Avant/Après : Un pied-à-terre de 28 m2 pour 5 à Montmartre
Grosse et bluffante rénovation – spatiale, thermique et esthétique – d'une très petite surface parisienne pour cinq
Cette famille de cinq habite la semaine en province mais, le week-end, file à Montmartre dans le pied-à-terre de leurs parents pour profiter des loisirs de la capitale. Lorsqu’ils entendent parler d’une petite surface à vendre dans le même immeuble, ils sautent sur l’occasion d’avoir leur propre espace. L’appartement est dans un état déplorable et ne fait que 28 m², mais leurs parents les encouragent en leur glissant le nom de Laura Loustau. L’architecte d’intérieur, qui a déjà fait des miracles chez eux, récidive ici, avec une métamorphose impressionnante. Un nouvel avant/après culte !
Avant. Au 2ᵉ étage sur cour d’un immeuble de faubourg, cette famille a fait faire la visite du bien à l’architecte d’intérieur Laura Loustau après son acquisition.
Lourdement cloisonné en quatre pièces, le 28 m² avait un plan peu commun : deux pièces principales de 9 m² en enfilade, semi-séparées par un mur avec conduit de cheminée – les séjour et chambre d’antan – et, sur le côté, derrière un gros porteur, deux toutes petites pièces – la cuisine et la salle d’eau. « Un vrai charme se dégageait de ses fenêtres sur cour. On sentait le potentiel de ce petit nid parisien sur la Butte, mais le plan de base était incroyablement contraint, sans parler de la vétusté des lieux et de leur aspect peu lumineux », se remémore Laura.
À vrai dire, rarement les contraintes sont aussi fortes et, en prime, le budget de rénovation estimé au départ par les propriétaires à 1 500 euros le mètre carré, interdisait d’avoir recours au décloisonnement.
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Lourdement cloisonné en quatre pièces, le 28 m² avait un plan peu commun : deux pièces principales de 9 m² en enfilade, semi-séparées par un mur avec conduit de cheminée – les séjour et chambre d’antan – et, sur le côté, derrière un gros porteur, deux toutes petites pièces – la cuisine et la salle d’eau. « Un vrai charme se dégageait de ses fenêtres sur cour. On sentait le potentiel de ce petit nid parisien sur la Butte, mais le plan de base était incroyablement contraint, sans parler de la vétusté des lieux et de leur aspect peu lumineux », se remémore Laura.
À vrai dire, rarement les contraintes sont aussi fortes et, en prime, le budget de rénovation estimé au départ par les propriétaires à 1 500 euros le mètre carré, interdisait d’avoir recours au décloisonnement.
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Après. La professionnelle a d’emblée mis sur la table le sujet de l’isolation thermique car, avec un DPE de G annoncé au moment de la vente, la surface était une passoire thermique nécessitant a minima des améliorations de confort. Celles-ci devenaient même nécessaires du moment que les propriétaires envisageaient de louer occasionnellement leur bien.
Le bureau d’études thermiques Oxivi a été mandaté pour faire le point. « À partir de la visite technique et des différents constats, leur équipe d’ingénieurs thermiciens nous accompagne dans le projet de rénovation en proposant des améliorations d’économies d’énergie. Ils renseignent même sur le montant des aides possibles », explique Laura.
Leurs préconisations ont consisté ici à isoler le sol et les murs, changer les fenêtres par du double vitrage puis mettre en place une VMC, remplacer la chaudière par un ballon d’eau chaude et enfin mettre en œuvre un éclairage LED.
« Cela représentait une allonge de budget et l’isolation allait engendrer une perte de surface habitable, heureusement Oxivi nous a aidés à cerner les bons produits », poursuit-elle. Si un doublage classique en laine de roche nécessite une épaisseur de 12 centimètres d’épaisseur, les thermiciens ont conseillé de partir sur une isolation murale de 5 centimètres, tout aussi efficace, grâce à un nouvel isolant de type polypropylène.
Isolation : préférez le biosourcé pour ses multiples qualités
Le bureau d’études thermiques Oxivi a été mandaté pour faire le point. « À partir de la visite technique et des différents constats, leur équipe d’ingénieurs thermiciens nous accompagne dans le projet de rénovation en proposant des améliorations d’économies d’énergie. Ils renseignent même sur le montant des aides possibles », explique Laura.
Leurs préconisations ont consisté ici à isoler le sol et les murs, changer les fenêtres par du double vitrage puis mettre en place une VMC, remplacer la chaudière par un ballon d’eau chaude et enfin mettre en œuvre un éclairage LED.
