Avant/Après : Sur-mesure en noir et blanc pour manoir abandonné
Aux portes de Nantes, un manoir 1900 renaît pour un couple amateur de design, guidé par une décoratrice passionnée
Dans un joli village historique aux portes de Nantes, l’époque romantique a soufflé sur cette bâtisse début XXe dont la tour carrée, qui pare sa façade et sert de cage d’escalier, lui donne des airs de château fort. Inoccupé depuis près de quinze ans, ce manoir était à vendre mais personne n’avait voulu se risquer à des travaux d’ampleur. Comme tant d’autres, ces quinquagénaires auraient pu préférer une construction neuve mais, amoureux d’art et d’histoire, ils sont tombés sous les charmes de ces vieilles pierres et de la vigne vierge qui fait changer la façade de couleur au fil des saisons, ajoutant au charme du patrimoine français. Dans une vraie démarche de préservation de l’habitat, ils ont misé sur une rénovation globale et se sont fait épauler, au fil de plus d’un an de travaux, par un maître d’œuvre local et la décoratrice Florence Charrier, fondatrice de l’agence La Valise Rouge, rencontrée par bouche-à-oreille. Celle-ci est revenue sur leur choix d’un univers très contemporain et le travail de sélection sur mesure qu’elle a mené « avec passion et amour du détail », une manière de travailler qu’elle revendique radicalement.
Plan du rez-de-chaussée avant travaux
« Un pari fou », évoque la décoratrice Florence Charrier lorsqu’elle se remémore le « vrai champ de bataille » qu’était l’intérieur de la maison à l’achat. Il n’y avait plus rien d’habitable dans les lieux en très mauvais état : murs décatis, sols retournés, cheminées arrachées…
Le plan de la bâtisse, traversant depuis son entrée positionnée à l’arrière, avait dû également en rebuter plus d’un. « En raison d’un grand corridor et des pièces en enfilade positionnées le long, il n’y avait pas tellement de possibilités de faire une très grande pièce de vie », affirme-t-elle en effet.
« Un pari fou », évoque la décoratrice Florence Charrier lorsqu’elle se remémore le « vrai champ de bataille » qu’était l’intérieur de la maison à l’achat. Il n’y avait plus rien d’habitable dans les lieux en très mauvais état : murs décatis, sols retournés, cheminées arrachées…
Le plan de la bâtisse, traversant depuis son entrée positionnée à l’arrière, avait dû également en rebuter plus d’un. « En raison d’un grand corridor et des pièces en enfilade positionnées le long, il n’y avait pas tellement de possibilités de faire une très grande pièce de vie », affirme-t-elle en effet.
Plan du rez-de-chaussée après travaux
Ces propriétaires y ont pourtant trouvé leur compte, envisageant de déplacer l’entrée sur le devant de la bâtisse, en plein centre, et de distribuer depuis celle-ci les pièces de vie au rez-de-chaussée.
À l’étage, a été imaginée la suite parentale avec chambre, salle de bains, dressing, bureau et une chambre d’ami. Et encore au-dessus, là où il n’y avait qu’un grenier, une chambre supplémentaire, un petit salon et une salle de bains ont vu le jour. Tous les travaux ne sont pas encore terminés mais voici un bel avant goût, porté par une décoration soignée qui a été réfléchie par les donneurs d’ordre et leur décoratrice dans les moindres détails.
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Ces propriétaires y ont pourtant trouvé leur compte, envisageant de déplacer l’entrée sur le devant de la bâtisse, en plein centre, et de distribuer depuis celle-ci les pièces de vie au rez-de-chaussée.
À l’étage, a été imaginée la suite parentale avec chambre, salle de bains, dressing, bureau et une chambre d’ami. Et encore au-dessus, là où il n’y avait qu’un grenier, une chambre supplémentaire, un petit salon et une salle de bains ont vu le jour. Tous les travaux ne sont pas encore terminés mais voici un bel avant goût, porté par une décoration soignée qui a été réfléchie par les donneurs d’ordre et leur décoratrice dans les moindres détails.
