Avant/Après : Un ancien garage joue avec les formes et couleurs
Comment rendre fonctionnel et attractif un ancien garage transformé en appartement pour un couple avec enfant ?
C’est après plusieurs années passées dans cet appartement que ses habitants ont confié à l’architecte Pierre-Louis Gerlier la tâche d’aménager ce bien atypique, qui n’était autre que l’ancien garage d’une maison. Ce qui au départ devait être une mission classique de réagencement de l’espace — dans le but d’agrandir une chambre et de créer des rangements et une seconde salle de bains — s’est transformé en un projet coloré, ludique à la faveur d’un architecte inventif et de propriétaires d’humeur joueuse. Découvrez avec nous ce projet très visuel qui a fait le bonheur de cette famille et de tous ceux qui leur rendent désormais visite.
Coup d’œil
Qui vit ici : un couple de trentenaires avec un jeune enfant
Emplacement : Neuilly-sur-Seine
Livraison du projet : oct 2019
Durée des travaux : 4 mois
Superficie : 75 m²
Architecte : Atelier Pierre-Louis Gerlier
Architecte d’intérieur : Eleonore Satger
Pose du béton ciré : COREBA (Construction Rénovation Bât.)
Budget : 80 000 euros
Photos : © Ercole Salinaro Photography
Coup d’œil
Qui vit ici : un couple de trentenaires avec un jeune enfant
Emplacement : Neuilly-sur-Seine
Livraison du projet : oct 2019
Durée des travaux : 4 mois
Superficie : 75 m²
Architecte : Atelier Pierre-Louis Gerlier
Architecte d’intérieur : Eleonore Satger
Pose du béton ciré : COREBA (Construction Rénovation Bât.)
Budget : 80 000 euros
Photos : © Ercole Salinaro Photography
Photo Avant
Après. « Si la demande initiale portait au départ sur une simple optimisation de l’espace, j’ai senti au fil des échanges une grande ouverture d’esprit de leur part ce qui a amené une dimension tout autre au projet pour donner à cet appartement une personnalité marquante », explique Pierre-louis Gerlier.
L’optimisation spatiale a bien entendu fait partie des fondamentaux du programme : « Nous avons fait trois modifications majeures : l’inutile circulation en L s’est transformée en toilettes, salle d’eau supplémentaire et buanderie ; débarrassé du réfrigérateur, le couloir intérieur a été modifié en biais de sorte à pouvoir agrandir la chambre parentale ; enfin, nous avons remanié le cellier en cassant un porteur, ce qui nous a permis de refaire un plus petit cellier et de déplacer le combiné réfrigérateur », poursuit le pro.
Trouvez un architecte sur Houzz
L’optimisation spatiale a bien entendu fait partie des fondamentaux du programme : « Nous avons fait trois modifications majeures : l’inutile circulation en L s’est transformée en toilettes, salle d’eau supplémentaire et buanderie ; débarrassé du réfrigérateur, le couloir intérieur a été modifié en biais de sorte à pouvoir agrandir la chambre parentale ; enfin, nous avons remanié le cellier en cassant un porteur, ce qui nous a permis de refaire un plus petit cellier et de déplacer le combiné réfrigérateur », poursuit le pro.
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Dans ce projet, c’est néanmoins l’aspect visuel et ludique des propositions ainsi que la recherche sur les couleurs qui vole la vedette à l’optimisation des volumes.
« Au cours des deux mois de conception, les propriétaires qui avaient commencé par évoquer leur gêne spatiale se sont également ouverts sur une autre problématique : le manque de clarté de l’appartement en sous-sol, son aspect terne. J’ai donc planché sur une proposition de placards différenciante, le tout assaisonné d’un travail sur la couleur pour pallier le manque de luminosité. Afin de m’épauler, j’ai fait appel à ma consœur Eleonore Satger, architecte d’intérieur, qui a une vraie sensibilité picturale. Et contre toute attente, les propriétaires nous ont suivis à 200 %, ce qui a transformé la face du projet », explique l’architecte, qui pose ici fièrement devant son œuvre.
