notamment les baies vitrées de la façade arrière, ils mettent également en exergue leur problématique de décoration dès les premiers rendez-vous avec Lucie, la maison trahissant un décor années 1980-1990 passé d’âge. Une mission qui n’est pas pour déplaire à cette architecte versée dans la décoration, ayant brillamment accompli le double cursus architecture et Beaux-Arts.
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Si les propriétaires ont en effet d’abord contacté une architecte, ayant pour objectif de retoucher notamment les baies vitrées de la façade arrière, ils mettent également en exergue leur problématique de décoration dès les premiers rendez-vous avec Lucie, la maison trahissant un décor années 1980-1990 passé d’âge. Une mission qui n’est pas pour déplaire à cette architecte versée dans la décoration, ayant brillamment accompli le double cursus architecture et Beaux-Arts.
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Après. Ces dernières années, Lucie Rouland a pris l’habitude de travailler à quatre mains avec une architecte d’intérieur. C’est Marie-Maud Beaupérin (désormais installée à La Rochelle) qui fut son binôme dans cette rénovation. « Travailler à deux favorise un échange d’idées dynamique, et crée une synergie qui accélère notre travail », explique Marie-Maud, qui développe : « Lucie s’est occupée particulièrement des plans techniques, des demandes d’autorisation et du suivi de chantier, tandis que nous nous sommes émulées sur la partie décorative et je me suis chargée de l’esquisse. Ce partage nous permet d’être plus créatives et pertinentes, tout en n’impactant pas financièrement nos clients, car nous partageons tout simplement les honoraires ».
Photo Avant
Avant. Lorsque les professionnelles sont intervenues, les propriétaires avaient eu le temps de prendre leurs marques dans l’espace et avaient des idées claires sur ce qui péchait à leurs yeux. « Ils aimaient beaucoup leur maison et sa configuration générale, mais le rez-de-chaussée – soit une surface de 100 m² – nécessitait une optimisation, en particulier la cuisine et la salle à manger. Ils souhaitaient également retravailler l’entrée, qui était désorganisée, pour y ajouter un vrai sas de réception, car l’espace se réduisait pour l’heure à un véritable engorgement (photo) », explique l’architecte d’intérieur.
Après. Aménager un véritable sas d’entrée a impliqué de le semi-cloisonner avec ce passage rectangulaire aux bords arrondis, qui apporte d’emblée une ambiance accueillante, sans la rigidité d’une arche classique.
Sols : Tomettes par Les terres cuites d’Aizenay ; béton ciré : AdLucem chez Matière à création.
Sols : Tomettes par Les terres cuites d’Aizenay ; béton ciré : AdLucem chez Matière à création.
Pour répondre aux besoins des clients en matière de rangement, des meubles sur mesure ont été conçus par un menuisier, en contreplaqué de peuplier vernis. « Ils avaient des demandes précises, notamment des casiers à chaussures individuels pour chaque membre de la famille, que nous avons encadrés façon lit pont avec un dressing et des rangements hauts », précise Marie-Maud.
Travailler avec un menuisier, tout ce qu’il faut savoir
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En ce qui concerne l’entrée et les toilettes attenantes, elles ont joué le rôle d’un point de départ et même d’un catalyseur pour la création d’un fil rouge déco. « Nous avons complètement marié nos univers : les clients ont initié une esthétique pop, avec un tableau particulier et du mobilier aux couleurs primaires. Nous avons intégré ces couleurs vives au projet, à un aspect plus doux, dans le style scandinave car ils étaient également en attente de quelque chose de moderne et lumineux. Ce fut une vraie collaboration, un échange enrichissant qui a permis de créer un espace à leur image, tout en respectant notre identité design », poursuit-elle.
Le désir de pérennité, de lumière et de chaleur a orienté les professionnelles sur deux matières qu’elles apprécient particulièrement : le contreplaqué et la terre cuite d’Aizenay, une matière locale (vendéenne) dont les nuances rosées apportent beaucoup de douceur.
« La terre cuite est un matériau résistant, qui vieillit bien en se patinant et nécessite peu d’entretien, ce qui est pratique pour une entrée fréquentée », partage Marie-Maud. Comme les propriétaires souhaitaient que les pièces de vie – anciennement en carrelage blanc – soient modernisées avec une application de béton ciré, les joints larges des tomettes ont été réalisés dans ce même matériau, pour offrir une transition naturelle.