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Après. « Ils souhaitaient tout bonnement une entrée d’apparat », explique Florence dont le tout premier dessin qu’elle a fourni à ce couple a fait mouche avec son plancher de chêne à larges lames, les cimaises noires en bas des murs, les doubles portes moulurées pour desservir de part et d’autre le salon et la cuisine et, au centre, une zone méridienne éclairée par une suspension artistique qui appelle tous les regards.
« C’est mon travail de faire rêver et d’emmener mes clients vers une proposition qui tire vers le haut », poursuit-elle, montrant à l’appui le croquis à l’aquarelle qu’elle a réalisé à la main pour aider ses clients à se projeter et leur donner une folle envie de voir cet univers se concrétiser.
Le système de lanternes tressées du corridor a été plus difficile à trouver jusqu’à ce que la propriétaire ait eu le coup de cœur pour des suspensions bicolores de chez Caravane.
« C’est mon travail de faire rêver et d’emmener mes clients vers une proposition qui tire vers le haut », poursuit-elle, montrant à l’appui le croquis à l’aquarelle qu’elle a réalisé à la main pour aider ses clients à se projeter et leur donner une folle envie de voir cet univers se concrétiser.
Le système de lanternes tressées du corridor a été plus difficile à trouver jusqu’à ce que la propriétaire ait eu le coup de cœur pour des suspensions bicolores de chez Caravane.
Après. La proposition de Florence de placer d’un traversin rouge pour habiller la banquette centrale de l’entrée n’a pas été acceptée. Un détail anecdotique, compte tenu de la ressemblance du décor final avec sa vision initiale.
À chaque projet, il s’agit pour la professionnelle de s’adapter aux demandes précises mêmes si elles ne correspondent pas toujours à ses aspirations personnelles. « Ma cliente était férue d’architecture intérieure et savait ce qu’elle ne voulait pas. Elle était sensible aux belles choses et aux belles matières souhaitait un décor basé sur le noir et le blanc tandis que moi j’adore les décors plein de couleurs », affirme-t-elle en effet. Mais c’est justement ce défi renouvelé qui donne à la professionnelle de La Valise Rouge une envie de se dépasser et de leur faire briller les yeux.
À chaque projet, il s’agit pour la professionnelle de s’adapter aux demandes précises mêmes si elles ne correspondent pas toujours à ses aspirations personnelles. « Ma cliente était férue d’architecture intérieure et savait ce qu’elle ne voulait pas. Elle était sensible aux belles choses et aux belles matières souhaitait un décor basé sur le noir et le blanc tandis que moi j’adore les décors plein de couleurs », affirme-t-elle en effet. Mais c’est justement ce défi renouvelé qui donne à la professionnelle de La Valise Rouge une envie de se dépasser et de leur faire briller les yeux.
L’entrée a été travaillée comme un espace à part entière, créant un lien feutré entre le salon et l’espace à vivre. Le fauteuil en laine bouclée Little Petra, véritable objet de convoitise, se détache sur les boiseries moulurées, peintes en noir encre de chez Ressource. Celles-ci ont été fabriquées par Guerin Bremaud, le menuisier préféré de la décoratrice, « une entreprise vendéenne avec de gros moyens de fabrication qui aime me suivre sur mes inventions », glisse-t-elle.
Au-dessus, un papier peint de chez Wall&Deco, crée une envolée visuelle ponctuée par un portemanteau artistique. « J’avais repéré ce revêtement mural poétique dans le restaurant lyonnais La Forêt Noire décoré par Claude Cartier, une décoratrice ensemblière dont j’aime particulièrement le travail », précise-t-elle pour lui rendre hommage.
Au-dessus, un papier peint de chez Wall&Deco, crée une envolée visuelle ponctuée par un portemanteau artistique. « J’avais repéré ce revêtement mural poétique dans le restaurant lyonnais La Forêt Noire décoré par Claude Cartier, une décoratrice ensemblière dont j’aime particulièrement le travail », précise-t-elle pour lui rendre hommage.
