Avant/Après : Un jardin transformé en oasis tropicale à La Réunion
De nombreux végétaux ont été astucieusement disposés pour protéger le jardin du vis-à-vis sans cacher la vue sur la mer
Ce couple de retraités installé à La Réunion voulait dissimuler sa maison très contemporaine dans une nature luxuriante pour préserver son intimité. Déjà riche en espèces emblématiques de l’île, le jardin se transforme en forêt tropicale au fur et à mesure que poussent les végétaux plantés par Romain Coûteaux. Le paysagiste a pensé l’espace comme une promenade au cours de laquelle se dévoilent progressivement les secrets du lieu.
« À mon arrivée, la végétation présente était déjà magnifique, avec des grands sujets, mais il n’y avait aucun cheminement, aucune harmonie et découverte. Un seul et même espace était visible d’un coup et la maison semblait être une pièce rapportée », se rappelle Romain. Aujourd’hui, le jardin se divise en plusieurs zones, joue avec les différents niveaux du terrain et fait le lien entre intérieur et extérieur. Des fenêtres naturelles se découpent également dans le paysage pour donner l’illusion d’un jardin plus grand et sans limite.
Coup d’œil
Qui habite ici : un couple à la retraite
Emplacement : île de La Réunion
Superficie : 500 m² d’aménagements
Livraison du projet : 2015
Paysagiste : Romain Coûteaux, Rc-Paysage
Budget : entre 25 000 et 30 000 euros TTC (15 000 euros pour le jardin et entre 10 000 et 15 000 euros pour la piscine)
Photos : Romain Coûteaux
« À mon arrivée, la végétation présente était déjà magnifique, avec des grands sujets, mais il n’y avait aucun cheminement, aucune harmonie et découverte. Un seul et même espace était visible d’un coup et la maison semblait être une pièce rapportée », se rappelle Romain. Aujourd’hui, le jardin se divise en plusieurs zones, joue avec les différents niveaux du terrain et fait le lien entre intérieur et extérieur. Des fenêtres naturelles se découpent également dans le paysage pour donner l’illusion d’un jardin plus grand et sans limite.
Coup d’œil
Qui habite ici : un couple à la retraite
Emplacement : île de La Réunion
Superficie : 500 m² d’aménagements
Livraison du projet : 2015
Paysagiste : Romain Coûteaux, Rc-Paysage
Budget : entre 25 000 et 30 000 euros TTC (15 000 euros pour le jardin et entre 10 000 et 15 000 euros pour la piscine)
Photos : Romain Coûteaux
AVANT : L’espace qui relie le parking à l’entrée de la maison était vide. Au lieu d’aménager une simple allée, Romain a voulu donner l’impression d’une zone plus vaste qu’elle ne l’est réellement pour inciter le visiteur à découvrir le reste du jardin. « Les propriétaires voulaient une entrée de transition entre le parking, le jardin et la maison. J’ai donc travaillé un mur avec des pleins et des vides. »
APRÈS : Deux séparations blanches, assorties à la maison très contemporaine, délimitent l’espace entrée. Le cheminement est pile dans l’alignement entre les deux poteaux du fond et ceux au premier plan. Cette disposition permet de dévoiler ce qu’il faut du jardin pour attiser la curiosité du promeneur.
« L’idée était de créer une entrée très aérienne. Pour le moment, les plantes sont encore petites, mais elles vont pousser rapidement et cacher les murs », précise Romain.
« L’idée était de créer une entrée très aérienne. Pour le moment, les plantes sont encore petites, mais elles vont pousser rapidement et cacher les murs », précise Romain.
AVANT : « Quand je suis arrivé, la maison semblait avoir été posée là, sans grand rapport avec son environnement », se souvient le paysagiste. Le terrain était également exposé à la vue des voisins.
APRÈS : Le couple voulait une allée confortable. Le sol du chemin est donc recouvert d’un gravier compact, sur lequel on peut marcher sans s’enfoncer. Il facilite le passage avec des valises ou des talons.
