Avant/Après : Un haussmannien à la mode pop
Quand la simplicité de l’haussmannien se colore de pièces contemporaines, les murs swinguent
Sylvain Reignault
19 janvier 2016
Contributeur Houzz. Journaliste
Malgré la combinaison papier peint/moquette héritée des seventies, le potentiel de cet appartement situé en bordure du parc des Buttes-Chaumont dans le XIXᵉ arrondissement parisien était évident : la lumière d’un quatrième étage, les trois portes-fenêtres à hauteur des cimes des arbres, le décor naturel qui en découle, le cachet de l’haussmannien et un agencement facilement adaptable aux attentes des futurs propriétaires.
Amateurs de design aux vies professionnelles bien remplies, les nouveaux habitants ont été séduits par des pièces d’eau aux dimensions minimes : au total 9 m² pour le trio cuisine-salle de bains-toilettes. De quoi dégager de l’espace pour un salon généreux. L’architecte d’intérieur Michaël Degois, membre du collectif Créateurs d’Intérieur, a ensuite été chargé de mêler le cachet de l’haussmannien à un traitement plus contemporain. À l’esprit de base tout en simplicité du lieu, murs blancs et parquet, ont donc été ajoutés un mobilier au design contemporain et des pièces, comme les bibliothèques, résolument innovantes. Découverte de la transformation d’un appartement à l’esprit pop.
Coup d’œil
Qui habite ici : un couple de quadragénaires
Emplacement : dans le XIXᵉ arrondissement de Paris, en bordure du parc des Buttes-Chaumont
Superficie : 63 m²
Budget : 130 000 euros tout compris (mobilier, électroménager et agencement)
Durée des travaux : 7 mois, de mi-2014 à début 2015
Architecte d’intérieur : Michaël Degois, Créateurs d’Intérieur
Amateurs de design aux vies professionnelles bien remplies, les nouveaux habitants ont été séduits par des pièces d’eau aux dimensions minimes : au total 9 m² pour le trio cuisine-salle de bains-toilettes. De quoi dégager de l’espace pour un salon généreux. L’architecte d’intérieur Michaël Degois, membre du collectif Créateurs d’Intérieur, a ensuite été chargé de mêler le cachet de l’haussmannien à un traitement plus contemporain. À l’esprit de base tout en simplicité du lieu, murs blancs et parquet, ont donc été ajoutés un mobilier au design contemporain et des pièces, comme les bibliothèques, résolument innovantes. Découverte de la transformation d’un appartement à l’esprit pop.
Coup d’œil
Qui habite ici : un couple de quadragénaires
Emplacement : dans le XIXᵉ arrondissement de Paris, en bordure du parc des Buttes-Chaumont
Superficie : 63 m²
Budget : 130 000 euros tout compris (mobilier, électroménager et agencement)
Durée des travaux : 7 mois, de mi-2014 à début 2015
Architecte d’intérieur : Michaël Degois, Créateurs d’Intérieur
AVANT : La porte classique du dressing d’entrée, située à côté de la chambre, a été remplacée par une ouverture plus discrète sur laquelle a notamment été reproduite la cimaise du salon.
APRÈS : L’entrée distribue les trois espaces de l’appartement. À droite, les pièces à vivre avec le salon et le bureau. En face, la chambre. Et à gauche, les pièces d’eau, cuisine, salle de bains et toilettes. Pour accéder à cette dernière partie, il faut pénétrer dans cette étrange « boîte noire ». « Elle contraste avec le reste de l’appartement et confronte dès l’entrée le contemporain à l’haussmannien », explique Michaël Degois. « On a voulu donner l’impression d’un cube noir en lévitation. Il est décollé du sol et du plafond, un effet souligné par des éclairages. »
En plus de sa fonction de distribution, l’entrée contient différents rangements qui abritent (et cachent) aussi bien le compteur électrique que l’aspirateur. Inspiré des branchages, le luminaire en cuivre apporte poésie et douceur dans un espace droit et strict.
Luminaire : Moooi
En plus de sa fonction de distribution, l’entrée contient différents rangements qui abritent (et cachent) aussi bien le compteur électrique que l’aspirateur. Inspiré des branchages, le luminaire en cuivre apporte poésie et douceur dans un espace droit et strict.
Luminaire : Moooi
AVANT : Voici la cuisine avant travaux. Sa disposition a été conservée.
APRÈS : Très occupés par leurs vies professionnelles respectives, les propriétaires ne passent que peu de temps dans la cuisine. Cette dernière a d’ailleurs une double fonction puisqu’on doit y entrer pour accéder à la salle de bains. « C’est une concession qui finalement n’en est pas vraiment une. Elle correspond à un mode de vie », précise l’architecte. « Les clients ne se servent pas vraiment de la cuisine. Ils l’utilisent comme un espace de circulation. »
Si les casseroles restent le plus souvent douillettement installées au fond des placards, la cuisine n’en demeure pas moins un espace soigné. Les carreaux de ciment accrochent la lumière et apportent leur touche rétro et chaleureuse. Les motifs en damier du sol ont été grossis sur la crédence. Ils donnent une impression de déformation de la matière.