10 erreurs à éviter quand on aménage une entrée
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Photo Avant
Avant. Les toilettes situées à l’entrée sont représentatives de l’état initial de la maison : propre et dans un état fonctionnel mais d’un style suranné.
Après. Les toilettes ont été équipées avec une cuvette suspendue sans bride qui, on le rappelle, améliore amplement le nettoyage dedans et dessous. Le dessus du coffrage du bâti-support a été pourvu d’étagères de rangement en contreplaqué de peuplier vernis.
Si l’entrée a été peinte en bleu, c’est une ambiance tout en terracotta (Peintures Ressource, Heju 14 – Cuivre poli), qui a été privilégiée dans les petits coins. « Toutes les couleurs primaires ont été incluses dans ce projet par touches, liées entre elles par le bois de peuplier », explique l’architecte d’intérieur.
Si l’entrée a été peinte en bleu, c’est une ambiance tout en terracotta (Peintures Ressource, Heju 14 – Cuivre poli), qui a été privilégiée dans les petits coins. « Toutes les couleurs primaires ont été incluses dans ce projet par touches, liées entre elles par le bois de peuplier », explique l’architecte d’intérieur.
Photo Avant
Avant. Face à l’entrée, on distingue l’escalier vers l’étage et sur sa droite un couloir sombre donnant accès à la cave. Sur la gauche, un passage donne accès au salon et sur la droite s’ouvre la pièce de vie cuisine/salle à manger, devenue pour ces propriétaires le coeur de leur vie de famille.
Après. « En entrant, cet escalier peu esthétique et ce couloir sombre ne donnaient pas une très bonne première impression », se remémore Marie-Maud. Pour y remédier, les professionnelles ont pris la décision de cloisonner l’espace avec deux arches en parallèle, en jouant sur des hauteurs différentes. « Ces arches invitent le regard vers le haut en détournant de l’escalier et du couloir. Leur asymétrie ajoute une touche plus dynamique, évitant un aspect trop rigide », partage-t-elle.
En ce qui concerne l’escalier, bien que sombre, il n’a pas été modifié hors l’élimination de l’ancien tapis. Toutefois, éclairé par les arches et le poteau central, il ne renvoie plus du tout la même image désuète.
Photo Avant
Avant. L’entrée conduit naturellement à la pièce de vie rassemblant salle à manger et cuisine, une disposition que les propriétaires aimaient beaucoup. Ils appréciaient moins le bar, haut et encombré, qui créait une séparation nette entre cuisine et salle à manger.
Mais c’était la cuisine qui représentait sans conteste à leurs yeux le point noir du rez-de-chaussée. « Ils y passent beaucoup de temps car ils adorent cuisiner, et outre qu’elle ne leur plaisait pas, elle manquait cruellement de fonctionnalité et de rangement », explique Marie-Maud.
Mais c’était la cuisine qui représentait sans conteste à leurs yeux le point noir du rez-de-chaussée. « Ils y passent beaucoup de temps car ils adorent cuisiner, et outre qu’elle ne leur plaisait pas, elle manquait cruellement de fonctionnalité et de rangement », explique Marie-Maud.
Après. Derrière l’ilot, le réaménagement du mobilier de cuisine a également compté pour faire paraître les volumes plus larges et lumineux. « Nous avons concentré le rangement haut en fond de scène et supprimé le mobilier haut à droite pour retrouver une sensation de largeur », observe Marie-Maud.
Plus d’idées pour ouvrir une cuisine sur la pièce à vivre sur Houzz
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La cuisine, rénovée dans un style graphique et chaleureux, n’a plus rien à voir. Les propriétaires ont particulièrement apprécié le dessin de l’ilot qui offre beaucoup de rangements supplémentaires sans couper la perspective.
« J’ai dessiné cet îlot en m’inspirant du meuble Mara de chez The Socialite Family. C’est une réédition des années 1970 dont j’adore les cases de 45 par 45 centimètres. Ce meuble m’a beaucoup influencée, car nous voulions concevoir un îlot qui ne soit pas seulement fonctionnel, mais qui fasse également le lien entre la cuisine et la salle à manger », explique l’architecte d’intérieur, consciente d’être parvenue à un bel équilibre.