« Cela représentait une allonge de budget et l’isolation allait engendrer une perte de surface habitable, heureusement Oxivi nous a aidés à cerner les bons produits », poursuit-elle. Si un doublage classique en laine de roche nécessite une épaisseur de 12 centimètres d’épaisseur, les thermiciens ont conseillé de partir sur une isolation murale de 5 centimètres, tout aussi efficace, grâce à un nouvel isolant de type polypropylène.
Isolation : préférez le biosourcé pour ses multiples qualités
Avant. Les propriétaires avaient imaginé au départ mettre simplement le bien au propre et aux normes, d’où l’estimation basse qu’ils avaient faite du montant des travaux. Mais, outre l’amélioration thermique, la rénovation s’annonçait lourde eu égard à l’état du bien avant travaux, comme on le constate ci-dessus. Cette photo est prise de la première pièce à l’entrée, vers la seconde qui était probablement la chambre.
C’est dans ce cadre que Laura a proposé de réussir à nicher cinq couchages dans le 28 m². « Impossible de meubler classiquement avec de telles contraintes extrêmes. Il nous fallait partir impérativement sur du sur-mesure. Soit on n’y allait pas, soit on y allait à fond, mais alors on doublait le budget », leur a exposé l’architecte d’intérieur. Un défi stressant mais follement excitant, qui a enthousiasmé les maîtres d’ouvrage et pour lequel Laura a tout donné.
C’est dans ce cadre que Laura a proposé de réussir à nicher cinq couchages dans le 28 m². « Impossible de meubler classiquement avec de telles contraintes extrêmes. Il nous fallait partir impérativement sur du sur-mesure. Soit on n’y allait pas, soit on y allait à fond, mais alors on doublait le budget », leur a exposé l’architecte d’intérieur. Un défi stressant mais follement excitant, qui a enthousiasmé les maîtres d’ouvrage et pour lequel Laura a tout donné.
Après. En premier lieu, la création du plan a fortement sollicité la professionnelle qui n’avait pas le droit à l’erreur dans de si petits volumes. La première pièce a été pensée comme un cuisine/salle à manger, car « on voulait attribuer la fonction séjour/seconde chambre à l’autre pièce légèrement plus grande et garder la possibilité de pouvoir petit-déjeuner sans déranger ceux qui dorment encore », explique-t-elle.
L’élaboration sur mesure du mobilier a induit un design tout en bois, réalisé comme d’un seul jet, et mis en valeur par les murs blancs environnants. Cette combinaison confère à ce petit intérieur des accents de cabane contemporaine.
Le contreplaqué de peuplier s’est révélé un matériau offrant un bon rapport qualité-prix, à la fois esthétique, résistant, durable et naturel. « Nous avons opté pour cette essence pour son aspect brut et sa clarté, car c’était essentiel dans cet espace un peu sombre », explique Laura.
Le contreplaqué de peuplier s’est révélé un matériau offrant un bon rapport qualité-prix, à la fois esthétique, résistant, durable et naturel. « Nous avons opté pour cette essence pour son aspect brut et sa clarté, car c’était essentiel dans cet espace un peu sombre », explique Laura.

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La cuisine en angle, constituée par une base de caissons sur mesure aux dimensions standard, a été équipée avec toutes les fonctions attendues : four et hotte ; combiné réfrigérateur et congélateur surplombé par un micro-ondes ; domino de cuisson et, sur la gauche, un lave-vaisselle de 45 centimètres. « L’idée était de pouvoir vraiment cuisiner pour toute une famille », rappelle l’architecte d’intérieur.
En ce qui concerne la crédence et le plan de travail en contreplaqué, ils ont été hydrofugés en plusieurs passes pour ne pas craindre les projections grasses ou humides. « Le bois est un matériau naturel très durable, que l’on pourra poncer et remettre à neuf au besoin ». indique-t-elle.
Plus d’idées pour aménager une petite cuisine sur Houzz
En ce qui concerne la crédence et le plan de travail en contreplaqué, ils ont été hydrofugés en plusieurs passes pour ne pas craindre les projections grasses ou humides. « Le bois est un matériau naturel très durable, que l’on pourra poncer et remettre à neuf au besoin ». indique-t-elle.
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Le contreplaqué ou multiplis est un amalgame de feuilles de bois superposées et croisées pour plus de résistance et de stabilité. À la différence des panneaux de latté, les chants ne sont pas recouverts de placage et le millefeuille de bois reste apparent. « Un joli détail », estime Laura.