« Au cours des deux mois de conception, les propriétaires qui avaient commencé par évoquer leur gêne spatiale se sont également ouverts sur une autre problématique : le manque de clarté de l’appartement en sous-sol, son aspect terne. J’ai donc planché sur une proposition de placards différenciante, le tout assaisonné d’un travail sur la couleur pour pallier le manque de luminosité. Afin de m’épauler, j’ai fait appel à ma consœur Eleonore Satger, architecte d’intérieur, qui a une vraie sensibilité picturale. Et contre toute attente, les propriétaires nous ont suivis à 200 %, ce qui a transformé la face du projet », explique l’architecte, qui pose ici fièrement devant son œuvre.
Photo Avant
Avant. La pièce de vie d’origine était à proprement parler l’ancien garage de cette maison de Neuilly. La fenêtre avait remplacé la porte sectionnelle et le jardinet à l’avant occupait l’ancienne rampe de descente. Dans cette pièce, il n’y avait aucun placard et la famille commençait à craquer en matière de place. Le couple employait d’ailleurs de grosses caisses pour remplacer les tables basses et se ménager davantage de stockage.
Après. Comme les ambiances picturales proposées par les pros ont enchanté le couple, ces derniers se sont mis en quête de trouver eux-mêmes le mobilier qui reprendrait ces teintes. Ils ont jeté leur dévolu sur un canapé d’un rose pâle au piétement de chêne.
Devant les miroirs qui se trouvaient déjà dans la pièce, doublant visuellement le volume des lieux, ils ont eu recours à une astuce pour limiter leurs dépenses : « Ils m’avaient demandé une banquette sur mesure avant de recourir à un lit d’enfant du commerce sur lequel on a fait réaliser une assise recouverte de feutre rose pâle », dévoile l’architecte.
Canapé Madison chez Bolia
Devant les miroirs qui se trouvaient déjà dans la pièce, doublant visuellement le volume des lieux, ils ont eu recours à une astuce pour limiter leurs dépenses : « Ils m’avaient demandé une banquette sur mesure avant de recourir à un lit d’enfant du commerce sur lequel on a fait réaliser une assise recouverte de feutre rose pâle », dévoile l’architecte.
Canapé Madison chez Bolia
Aujourd’hui, le salon respire à nouveau autour de la table basse iconique de Nogushi. « Nous avons proposé des ambiances colorées pour toutes les pièces en nous basant sur la règle des trois couleurs. Dans le salon, nous avons misé sur des teintes claires, reposant sur une alliance de rose pale, de verts et de camel », détaille Pierre-Louis.
Pouf Zyl chez Bolia ; Table basse Isamu NoguChi chez Vitra ; Banquette Mum & Dad Factory
Pouf Zyl chez Bolia ; Table basse Isamu NoguChi chez Vitra ; Banquette Mum & Dad Factory
Si le salon respire aujourd’hui, c’est grâce à cet immense linéaire de rangements de 50 cm de profondeur créé dans un renfoncement de la pièce de vie et agrémenté de ces bulles à la fois ludiques et décoratives. Sans conteste l’effet waouh de l’appartement !
Mais comment est venue une telle idée à l’esprit de l’architecte d’autant que les clients lui avaient simplement précisé ceci dans leur brief de départ, « des étagères ouvertes et fermées, comportant des niches pour l’ordinateur et les deux enceintes » ?
Mais comment est venue une telle idée à l’esprit de l’architecte d’autant que les clients lui avaient simplement précisé ceci dans leur brief de départ, « des étagères ouvertes et fermées, comportant des niches pour l’ordinateur et les deux enceintes » ?
« Comme j’adore faire plaisir aux enfants, j’ai trouvé marrant de créer une alcôve toute ronde pour leur petit garçon, rejointe par d’autres bulles qui sont venues extruder le linéaire de placards aux ouvertures push-pull », s’en explique l’architecte.