Ces propriétaires souhaitaient des matériaux de belle facture, chaleureux et pérennes. Le choix du peuplier s’est précisé au moment de l’appel d’offres après les esquisses. Bien que l’idée initiale se soit portée sur le chêne clair, le contreplaqué de peuplier vernis a été retenu pour des questions budgétaires mais pas seulement. « Ce matériau est très chaleureux et solide tout en étant plus moderne, en adéquation avec les attentes de nos clients », estime l’architecte d’intérieur.
Photo Avant
Avant. Non seulement peu pratique, la cuisine était également datée années 1980-1990 avec son carrelage blanc peu engageant et ses murs rouge sang. De plus, les menuiseries extérieures étaient obsolètes et nécessitaient d’être remplacées.
Après. Le plan en U, les deux faces de l’îlot et les colonnes toute hauteur ont fortement accru l’espace de stockage plébiscités par la famille, en particulier pour accueillir les nombreux appareils de petit électroménager dont ils aiment se servir au quotidien.
Le plan de travail en Dekton blanc, une céramique d’une solidité à toute épreuve, s’harmonise bien avec le béton ciré qui recouvre le sol.
La mise en blanc des murs de la cuisine, associée au bois clair de peuplier, a transformé l’espace dans un style scandinave plein de douceur en donnant l’impression qu’il a été agrandi. Néanmoins, des taches de couleurs vives, chères aux propriétaires, ponctuent l’espace et lui donnent du pep, comme les deux appliques de la cuisine vert prairie d’Axel Chay x Monoprix. Ils avaient achetée ces dernières avant de convier les professionnelles et celles-ci les ont idéalement mises en valeur.
Photo Avant
Avant. La salle à manger manquait de chaleur et de personnalité car les propriétaires avaient simplement installé leurs meubles sans vraiment investir cet espace. L’objectif était clair : maximiser la luminosité et le lien avec l’extérieur, tout en modernisant l’esthétique de cette pièce.
Après. Les baies vitrées ont été modifiées pour ouvrir au maximum cette façade arrière sur le jardin.
Par ailleurs, la réflexion des professionnelles s’est concentrée sur la façon de vivre de cette famille pour répondre au mieux à leurs besoins. « Ils passent beaucoup de temps ensemble dans cette pièce à jouer autour de la table avec leur aîné », partage en effet l’architecte d’intérieur.
Par ailleurs, la réflexion des professionnelles s’est concentrée sur la façon de vivre de cette famille pour répondre au mieux à leurs besoins. « Ils passent beaucoup de temps ensemble dans cette pièce à jouer autour de la table avec leur aîné », partage en effet l’architecte d’intérieur.
Photo Avant
Avant. Dans la salle à manger, tout a été mis à nu. N’ont été conservés que la jolie table des propriétaire, la chaise bébé rouge et un banc.
Après. Un maximum d’espace a donc été conservé autour de la table pour une circulation libre. Un tapis et du joli mobilier sont venus accompagner la table existante, comme les chaises Rey de Hay ou les suspensions scandinaves Suspensions Flowerpot (chez AndTradition). « Ces éléments dans l’esprit pop des années 1970 se combinent parfaitement avec la table », explique Marie-Maud.
Mais le point d’orgue de la pièce, la cerise sur le gâteau – ou peut-être devrait-on dire ici la pomme sur la déco – est ce tableau* de pomme rouge, cadeau de Noël fait récemment à cette famille.
*estampe sérigraphique : Uno, la mela, par Enzo Mari, 1963, chez Danese Milano.
*estampe sérigraphique : Uno, la mela, par Enzo Mari, 1963, chez Danese Milano.
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Les propriétaires ont souhaité dès le premier rendez-vous qu’elle figure dans leur rez-de-chaussée et on peut dire que les professionnelles lui ont trouvé une place de choix.
À l’étage, un palier dessert trois chambres. D’eux d’entre elles disposaient chacune d’un cabinet de toilette privatif, tous deux installés en quinconce. Comme ces salles d’eau n’étaient pas fonctionnelles et vétustes, les propriétaires ont demandé à Lucie et Marie-Maud de poursuivre ici leur travail de rénovation.
L’idée a été de curer les deux petites salles d’eau et les réunir en une seule, plus grande et plus fonctionnelle, dans laquelle on peut accéder par chacune des chambre d’enfants.