Sur ce portemanteau effarant, « la propriétaire refuse de suspendre son manteau tant elle aime le voir en tant qu’objet de décoration », partage Florence avec fierté. Celle-ci en garde jalousement la référence car l’ambiance de chaque pièce représente des heures de sourcing, en particulier pour elle qui « refuse de se cantonner à travailler avec trois marques ».
Après. Les propriétaires avaient davantage d’idées pour leur salon et ont moins suivi les propositions de la décoratrice, qui avait pensé distiller quelques touches de couleur au mur et au sol.
Peut-être parce que l’océan n’est pas loin, la propriétaire a eu envie de clarté lumineuse et de notes marines dans son salon. « Elle y voyait deux canapés face à face, l’un bleu, l’autre blanc, et cette suspension Moooi qui ressemble à une nasse », détaille la décoratrice.
La table basse, avec son plateau de marbre noir a également fait partie de ses désirs initiaux. À l’arrière, le tableau de l’artiste nantaise Anaïs Frébeau, se marie parfaitement avec cette ambiance couleur.
Table marbre : &Tradition
La table basse, avec son plateau de marbre noir a également fait partie de ses désirs initiaux. À l’arrière, le tableau de l’artiste nantaise Anaïs Frébeau, se marie parfaitement avec cette ambiance couleur.
Table marbre : &Tradition
Tous se sont néanmoins retrouvés sur la nécessité de conserver la cheminée en marbre blanc et de lui faire subir une bonne toilette. Un trumeau ancien a été replacé au-dessus, comme au temps des années fastes de la bâtisse.
Après. C’est la cuisine qui a donné le ton au reste des pièces puisque la première chose que la propriétaire a confiée à la décoratrice était l’envie « d’une cuisine noir mat avec un îlot, et de jouer sur les matériaux sans excentricités colorées ».
La cuisine a été réalisée sur mesure par Adrien Cuisiniste Agenceur installé à Montaigu, avec des plans de travail en céramique et des façades laquées d’un noir extra-mat. À l’arrière, les nouvelles baies en alu thermolaqué ont été parées de stores à lamelles orientables électriques.
Radiateurs fonte fleuris : Hudson Reed ; interrupteurs noirs : Meljac ; luminaire bulle : Foscarini ; luminaires îlot : &Tradition ; illustration : The Poster Club
La cuisine a été réalisée sur mesure par Adrien Cuisiniste Agenceur installé à Montaigu, avec des plans de travail en céramique et des façades laquées d’un noir extra-mat. À l’arrière, les nouvelles baies en alu thermolaqué ont été parées de stores à lamelles orientables électriques.
Radiateurs fonte fleuris : Hudson Reed ; interrupteurs noirs : Meljac ; luminaire bulle : Foscarini ; luminaires îlot : &Tradition ; illustration : The Poster Club
La propriétaire s’est montrée très attentive à chaque détail déco. « Les marques des éditeurs lui parlent. Elle a scruté les belles propositions d’interrupteurs ou encore les radiateurs en fonte avec attention car elle ne voulait pas quelque chose de banal », explique Florence.
Plus de photos de cuisines noires sur Houzz
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La décoratrice a même dû retrouver au pied levé la référence de ces appliques au-dessus du plan de travail, repérées dans un restaurant de Nantes par la propriétaire, qui avait eu le coup de cœur.
Dans le prolongement de la cuisine, la salle à manger profite de l’accès direct sur la terrasse orientée sud. De la grande table en bois, on domine le jardin qui descend jusqu’à une zone boisée, tellement appréciable à deux pas de la grande ville.
Table : Hay Design ; assises en chêne laqué : &Tradition
Table : Hay Design ; assises en chêne laqué : &Tradition
Après. De la suite parentale, nous n’avons eu que ce croquis et les confidences de Florence sur l’esprit qui l’anime. « Je fais la guerre au vu et revu et cherche toujours à apporter mon expertise. Le souci du détail c’est ma grande passion. Le but n’est pas d’habiter dans une galerie mais que chaque élément converse avec le reste », nous glisse-t-elle.