Une table ronde de jardin en béton ciré (Westwing) entourée de chaises (Ikea, lesquelles appartenaient aux clients) crée la salle à manger familiale. « On arrive à faire rentrer toute la famille, grands-parents y compris, pour le déjeuner », assure Laura.
Au sol, du Bolon a été retenu. Il s’agit d’un matériau écologique, issu d’une fibre textile naturelle de bananier (Musa textilis). Facile à nettoyer, cette matière a également été sélectionnée pour sa grande résistance à l’usure et sa clarté. « Je ne voulais pas poser de béton ciré dans un vieil immeuble qui peut bouger. Ca me faisait trop peur et l’entretien est plus compliqué », partage la professionnelle.
Au sol, du Bolon a été retenu. Il s’agit d’un matériau écologique, issu d’une fibre textile naturelle de bananier (Musa textilis). Facile à nettoyer, cette matière a également été sélectionnée pour sa grande résistance à l’usure et sa clarté. « Je ne voulais pas poser de béton ciré dans un vieil immeuble qui peut bouger. Ca me faisait trop peur et l’entretien est plus compliqué », partage la professionnelle.
Après. Le salon a été organisé autour d’un canapé convertible (Ikea), nécessaire pour offrir des couchages aux enfants du couple.
L’ameublement est de fait très light dans le salon afin de pouvoir facilement déplacer les choses le soir lorsque l’on déplie le couchage. Toutefois, chaque objet a été sélectionné avec soin, dans une palette de couleurs terracotta et bleu soutenu qui accompagnent bien le bois clair. Les propriétaires ont craqué sur une bibliothèque imitant l’ancien et deux fauteuils en teck, les deux chez La Redoute. Les tables basses en métal laqué proviennent de chez The Masie.
Après. Si vous avez bien suivi, il manquait un couchage pour le troisième enfant de la famille. Laura a carrément fait preuve d’audace en l’installant en mezzanine, au-dessus du canapé. Une configuration ardue en raison de la présence d’une petite fenêtre en fond de pièce qui imposait une construction avec un pan coupé.
« J’ai dessiné une structure en arrondi qui s’intègre esthétiquement pour ne pas gêner la fenêtre et qui supprime l’effet d’un bloc massif. La plateforme en porte-à-faux a été solidement arrimée au porteur latéral et au mur du conduit de cheminée au moyen d’une structure métallique avec des tasseaux de section carrée », explique-t-elle.
« J’ai dessiné une structure en arrondi qui s’intègre esthétiquement pour ne pas gêner la fenêtre et qui supprime l’effet d’un bloc massif. La plateforme en porte-à-faux a été solidement arrimée au porteur latéral et au mur du conduit de cheminée au moyen d’une structure métallique avec des tasseaux de section carrée », explique-t-elle.
Le dessin en arrondi de la mezzanine a habilement créé du lien avec cette drôle de niche existante sur le mur d’origine, juste à gauche de l’arche. Il s’agissait d’une niche entourant un poêle prussien. On en rencontre souvent dans les anciens immeubles parisiens, mais ici, le poêle avait disparu. « Il restait ce vestige qui ne servait à rien, mais nous avons vraiment souhaité le garder comme un parti pris déco et l’avons habillé de cette teinte forte », raconte Laura.
On monte par une échelle fabriquée artisanalement pour rejoindre la mezzanine via une petite ouverture créée sur la gauche du conduit de cheminée.
On monte par une échelle fabriquée artisanalement pour rejoindre la mezzanine via une petite ouverture créée sur la gauche du conduit de cheminée.
Le visuel était difficile à prendre, en raison du peu de recul – la hauteur de plafond est classique, à 2,60 mètres – mais voici à quoi ressemble le dessus de la mezzanine. L’alcôve de 2 m × 90 centimètres accueille un lit simple, qui peut au besoin convenir à un adulte.
Voici le séjour vu de la mezzanine. Les enfants adorent cette configuration particulièrement ludique avec l’alcôve servant de balcon, dans laquelle ils aiment jouer.
Une autre idée de génie de l’architecte d’intérieur fut de se servir de cette contrainte de porteur afin d’isoler la zone nuit parentale, constituée par un coin nuit, la salle de bains familiale et, au centre, le dressing, dans une configuration semblable à une suite parentale.
Les propriétaires ont été assurément surpris quand Laura leur a proposé de positionner leur lit dans la minuscule cuisine. « Ils ont adoré l’idée de la cabine de bateau ! C’est d’ailleurs l’une des raisons qui nous ont fait nous orienter vers l’utilisation du contreplaqué », partage la pro.