Les propriétaires avaient envie d’y intégrer du terrazzo, mais cela augmentait trop le budget. Un design graphique avec des carreaux en 10×10 et des joints noirs à la mode scandinave a été préféré pour rester dans le thème. Les touches de jaune dans les textiles et les luminaires a permis de donner vie à l’espace et de l’ensoleiller d’une couleur primaire qui n’avait pas été employée en bas.
Photo Avant
Avant. Les toilettes de l’étage avant travaux
Après. Les toilettes de l’étage ont été rénovées dans le même esprit graphique que la salle de bains, en particulier grâce aux carreaux de ciment de chez Mosaïc Factory, mais en inversant les proportions du blanc et du jaune pour créer un petit coin 100% bonne humeur. « Avoir autant de couleurs dans un projet est plutôt rare, et même si nous avons maintenu des teintes vives, nous avons veillé à ce qu’elles s’harmonisent pour éviter un effet patchwork », souligne Marie-Maud.
Photo Avant
Avant. La terrasse carrelée en rose saumon daté, avec des bandes de peinture qui remontaient sur la façade, ne plaisait pas aux propriétaires. Par ailleurs, cette terrasse était orientée de telle sorte qu’un « effet Venturi » affectait le jardin, ce qui avait poussé les anciens occupants à installer un paravent vitré à gauche, honni par les habitants actuels. « Lorsqu’un flux d’air (le vent) rencontre un passage rétréci entre deux obstacles (par exemple, entre deux haies, entre deux bâtiments, ou au travers d’un passage étroit), sa vitesse augmente et sa pression diminue. Cela peut provoquer une accélération du vent ou des tourbillons », explique en effet Marie-Maud.
Pour agrandir visuellement l’intérieur et offrir une belle perspective depuis la pièce de vie, il a été imaginé de pouvoir recouvrir la terrasse extérieure de béton ciré avant d’opter pour un terrazzo coulé face à des contraintes d’ordre techniques. Afin de protéger du vent la terrasse, le côté gauche a été maçonné à bonne hauteur avec une jardinière géante qui accueillera bientôt des végétaux afin de créer une haie naturelle. Ils ont été combinés à une pergola en épicéa, dessinée par Lucie Rouland, dont la structure doit accueillir peu à peu des végétaux pour créer une tonnelle.
Pour agrandir visuellement l’intérieur et offrir une belle perspective depuis la pièce de vie, il a été imaginé de pouvoir recouvrir la terrasse extérieure de béton ciré avant d’opter pour un terrazzo coulé face à des contraintes d’ordre techniques. Afin de protéger du vent la terrasse, le côté gauche a été maçonné à bonne hauteur avec une jardinière géante qui accueillera bientôt des végétaux afin de créer une haie naturelle. Ils ont été combinés à une pergola en épicéa, dessinée par Lucie Rouland, dont la structure doit accueillir peu à peu des végétaux pour créer une tonnelle.
Après. À l’heure de terminer la visite, Marie-Maud insiste sur « la belle collaboration et l’échange enrichissant avec ces maîtres d’ouvrage ». Elle conclut : « Ce qui était fantastique avec ces clients, c’est leur flexibilité et leur ouverture d’esprit. Ils ont fait appel à nos compétences avec l’envie de collaborer activement, jouant avec nos propositions sans jamais imposer d’idées fixes. Cela a permis de créer un espace à leur image, tout en respectant notre identité design ».
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Qui vit ici ? Un couple de trentenaires
Emplacement : Saint-Sébastien-sur-Loire, près de Nantes
Livraison du projet : janvier 2024 après 4 mois de travaux
Superficie maison : 200 m² (60 m² concernés par la rénovation : à l’intérieur, soit le rez-de-chaussée hors salon et bureau) + 20 m² de terrasse)
Architecte HMONP et décoratrice d’intérieur : Lucie Rouland
Architecte d’intérieur : Marie-Maud Beaupérin - Maud’s
Budget total : 150 000 euros TTC
Photos : Sophie Masiewicz
À Saint-Sébastien-sur-Loire, cette propriété généreuse de 200 m² sur deux niveaux est un bel exemple de l’architecture nantaise des années 1930, du moins en ce qui concerne le côté rue. Côté jardin, la façade avait déjà subi quelques transformations, perdant son caractère originel. À l’arrière, les propriétaires bénéficient d’un grand et accueillant jardin qu’ils aimeraient voir devenir le point focal de leur intérieur. Les combles non aménagés promettent en prime à cette maison un bon potentiel d’aménagement futur.