Pour la petite histoire, ce motif rond est un clin d’œil à un élément déjà présent dans l’appartement car,
dans les deux chambres, se trouvaient des oculus au plafond pour leur dispenser de la lumière, à la manière de l’œil du bathyscaphe Yellow Submarine. Cette référence a visiblement fait du chemin dans l’esprit de l’architecte, qui a su garder une âme d’enfant.
Et celui-ci de poursuivre : « Le pan du travail le plus difficile n’a pas été mon dessin mais sa réalisation par le menuisier… Il a passé quelques heures sombres à trouver la bonne solution technique. Comme l’alcôve principale, réalisée en médium à peindre fait 60 kg, il a dû user de bastaings pour renforcer la structure afin de répartir ce poids important sur l’ensemble des montants. »
Le résultat est néanmoins à la hauteur des efforts ! L’alcôve posée en débord de 10 cm permet au petit garçon de se lover confortablement et même aux invités de s’y asseoir. Autre trouvaille : sous la bulle de l’ordinateur, deux portes cachent un tabouret qui permet au couple de profiter d’un bureau d’appoint.
Pour la petite histoire, ce motif rond est un clin d’œil à un élément déjà présent dans l’appartement car,
dans les deux chambres, se trouvaient des oculus au plafond pour leur dispenser de la lumière, à la manière de l’œil du bathyscaphe Yellow Submarine. Cette référence a visiblement fait du chemin dans l’esprit de l’architecte, qui a su garder une âme d’enfant.
Et celui-ci de poursuivre : « Le pan du travail le plus difficile n’a pas été mon dessin mais sa réalisation par le menuisier… Il a passé quelques heures sombres à trouver la bonne solution technique. Comme l’alcôve principale, réalisée en médium à peindre fait 60 kg, il a dû user de bastaings pour renforcer la structure afin de répartir ce poids important sur l’ensemble des montants. »
Le résultat est néanmoins à la hauteur des efforts ! L’alcôve posée en débord de 10 cm permet au petit garçon de se lover confortablement et même aux invités de s’y asseoir. Autre trouvaille : sous la bulle de l’ordinateur, deux portes cachent un tabouret qui permet au couple de profiter d’un bureau d’appoint.
Photo Avant
Avant. À l’arrière du canapé se dévoile ici la grande entrée de l’appartement, une partie peu utilisée lorsque le couple a emménagé ici. Au fil du temps, ils ont posé dans cette entrée une cuisine basique de couleur blanche pour disposer de leur propre chambre.
Après. La cuisine est restée à sa place mais afin d’animer le fond de la pièce de vie de 41 m² (salon 27 m² + cuisine 14 m²), l’architecte a imaginé de la repeindre dans un jaune vif.
Cuisine : Ikea
Cuisine : Ikea
Côté cuisine, Eleonore, l’architecte d’intérieur, a proposé une ambiance printanière en vert pâle, jaune bouton d’or et bois clair. Le sol, comme dans tout l’appartement, a été refait en béton ciré de couleur : « Nous l’avons fait appliquer à la spatule par un applicateur spécialisé car c’est un matériau délicat à manipuler qui demande de la maîtrise », explique le pro.
Sol en béton ciré : Mercadier
Sol en béton ciré : Mercadier
Derrière la table à manger, quelques modifications ont apporté du confort d’usage au couple : le placard du salon a été paré de portes vitrées et la porte du cellier rebouchée puis équipée de placards dans la continuité de la cuisine. « En effet, nous avons déplacé la porte du cellier sur la droite en demandant à la copropriété le droit de percer un gros-porteur. Cela nous a permis de loger le réfrigérateur qui se trouvait auparavant dans le couloir des chambres », explique Pierre-Louis.