Le coin nuit de 145 centimètres de large sur 290 de long est spartiate, mais agréable, avec sa fenêtre. Il était juste suffisant pour caser un lit avec tête de lit équipée et même un petit rangement en pied. « Nous n’avons mis que 4 centimètres d’isolant sur les murs afin de garder la dimension standard nécessaire pour un lit double. Je peux vous assurer que j’ai suivi le chantier avec le mètre en main en permanence », plaisante Laura, qui a eu quelques sueurs froides de peur à l’idée de ne plus pouvoir tout caser.
Les propriétaires ont été assurément surpris quand Laura leur a proposé de positionner leur lit dans la minuscule cuisine. « Ils ont adoré l’idée de la cabine de bateau ! C’est d’ailleurs l’une des raisons qui nous ont fait nous orienter vers l’utilisation du contreplaqué », partage la pro.
Le coin nuit de 145 centimètres de large sur 290 de long est spartiate, mais agréable, avec sa fenêtre. Il était juste suffisant pour caser un lit avec tête de lit équipée et même un petit rangement en pied. « Nous n’avons mis que 4 centimètres d’isolant sur les murs afin de garder la dimension standard nécessaire pour un lit double. Je peux vous assurer que j’ai suivi le chantier avec le mètre en main en permanence », plaisante Laura, qui a eu quelques sueurs froides de peur à l’idée de ne plus pouvoir tout caser.
Après. Elle a été revue de manière moderne et pratique avec un meuble vasque qui cache en partie les toilettes suspendues et, au fond, une confortable douche de 140×70 centimètres.
La petite pièce d’eau, tout comme la chambre, compense son étroitesse par les détails bien pensés : « la niche pour les produits dans la douche, le chauffeau extraplat Ariston de 80 litres caché au dessus du bâti-support des toilettes, le meuble vasque sur mesure en contreplaqué de peuplier qui dissimule un lave-linge de taille normale », énumère l’architecte d’intérieur.
La petite pièce d’eau, tout comme la chambre, compense son étroitesse par les détails bien pensés : « la niche pour les produits dans la douche, le chauffeau extraplat Ariston de 80 litres caché au dessus du bâti-support des toilettes, le meuble vasque sur mesure en contreplaqué de peuplier qui dissimule un lave-linge de taille normale », énumère l’architecte d’intérieur.
Sur le côté de la salle de bains, des zelliges d’un vert plus foncé apportent du contraste. « Les propriétaires avaient gardé un reste de carrelage de leur salle de bains d’Orléans et nous les avons réutilisés », explique la pro, adepte du réemploi, comme ses clients apparemment.
En ressortant de la salle de bains, nous repérons le sèche-serviettes ainsi que le radiateur. « Nous avons dimensionné l’installation en fonction des préconisations du bureau d’études thermiques. Les radiateurs sont électriques et il y en a un de plus dans la pièce de vie », indique Laura.
Finissons les découvertes avec le dressing qui se situe entre le coin nuit parental et la salle d’eau. Vu de la pièce de vie, son look sans poignée est très discret, mais il a pourtant été dimensionné pour assurer le rangement des affaires d’une famille de cinq pour un week-end. « Nous l’avons conçu sur mesure pour ne pas perdre un centimètre. Il fait 140 centimètres de large, 60 de profondeur et 260 centimètres de haut », détaille l’architecte d’intérieur.
Cet avant/après restera sans doute gravé longtemps dans les mémoires tant par le défi posé que les solutions déployées. Les propriétaires ont été les premiers bluffés, ce qui a valu à l’architecte d’intérieur Laura Loustau un avis élogieux laissé sur son profil professionnel.
Budget détaillé :
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
Budget détaillé :
- Travaux et fournitures : 48 000 euros
- Travaux énergétiques (isolation, fenêtres, radiateurs) : 20 000 euros
- Menuiserie sur mesure : 17 000 euros
- Aménagement déco : 5 000 euros
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
Qui vit ici ? C’est le pied-à-terre d’une famille avec trois enfants
Emplacement : au 2ᵉ étage sur cour d’un immeuble de faubourg quartier Montmartre (75018)
Superficie : 28 m²
Date des travaux : achat novembre 2022. Travaux de juillet à décembre 2023
Architecte d’intérieur : Laura Loustau
Budget : 90 000 euros tout compris (détails en fin d’article)
Photos : Carole Martinod Studio