L’arrivée à la maison s’accompagne d’une nature abondante. Romain a notamment planté des gingembres d’ornement le long du mur pour jouer avec la couleur rouge de leurs fleurs. « Lorsque les plantes arriveront à maturité, le disque blanc de l’entrée disparaîtra derrière. On se sentira comme dans une forêt de bambous, qui occultera la vue sur le voisinage. »
Le paysagiste a conseillé aux propriétaires d’attendre que la végétation termine sa croissance pour éclairer la zone. Des lampes provisoires ont donc été disposées le long du chemin en attendant une installation définitive, parfaitement adaptée aux lieux dans leur état final.
L’arrivée à la maison s’accompagne d’une nature abondante. Romain a notamment planté des gingembres d’ornement le long du mur pour jouer avec la couleur rouge de leurs fleurs. « Lorsque les plantes arriveront à maturité, le disque blanc de l’entrée disparaîtra derrière. On se sentira comme dans une forêt de bambous, qui occultera la vue sur le voisinage. »
Le paysagiste a conseillé aux propriétaires d’attendre que la végétation termine sa croissance pour éclairer la zone. Des lampes provisoires ont donc été disposées le long du chemin en attendant une installation définitive, parfaitement adaptée aux lieux dans leur état final.
AVANT : Un talus, qui donne sur la route, surmonte le muret de l’allée. Il fallait utiliser cet espace, déjà doté de plusieurs plantes, pour créer un rideau végétal et cacher la maison du voisinage. Des plantes tombantes ont également été disposées le long du mur pour le faire disparaître depuis l’entrée, avec celles situées à la base.
APRÈS : Plus haut sur le talus, Romain a créé un massif composé de divers végétaux tropicaux. Ils ont la particularité de grandir rapidement et, une fois adulte, apporteront le côté sauvage désiré par les propriétaires.
AVANT : Derrière la zone de transition, qui fait le lien entre l’entrée, la maison et le jardin, un terrain très arboré menait à un espace vide, où sont aujourd’hui aménagées la terrasse et la piscine.
APRÈS : « J’ai d’abord proposé un cheminement en forme de L, avec plusieurs paliers différenciés par des matières variées. Les propriétaires préféraient avoir une vue globale sur cette partie du jardin et garder une étendue de pelouse où ils pourraient s’installer au milieu des plantes », raconte Romain. Le paysagiste a simplement densifié la végétation du lieu avec l’ajout de plusieurs espèces, comme du manioc bord de mer, des fougères et des plantes grimpantes supplémentaires le long des arbres existants. L’ensemble joue sur les textures et les formes, pour créer une richesse végétale digne d’une forêt tropicale.
Le chemin qui arrive depuis l’entrée est relié à la terrasse par un alignement de dalles japonaises : « La terrasse est légèrement surélevée par rapport au reste du jardin. Installées au même niveau, les dalles accentuent cette impression de hauteur lorsque l’on traverse le massif de songes, plante tropicale de la famille des Aracées. Cette espèce est très belle et change de teinte sous la pluie et au coucher du soleil. » Les agates polies disposées sur sol renforcent ce jeu de couleurs et de reliefs.
AVANT : Le salon s’ouvrait déjà sur une terrasse en pin, une matière qui tourne au gris avec le temps. Elle donnait sur une étendue de pelouse dépourvue d’aménagement.
APRÈS : La terrasse a été prolongée le long du mur pour adopter une forme de L. « J’ai d’abord proposé aux propriétaires d’installer les planches perpendiculairement à celles qui existaient déjà afin d’agrandir l’espace. Pour des raisons budgétaires, ils ont préféré les disposer dans le sens de la perspective », explique Romain.
Côté piscine, le paysagiste est simplement intervenu sur l’orientation du bassin : « Le couple voulait une piscine à débordement dans le sens de la pente qui fait face à la maison en bout de terrain. Cela était trop coûteux et compliqué à réaliser sur ce talus artificiel. » Le bassin a finalement été creusé parallèlement la maison. Cette disposition permet notamment de gagner de la place le long du mur.
Pour mettre en valeur les couleurs de la piscine en quartzite, Romain a réalisé une petite haie rectangulaire fleurie au fond du bassin. Taillée, elle casse l’aspect sauvage du jardin et rappelle les lignes contemporaines de la maison. La haie est composée d’agapanthes mauves, à floraison fréquente, et s’entoure de deux végétaux en forme de boule : du manioc bord de mer, aux feuilles larges, et des azalées, aux pousses minuscules. L’ensemble mélange une nouvelle fois les couleurs et les formes pour apporter de la richesse au jardin.