Après. Cette salle de bains a été intégralement pensée sur mesure et le mobilier inventé pour l’occasion par la décoratrice qui a joué les designers. « C’est sûr que c’est un budget, mais j’explique à mes clients qu’un mobilier de qualité est durable et sera un objet de transmission. Le mobilier de Pierre Guariche ou les lampes de Serge Mouille ont pris de la valeur aujourd’hui », explique-t-elle.
La propriétaire avait envie d’une mosaïque noire au sol, qui rappelait d’ailleurs les petits carreaux retrouvés au mur de la cuisine. Elle est venue mettre en valeur la baignoire îlot et la sortie de douche tandis que le reste de la salle de bains est réchauffé par un plancher de chêne.
Appliques albâtre : Daniel Gallo ; mosaïque noire : Appiani ; crédence écailles : Normandy Ceramics
Appliques albâtre : Daniel Gallo ; mosaïque noire : Appiani ; crédence écailles : Normandy Ceramics
Le meuble vasque et les miroirs créés sur mesure par la société Guerin Brémaud donnent un air unique à la pièce, rehaussée par des détails précieux comme l’applique lumineuse en laiton et albâtre ou les plafonniers en porcelaine texturée.
« Proportions, matières, couleurs, nous avons tout étudié en détail, puis j’ai fait réaliser le meuble en Solid Surface et structure de métal, et demandé au miroitier d’incruster un film transparent assorti à la vasque. Nous n’avons malheureusement pas pu faire teinter en vert assorti le miroir », retrace Florence.
« Proportions, matières, couleurs, nous avons tout étudié en détail, puis j’ai fait réaliser le meuble en Solid Surface et structure de métal, et demandé au miroitier d’incruster un film transparent assorti à la vasque. Nous n’avons malheureusement pas pu faire teinter en vert assorti le miroir », retrace Florence.
Cette jeune fille au chewing-gum a une vraie importance car ce tableau appartenait à la propriétaire qui souhaitait le mettre en valeur dans cette maison. « Je l’ai vu tout de suite dans cette salle de bains, pour parer le dressing qui est à l’arrière peint dans un vert très sourd et c’est elle qui a donné le ton au reste », indique Florence.
Tableau : YellowKorner
Tableau : YellowKorner
Après. La salle de bains de la jeune fille se présente comme une boîte dans la boîte, matérialisée par une verrière en verre imprimé Listral. On retrouve l’ambiance d’ensemble fortement contrastée en noir et blanc. Elle est égayée par un carreau de ciment coloré dont les motifs ont été réalisés sur mesure. Une belle victoire pour Florence qui a réussi à imposer une touche de couleur plus vive que dans les autres pièces.
Désormais, la dernière tranche des travaux est consacrée à l’extérieur de la propriété.
Après cette grosse année de chantier émaillé d’allers-retours depuis la Vendée où elle est installée, Florence Charrier ne boude pas son plaisir d’avoir contribué à faire renaître ce manoir abandonné avec « des choix certes déco mais pérennes, sans jamais céder à la facilité » et elle se souviendra avec bonheur d’un « échange riche et nourri avec des clients qui avaient une vraie sensibilité artistique et architecturale ».
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
Désormais, la dernière tranche des travaux est consacrée à l’extérieur de la propriété.
Après cette grosse année de chantier émaillé d’allers-retours depuis la Vendée où elle est installée, Florence Charrier ne boude pas son plaisir d’avoir contribué à faire renaître ce manoir abandonné avec « des choix certes déco mais pérennes, sans jamais céder à la facilité » et elle se souviendra avec bonheur d’un « échange riche et nourri avec des clients qui avaient une vraie sensibilité artistique et architecturale ».
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
Qui habite ici : un couple de quinquagénaires avec des enfants adultes
Emplacement : près de Nantes
Livraison : octobre 2020 après un an de travaux
Superficie : 300 m²
Décoratrice : Florence Charrier de La Valise Rouge
Maîtrise d’œuvre : NHCO
Budget (honoraires prestation déco) : 9000 euros
Photos : Elodie Dugué Photographe