All Plastic Chair by Jasper Morrison chez Vitra ; Table Sentou (sortie de collection)
All Plastic Chair by Jasper Morrison chez Vitra ; Table Sentou (sortie de collection)
La chambre parentale (anciennement la cuisine) ne faisait que 7 m². Il n’y avait pas même la place d’y loger un placard… L’architecte l’a optimisée de plusieurs manières : en poussant les murs en biais vers le couloir (là où figure le tableau LOVE) ; en volant quelques centimètres à la salle de bains attenante côté tête de lit et en créant un accès vers l’étrange circulation inutile en L. L’escalier jaune est venu rattraper le niveau et amène désormais à leur salle de bains. Au pied du lit, un grand dressing sur mesure a été créé. Au plafond, nous distinguons l’oculus qui a servi de point de départ aux bulles du salon et dont le contour a été rehaussé lui aussi de jaune vif.
Dans leur nouvelle salle d’eau minimaliste, les propriétaires avaient validé la proposition picturale osée de l’architecte d’intérieur avec un sol en béton ciré bouton d’or et une douche rose bonbon. Mais ils ont eu quelques réticences en cours de chantier quand les carreaux ont commencé à être posés. Rassurés par leur architecte, ils y ont cru jusqu’au bout sans faire marche arrière : « Pour leur plus grand bonheur car ils ont adoré une fois que les joints ont été finis. Ils avaient lancé l’idée de la couleur à un moment des études car ils avaient envie d’oser mais ensuite ils ont eu peur que ce soit trop foncé tout comme la peinture jaune de la cuisine. Aujourd’hui, ils ne regrettent pas ces choix ! »
Au fond du couloir se trouvent la salle de bains d’origine et la chambre du petit garçon qui ont toutes deux été relookées.
« Dans les salles de bains, nous avons décidé d’y aller plein pot au niveau des couleurs pour pallier l’exiguïté par l’originalité », explique le professionnel. Un meuble standard a été peint en rouge vif tandis que le côté baignoire en rose et noir fait un clin d’œil à l’univers sexy de la lingerie féminine dans un style très Sonia Rykiel.
Dans la chambre du petit garçon, c’est Noël tous les jours avec une ambiance couleur basée sur le vert prairie et le rouge vif.
Fin de visite dans les toilettes, créées à l’entrée de l’appartement et prises elles aussi sur la surface mal utilisée de la circulation en L.
« Ce chantier s’annonçait classique mais est devenu un vrai terrain de jeu et nous nous sommes tous beaucoup amusés pendant les quatre mois qu’il a duré », conclut l’architecte Pierre-Louis Gerlier. Puisse cette rénovation ludique nous inciter en 2020 à mettre plus de légèreté dans nos projets d’autant qu’à 1200 euros du mètre carré, l’originalité n’est finalement pas plus chère qu’une rénovation sans la moindre fantaisie…
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
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« Ce chantier s’annonçait classique mais est devenu un vrai terrain de jeu et nous nous sommes tous beaucoup amusés pendant les quatre mois qu’il a duré », conclut l’architecte Pierre-Louis Gerlier. Puisse cette rénovation ludique nous inciter en 2020 à mettre plus de légèreté dans nos projets d’autant qu’à 1200 euros du mètre carré, l’originalité n’est finalement pas plus chère qu’une rénovation sans la moindre fantaisie…
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À la faveur de la naissance de leur petit garçon, les locataires s’entendant avec leur propriétaire avaient déjà fait par eux-mêmes quelques modifications : ils avaient placé une cuisine dans leur vaste entrée, en prolongement du salon, et récupéré la pièce cuisine de 7 m² pour la transformer en chambre parentale. Comme ils aimaient beaucoup le quartier et appréciaient leur jardinet, ils souhaitaient rester dans les lieux et venaient de racheter l’appartement. Mais il était temps de l’optimiser et, pour cela, ils ont pensé à Pierre-Louis Gerlier, architecte, l’un de leurs amis de lycée.