Pour mettre en valeur les couleurs de la piscine en quartzite, Romain a réalisé une petite haie rectangulaire fleurie au fond du bassin. Taillée, elle casse l’aspect sauvage du jardin et rappelle les lignes contemporaines de la maison. La haie est composée d’agapanthes mauves, à floraison fréquente, et s’entoure de deux végétaux en forme de boule : du manioc bord de mer, aux feuilles larges, et des azalées, aux pousses minuscules. L’ensemble mélange une nouvelle fois les couleurs et les formes pour apporter de la richesse au jardin.
Situé en contrebas, le côté de la piscine opposé à la maison est visible depuis les fenêtres des bâtiments voisins. Pour cacher le vis-à-vis et protéger l’intimité du couple, le paysagiste a planté une végétation luxuriante sur toute la surface.
Les deux grands palmiers Bismarckia nobilis, au premier plan, contribuent aussi à dissimuler l’espace. « Ils cachent les habitations alentour en créant une fenêtre sur la vue mer », précise Romain. Une fois grands, les lataniers rouges ajouteront de la couleur à la composition.
Les deux grands palmiers Bismarckia nobilis, au premier plan, contribuent aussi à dissimuler l’espace. « Ils cachent les habitations alentour en créant une fenêtre sur la vue mer », précise Romain. Une fois grands, les lataniers rouges ajouteront de la couleur à la composition.
À terme, le talus sera entièrement recouvert de plantes. Leur croissance très rapide réduira vite les espaces qui les séparent, jusqu’à ce qu’ils disparaissent complètement. « Dans quelques mois, quand la végétation se sera densifiée, on ne pourra plus se déplacer dans cet espace. Il nécessitera très peu d’entretien car les différentes plantes vont s’autogérer et ralentir mutuellement leur croissance pour se stabiliser. »
De retour sur la terrasse, les deux portes donnent sur les chambres, qui disposent d’une vue directe sur le jardin et la piscine. Des jardinières sont situées à l’entrée pour protéger l’intimité des occupants. Leur composition joue sur la verticalité : « J’ai mélangé des plantes de différentes tailles pour ne pas avoir un ensemble trop oppressant et créer comme une cascade le long du mur. Ça permet aussi d’accompagner l’architecture du bâtiment. » Les oreilles d’éléphant, les grandes feuilles vertes en forme de cœur s’accompagnent de bananiers d’ornement, à la floraison rose, et de papyrus du Nil. Au sol, du lierre rouge recouvre partiellement les agates polies, identiques à celles de la petite allée. Ces dernières donnent une touche contemporaine au jardin et protègent la terrasse des éclaboussures lorsqu’il pleut. « Ici encore, les jardinières vont prendre de la hauteur pour créer comme un bouquet de fleurs qui va encadrer les chambres. »
AVANT : L’espace où se trouve désormais la piscine était totalement exposé à la vue des passants depuis l’entrée du terrain. Les propriétaires voulaient une installation qui les protège du vis-à-vis sans pour autant fermer complètement l’endroit.
APRÈS : « J’ai choisi d’installer des claustras pour laisser passer la lumière et montrer juste ce qu’il faut du jardin pour donner envie de pousser la porte. De l’autre côté des parois, les propriétaires sont à l’abri des regards », explique Romain.
Le paysagiste attend de voir se développer la végétation pour juger du résultat final de son travail : « Pour moi, un jardin n’est jamais vraiment terminé. Les plantes sont des organismes vivants et n’en font qu’à leur tête. Leur évolution dans le milieu peut être imprévue et nous amener à faire des adaptations. »
ET VOUS ?
Que pensez-vous de l’aménagement de ce jardin ?
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Afin de respecter leur budget, déjà bien entamé par la construction de la piscine, Romain a opté pour des jeunes plantes qui poussent très vite. La question de l’entretien était aussi décisive pour ces propriétaires qui n’ont pas vraiment la main verte.