Si les casseroles restent le plus souvent douillettement installées au fond des placards, la cuisine n’en demeure pas moins un espace soigné. Les carreaux de ciment accrochent la lumière et apportent leur touche rétro et chaleureuse. Les motifs en damier du sol ont été grossis sur la crédence. Ils donnent une impression de déformation de la matière.
AVANT : Avant les travaux, salle de bains et toilettes ne faisaient qu’un.
APRÈS : Aménagée sur environ 3 m², la salle de bains élimine le superflu pour se concentrer sur l’essentiel, à savoir une douche et une vasque. Un choix facilité par le fait que les maîtres des lieux ne travaillent pas aux mêmes heures et peuvent donc utiliser la salle de bains à des moments différents.
Salle de bains et toilettes ne faisaient qu’un. « L’espace services contenait la cuisine, la salle de bains et les toilettes », explique l’architecte. « On a refait exactement la même chose mais pour faciliter le passage des réseaux, on a séparé certains éléments comme les toilettes de la salle de bains. On a aussi intégré un ballon d’eau chaude extra-plat pour effacer les aspects techniques à l’intérieur de cette boîte. »
Dans le prolongement de la cuisine, la salle de bains dispose du même sol en carreaux ciment et d’un plan de travail (Valchromat noir) identique à celui de sa voisine. Si la couleur de l’espace est majoritairement noire, la touche de jaune sur l’un des murs apporte son peps et sa fraîcheur. Plus subtil qu’il n’y paraît, le carrelage mural affiche différentes textures. Les parties qui reçoivent le moins de lumière sont brillantes. Le pan de mur directement exposé est en revanche complètement mat.
Salle de bains et toilettes ne faisaient qu’un. « L’espace services contenait la cuisine, la salle de bains et les toilettes », explique l’architecte. « On a refait exactement la même chose mais pour faciliter le passage des réseaux, on a séparé certains éléments comme les toilettes de la salle de bains. On a aussi intégré un ballon d’eau chaude extra-plat pour effacer les aspects techniques à l’intérieur de cette boîte. »
Dans le prolongement de la cuisine, la salle de bains dispose du même sol en carreaux ciment et d’un plan de travail (Valchromat noir) identique à celui de sa voisine. Si la couleur de l’espace est majoritairement noire, la touche de jaune sur l’un des murs apporte son peps et sa fraîcheur. Plus subtil qu’il n’y paraît, le carrelage mural affiche différentes textures. Les parties qui reçoivent le moins de lumière sont brillantes. Le pan de mur directement exposé est en revanche complètement mat.
AVANT : Voici à quoi ressemblait l’espace salon avant les travaux.
APRÈS : Il a fallu abattre quelques pans de mur pour créer ce vaste espace salon-salle à manger orné de deux portes-fenêtres qui privilégient la lumière et la vue sur le parc.
Un premier travail a consisté à uniformiser les moulures, les corniches et les rosaces. En guise d’habillage principal, ce très beau meuble bibliothèque conçu sur mesure. « On a voulu casser les codes haussmanniens, et notamment ses lignes très droites, avec ces étagères complètement inclinées, sans aucune symétrie », explique Michael Degois. Un contraste atténué par les cimaises du meuble, identiques à celles de la pièce.
Un premier travail a consisté à uniformiser les moulures, les corniches et les rosaces. En guise d’habillage principal, ce très beau meuble bibliothèque conçu sur mesure. « On a voulu casser les codes haussmanniens, et notamment ses lignes très droites, avec ces étagères complètement inclinées, sans aucune symétrie », explique Michael Degois. Un contraste atténué par les cimaises du meuble, identiques à celles de la pièce.
Bien qu’haussmannien, l’appartement était dépourvu de la combinaison cheminée-miroir que l’on trouve habituellement dans ce type de lieu. Ce manque a inspiré à l’architecte une partie du dessin du meuble. « J’ai choisi de travailler cette bibliothèque et d’intégrer une cheminée bioéthanol », explique Michael Degois. « Les deux miroirs qui sont au-dessus coulissent sur toute la largeur. Ils laissent place à une télévision. »
La cheminée bioéthanol, qui offre l’avantage de ne pas nécessiter de conduit, joue principalement un rôle esthétique et d’ambiance. Sans oublier de chauffer !
La cheminée bioéthanol, qui offre l’avantage de ne pas nécessiter de conduit, joue principalement un rôle esthétique et d’ambiance. Sans oublier de chauffer !
Très épuré, l’espace salle à manger, dont la porte au fond donne sur le bureau, brille par son mobilier contemporain, à commencer par ces chaises des frères Bouroullec. Amateurs de design, les propriétaires possédaient déjà de nombreuses pièces, comme deux de ces quatre chaises, ou le fauteuil Steiner dans le salon.
