Avant/Après : Un jardin provençal gagne près de 500 m²
Situé dans un cadre exceptionnel, près de la montagne Sainte-Victoire, le terrain est désormais accessible et sécurisé
Cette propriété de 6000 m², située au pied de la montagne Sainte-Victoire, en Provence, était dénuée de jardin. Nouvellement construite, la maison de style traditionnel était entourée d’un terrain brut aux airs de fin de chantier. Tout était à faire pour transformer l’endroit en oasis végétale et mettre en avant les paysages magnifiques des alentours. « Il fallait aménager un jardin provençal, avec une touche méditerranéenne, mais surtout accessible et sécurisé. Nous avons donc défini les accès et parkings, inexistants à l’origine, agrandi la surface plane utilisable et créé plusieurs espaces de vie distincts », raconte Nicolas Moingeon, paysagiste de l’agence Morvant & Moingeon. Pour mettre l’ensemble en valeur tout en conservant l’âme des lieux, une végétation naturelle, adaptée au climat de la région, dégage les vues et les perspectives avec des rythmes de floraison variés.
Coup d’œil
Qui vit ici : un couple de 45 ans et son enfant de 12 ans
Emplacement : Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône
Superficie : 6000 m² de terrain
Budget : entre 150 000 euros et 200 000 euros HT, comprenant les travaux de terrassement, de voirie et la construction du pool house
Année de réalisation : 2015
Paysagiste : Agence Morvant & Moingeon
Photos : Gabrielle Voinot
Coup d’œil
Qui vit ici : un couple de 45 ans et son enfant de 12 ans
Emplacement : Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône
Superficie : 6000 m² de terrain
Budget : entre 150 000 euros et 200 000 euros HT, comprenant les travaux de terrassement, de voirie et la construction du pool house
Année de réalisation : 2015
Paysagiste : Agence Morvant & Moingeon
Photos : Gabrielle Voinot
Avant l’intervention des paysagistes, le sol était complètement nu avec des dénivelés irréguliers et de nombreux talus non soutenus. La grande terrasse, dont une partie est abritée sous un auvent, donnait sur un terrain presque vague. Elle fait aujourd’hui la transition entre l’intérieur de la maison et la vaste surface engazonnée qui marque le commencement du jardin. Cette dernière sert d’espace de jeu pour l’enfant de la famille.
Seule la piscine avait été construite au même moment que la maison, mais ses abords n’avaient pas été traités et rien ne la reliait à la bâtisse. L’espace situé autour du bassin semblait trop restreint pour être praticable en toute sécurité. « Un gros travail de remise à plat était nécessaire pour agrandir le terrain de manière optimale et permettre une meilleure circulation », se souvient le paysagiste. Grâce à un apport de terres de remblai et la mise en place de talus pour retenir les murs, la superficie des lieux a quasiment été doublée. « Nous avons bien gagné 500 m² de surface », estime Nicolas.
Les talus les plus présents visuellement sont entièrement plantés. Entre la maison et la piscine, ils sont retenus par un petit muret en pierre du Var, dont les teintes ocre et beige créent une ambiance chaleureuse. Des bâches permettent de mieux figer les terres avec les racines des plantes, et facilitent l’entretien des végétaux en ralentissant la pousse des mauvaises herbes. « En dessous, un paillage en pouzzolane retient l’humidité pour des arrosages espacés, préférables dans un jardin comme celui-ci qui comprend beaucoup de surfaces plantées », précise Nicolas.
Aujourd’hui, l’espace piscine est plus accessible grâce au petit chemin de pierre qui le relie à la maison. Il se devine derrière la végétation, qui le sépare du reste du jardin sans le cloisonner complètement. Répondant à un système de trames, cette dernière est composée de graminées plus ou moins hautes, qui accompagnent la promenade. Les premières font entre 40 et 50 centimètres de haut, les secondes montent jusqu’à 70 centimètres et les dernières peuvent atteindre 1,5 mètre. « Jouer sur des hauteurs différentes évite de créer une barrière végétale trop franche », explique le paysagiste.