Voici le bureau, dont la bibliothèque a été fabriquée avec le même plaquage bois que le meuble du salon.
Cette pièce, d’à peine plus de 2 mètres de large, disposait d’un cahier des charges ambitieux : mêler une bibliothèque pour accueillir les nombreux livres de poche du couple, un bureau pour travailler le week-end, et une chambre d’appoint pour les amis de passage. Pour dépasser les contraintes techniques et répondre à ce triple objectif, il a fallu innover. D’où cette idée de bibliothèque en chêne clair qui se prolonge en bureau.
« Le nez de mur de la fenêtre est très peu profond, d’une quarantaine de centimètres », explique l’architecte. « De l’autre côté, on a un mur qui est plein. L’idée a donc été de partir de ce pan très étroit où les étagères font environ 30 centimètres, puis de donner du corps pour arriver à cet espace bureau. Ça nous a aussi guidés vers l’idée des courbes. On n’imaginait pas faire ça avec un dessin très rigide. La courbe apporte de la douceur. Elle prolonge l’aspect végétal de l’extérieur vers l’intérieur de l’appartement. »
Le couple a installé une méridienne pour un éventuel couchage supplémentaire. La méridienne, qui se délie, n’altère pas la circulation et répond à plusieurs usages. Une sieste littéraire par exemple…
Cette pièce, d’à peine plus de 2 mètres de large, disposait d’un cahier des charges ambitieux : mêler une bibliothèque pour accueillir les nombreux livres de poche du couple, un bureau pour travailler le week-end, et une chambre d’appoint pour les amis de passage. Pour dépasser les contraintes techniques et répondre à ce triple objectif, il a fallu innover. D’où cette idée de bibliothèque en chêne clair qui se prolonge en bureau.
« Le nez de mur de la fenêtre est très peu profond, d’une quarantaine de centimètres », explique l’architecte. « De l’autre côté, on a un mur qui est plein. L’idée a donc été de partir de ce pan très étroit où les étagères font environ 30 centimètres, puis de donner du corps pour arriver à cet espace bureau. Ça nous a aussi guidés vers l’idée des courbes. On n’imaginait pas faire ça avec un dessin très rigide. La courbe apporte de la douceur. Elle prolonge l’aspect végétal de l’extérieur vers l’intérieur de l’appartement. »
Le couple a installé une méridienne pour un éventuel couchage supplémentaire. La méridienne, qui se délie, n’altère pas la circulation et répond à plusieurs usages. Une sieste littéraire par exemple…
AVANT : Vide au moment de la visite, l’utilisation de ce qui est devenu l’espace bureau reste un mystère…
APRÈS : Il suffit d’un pan de mur et de deux chaises pour s’amuser des couleurs et mêler les éléments. Il y a d’abord la noblesse du bois, dont la chaleur vient équilibrer le bleu mentholé du mur. Coup de cœur du couple, les chaises « Zigzag » de Gerrit Rietveld : « pas les plus confortables du monde », de l’avis même de l’architecte, mais elles ajoutent du piquant.
APRÈS : Il suffit d’un pan de mur et de deux chaises pour s’amuser des couleurs et mêler les éléments. Il y a d’abord la noblesse du bois, dont la chaleur vient équilibrer le bleu mentholé du mur. Coup de cœur du couple, les chaises « Zigzag » de Gerrit Rietveld : « pas les plus confortables du monde », de l’avis même de l’architecte, mais elles ajoutent du piquant.
AVANT : Nous voici dans la chambre. On voit bien ici les conduits de cheminée qui réduisent la profondeur d’une partie des placards de la chambre.
APRÈS : Uniquement dédié au repos, la chambre, avec ses placards en medium laqué blanc, affiche volontairement un caractère neutre. Le bois du parquet réchauffe la pièce aux murs blancs. Ici, le jeu d’ambiance s’organise à partir des luminaires. « On a pas mal d’éclairages », indique Michael Degois. « Des LED au-dessus de la tête de lit, un éclairage plafonnier, un autre de dressing… Ils sont tous dissociés et offrent la possibilité de créer des atmosphères très sympas. »
La garde-robe des maîtres des lieux étant généreuse, la chambre a largement été pourvue en meubles dressing. Dans l’ensemble de l’appartement, les installations encastrables (rangements, bibliothèques) ont été dessinées sur mesure. S’ils affichent une unité au niveau des façades, les placards ne disposent pas tous de la même profondeur en raison de conduits de cheminée, positionnés derrière la niche notamment.
ET VOUS ?
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J'aime beaucoup la chambre à coucher, blanche, avec beaucoup de rangement et lumineuse, bonne idée.
si déjà il y en a beaucoup, c'est mieux de mettre un "s" à rangementS!!
J'aime bcp mais on dirait plus un apt témoin : il n'y a pas de chaleur humaine qui s'y dégage, c'est dommage. Après si c'est le style qu'apprécient les propriétaires, j'aimerais bien connaître leur profession...