Agrandis, les abords de la piscine ont entièrement été aménagés. Surélevée par rapport au reste du jardin, la zone est sécurisée par la présence de plantes tout autour. Elles sont positionnées en forme de vagues et mélangent les arbustes bas et les graminées aux floraisons et feuillages variés. « Les terres utilisées pour élargir les contours du bassin sont retenues par des enrochements basiques, ce qui nous a permis de préserver le budget total des travaux », souligne le paysagiste.
Trois oliviers de la région finissent d’encadrer et de structurer l’espace dédié au bassin.
Trois oliviers de la région finissent d’encadrer et de structurer l’espace dédié au bassin.
La plage a été construite en même temps que le bassin, mais manquait de zones ombragées pour optimiser le confort des lieux. Un pool house aux lignes contemporaines a donc été monté de toutes pièces.
Conçu comme un gazebo avec son toit plat et ses quatre faces ouvertes, il repose sur des pilotis et semble suspendu au-dessus du vide. La structure en acier est soutenue par cinq poteaux fins et du bois habille la toiture, les casquettes, le garde-corps et la banquette. Il s’agit d’un mélange d’ipé et d’iroko, deux essences exotiques denses et pérennes dans le temps. Le sol est en lacis de bois, pour accentuer l’allure contemporaine de l’aménagement. Plus discret et épuré qu’un pool house en dur, l’ensemble apporte une touche de modernité à ce jardin provençal.
« En Provence, il peut faire très chaud et le débord de toiture n’était pas suffisant pour masquer complètement le soleil », explique Nicolas. Un système de stores électroniques est donc intégré dans le faux plafond du pool house, pour un meilleur ombrage du coin détente sur les façades sud et ouest.
Spécialement dessinée pour cet espace, la banquette en L contient des coffres de rangement pour tous les accessoires extérieurs. « Les propriétaires voulaient absolument du jaune. Nous avons opté pour une teinte pas trop criarde, que nous avons assortie avec des couleurs qui s’accordent bien au lieu. Les tables basses en tronc d’arbre sont une création maison. »
Spécialement dessinée pour cet espace, la banquette en L contient des coffres de rangement pour tous les accessoires extérieurs. « Les propriétaires voulaient absolument du jaune. Nous avons opté pour une teinte pas trop criarde, que nous avons assortie avec des couleurs qui s’accordent bien au lieu. Les tables basses en tronc d’arbre sont une création maison. »
Au-delà de l’aménagement du jardin, les accès à la propriété étaient à définir. Le seul chemin existant était très abîmé et aucun espace ne permet de stationner une voiture. Deux parkings ont donc été créés : un pour les propriétaires à proximité de la maison et un pour les visiteurs en contrebas. Ce dernier sert également de terrain de football ou de pétanque selon les envies.
Les voiries d’accès sont traitées en petits pavés de granit beige pour garder le côté naturel et chaleureux du lieu. Elles sont encadrées par des alignements de cyprès de Florence et des ensembles de lavande, stipas et gauras, aux floraisons et couleurs diverses.
Le vieux portail a laissé sa place à une nouvelle clôture, dont la structure en fer forgé repose désormais sur des larges piliers en pierre plate du Var.
Un cheminement part du parking pour rejoindre la maison. Les poteaux d’éclairage qui le bordent sont en fonte rouillée. Leur sobriété s’intègre parfaitement au lieu tout en apportant une touche de modernité. Tous les accès sont dénués de marche pour être les plus accessibles possibles.
À côté du parking des propriétaires, un petit verger se compose d’arbres fruitiers, tels que des cerisiers et des pommiers. Ils complètent l’oasis qu’est devenu cet ancien terrain presque vague et complètement vide.
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Aménagé pour rester dans l’esprit provençal du site et respecter l’architecture traditionnelle de la bâtisse, le jardin prend aussi des airs contemporains. « La végétation est principalement composée de massifs qui marient les arbustes bas, les graminées et les vivaces. Ils sont ponctués de quelques arbres dont la croissance est limitée pour ne pas masquer les panoramas, comme des arbres de Judée, des cerisiers ou des pommiers », précise Nicolas.